LA FIEVRE DE LA VALLEE DU RIFT 

LA FIEVRE DE LA VALLEE DU RIFT 

Transmission

En période épidémique, le virus est retrouvé chez de nombreuses espèces de moustiques appartenant aux genres Aedes, Anopheles, Culex, Eretmapodites et Mansonia (AFSSA., 2008; Bird et al., 2009). Cela ne signifie pas pour autant que tous ces moustiques jouent effectivement un rôle de vecteur biologique. Un vecteur biologique se définit comme un arthropode hématophage qui assure la transmission active (compétence vectorielle) d’un agent du virus par piqûre entre les vertébrés. Ceci implique une multiplication du virus chez l’arthropode (sans effet pathogène) et une migration du virus dans les glandes salivaires pour assurer sa transmission. Aedes aegypti et Cx. pipiens ont été déterminés comme vecteur de la FVR (Moutailler et al., 2008) ainsi que Ae. mcintoshi et Ae. Palpalis (Turell et al., 2008).
Dans le cas d’une situation épizootique et d’une forte expression virale, la transmission directe du virus par aérosols, entre ruminants domestiques, est possible (Pépin et al., 2010). Chez l’homme, le virus se transmet par contact direct avec des tissus et liquides physiologiques d’animaux infectés (passage de la barrière cutanée au niveau de plaies) ou par aérosols. La transmission vectorielle par les moustiques du genre Culex (tel que Cx. pipiens) pourrait intervenir (Balkhy and Memish, 2003) mais cela n’a jamais été démontré.
La transmission directe du virus étant possible, ce sont les contacts entre les hôtes et des flux organiques contaminés qui peuvent représenter une augmentation du risque. Le type de logement des animaux ou le groupement de troupeaux peut engendrer une augmentation des contacts entre les animaux sains et les animaux infectés. De plus, l’introduction de nouveaux animaux potentiellement infectés par le virus peut entrainer une réémergence virale (cycle domestique) (Chevalier et al., 2011). D’après Jégo (2011), l’abattage des animaux sur l’exploitation agricole engendre une augmentation du risque de transmission du virus aux animaux sains.

Biologie des vecteurs préférentiels et rôle des facteurs météorologiques

Les espèces des genres Culex et Aedes semblent les meilleures candidates au rôle de vecteur biologique du virus de la FVR, mais quarante espèces de moustiques, tiques et phlébotomes ont été identifiées comme vecteurs potentiels du virus (Gerdes, 2004; Bird et al., 2009). Les Aedes permettraient en particulier l’amplification initiale du virus. La transmission trans-ovarienne du virus est a été démontrée chez l’espèce Ae. mcintoshi (Linthicum et al., 1986) et les œufs sont résistants à la dessiccation grâce à un chorion étanche. Les Culex participeraient à la diffusion et à l’émergence de la maladie en amplifiant le cycle viral (Fontenille et al., 1998).
Les conditions météorologiques influent sur le cycle de vie des moustiques, notamment la température et la pluviométrie. En effet, la densité de ces insectes est corrélée positivement avec une température moyenne jour/nuit de 23 °C (Gerry and Mullens, 2000). La pluviométrie, quant à elle, conditionne la présence, la taille et la persistance des gîtes de ponte et des gîtes larvaires (Mellor and Leake, 2000). Le développement des larves nécessiterait un cumul journalier supérieur à 20 mm en début de la saison des pluies (Greboval, 2004). De plus, les œufs d’Aedes embryonnés en diapause ont besoin de plusieurs séries d’hydratation et de déshydratation pour pouvoir éclore (Mondet et al., 2005).
L’environnement, dans lequel évoluent ces vecteurs, est également important. Le type de végétation ou de point d’eau peut être ou non favorable au développement morphologique des moustiques. En effet, les moustiques Aedes se développent plus favorablement dans des mares temporaires, sur des sols ou  Séroprévalence et incidence sérologique de la fièvre de la Vallée du Rift dans l’Océan Indien végétations humides et à l’interface air-eau. Quant aux moustiques Culex, ils se développent à la surface de l’eau sur des zones irriguées ou des mares permanentes. Une végétation dense semble accélérer la durée de développement larvaire (Wynn and Paradise, 2001). De plus, une végétation de type forêt associée à un point d’eau proche représente les conditions favorables au développement des moustiques (Chevalier et al., 2011; Jégo, 2011).

Répartition géographique

Historique des épizooties

Le VFVR a été identifié pour la 1ère fois en 1930, au Kenya (Daubney et al., 1931). Jusque dans les années 70, de nombreuses épizooties ont touché l’Afrique Subsaharienne causant de lourdes pertes économiques. A partir de 1976 (épidémies au Soudan et en Egypte), des cas humains sont diagnostiqués plaçant ainsi la FVR comme une préoccupation majeure en santé publique. La FVR sévit depuis de manière cyclique en Afrique de l’Est, en Afrique de l’Ouest, au sud du continent africain et dans la péninsule arabe (certaines parties du Yémen et de l’Arabie Saoudite).

Situation de la FVR dans l’Océan Indien et dans l’Afrique de l’Est

L’expression clinique de la FVR a été identifiée à Madagascar depuis 1990 et dans l’archipel des Comores, incluant l’île française de Mayotte depuis 2004 (Cêtre-Sossah et al., 2012). Madagascar.Madagascar a connu plusieurs épizooties de FVR avec une importante épizootie en 1990 (Morvan et al., 1991). Le virus de la FVR avait déjà été isolé en 1979 dans ce pays et la phylogénie de cette souche montre qu’elle est très proche des souches isolées en Egypte en 1977 et 1978 (Bird et al., 2007b). Toutefois, qu’aucune épizootie ou épidémie n’a été rapportée en 1979 (Mathiot et al., 1984). L’épizootie/épidémie de 2008-2009 a touché plusieurs régions de Madagascar avec un nombre important de cas humains (418 cas suspectés et recensés, 59 confirmés dont 7 décès) (Andriamandimby et al., 2010). La phylogénie des souches isolées durant l’épidémie 2008-2009 montre que celles-ci sont proches de celles du Kenya isolée durant l’épidémie de 2007 (Carroll et al., 2011). Ceci peut suggérer une introduction du virus en provenance d’Afrique de l’Est, comme cela a été proposé par Carroll et al. (2011), sans exclure la présence d’un cycle d’entretien, à bas bruit, domestique ou sylvatique qui peut être à l’origine de la résurgence de la maladie (Pepin, 2010).

L’archipel des Comores

Dans l’archipel des Comores, la FVR n’a jamais été signalée officiellement bien que des cas aient été détectés en 2007 (Institut De Veille Sanitaire, 2007). L’union des Comores importe régulièrement des bovins sur pied en provenance de l’Afrique de l’Est (Tanzanie et Kenya), à l’occasion des « Grands Mariages » (OIE., 2009). Avant l’embargo commercial de Madagascar, les Comores importaient également des animaux sur pied depuis Madagascar. En l’absence des contrôles sanitaires (Roger, M., communication personnelle, Saint-Denis (La Réunion), mai 2012), ces importations sont une voie probable d’introduction du virus sur ces îles.
Par la suite, des importations commerciales illégales d’animaux sur pied depuis Anjouan vers l’île de Mayotte (Annexe 1) ont probablement permis l’introduction du virus de la FVR à Mayotte (Cêtre-Sossah et al., 2012). Nous pouvons également supposer que des vecteurs infectés par la FVR, transportés par ce même flux commercial ou le flux humain, peuvent conduire à une introduction du virus dans l’Océan Indien (AFSSA., 2008).
La situation épidémiologique de l’Océan Indien et de l’Afrique de l’Est est représentée sur la carte cidessous (Figure 2) (AFSSA., 2008; WAHIDInterface., 2012)

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Table des matières

Résumé et mots clé
Summary and key words
Liste des figures et des tableaux
Liste des abréviations
INTRODUCTION
1. LA FIEVRE DE LA VALLEE DU RIFT 
1.1. Etiologie
1.2. Epidémiologie
1.2.1. Hôtes
1.2.2. Transmission
1.2.3. Biologie des vecteurs préférentiels et rôle des facteurs météorologiques
1.3. Répartition géographique
1.3.1. Historique des épizooties
1.3.2. Situation de la FVR dans l’Océan Indien et dans l’Afrique de l’Est
1.4. Diagnostic
1.4.1. Diagnostic clinique : manifestation clinique
1.4.2. Diagnostic biologique : détection virale et tests sérologiques
1.5. Impact économique et sanitaire
2. SUIVI DE LA FVR DANS L’OCEAN INDIEN
2.1. Le réseau de surveillance AnimalRisk-OI
2.2. Espèces suivies
2.3. Description du suivi
2.4. Zone d’étude et suivi des élevages
2.4.1. Zone d’étude
2.4.2. Sélection des élevages et périodicité du suivi
2.4.3. Sélection des animaux
3. OBJECTIFS DE L’ETUDE
4. MATERIELS ET METHODES
4.1. Construction d’une base de données commune et homogène du suivi Sentinelle
4.1.1. Base de données sous Access
4.1.2. Base de données sous Laser
4.2. Variables à expliquer : l’incidence apparente des ruminants
4.2.1. Définition de l’incidence et du taux d’incidence
4.2.2. Interprétation des résultats sérologiques pour déterminer l’incidence
Incidence sérologique et facteurs de risque de la fièvre de la Vallée du Rift chez les ruminants dans l’Océan Indien
4.3. Variables explicatives
4.3.1. Variables associées à la présence du vecteur
4.3.2. Variables associées à l’introduction et à la transmission directe du virus
4.4. Analyses statistiques
4.4.1. Analyse des différences d’incidence entre les sites suivis
4.4.2. Exploration des données d’enquête, entomologiques et environnementales
4.4.3. Méthodologie pour expliquer l’incidence
5. RESULTATS
5.1. Estimation de l’incidence et du taux d’incidence sérologique
5.2. Exploration des données récoltées
5.2.1. Description des pratiques d’élevages
5.2.2. Description des populations d’arthropodes capturées
5.3. Hypothèses avancées pour expliquer l’incidence sur Madagascar
5.3.1. Analyse des pratiques d’élevage à risque pour la FVR à Ankilibe
5.3.2. Description de l’environnement du site d’Ankilibe
5.3.3. Description des variables météorologiques et du couvert végétal
5.3.4. Description des Culicidae retrouvés sur le site d’Ankilibe
5.4. Variables explicatives probables
6. DISCUSSION 
6.1. Estimation de l’incidence sérologique
6.1.1. Incidence à Madagascar
6.1.2. Incidence aux Comores
6.1.3. Incidence à Mayotte
6.1.4. Incidence et espèce
6.2. Facteurs potentiels associés à la FVR .
6.2.1. Hypothèses pour le site d’Ankilibe, Madagascar
6.2.2. Ces hypothèses sont-elles transposables sur les autres sites touchés ?
6.3. Critiques de l’étude et perspectives de travail
6.3.1. Quels points auraient pu être améliorés ?
6.3.2. Suivi sentinelle
6.3.3. Perspectives de travail
CONCLUSION 
Références bibliographiques
ANNEXES

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