La formation ES de MSP est avant tout une formation technique

La professionnalisation

Comme vu en page 4 il est nécessaire, si nous voulons vérifier que le niveau de compétence et de formation du MSP est bien intégré par les personnes avec qui il collabore, de déterminer ici comment l’échantillon de personnes interrogées reconnait le statut professionnel du MSP. Pour cela il faut comprendre le processus de professionnalisation comme le décrit Gérard Boutin. « Il s’agit d’un processus qui vise la reconnaissance d’un statut professionnel pour l’ensemble des personnes qui exercent un métier caractérisé par des fonctions spécifiques. La professionnalisation concerne les individus qui exercent un même métier et s’engagent dans une réflexion individuelle et collective. En fait, on distingue une profession d’un métier par le type de tâches que l’individu doit accomplir pour réaliser son travail. Essentiellement, le rôle d’un professionnel comporte la résolution de problèmes complexes qui exige une pratique réflexive et une liberté d’action qui conduit à l’innovation.

Il doit donc être responsable et faire preuve d’autonomie et de créativité »10 Les mots-clés tirés de cette définition et en lien avec cette recherche sont : Pratique réflexive – liberté d’action – innovation – autonomie – créativité – responsabilité. Ces items sont en liens étroits avec la fonction de MSP et les entretiens permettrons de voir de quelle façon les AS et les ES intègrent le MSP dans le métier de travailleur social. Historiquement la professionnalisation du travail social apparait avec la séparation des pouvoirs de l’église et de l’état comme nous l’avons vu en cours.11 Richard Wittorski identifie au moins trois sens à l’oeuvre dans les pratiques sociales : La professionnalisation-formation (sens utilisé par les formateurs : il s’agit de favoriser le développement des savoirs et des compétences) La professionnalisation-profession (sens utilisé par les acteurs sociaux : il s’agit de se constituer comme profession) La professionnalisation-travail (sens utilisé par les organisations : il s’agit de développer la « flexibilité » des personnes au travail et, au final, leur plus grande efficacité)12 Dans le contexte de ce travail j’ai choisi de mener mes recherches sur les concepts de la professionnalisation-formation et de la professionnalisation-profession qui sont mieux à même d’illustrer la problématique choisie.

Le travail en réseau

Avant de poursuivre ce travail j’ai dû me faire une idée de ce que représente le travail en réseau pour les AS et les ES. Toutes les personnes interrogées dans le cadre de ce TM estiment que le travail pluridisciplinaire est nécessaire au travailleur social. J’ai choisi cette définition parmi tant d’autres car Olivier Ami guet car il aborde la notion de confiance que l’on accorde aux autres et qui peut être mise en danger par des représentations tant sociales que professionnelles. « Le travail en réseau, c’est le fait d’affronter des difficultés que l’on n’aurait jamais eues si l’on avait travaillé seul ? Que penser de cette paraphrase d’une citation sur la vie en couple ? Je répondrai que c’est sans aucun doute vrai, mais cela n’est pas que ça. Pour simplifier, je dirai qu’il y a deux types de réseaux : ceux dans lesquels tout va bien, tous les acteurs sont au clair sur ce qu’ils y apportent, ce qu’ils en retirent et comment ils collaborent. Espérons que ce sont les plus fréquents. Et puis il y a ceux qui sont liés à des difficultés : On ne sait plus très bien où l’on en est, où l’on va, on se sent gagné par l’impuissance La confiance que l’on accorde au client ou à l’usager est entamée, ou la confiance que l’on se fait à soi-même est au plus bas, ou encore la confiance que l’on fait aux autres intervenants est mise en danger.

Nous sommes donc bien au coeur de la question proposée par ce congrès. Et lorsque le réseau devient le lieu de partage de ses pannes, de ses impasses, il y a de grands risques que l’issue d’une réunion de réseau soit peu enthousiasmante, qu’en voyant que les collègues intervenants sont aussi perdus que nous-mêmes face à la situation, le réseau devienne simplement un multiplicateur d’impuissance…. »13 Je compléterai par une précision concernant l’interdisciplinarité car j’utiliserai ce concept en parallèle de celui de travail en réseau pour des raisons de facilité de lecture. « Un travail interdisciplinaire est un processus dans lequel on développe une capacité d’analyse et de synthèse à partir des perspectives de plusieurs disciplines. Son objectif est de traiter une problématique dans son ensemble, en identifiant et en intégrant toutes les relations entre les différents éléments impliqués. Il tente de synthétiser et de relier le savoir disciplinaire et de le replacer dans un cadre systémique plus large. L’interdisciplinarité peut se concevoir de différentes façons, selon les domaines institutionnels ou professionnels dans lesquels on intervient : le savoir, la recherche, l’éducation et la théorie ».

Les ES et les AS méconnaissent les compétences pédagogiques du MSP Comme nous l’avons vu au point 2.3 l’exercice du métier de MSP implique donc une dimension intellectuelle impliquant la responsabilité de celui.ci. Nous aborderons ici le concept de responsabilité pédagogique telle qu’exposée par le PEC. « La conception, la mise en oeuvre d’une pédagogie est le champ principal d’activité dans lequel la responsabilité du/de la MSP est engagée. La pédagogique et/ou la formation constitue l’épine dorsale de son activité. Son action pédagogique est basée sur des connaissances méthodologiques et didactiques. La responsabilité de l’évaluation des capacités de la personne lui incombe tant au début qu’en cours de formation. Il répond de la mise en place d’une pédagogie (basée sur ces évaluations) qui tient compte d’une part des difficultés sociales du public concerné et, d’autre part des spécificités du groupe et des personnes dont il assume la formation. La pédagogie qu’il met en place doit également tenir compte des objectifs de formation (valorisation, insertion, intégration, occupation, etc.) et des impératifs économiques. Le/la MSP peut être appelé-e à intervenir tant au niveau de la formation d’une personne isolée, d’un groupe ou d’un cours dans une entité « classe ».

Afin d’assumer la responsabilité de ses choix, le/la MSP doit pouvoir s’appuyer sur de solides connaissances des méthodes de formation et de pédagogie. » Dans un premier temps les compétences pédagogiques du MSP ne sont pas perçues, les entretiens évoluent en direction de compétences telles que « sécurité – organisation – production ». Un seul AS a utilisé le mot pédagogie dans son choix de mots initial. L’aspect pédagogique du rôle de MSP apparait après réflexion et discussion autant pour les AS que pour les ES. Aucunes des personnes interrogées, hormis dans les mots de départ, n’a parlé de pédagogie ou d’enseignement de manière spontanée. « Pour moi la responsabilité de prise en charge c’est ça la pédagogie » nous dit Julie à ce propos. (9.30 Min) La responsabilité pédagogique du MSP est fortement cachée derrière sa responsabilité de gestion. Néanmoins, tant pour les AS que pour les ES, cette notion pédagogique du MSP est évidente dès que l’enquêteur aborde ce sujet. En résumé la responsabilité pédagogique du MSP existe pour les AS et les ES mais elle n’est pas perçue comme une compétence prioritaire car même si elle parait évidente elle reste au second plan lors des entretiens.

Les ES et les AS méconnaissent les compétences sociales du MSP

La définition citée au point 2.3 aborde aussi le principe de service rendu à la société par une activité professionnelle, le PEC aborde aussi le concept de la responsabilité sociale du MSP. « L’aspect social du métier de MSP est à considérer comme important voire prioritaire. Sa responsabilité est engagée dans la conduite de groupe, les relations interpersonnelles, la résolution de problèmes sociaux liés à l’intégration et/ou à l’insertion professionnelle. Le respect de la personne humaine est sous-jacente son intervention sociale. Ce respect fait notamment appel à des valeurs telles que l’éthique, la protection de la santé, la sécurité, le respect des différences culturelles et sociales, etc. Le/la MS doit impérativement tenir compte lors de l’exercice de sa profession des caractéristiques et des problématiques sociales spécifiques à chaque personne Dans les diverses institutions, il exerce sa responsabilité sociale, aussi bien dans le cadre de processus de coopération à l’interne de l’institution (groupe éducatifs, conseils pédagogiques, colloques, séance de direction, etc.) que dans le cadre de réseaux faisant intervenir des acteurs externes (médecin, famille, autorité » Les compétences sociales du MSP sont discernées par les AS qui parlent souvent du rôle d’intégrateur et de formateur du MSP.

Le MSP peut être un enseignant spécialisé au sein de son atelier. Pour les ES l’accent porte plutôt sur le côté accompagnement et atteinte d’objectifs d’atelier. Une éducatrice sociale, à propos des responsabilités sociales du MSP a dit : « Ca dépend où ils ont fait leur formation, comment ils l’ont faite et dans quel but ils l’ont faite » (Julie 10.14 min.) A ce propos je précise que le déroulement de l’entretien laisse à penser que Julie, par ce commentaire, désire parler de l’implication du MSP dans le travail social car après l’entretien elle a abordé le thème de « vocation » à propos des travailleurs sociaux. Il semblerait que les AS aient une vision plus globale de la fonction du MSP dans la relation d’aide. Dans les deux cas la compétence sociale du MSP est perçue mais ne semble pas être la compétence primordiale aux yeux de l’échantillon. En référence aux mots cités en préambule on remarque que la tendance des AS à mieux cerner l’aspect social du MSP se confirme. En résumé la responsabilité sociale du MSP est mieux perçue par les AS que par les ES, cela sans doute à cause du mandat de l’assistant social qui englobe un champ social très vaste, mais cela reste à vérifier de manière plus précise. Pour les personnes interrogées il est aussi clair que la compétence sociale du MSP est liée à ses motivations professionnelles et à son implication dans son travail.

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Table des matières

1 INTRODUCTION
1.1 Cadre de recherche
1.1.1 Illustration
1.1.2 Thématique traitée
1.1.3 Intérêt présenté par la recherche
1.2 Problématique
1.2.1 Question de départ
1.2.2 Limites posées à la recherche et précisions
1.2.3 Objectifs de la recherche
1.2.4 Contexte professionnel
1.3 Cadre théorique
1.3.1 La représentation sociale (RS)
1.3.2 La représentation professionnelle (RP)
1.3.3 La professionnalisation
1.3.4 Le travail en réseau
1.4 Cadre d’analyse
1.4.1 Terrain de recherche et échantillon retenu
1.4.2 Méthodes de recherche
1.4.3 Méthodes de recueil des données
2 DÉVELOPPEMENT
2.1 Introduction et annonce des chapitres développés
2.1.1 Comment la formation du MSP est perçue par les AS et les ES
2.1.2 Le MSP est-il vu comme un travailleur social ou comme un chef d’atelier
2.1.3 Le MSP est-il à sa juste place dans les réseaux
2.2 Présentation des données
2.3 Formation
2.3.1 Le niveau de formation du MSP est insuffisant ou inférieur
2.3.2 La formation ES de MSP est avant tout une formation technique
2.3.3 Les compétences acquises dans la formation HES sont supérieures
2.3.4 Synthèse : Le niveau de formation du MSP est insuffisant ou inférieur
2.4 Professionnalisation
2.4.1 Les ES et les AS méconnaissent les compétences pédagogiques du MSP
2.4.2 Les ES et les AS méconnaissent les compétences sociales du MSP
2.4.3 Les compétences du MSP sont limitées aux gestes techniques de son métier
2.4.4 Synthèse : Les AS et les ES perçoivent le MSP comme un travailleur manuel
2.5 Travail en réseau
2.5.1 Le temps de parole du MSP est restreint dans les discussions de réseau
2.5.2 Le MSP n’est mis à contribution que pour les questions concernant son atelier
2.5.3 Le MSP est plus observateur qu’acteur dans le réseau
2.5.4 Synthèse : Le discours du MSP est peu écouté et ses avis mal intégrés dans les décisions du réseau
3 CONCLUSION

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