La fréquentation genrée des EVP

La fréquentation genrée des EVP

Concernant la fréquentation des EVP en fonction du genre, les différentes études à l’échelle mondiale ne s’accordent pas sur un résultat unanime. Alors qu’il est parfois démontré que les femmes sont plus présentes dans ces lieux que les hommes (Sang 2016), d’autres recherches prouvent un effet inverse (Richardson 2010, Maruthaveeran 2014, Hasani 2016) ou encore une fréquentation équilibrée des EVP en fonction du genre (Dallimer 2014, Ho 2017, Kaczynski 2019, Shores 2020). L’usage genré de ces lieux peut sembler paradoxal dans certains cas où les femmes, malgré le fait d’être plus présentes dans l’espaces public et le fait d’avoir une exposition égale à celle des hommes aux EVP, sont moins présentes dans les EVP (Richardson 2010). D’autres facteurs semblent pouvoir préciser les raisons de ces fréquentations genrées. Le temps, par exemple, agirait sur la fréquentation des femmes qui seraient ainsi plus présentes le midi que le soir. Cela peut notamment être expliqué par les conditions d’éclairement et la quantité de visiteurs qu’on peut lier au sentiment de sécurité. Cependant, ce facteur ne semble agir qu’au cours de la journée et non pas en fonction des jours de la semaine où le genre n’intervient pas (Shan 2019). Le moment de la journée et la saison sont effectivement associés au sentiment de peur dans les EVP (Maruthaveeran 2014). Une autre explication peut être le type de parc et l’usage qu’on lui associe. En effet, en retirant les parcs comportant des terrains de sport de l’étude de Wright Wendel (2012), la fréquentation qui était vue comme genrée à l’avantage des hommes devient non genrée. Les hommes fréquentent ici plus les parcs avec aménagements sportifs alors que les femmes sont plus présentes dans les parcs urbains et de quartiers (Wright Wendel 2012).

Les pratiques au sein des EVP en fonction du genre

Ainsi les activités pratiquées dans les EVP semblent différentes en fonction du genre. C’est en effet ce que montrent plusieurs études. Les hommes utiliseraient dès lors plus les EVP pour effectuer des activités physiques que les femmes (Richardson 2010, Wright Wendel 2012), les activités physiques « vigoureuses » y sont aussi plus pratiquées par ces derniers (Kaczynski 2019, Shores 2020), comme le fait de courir par exemple (Sang 2020). Cet effet s’observe aussi chez les plus jeunes où les filles pratiquent moins d’activités physiques modérées à vigoureuses que les garçons dans les EVP (Kaczynski 2019). Concernant la pratique d’activités sportives au sein des parcs, les femmes préfèrent les effectuer en groupe, la présence d’autre femmes étant motivante et sécurisante (Krenichyn 2004). Malgré la prédominance des hommes dans les EVP pour ces types d’activités, les femmes préfèrent quand même faire du sport en extérieur où elles se sentent moins contrôlées qu’en salle de sport dans lesquelles elles peuvent sentir le regard des autres. Dans les EVP les femmes se sentent moins à l’aise et en sécurité quand elles sont seules et elles s’y sentent aussi plus apeurées et inquiètes (Wesley 2004).

Hormis les activités physiques on peut observer d’autres différences en fonction du genre dans l’usage des EVP. Les femmes fréquenteraient ainsi plus les parcs que les hommes pour des activités comme : se relaxer, sortir avec des amis, profiter de la nature, faire du vélo, prendre l’air, se calmer, étudier les plantes et animaux (Sang 2016), suivre les saisons (Sang 2020), se sociabiliser, sortir de la maison ou profiter d’aménagements pour les enfants (Wright Wendel 2012). Par ailleurs, le fait d’accompagner des enfants dans les parcs est aussi une activité qui montres des variations selon le genre (Caula 2009). Le fait de marcher dans les parcs est montré comme étant plus pratiqué par les femmes selon certaines études (Sang 2020), et par les hommes selon d’autres (Saleem 2013). De plus, les hommes iraient davantage dans les parcs que les femmes pour leur propre satisfaction ou pour profiter de la nature ou voir leurs amis le soir et le matin (Saleem 2013). L’âge semblerait aussi être un facteur agissant sur la question du genre dans les EVP, avec des femmes adolescentes qui utilisent moins longtemps ces espaces que les hommes du même âge (Saleem 2013). Aussi, les hommes qui ont des enfants de plus de 16 ans sont ceux qui irait le plus dans les parcs pour profiter des relations sociales qu’ils peuvent avoir dans ces espaces (Dade 2020). Une explication des différences de fréquentation et d’activités au sein des EVP peut être le fait que les femmes auraient plus de craintes à utiliser seules ces lieux (Richardson 2010) et qu’elles s’y sentent plus rassurées avec un membre de leur famille (Krenichyn 2004), d’autres personnes, un chien ou lorsqu’il y a du monde présent (Maruthaveeran 2014).

L’influence du genre sur la perception des EVP

La perception de l’EVP qu’on pourrait lier au sentiment de sécurité des femmes dans ces espaces pourrait expliquer la crainte d’être seules ou les nombreuses différences que l’on a pu citer. En effet, des différences dans les perceptions de ces lieux peuvent être observées en fonction du genre. Les femmes auraient ainsi une attitude de valorisation et d’intégration de la nature en ville plus marquée que les hommes (Bonnes 2018), elles voient aussi une plus grande valeur esthétique dans les EVP et déclarent un bien-être plus élevé associé à ces lieux que les hommes (Sang 2016). Les femmes, notamment celles avec des enfants, préfèreraient les projets d’EVP naturels à ceux ornementaux (Caula 2009), cependant elles préfèrent les espaces ouverts avec un haut degré de visibilité (Ho 2017). Cela peut être associé à des espaces qui sont plus entretenus et donc moins naturels, ce qui peut sembler paradoxal tout comme le fait que les femmes aiment moins aller dans des espaces moins entretenus (Richardson 2010). En effet, le manque de visibilité apporté par un espace non entretenu, tel qu’un bois, peut entrainer un sentiment d’insécurité chez les usagers du parc (Dade 2020). Les attributs de l’environnement comme la végétation, l’entretien et le design du paysage jouent alors sur le sentiment de sécurité des personnes dans les bois urbains (Maruthaveeran 2014). Ce sentiment d’insécurité est cependant plus élevé chez les femmes que chez les hommes dans les espaces verts, leur sentiment de peur du crime serait 3 fois plus élevé en moyenne que celui des hommes. Cela est notamment lié à la peur d’une agression sexuelle (Maruthaveeran 2014, Ho 2017). Les femmes évitent les lieux isolés, retirés ou avec de nombreuses broussailles dans les parcs (Wesley 2004). Elles classent ainsi la sécurité comme le premier critère les empêchant d’aller dans certains EVP (Wright Wendel 2012). Pour s’adapter à ce sentiment, les femmes peuvent adopter certaines stratégies, comme le fait qu’elles utilisent d’avantage les espaces plus larges que les hommes (Sang 2020). Plusieurs autres facteurs tels que l’organisation végétale du parc peuvent intervenir dans le sentiment de sécurité des femmes dans les EVP. Voir trop d’homme dans ces lieux peut ainsi augmenter le sentiment d’insécurité des femmes âgées. Les femmes se sentiraient aussi plus en sécurité avec la présence de patrouilles, de personnel ou d’activités organisées dans le parc, d’éléments de sécurités tels que la lumière, ou une bonne maintenance du parc (Maruthaveeran 2014, Wright Wendel 2012). Toutefois, la présence de patrouille peut aussi augmenter le sentiment de peur selon d’autres études (Maruthaveeran 2014).

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Table des matières

Introduction
Etat de l’art
1. La fréquentation genrée des EVP
2. Les pratiques au sein des EVP en fonction du genre
3. L’influence du genre sur la perception des EVP
Hypothèses
1. Hypothèse 1 : La fréquentation des espaces verts publics est genrée
2. Hypothèse 2 : Il y a une différence dans le type d’activités pratiquées dans les EVP en fonction
du genre
3. Hypothèse 3 : Le fait que la nature soit contrôlée ou spontanée a un impact sur la fréquentation genrée
Méthodologie
1. Méthodologie de l’état de l’art
2. Récolte de données
3. Traitement des données
3.1 « Nettoyage » des données
3.2 Description de l’échantillon
3.3 Réalisation des tests
3.4 Modélisation
3.5 Analyse multivariée
3.6 Traitement des réponses aux questions ouvertes
Résultats
1. Description de l’échantillon
1.1 Genre
1.2 Age
1.3 Situation professionnelle
1.4 Catégorie socioprofessionnelle
1.5 Lien au domaine de l’urbanisme
1.6 Composition du ménage
1.7 Appartenance à une communauté particulière
2. Résultats des tests statistiques
2.1 Effet du genre sur le comportement dans les parcs
2.2 Effet des autres variables descriptives
3. Modélisation
4. Analyse multivariée
5. Réponses ouvertes
5.1 Les éléments appréciés dans les parcs
5.2 Les éléments non appréciés dans les parcs
5.3 Aménagements bénéfiques aux parcs
Conclusions
Propositions d’aménagements
Bibliographie
Annexes

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