La genèse du concept du développement durable

La genèse du concept du développement durable

Historique

Une série des conférences sur l’état de la biosphère amorcées dans les années 70 favorise les Etats du monde entier à souder leur force à définir un nouveau modèle de développement, le développement durable (cf. Annexe II). En effet, dans les années 1970, le monde a pris conscience du « triste bilan des détériorations des systèmes naturels  » : la réduction de la quantité et de la qualité des eaux souterraines, l’assèchement des rivières et des zones humides, l’érosion des sols allant jusqu’à la désertification, la raréfaction rapide des forêts, la concentration du dioxyde de carbone dans l’atmosphère produisant l’effet de serre et une hausse prévisible des températures moyennes avec les conséquences néfastes que cela devrait entraîner, l’acidification des rivières surchargées de nitrates et une action plus forte des rayons ultraviolets en raison de la détérioration de la couche d’ozone qui protège la terre sans compter la recrudescence de la disparition des espèces et de la pollution. Ces atteintes portées à l’environnement inquiètent les scientifiques sur l’avenir de la biosphère en critiquant le développement conçu dans ses dimensions économiques qui ne tiennent pas compte de l’environnement. En parallèle, la croissance démographique galopante contribue à l’accélération explosive des consommations de l’énergie fossile et de l’ensemble des ressources naturelles. Ces désastres écologiques conjugués avec l’explosion démographique donnent lieu au Sommet de la Terre de Stockholm en 1972, première conférence des Nations Unies sur l’environnement. Ce sommet avait conduit à proposer une réflexion de type « écodéveloppement  » fondé par Ignacy SACHS, promoteur du concept d’écodéveloppement qui annonçait celui de développement durable. Il s’agissait de réintégrer des dimensions occultées (l’environnement, les temporalités, les cultures…) dans les analyses pas trop économicistes du développement et d’inventer ou de redécouvrir des techniques de production et de gestion de la société (transports, éducation, santé…) adaptées aux différents écosystèmes de la planète. Autrement dit, l’écodéveloppement est un développement mettant en valeur des stratégies de développement respectueuses de l’environnement.

Les idées d’Ignacy SACHS sur l’écodéveloppement se retentissent à travers les scientifiques et se substituent en développement durable en 1980. L’expression sustainable development, traduite de l’anglaise par « développement durable », apparaît pour la première fois dans la Stratégie mondiale de la conservation, une publication de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature. Quelques années plus tard, elle se répandra dans la foulée de la publication, en 1987, du rapport de la Commission mondiale sur l’environnement et le développement, Notre avenir à tous (aussi appelé rapport Brundtland, du nom de la présidente de la commission Mme Gro Harlem Brundtland). C’est de ce rapport qu’est extraite la définition reconnue aujourd’hui : « un développement qui répond aux besoins des générations présentes sans compromettre ceux des générations futures à satisfaire les leurs ».

Le concept a été vraiment popularisé par le sommet de la Terre de Rio en 1992 et devient une doctrine officielle de la communauté internationale constituant un outil d’une renégociation d’ensemble du développement économique mondial. Récemment, la conférence internationale sur le développement durable s’est tenue à Rio de Janeiro le 20 au 22 juin 2012 connue sous le nom de Rio+20 : 40 ans après la conférence internationale de Stockholm sur l’environnement en 1972, 20 après la conférence internationale de Rio sur l’environnement et le développement en 1992 et 10 ans après le sommet mondial du développement durable à Johannesburg en 2002. En faveur du développement durable, cette conférence vise à « façonner de nouvelles politiques visant à promouvoir la prospérité mondiale et la protection de l’environnement ».

L’Agenda 21 ou Action 21

Au terme de la conférence de Rio en 1992, les participants ont réalisé un « programme d’action pour le 21ème siècle, l’Agenda 21 ou Action 21 ». Ce programme vise à la promotion du développement durable et à traduire dans les faits les principes du développement durable par chacun des acteurs. L’Agenda 21 définit aussi les interactions entre l’efficacité économique, les équilibres sociaux et le maintien des écosystèmes. Il mentionne expressément la nécessité de combattre la pauvreté, de rétablir l’équité dans les règles du commerce international, de donner une place réelle aux femmes dans le fonctionnement des sociétés, d’instaurer les principes de précaution écologique. Il propose un nouveau mode de gouvernance, fondé sur la responsabilité, la préservation des équilibres et la participation des citoyens aux décisions qui engagent le présent et l’avenir. L’Agenda 21 constitue donc un outil de concertation pour planifier le développement durable.

Dans le texte, l’O.N.U incite les pouvoirs publics à définir à chaque échelon géographique leur propre Agenda 21 d’où l’Agenda 21 local. Du point de vue de l’O.N.U, les collectivités locales sont un relais essentiel dans la mise en place des Agenda 21, puisqu’elles jouent, au niveau administratif le plus proche de la population, un rôle essentiel dans l’éducation, la mobilisation et la prise en compte des vues du public en faveur d’un développement durable.

Les enjeux du développement durable

Un enjeu écologique et social 

La « crise écologique et sociale » actuelle constitue l’un des enjeux du développement durable. Les méthodes actuelles de développement sont hautement barbares et destructives de l’environnement. STRONG M. martèle cette situation dans l’ouvrage de DUCROUX A-M. que « nous sommes entrés dans l’ère de la sauvagerie sophistiquée ». Chaque jour, chaque minute, nous perdons quelque 26 hectares de forêts soit l’équivalent de 37 terrains de football. La déforestation tropicale atteint plus de 130000 km2 . La destruction de la biodiversité est à la merci des activités de l’homme pour satisfaire ses besoins. Le modèle de développement industriel n’est pas viable sur le plan environnemental car il ne permet pas un développement qui puisse durer. Les  points cruciaux en faveur de cette affirmation sont l’épuisement des ressources naturelles (matières premières, énergies fossiles pour les humains), la pénurie des ressources en eaux douces susceptible d’affecter l’agriculture, la destruction et la fragmentation des écosystèmes, notamment la déforestation qui se manifeste par la destruction des forêts tropicales ou encore le changement climatique dû aux émissions de gaz à effet de serre et de manière générale la pollution due aux activités humaines. En parallèle, la crise sociale se manifeste par la croissance démographique sans précédent. A ce propos, « il y a cinquante ans, nous étions 2,5 milliards. Une projection médiane de l’O.N.U situe l’évolution de la population de 7 actuellement, à 8-9 milliards en 2050, et ce, dans un espace unique et limité » en constatant que ce sont les pays pauvres qui ont le plus de mal à maîtriser leur indice de fécondité. Par contre, le plus grave problème posé par cette explosion démographique est l’accélération explosive des consommations d’énergie et de l’ensemble des ressources naturelles.

Un enjeu économique 

A cela s’ajoute la pauvreté. Sur ce point, les chiffres sont effrayants : « en 1998, 20% des habitants de la planète vivent avec moins de 1 dollar par jour- soit 1,2 milliards de personnes- et environ 40% de la population mondiale avec moins de 2 dollars par jour » sans parler de « plus de 800 millions de personnes souffrant de malnutrition et n’ayant pas accès aux services de santé, un milliard manquant d’un abri efficace, 2 milliards ne connaissent pas l’électricité, 260 millions d’enfants non scolarisés ». Il est également à craindre que le souhait de croissance des pays sousdéveloppés vers un état de prospérité similaire édifié sur des principes équivalents n’implique une dégradation encore plus importante et accélérée de l’habitat humain et peut-être de la biosphère. En somme, l’empreinte écologique de l’humanité a dépassé la capacité biologique de la Terre.

Un enjeu philosophique

Le développement durable exige une nouvelle éthique basée sur « une éthique généreuse, une éthique du don et de l’ascèse, une éthique pour la survie d’autres ». Autrement-dit, l’éthique en jeu est celle du respect des générations à venir et de leurs besoins, une certaine privation pour d’autres, une diminution des gaspillages, une réduction des consommations, une attitude de précaution pour demain. Et c’est sur ce point que l’éducation joue un rôle de premier ordre pour changer le comportement de chaque personne. Ainsi, le développement durable s’inscrit dans la recherche d’un bien qui soit celui de toute la communauté internationale et de chacun des pays, qui soit polysémique : environnemental, social, économique et culturel et permette l’accès au bonheur du plus grand nombre. Donc un désintéressement pour soi. Cette politique nécessite aussi « une bonne gouvernance». Cette nouvelle gouvernance est un processus de décision collectif et se caractérise par la participation, la consultation et la mobilisation des parties prenantes, la transparence et la responsabilité afin de trouver de nouveaux modes de gestion des questions et des biens communs. Bref, la gouvernance consiste en la participation de tous les acteurs (citoyens, entreprises, associations, élus…) au processus de décision ; elle est de ce fait une forme de démocratie participative.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : APPROCHE THEORIQUE SUR LE DEVELOPPEMENT DURABLE ET L’EDD ET ETAT DES LIEUX
PREMIER CHAPITRE : ETUDE THEORIQUE DU DEVELOPPEMENT DURABLE ET DE L’EDUCATION AU DEVELOPPEMENT DURABLE OU EDD
I. Le développement durable
A. Définition
B. La genèse du concept du développement durable
1. Historique
2. L’Agenda 21 ou Action 21
C. Les enjeux du développement durable
1. Un enjeu écologique et social
2. Un enjeu économique
3. Un enjeu philosophique
D. Les objectifs du développement durable
E. Représentation graphique du développement durable
II. L’Education au Développement Durable ou L’E.D.D
A. Définition
B. Genèse de l’Education pour le développement durable
C. Le rôle de l’éducation dans le développement durable
D. Les objectifs de l’Education pour le développement durable
1. Promouvoir et améliorer l’éducation de base
2. Réorienter les programmes d’éducation existants dans l’optique du développement durable
3. Informer et sensibiliser le public à la notion de durabilité
4. Former l’ensemble de la population active
E. Les thèmes de l’EDD
DEUXIEME CHAPITRE : ETAT DES LIEUX
I. Le programme scolaire
A. Généralités
B. Les faiblesses du programme en vigueur face aux attentes du développement durable
1. Les problèmes communs des programmes scolaires malgaches
a. Les failles dans la transmission des valeurs sociétales
b. La pauvreté de l’enseignement
c. L’inadéquation du contenu du programme scolaire avec les réalités sociales
2. Un programme scolaire obsolète
3. Un programme scolaire loin des principes du développement durable
4. Un programme trop chargé dépourvu d’instruction
5. Les faiblesses du système
II. Antsirabe
A. Généralités
B. Potentialités touristiques locales et environnantes
C. Potentialités économiques ; abondance des industries
D. Problèmes de la ville d`Antsirabe
III. Environnement scolaire au C.E.G. Soamalaza
A. Introduction
B. Ignorance des enseignants et des élèves du collège d’enseignement général soamalaza Antsirabe
1. Cas des enseignants
2. Cas des élèves
C. Résultats des observations et des enquêtes
1. Sureffectif considérable
2. Méthode d’enseignement traditionnelle
a. Un enseignement centré sur les maîtres : prédominance de la méthode impositive
b. La faible participation des élèves limitée aux questions-réponses
c. La quasi-inexistence de concrétisation : un cours généralement théorique
3. Méthodes d’apprentissage traditionnelles
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
DEUXIEME PARTIE : INTEGRATION DES THEMES DE L’EDD DANS LE PROGRAMME SCOLAIRE
PREMIER CHAPITRE : ANALYSE CRITIQUE DU PROGRAMME SCOLAIRE EN VIGUEUR FACE A L’EDD (NIVEAU COLLEGE)
I. MALAGASY
II. FRANÇAIS
III. ANGLAIS
IV. EDUCATION CIVIQUE
V. HISTOIRE
VI. GEOGRAPHIE
VII. SCIENCES NATURELLES
DEUXIEME CHAPITRE : INSERTION DE L’EDD DANS LE PROGRAMME SCOLAIRE
I. Les principaux axes
II. Les thèmes et problématiques à cultiver
III. Les fondements de l’EDD
IV. Une vision évolutive et Changement de comportement
V. Education à la responsabilité
A. Origine étymologique
B. Comment alors penser l’éducation à la responsabilité ?
VI. L’éducation à l’environnement et l’éducation à la citoyenneté
A. Éduquer à l’environnement
B. Quelle éducation à la citoyenneté ?
1. Éduquer aux valeurs
2. Éduquer en actes
3. Éduquer aux savoirs
C. L’EE contribuant à l’EC : éducation, réciprocité
1. Eduquer
2. Une recherche de réciprocité pédagogique pour l’EE
D. L’EE comme enrichissement de l’EC
TROISIEME CHAPITRE : EXEMPLE DE LA MISE EN ŒUVRE DE L’EDD EN FRANCE
I. 2015 : des mesures liées à l’éducation à l’environnement et au développement durable
II. Comprendre les enjeux du développement durable pour agir en citoyen responsable
III. Une mise en œuvre progressive
IV. Une éducation ancrée dans toutes les disciplines, tout au long de la scolarité
V. Le label « E3D – École/Établissement en démarche de développement durable »
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE
CONCLUSION GENERALE

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