La geopolitique du fleuve senegal

L’enjeu géopolitique du fleuve Sénégal ne peut être effectivement décrite que si l’on se réfère à son passé. En effet, le fleuve a eu à subir de grandes modifications sur les aspects politiques, économiques et sociaux. Ces modifications ont permis de redéfinir la carte du fleuve ainsi que ses populations riveraines. Cette perspective fait que la région attire beaucoup de chercheurs d’horizons différents. Ces chercheurs traitent toutes les disciplines ayant trait à l’histoire, la géographie, la démographie, la sociologie, l’anthropologie, etc.

La volonté politico-économique, hier du colonisateur et aujourd’hui des pouvoirs publics riverains a permis de développer l’irrigation et amener les décideurs politiques à jouer les premiers rôles de l’organisation et du financement du processus de gestion des ressources du fleuve Sénégal. C’est en cela que l’OMVS est considérée comme une militante de la paix bleue. Cette présente réflexion s’inscrit dans le contexte des dimensions géopolitiques et transfrontalières du fleuve Sénégal. En effet, les relations politiques, économiques et socioculturelles sont les principales perspectives qui sous-tendent notre thème. Les limites géopolitiques s’étendent entre les pays actuels du Sénégal et de la Mauritanie, séparés naturellement par le fleuve Sénégal. Le tracé de la frontière sénégalo-mauritanien, malgré les évidences et les témoignages de l’histoire coloniale, pose toujours un problème. Le fleuve Sénégal est un lien, un carrefour avec un destin lié à la présence de plusieurs royaumes, s’étirant sur ses deux rives. C’est dans ce sens que Boubacar BARRY présente la vallée du fleuve comme un « cadre géographique déterminée par la réunion du Bafing et du Bakoye à Bafoulabé. Sur un parcours de 1790 kms, le fleuve Sénégal dessine un vaste arc de cercle depuis les hauteurs du Fouta-Jallon jusqu’à l’océan Atlantique, au sud de Saint-Louis ».

En effet, vers la fin de la deuxième décennie des années 1980, une crise beaucoup plus sanglante éclate entre les deux pays-frères. Cette crise d’origine très simple, prend des proportions indescriptibles. S’ensuit une confrontation meurtrière où l’on dénombre beaucoup de morts et des milliers de négro-africains d’origine mauritanienne expulsés vers le Sénégal et d’autres pays de la sous-région.

LA GEOSTRATEGIE DU FLEUVE SENEGAL 

LES FACTEURS A L’ORIGINE DES MOUVEMENTS TRANSFRONTIERES 

Jadis, sur les deux côtés du fleuve, il y avait les mêmes populations, les mêmes méthodes culturales, le même habitat et surtout la même organisation sociale. La colonisation a séparé ces habitants voisins, ceux de la rive droite étant désormais la Mauritanie tandis que la rive gauche reste occupée par les Sénégalais. Les conséquences de cette séparation ne tardèrent pas à surgir. Et en 1957, on assista à la révolte de l’Union des Originaires de la Mauritanie du Sud pour défendre les intérêts de la minorité noire « opprimée » en Mauritanie. En effet, « le fleuve doit être, non une frontière, mais un trait-d’union entre deux régions identiques et il est nécessaire de réaliser l’unité de la vallée du Sénégal ; d’autres regroupements territoriaux ont été opérés au sein de la fédération, comme la récente reconstitution de la Haute-Volta ».

Si en fait le fleuve «semble avoir été exploré au moins jusqu’à Podor dès le XVIe , ce n’est au cours du XVIIe que le commerce sur le fleuve s’intensifia. C’est l’époque de la compagnie du Galam. Des chaloupes assez nombreuses font le trafic entre l’embouchure et les escales dont les plus célèbres sont : l’escale du coq, celle du Désert, le Terrier Rouge ». En effet, de nombreux traités lient la compagnie aux différents chefs maures ou toucouleurs respectivement sur la rive droite et la rive gauche qui, moyennant le versement de redevances appelées ‘’coutumes’’, sont ainsi censés protéger les opérations commerciales et embarcations des traitants.

Le président de la Mauritanie Moktar Ould Daddah expliquait, en substance, que de tous les Etats limitrophes, c’est avec les Sénégalais que la Mauritanie a toujours eu les relations les plus nombreuses, les plus variées, avant d’ajouter que ces deux pays sont non seulement frontaliers, mais aussi deux « frères siamois » . Les relations sénégalo-mauritaniennes, à cause de leurs imbrications, sont fluctuantes : elles sont tantôt bonnes, tantôt mauvaises, plus souvent normales. Cette situation est due à une insuffisance ou à une inefficacité des solutions coloniales anciennes en matière de territoire. Ces manquements sur les solutions coloniales allaient favoriser même après les indépendances des conflits interethniques alors crées par les méfaits et la mauvaise gestion de l’héritage coloniale.

Depuis la création du comptoir de Saint-Louis en 1659, il répondra avant tout à ce besoin permanent de main d’œuvre noire pour les Antilles et l’exploitation de la gomme, qui prendra une place prépondérante à partir du XVIIIème siècle. Ce commerce deviendra le centre des relations entre la colonie et la France. Ces comptoirs créés servent d’escales, de marchés d’échanges et ultérieurement avec la découverte de certaines zones des centres commerciales ou des incubatrices de produits.

La diversité de la population 

La diversité de la population autour de la vallée du fleuve Sénégal est le résultat d’un peuplement qui résultait de vagues successives de divers groupes d’humains. Ces déplacements de groupes humains y ont laissé une véritable histoire complexe et touffue. C’est l’effet donc d’un brassage de ses populations sérère, wolof, soninké, peul et berbère qui représente aujourd’hui une diverse majorité de la population de la vallée. Comme le soutient Boubacar BARRY: « la vallée du fleuve Sénégal, à la fois grenier à mil et zone par excellence d’élevage, situé à la lisière du monde tropical, que régénère une inondation annuelle, a constitué au cours des âges, un lieu privilégié de convergence de divers peuples nomades ou sédentaires ». De nombreuses vagues migratoires composent la diversité actuelle des populations de la vallée du fleuve : Sérères, Wolof, Soninké, Berbères et Peul. C’est ce brassage de populations qui sera à l’origine de la naissance des Haalpular’en qui ont constitué plus tard la majorité de la population. Cette population Haalplar’en est plus présente dans la vallée du fleuve.

Dès lors, la vallée du fleuve Sénégal allait s’affirmer comme une zone de refuge des populations face à la désertification du Sahara. Ainsi, elle devait servir de base d’appartenance des groupes socioculturels et de mouvements de populations. De ce fait, ces groupes humains, qui devaient former la population de la vallée du fleuve Sénégal, sont scindés en deux communautés : les maures et les négro-africaines. C’est ainsi qu’apparaitra deux civilisations opposées : l’une pastorale et nomade et l’autre agricole et sédentaire. Ces deux civilisations, telles que les montre WANE, sont sahéliennes et policées depuis des millénaires et sont de toute évidence agraire. Elles ont rayonné sur le fleuve, s’y sont maintenues malgré les conflits internes et externes auxquels elle a dû faire face. Celle Saharienne comprend aussi bien les harratins noirs, gens de la terre et des oasis que des nomades blancs et berbères des tentes .

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : LA GEOSTRATEGIE DU FLEUVE SENEGAL
CHAPITRE 1: LES FACTEURS A L’ORIGINE DES MOUVEMENTS TRANSFRONTIERES
I- La diversité de la population
II- Les rapports intracommunautaires
III- Les rapports intercommunautaires
CHAPITRE 2: APPROCHE HISTORIQUE ET DIMENSION TRANSFRONTALIERE
I- Genèse de l’occupation de l’espace
II- La conquête de la rive gauche : l’exemple du Fouta-Tooro et le Waalo
III- Conquête de la rive droite : l’exemple du pays maure
CHAPITRE 3 : LE FLEUVE SENEGAL PENDANT LA COLONISATION
I- La subdivision du fleuve en région
II- Evolution des relations communautaires sous la colonisation
III- Les facteurs de conflits (le fleuve frontière)
Conclusion Partielle
DEUXIEME PARTIE : LES DIMENSIONS POLITIQUES, ECONOMIQUES ET SOCIOCULTURELLES ENTRE LE SENEGAL ET LA MAURITANIE
CHAPITRE 1: DIMENSION POLITICO-ECONOMIQUE DU FLEUVE SENEGAL
I- La politique au cœur des relations entre les deux pays
II- Les relations politiques avant et pendant l’époque coloniale
III- Système de normalisation et évolution des rapports politiques après les indépendances
CHAPITRE 2: LA DIMENSION ECONOMIQUE ENTRE LES DEUX PAYS
I- Les relations économiques entre les deux pays
II- Ebauche d’une coopération fluviale
III- UNE INSTITUTION ECONOMIQUE COMMUNE : O.M.V.S
CHAPITRE 3: DIMENSIONS SOCIOCULTURELLES ENTRE LES DEUX PAYS
I- Evolution et migrations de la population
II- Dimension sociale transfrontalière
III- Les aspects culturels
CONCLUSION GENERALE
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE

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