La dynamique des systemes dunaires

Synthèse bibliographique 

Plusieurs spécialistes se sont intéressés à la dynamique des systèmes dunaires à travers des revues géomorphologiques. A l’échelle nationale les travaux des spécialistes comme P. Michel (1969, 1973), M. M. Sall (1971, 1982) et A. T. Diaw (1980) font figure de référence dans ce domaine. Sur un autre volet diverses thématiques entrant en relation avec notre thème d’étude ont été réalisées sur Mboro, dont notre étude vient en complément.

Sur la feuille II du croquis géomorphologique de Mboro de 1954, Michel. P, (1954) dresse la carte des systèmes dunaires de la localité et qualifie les dunes jaunes de Dunkerquiennes. Pendant que Guilcher (1954) souligne la dynamique originale qui s’effectue au sein de l’écosystème dunaire en insistant sur les mécanismes d’adaptation des plantes, qui par leur présence, assurent la stabilité de la dune. Bareto, P. (1965) évoquant Mboro disait que ce milieu attirait l’attention depuis longtemps par la zone des Niayes qu’il la traverse favorisé par l’affleurement d’une nappe phréatique. Et Pélissier, P. (1966) de soutenir que l’Alizé a édifié les dunes côtières actuelles ou subactuelles. Sans cesse alimentées par de nouveaux apports de sable marin, ces dunes poursuivent leur cheminement sous l’effet du vent dominant vers le SSE, pouvant envahir des Niayes. Michel, P. (1969) a mis en évidence au début de l’ère chrétienne, l’existence d’une petite phase sèche marquée par une recrudescence de l’action éolienne principalement dans les régions littorales qui coïncide avec la formation de l’erg de Pikine. Ce qui fera dire à M. M. Sall (1971) qu’il n’est pas exagéré d’avancer qu’au Sénégal de l’ouest, le rythme morphogénétique coïncide avec le rythme climatique. Mieux, il ajoute que les ensembles dunaires se sont mis en place au cours d’une évolution géomorphologique longue et complexe. Et que du fait des actions anthropiques, les sables remobilisés par les vents sur les dunes ravivées progressent vers les Niayes et autres dépressions qui sont recouvertes d’une couche de sable stérile. Michel P. (1973) affirme que les Alizés prennent en charge du sable sec de la haute plage pour édifier les dunes vives blanches qui creusent par endroits des « caoudeyres » dans les dunes subactuelles semi fixées et déplacent les dunes ravivées. Ces dernières envahissent certains Niayes, dans la région de Lompoul et au sud de Mboro. Et suivant Hébrard. L, (1973), la dégradation du climat à partir de 4 800 ans se fait sentir depuis 3 000 ans par des reprises des sables éoliens modifiant les dunes de l’Ogolien. En réponse, Cissé, I. (1976) avance que la Côte Nord est bénéficiaire d’un important charriage de matériel meuble par la houle du NNW et la dérive littorale, et connait un bilan où l’engraissement est favorable à la construction des formes. Coque, R. (1977) avance que les dunes littorales accompagnent les côtes sableuses dont la raréfaction de la végétation due à la salinisation des sols par les embruns facilite leur mobilisation. Accumulés par amas isolés en haut de plage, au-delà de la limite des hautes mers, ils finissent par constituer par coalescence des dunes embryonnaires.

Présentation des systèmes dunaires 

Le littoral de Mboro se localise sur la Grande Côte dans la commune du même nom, au Nordouest de la région de Thiès. Elle appartient à la région naturelle des Niayes et se rattache au département de Tivaouane, dans l’arrondissement de Méouane suivant les coordonnées géographiques 15° 09′ et 16° 54′ de latitude Nord et de 15° 15′ et 16° 09′ de longitude est. Avant son érection en commune par le décret n° 2002/173 du 21 Février, Mboro officiait comme Communauté Rurale (CR). Elle est distante de 22 km de Tivaouane, de 44 km de Thiès et de 100 km de Dakar. La commune est divisée en 11 secteurs répartis sur 27 quartiers. Elle est limitée au Nord par la région de Louga, à l’Ouest par l’Océan Atlantique, à l’Est par la CR de Darou Khoudoss, par Méouane et Mekhe, au Sud et SE par Pambal. Mais il s’agit encore des limites de Mboro en tant que CR. Ainsi nous mettons l’accent sur la nécessité de dresser la carte de Mboro en tant que commune.

Le littoral de Mboro appartient à la zone géologique du Bassin sédimentaire Sénégalomauritanien et se caractérise par un relief dunaire marqué par une succession des dunes et des dépressions interdunaires. Ce qui permet d’observer la distribution des unités morphogénétiques suivantes à travers un gradient longitudinal.
– La plage basse, sableuse et rectiligne ;
– La bande de dunes blanches et vives, largue au maximum de 200 m ;
– Les Ndioukis qui sont des dépressions interdunaires de faibles ampleurs ;
– Un système de dunes jaunes entre les dunes blanches et les dunes rouges ;
– La zone écologique des Niayes qui sont des cuvettes où affleure la nappe phréatique ;
– Enfin les dunes rouges continentales ou Ogolienne à l’intérieur du continent.

Le site de Mboro a été découvert vers les années 1862 par les troupes du Gouverneur Pinet Laprade. Grace à la richesse de ses ressources édaphiques et hydrogéologiques, il accueillera dès 1936 une station agricole expérimentale, date qui a vu la genèse de Mboro. Au début, le site ne comptait que quelques hameaux peulhs situés le long de l’océan Atlantique où ils demeurent majoritaires encore aujourd’hui. D’ailleurs selon les études du professeur Bâ, ce sont eux qui ont été les premiers résidant de la zone qui leur servaient de lieux de pâturages durant les périodes de soudure. Ainsi Mboro aura servi tour à tour de refuge aux peuples lors des razzias maures, d’espaces de pâturage pour terminer avec la vocation horticole. Mais avec l’envergure que prenait Mboro inversement parallèle à la paupérisation dans le centre du pays à la suite des épisodes de sécheresses, sa destination fut prisée ce qui explique d’ailleurs que sa population soit à dominante migrante .

Présentation des unités géomorphologiques 

Les unités morphogénétiques se répartissent en trois systèmes dunaires allant des dunes blanches aux rouges en passant par les dunes jaunes. Ces dunes sont rompues dans leur progression par des dépressions mineures formées par les cuvettes interdunaires mineures des Ndioukis et celles majeures des Niayes. Mais présentons d’abord la plage à partir de laquelle, les dunes sont alimentées en sable.

La Plage

La plage est « une accumulation sur le bord de la mer, de matériaux plus grossiers que les principaux constituants de la vase » (Derruau, 1986). Sur Mboro, la plage est coquillère et large d’une centaine de mètres (100 m) à partir de laquelle commence la bande de filaos. Elle fait partie de la Grande Côte caractérisée par une continuité sableuse qui va de Dakar à Saint Louis. La plage est soumise à des phases de démaigrissements liés à l’action des tempêtes et des phases d’engraissements au cours desquelles son alimentation en matériaux sableux atteint le maximum. La plage comprend une partie immergée et une partie émergée qui se termine par une crête et suivant ce gradient s’opère un tri des matériaux en fonction de leur grosseur. C’est ainsi que la plage acception globalisante peut être à son tour divisée en micro unités qui permet de distinguer le bas de plage, l’estran et le haut de plage.

Le bas de plage ou off-shore

C’est la partie inférieure de l’estran qui s’étire en pente faible vers l’avant côte ou avant plage qui le précède par le prolongement de la plage sous les eaux. Le bas de plage est dans la plupart des cas porteur de crêtes et sillons prélittoraux obliques ou parallèles édifiés par le sac et le ressac des vagues.

L’estran c’est la partie couverte et découverte au gré des marées qui par ailleurs sert de niches aux colonies de crabes blancs. Il se termine par le haut de plage. C’est aussi l’espace intermédiaire entre les hautes et basses mers.

Le haut de plage (back-shore) ou partie supérieure de l’estran est le : « domaine de prédilection de la formation de ripple-marks, des microfalaises et de croissants de plage » Diaw (1980). Sur ce cordon naissent des dunes bordières grâce à l’action des vents du large.

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Table des matières

Introduction générale
Problématique
Définition des concepts clefs
Méthodologie
Première partie : Présentation des systèmes dunaires
Chapitre I : Présentation des systèmes dunaires sur le littoral de Mboro
I Présentation des unités géomorphologiques
II Les systèmes dunaires
III La mise en place des systèmes dunaires
Chapitre II : Les caractéristiques physiques du milieu
Deuxième partie : Les dynamiques actuelles des systèmes dunaires sur le long du littoral de Mboro
Chapitre I : Les facteurs responsables de la dynamique
Chapitre II: Les facteurs aggravants
Chapitre III Témoignage du matériel granulométrique
III-1 Analyse physique des sols
III-2 L’analyse chimique
Troisième partie : Manifestations de la dynamique et Politiques de reboisement des systèmes dunaires
Chapitre I : Les manifestations de la dynamique des systèmes dunaires
I L’avancée des systèmes dunaires
II L’ensablement des cuvettes interdunaires
Chapitre II Politiques de renversement de la dynamique des systèmes dunaires
I Les programmes de reboisement
II Les modes de gestion
III Limites des programmes de reboisement
Conclusion
Annexe
Bibliographie

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