La gestion des eaux pluviales dans la commune de bargny

Dès le début du XIXe siècle, la conception et le dimensionnement des systèmes d’assainissement urbain sont réalisés sur la base du principe du « tout à l’égout » qui consiste à évacuer loin des espaces urbains les eaux de toute nature. Si ce système a bien fonctionné près d’un demi-siècle, il a montré ses limites à la fin de la seconde guerre mondiale avec l’urbanisation galopante. Le défi des années à venir des pays du tiers monde est la gestion de leurs villes qui deviennent de plus en plus difficiles à gérer. Avec la croissance urbaine grandissante, les villes du tiers monde en général et celles des pays africains en particulier sont exposées à de multiples problèmes parmi lesquels on peut citer pour notre étude le drainage des eaux pluviales.

Le caractère imperméable des sols sur le transfert direct des eaux pluviales vers l’exutoire soulève encore des questions essentielles pour la compréhension de la formation du débit (Holles et Ovenden, 1988). Peu d’attention est portée sur les échanges entre le sol et l’atmosphère de la part des hydrologues. Ainsi, des études climatologiques de Grimmoud et Oke (1991) ont montré que leur influence pouvait être supérieure à celle attendue. La circulation de l’eau dans le sous-sol urbain fortement perturbée par l’homme est un peu négligée ; des travaux effectués récemment par Joannis et al en 1993 ont montré que cette eau peut s’infiltrer dans les réseaux d’assainissement à cause de défauts d’étanchéité et contribuer significativement au débit.

PROBLEMATIQUE

L’étude du comportement hydrologique du milieu urbain a surtout été centrée sur les évènements pluvieux importants. Plus généralement, l’hydrologie du milieu urbain apparait largement conditionnée par les influences et mécanismes méconnus. La question des eaux pluviales a beaucoup évolué dans les pays développés. Au milieu du XIXème siècle, lors de la mise en place des réseaux d’assainissement urbain, les eaux pluviales étaient considérées comme une nuisance, qu’il fallait évacuer au plus vite de la ville par le biais de réseaux. Le mouvement « hygiéniste » met ainsi en place des équipements correspondant à une vision sanitaire de l’assainissement.

Dès le XXème siècle, la croissance des villes associée à l’évolution des pratiques agricoles donne aux eaux pluviales un nouveau statut, celui d’une menace susceptible d’inonder l’espace urbain de façon brutale. Les techniciens développent alors une approche hydraulique, consistant à optimiser l’utilisation des réseaux d’évacuation et à les compléter par de grands bassins de retenue permettant l’écrêtement des pointes de débit. Ainsi, dans les années 80, la montée en puissance des questions environnementales a poussé les techniciens à s’intéresser à la pollution engendrée par les eaux de ruissellement et plus encore les eaux des réseaux unitaires. Dès lors une prise de conscience a permis de voir que les réseaux classiques d’assainissement ne suffissent plus à réguler toutes les eaux pluviales. De nouvelles techniques alternatives ou compensatoires sont alors mises en pratiques pour compléter l’approche hydraulique par une approche régulatrice et environnementale.

Au début du XXIème siècle, les réflexions menées sur l’optimisation de ces techniques, associées aux craintes suscitées par le changement climatique en termes de limitation des ressources en eau vont rapidement compléter cette approche environnementale, d’abord par une réflexion urbaine visant à réintégrer l’eau dans la ville, puis, logiquement en redonnant aux eaux de pluie urbaines le statut de ressource, statut qui leur est de plus en plus reconnu aujourd’hui. En Afrique, la gestion des eaux pluviales est une problématique pointée de manière récurrente par les élus locaux. Elle se manifeste de manière très concrète lors des épisodes pluvieux qui inondent les quartiers situés en contrebas, et renvoie à de nombreuses questions de développement urbain.

Régulièrement interpellé sur ce sujet par les collectivités locales africaines, le Ps  Eau a lancé en 2009 une grande réflexion sur la question des eaux de pluie, en collaboration avec un comité scientifique constitué d’expert du développement et des enjeux urbains. L’urbanisation croissante de la population mondiale en général et celle des pays africains en particulier crée sans cesse de nouveaux défis en termes de gestion des eaux pluviales :
-la santé publique, lors des épisodes pluvieux les inondations et les eaux stagnantes qui se créent, engendrent des risques sanitaires importants pour les populations : épidémies de choléra, maladies diarrhéiques, accidents par noyade et inconfort lié à la boue ;
-la préservation du foncier et des équipements urbains, les écoulements brutaux d’eaux pluviales et la stagnation de l’eau sont des facteurs majeurs de détérioration, voire même de destruction du milieu urbain. Ces détériorations, lorsqu’elles touchent les équipements productifs et commerciaux, ont un impact direct sur le développement économique local ;
-d’ordre environnemental : durant leur ruissellement, les eaux pluviales se chargent et diffusent des polluants, rejetés sans traitement préalable dans le milieu naturel.

De ce fait la question des eaux pluviales urbaines préoccupe de plus en plus les pouvoirs politiques, la communauté internationale et la communauté scientifique. C’est dans cette perspective, qu’au Sénégal, l’Etat s’est engagé, depuis 2005 dans le processus d’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) qui consistent à réduire de moitié la pauvreté dans les pays en développement, par l’accès aux services sociaux de base comme la couverture des besoins en assainissement. Il convient tout de même de préciser que depuis 2000 déjà, le secteur de l’assainissement constituait une très grande préoccupation de l’Etat du Sénégal par la création du Ministère en charge des questions d’assainissement. Dans cette dynamique, des financements ont permis de densifier et d’étudier sensiblement les réseaux d’assainissement afin d’améliorer la qualité du service offert aux usagers et cela à travers d’ambitieux programmes comme le Programme Eau à long terme (2002-2009) et le Programme d’Eau Potable et d’Assainissement du Millénaire (PEPAM) en 2005-2015.

HISTORIQUE ET SITUATION DE LA COMMUNE DE BARGNY

La création et l’évolution de la commune 

Située à 30 kilomètres de Dakar, la création de Bargny remonte en 1589. Ses fondateurs seraient venus du Djolof, province intérieure du Sénégal sous la conduite de Ndiam Labou Guèye dit le Grand. Au départ, il s’agissait d’un regroupement de hameaux que sont principalement Mboth, Sepp, Wassaway, Tonghor, Minam, Marnane et Lendeng. Sa position stratégique sur la côte occidentale du Sénégal est le fait que Bargny a très tôt été en contact avec les colonisateurs. En 1862, on comptait déjà douze commerçants européens installés à Bargny et qui impulsaient l’économie de traite. Par arrêté N° 18-80 du 1 janvier 1933, Bargny fut rattachée à la commune mixte de Thiès jusqu’en 1936, date de son affiliation à Rufisque. A l’époque, bien qu’étant une petite bourgade, elle jouait un rôle prépondérant dans le désenclavement des villages lébous environnants tels que Sindou et Yène. Le wharf de Rufisque, ville voisine de 4 Km seulement, lui permettait en outre de s’intégrer pleinement dans la traite arachidière. De nos jours, Bargny, passée entre-temps de la commune de Grand-Dakar à celle de Rufisque-Bargny, est devenue une commune autonome depuis 1990. Et ce nouveau statut lui offre de réelles perspectives d’auto développement dans le contexte actuel de la décentralisation où un accent particulier est mis sur la valorisation des ressources humaines et naturelles locales. Les informations disponibles sur l’évolution de la ville montrent que la croissance s’est d’abord effectuée selon un axe Est- Ouest à partir du noyau originel de villages lébous avant de s’étendre rapidement vers le Nord. Le tissu urbain actuel montre que le processus d’urbanisation s’est organisé autour des principales voies structurantes (route nationale N°1, route du camp militaire et la route menant à Bargny Guedj. Il fait aussi ressortir une occupation irrégulière du sol dans les quartiers traditionnels correspondant à l’ancienne ville et plus ou moins planifiée dans les quartiers plus récents.

L’ancienne agglomération

Elle regroupe les anciens quartiers traditionnels que sont principalement Bargny Guedj et les villages de Sindou et Minam. Il s’agit d’une zone dépressionnaire qui abrite les vieux quartiers de Bargny Guedj que sont Ndiandia, Ndiaga Samb, Ngounou, Ndiayène, Santhiou Guedj, Gouye Daga et Gouye Dioulankar. A l’Est, elle est limitée par les villages traditionnels de Sindou et de Minam ; à l’Ouest par le quartier de Ndiolmane. Vers le Nord, ces anciens quartiers sont limités par ceux de Ndaldaly et de Bargny Ngoud qui sont relativement plus récents mais qui peuvent parfaitement s’intégrer dans ce noyau. Ces quartiers sont aujourd’hui caractérisés par un état de dégradation avancé du bâti, un habitat très irrégulier et sous-équipé et par une très grande insalubrité. La seule infrastructure de grande envergure installée sur le site de l’ancienne ville est l’aire de transformation des produits halieutiques .

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Table des matières

INTRODUCTION
PROBLEMATIQUE
DISCUSSION DES CONCEPTS
PREMIERE PARTIE: PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
CHAPITRE I: HISTORIQUE ET SITUATION DE LA COMMUNE DE BARGNY
CHAPITRE II: LES CARACTERISTIQUES PHYSIQUES ET BIOPHYSIQUES
CHAPITRE III: LE CADRE HUMAIN
CHAPITRE IV: LES CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES
DEUXIEME PARTIE: LA GESTION DES EAUX PLUVIALES DANS LA COMMUNE DE BARGNY
CHAPITRE V: ANALYSE DES PHENOMENES PLUVIOMETRIQUES
CHAPITRE-VI: LES FACTEURS DE POLLUTION DES EAUX PLUVIALES
CHAPITRE-VII. ELEMENTS POUR UNE GESTION DURABLE DES EAUX PLUVIALES URBAINES
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
TABLE DES ILLUSTRATIONS
TABLE DES MATIERES
ANNEXES

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