LA DYNAMIQUE DE L’HIVERNAGE 2014 DANS LA COMMUNE RURALE DE NIAGUIS

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METHODOLOGIE

La méthodologie est axée sur trois points essentiels : la revue documentaire, la collecte des données et leur traitement.

La revue documentaire

Elle est consacrée à la recherche bibliographique dans les différents centres de documentation de l’UCAD tels que la Bibliothèque Universitaire ainsi que les bibliothèques du Département de Géographie et de l’IFAN. Nous avons aussi visité le centre de documentation d’ENDA. Des ouvrages généraux portant sur le changement climatique ou sur les fluctuations pluviométriques ont été consultés. Des thèses, mémoires et rapports de recherche aussi ont été consultés. Nous avons également obtenu des informations à travers l’internet.

La collecte des données

La situation pluviométrique a été étudiée avec des données climatiques. En ce qui concerne les activités agricoles, des données ont été collectées à l’occasion du travail sur le terrain.

La collecte des données climatiques

Pour cette étude du climat, seuls les éléments climatiques utiles à notre étude ont été étudiés. Il s’agit des flux, des températures et des précipitations. Les données des températures utilisées pour cette étude sont celles de 2014. Les données des précipitations dont nous disposons pour l’analyse couvrent la période 1951-2014. La station synoptique de Ziguinchor a été choisie du fait de sa proximité par rapport à Niaguis et de l’absence de données anciennes pour le poste pluviométrique de Niaguis (mis en place en 1975). Les données ont été obtenues au niveau de l’ANACIM.
Les données utilisées pour l’analyse de l’installation de la mousson sont obtenues au niveau de l’ASECNA. Elles concernent les observations de 00h, 06h, 12h et 18h. Douze stations sont retenues pour l’étude de la migration de l’Equateur Météorologique. Il s’agit des stations de Kédougou, de Kolda, de Ziguinchor, de Tambacounda, de Banjul, de Kaolack, de Diourbel, de Dakar, de Linguère, de Matam, de Podor et de Saint-Louis.

Le travail de terrain

Le travail sur le terrain est basé sur le questionnaire qui est utilisé pour la collecte des données. Ce dernier a été élaboré et administré aux chefs de ménage.
Rappelons que les données sur les productions et sur les superficies cultivées utilisées dans cette étude sont celles du département de Ziguinchor. En effet, il faut signaler qu’il n’existe pas de données sur les productions au niveau local. Il faut aussi ajouter que lors de notre enquête sur le terrain, les questions posées aux paysans relatives à la production n’ont pas abouti à des réponses. La plupart des paysans enquêtés étaient non seulement réticents mais prétendent ne plus se souvenir des données sur la production des années demandées. En revanche, les paysans estiment que les productions de 2014 sont inférieures à celles de 2013.
L’échantillonnage a été effectué selon le poids démographique. Pour élaborer l’échantillonnage et pour avoir les informations sur la population et le nombre de ménages, nous nous sommes basé sur le RGPH de la région de Ziguinchor de 2002. Cependant, en raison de la contrainte temporelle et matérielle, nous avons opéré un choix aléatoire de 10 % du total des ménages. Cela nous a donné 74 ménages à enquêter sur un échantillon de 5 villages ciblés sur les 13 que compte la commune.
Notre choix sur ces 5 villages est guidé non seulement par l’importance des ménages mais aussi par le fait que ces villages abritent beaucoup de déplacés des autres villages abandonnés.

Les précipitations

L’étude des précipitations est importante. Elle permettra de connaître les quantités de pluies reçues et leur évolution sur une période donnée. Elle se fera de deux manières. Il s’agit dans un premier temps d’analyser les précipitations mensuelles et dans un second temps, celles des précipitations interannuelles.

Répartition mensuelle de la pluviométrie

L’analyse de la répartition mensuelle des pluies montre deux saisons. La figure 2 révèle que l’essentiel des précipitations est enregistré en juillet, août et septembre. Elle permet de distinguer une évolution des pluies de manière croissante de mai à août et une régression d’août à octobre. Le mois d’août est le plus pluvieux avec une moyenne de 442 mm. Il est suivi par les mois de septembre et de juillet qui ont reçu respectivement des cumuls moyens de 336 mm et 335 mm. Les mois de juin et d’octobre sont les moins pluvieux avec respectivement 106 mm et 113 mm.
Quant aux mois de mai et novembre, ils ont enregistré les moyennes les plus faibles voire nulles. La moyenne reçue est de 5 mm pour le mois de mai et 6 mm pour novembre. La faible moyenne des deux mois correspond au début et à la fin de l’hivernage dans la localité.
La figure 2 permet aussi de déterminer la longueur des différentes périodes. En effet, l’analyse de cette figure montre que Niaguis se caractérise par une très longue période sèche (7 mois). Elle se particularise ainsi par une saison humide qui dure cinq mois. Il s’agit des mois de juin, juillet, août, septembre et octobre.

Evolution interannuelle de la pluviométrie

L’analyse de la pluviométrie de la série 1951-2014 montre une variation de celle-ci d’une année à une autre avec une tendance générale à la baisse. Cette série se caractérise par une moyenne pluviométrique égale à 1345 mm. L’année 1967 représente l’année la plus pluvieuse avec un cumul pluviométrique qui atteint les 2007 mm. L’année la moins pluvieuse est 1980 qui a enregistré 746 mm. Sur la période de 1951 à 2014, on relève des années déficitaires et des années excédentaires. L’analyse de la figure 3 permet de distinguer quatre principales périodes dans l’évolution de la pluviométrie.
 La période 1951 à 1970 se caractérise par une succession d’années excédentaires. Sur les 20 années que comptent la période, seules deux sont déficitaires. Il s’agit principalement de 1959 et 1968 avec respectivement des déficits de -71 mm et -334 mm. L’année la plus pluvieuse de la période est 1967. Celle-ci a enregistré un excédent de 791 mm. C’est l’année la plus pluvieuse de toute la série.
 La période 1971 à 1996 s’individualise par une prédominance d’années déficitaires. En effet, sur les 26 années seules onze sont excédentaires. Ce sont les années 1973 (73 mm), 1974 (24 mm), 1975 (201 mm), 1976 (81 mm), 1978 (461 mm), 1981 (526 mm), 1984 (21 mm), 1985 (166 mm), 1988 (68 mm), 1991 (334 mm) et 1993 (266 mm). C’est pendant cette période qu’on retrouve l’année la plus déficitaire, 1980 avec un déficit de -470 mm.
 La période 1997 à 2007 se particularise par une période humide. Dans cette période sur les onze années qui la composent, quatre sont déficitaires. Il s’agit principalement des années 2002, 2003, 2004 et 2007 qui ont enregistré un déficit respectif de -404 mm, -74 mm, -155 mm et -296 mm. 1996 est l’année la plus pluvieuse avec un cumul de 730 mm.
 La période 2008 à 2014 se singularise par une succession d’années excédentaires. Durant cette période on note une amélioration des précipitations. Ceci se traduit par la présence dans sa totalité d’années excédentaires.

L’hydrographie

Comme la végétation, l’hydrographie joue un rôle important dans l’agriculture. Elle permet la culture inondée. Cependant, elle constitue une menace pour la riziculture. En effet, elle participe à la destruction des surfaces rizicoles du fait de la remontée de la langue salée.
La morphologie de la commune de Niaguis présente un réseau hydrographique composé du fleuve Casamance, des marigots de Guidel et de Boutoute. Elle dispose aussi de cours d’eau temporaires.

Le fleuve Casamance

Long de 350 km, il draine un bassin versant de 20 150 km². Il est le seul fleuve du pays qui coule entièrement dans le territoire national. Son régime hydrologique, contrairement aux fleuves Sénégal et Gambie qui prennent leur source dans les massifs du Fouta Djalon en république de Guinée, est sous la dépendance étroite de la pluviométrie locale. La Casamance s’écoule d’est en ouest. Sa profondeur diminue progressivement de Ziguinchor vers la haute Casamance. La pluviométrie, qui jadis constituait le facteur déterminant de régulation de la salinité, est devenue aujourd’hui déficitaire. En conséquence, la salinité du fleuve est devenue plus importante avec la sécheresse. En effet, le taux de salinité est fonction de l’abondance des précipitations de l’année concernée.
Le Soungrougrou constitue son principal affluent mais le fleuve Casamance reçoit les apports de certains marigots de la commune de Niaguis. Parmi ces marigots, nous avons ceux de Guidel et de Boutoute.

Le marigot de Guidel

Le marigot de Guidel est un affluent de la Casamance. Il se trouve dans la partie sud de la commune de Niaguis. Il draine un bassin versant de 130 km². C’est sur ce marigot que le barrage anti-sel a été construit. La construction de celui-ci avait pour but de stopper la remontée des eaux salées du fleuve. Mais le barrage n’est plus fonctionnel faute d’entretien (Photo 1).

Le marigot de Boutoute

Le marigot de Boutoute se localise dans le village du même nom. Il se situe à quelques kilomètres du centre ville de Ziguinchor. Long de 4 km, il couvre un bassin versant d’une superficie de 22 km². Un petit barrage est construit sur ce marigot. Le rôle de ce dernier consiste à arrêter la remontée de la marée qui est aujourd’hui à l’origine de la salinisation des eaux. Cette remontée de la marée a pour conséquence l’acidification et la salinisation des terres. Ce qui entraîne la perte importante de casiers rizicoles et la chute de la production.
En plus des cours d’eau pérennes, la commune de Niaguis comprend des vallées. Celles-ci se remplissent d’eau pendant l’hivernage. Elle compte aussi des sites de retenue d’eau pluviale.
Les villages de Fanda et Djifanghor comptent chacun deux sites de retenue d’eau pluviale. Les autres villages de la commune ne disposent chacun que d’un seul site. Il s’agit des villages de Niaguis, Boutoute, Mandina Mancagne, Soucouta et Gouraf.
La commune de Niaguis dispose aussi de ressources en eau souterraines. Ce sont la nappe phréatique, la nappe semi-profonde et la nappe profonde.
 La nappe phréatique : il s’agit de l’aquifère du Continental terminal et des alluvions Quaternaires. Elle est captée par les puits traditionnels à une profondeur de 10 à 20 m. Ces puits assurent l’alimentation en eau de la plupart des villages de la commune. Néanmoins, malgré leur importance dans la commune, il convient de signaler que ces puits sont pour l’essentiel des puits traditionnels.
 La nappe semi-profonde : c’est l’aquifère du Miocène. Elle a une profondeur qui varie entre 50 à 100 m. Elle est captée par les forages.
 La nappe profonde : il s’agit du Maestrichtien. Cette nappe est captée par les forages. Sa profondeur varie de 200 à 400 m.
En somme, l’étude du cadre physique nous a permis de dégager la situation géographique de la zone d’étude. La commune de Niaguis se caractérise par un relief plat avec des plateaux parsemés de vallées et de bas-fonds. Elle présente différents types de sols à partir desquels se développent l’agriculture et la végétation.
La commune est parcourue par un réseau hydrographique dense, constitué par différents marigots. Elle est aussi marquée par un climat chaud et humide, de type sud-soudanien côtier.

LES ASPECTS HUMAINS

Ce chapitre traitera des caractéristiques générales de la population de la commune de Niaguis. Pour cela nous allons évoquer son évolution, sa répartition spatiale, sa composition par sexe et les différents groupes ethniques. Les caractéristiques socioéconomiques seront aussi étudiées.

Caractéristiques démographiques

L’étude des caractéristiques démographiques de la commune de Niaguis sera axée sur l’évolution de la population, sa répartition spatiale, sa composition par sexe et les différents groupes ethniques. Les données utilisées sont tirées des RGPH de 1988, de 2002 et de 2013 de la commune de Niaguis.

L’évolution de la population

Le tableau 3 montre que la population de la commune de Niaguis évolue en dents de scie. En effet, selon le Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH) de 1988, la population de Niaguis était de 10 658 habitants, soit 30 % de la population de l’arrondissement. Elle passe à 7 485 habitants au recensement de 2002, soit une diminution de 3 173 personnes. En effet, en quatorze années la commune de Niaguis a enregistré une baisse notable de sa population. Cette baisse peut s’expliquer en grande partie par le conflit armé casamançais que la commune a connu. Ce qui a entraîné le déplacement des populations de certains villages. Au dernier recensement de 2013, la population est passée à 10 501 habitants. En comparaison à celle de 2002, on note une augmentation de la population d’environ 3 016 personnes.

La répartition spatiale de la population

La commune de Niaguis compte 13 villages. Elle abrite une population de 10 501 habitants répartie sur une superficie de 160 km², soit une densité de 66 hab./km². (RGPH 2013). Cette répartition de la population montre une forte inégalité de la population dans les différents villages de la commune. Ainsi, la densité dans le village de Niaguis, qui est le chef-lieu de la commune, n’est pas la même dans le village de Djibélor, village de 403 habitants.
Cette inégale répartition peut être illustrée dans un premier temps par la taille démographique des villages et dans un second temps par le zonage de la commune.
La carte 4 montre une classification suivant la taille démographique des villages.
Ainsi, on a les classes suivantes :
 les villages dont la population est comprise entre 379 et 419 habitants. Il s’agit des villages de Gouraf et de Djibélor ;
 les villages qui ont une population comprise entre 420 et 850 habitants. Cette classe regroupe les villages de Baraf, de Mandina Mancagne, de Mandina Manjaque et Djifanghor ;
 les villages où la population varie entre 851 et 1 774 habitants. Il s’agit des villages de Boulome, Boutoute, Soucouta et Sone ;
 les villages dont la population est comprise entre 1 775 et 2 844 habitants. Ils concernent principalement Fanda et Niaguis.
Le zonage utilisé est celui du PLD de 2008 de Niaguis. Il a abouti à la subdivision de la commune en quatre zones. Les principaux critères qui ont servi à ce découpage sont :
 la proximité géographique ;
 la centralité ;
 les caractéristiques écologiques, économiques et socioculturelles.
Les quatre zones obtenues à l’issue du zonage sont : Niaguis, Boulome, Mandina mancagne et Djibélor (tableau 4).
 Zone de Boulome
Cette zone regroupe les villages de Boulome, Boutoute, Djifanghor, Gouraf et Soucouta. Elle a une densité de 42 hab./km². Cette zone présente la plus forte densité de la commune. Les principales activités rencontrées sont : l’agriculture, l’élevage et la pêche. Hormis ces activités, on a aussi le maraîchage et l’arboriculture qui sont très développés.
 Zone de Niaguis
La zone de Niaguis est composée des villages de Fanda, Niaguis et Sone. Elle a une densité de 38 hab./km². Les principales activités menées dans la zone sont : l’agriculture, la pêche et l’élevage. Néanmoins, l’élevage a connu un net recul depuis ces dernières décennies à cause des vols fréquents de bétail. En revanche, la pêche fluviale s’est beaucoup développée à Niaguis et à Fanda à cause des difficultés rencontrées par l’agriculture.
 Zone de Mandina Mancagne
La zone de Mandina Mancagne est constituée des villages de Mandina Mancagne, Mandina Manjaque et Boucotte Mancagne. Elle a une densité de 19 hab./km². Les activités agricoles se résument à l’agriculture et au petit élevage.
 Zone de Djibélor
Elle est composée des villages de Djibélor et de Baraf. Les activités se résument aussi à l’agriculture et au petit élevage. La zone se particularise par sa séparation de la commune par la ville de Ziguinchor. Elle a une densité de 6 hab./km².

La composition par sexe et par âge

Cette étude permet de connaître le sex-ratio de la population de la commune de Niaguis. Les différents Recensements Généraux de la Population et de l’Habitat (RGPH) ont montré que la population de la commune de Niaguis est féminine (tableau 5).
Dans le RGPH de 1988, la population féminine s’élevait à 5 631 habitants et représentait 53 % de la population. Par contre, la population masculine comptait 5 027 habitants, soit 47 %. Selon le RGPH de 2002, la population féminine reste majoritaire. Elle représente 52 %, soit un effectif de 3 866 habitants. En revanche, la population masculine est passée à 3 619 habitants, soit un taux de 48 %. La minorité des hommes peut s’expliquer d’une part par le conflit armé et d’autre part par l’exode rural de ces derniers vers la ville (à Dakar en particulier) à la recherche de travail. Au dernier recensement de 2013, la situation est la même. La population féminine est dominante. Cependant, on a noté une petite particularité dans ce RGPH. En effet, la différence entre les femmes et les hommes reste très faible par rapport aux précédents recensements. La population féminine représente 50,12 % (5264 habitants) tandis que la population masculine représente 49,87 % (5 237 habitants) soit une différence de 27 personnes.
L’étude de la population par âge montre l’importance de la population jeune (tableau 6). En effet, dans la commune environ 75 % des habitants ont moins de 35 ans. Pour ce qui est de la petite enfance, c’est-à-dire la classe 0-4 ans, elle représente 13,7 %. Les jeunes dont l’âge est compris entre 5 et 14 ans constituent une proportion importante de la population de Niaguis avec 29,4 %. La population des personnes âgées de 60 ans et plus est très faible et représente environ 7 %.

Les caractéristiques socioculturelles

Les caractéristiques socioculturelles sont déterminées à partir des groupes ethniques et de la religion.

Les groupes ethniques

La population de la commune de Niaguis, à l’instar de celle de Ziguinchor, se caractérise par une grande diversité ethnique. C’est ce qui a fait dire au Président Senghor :
« Ziguinchor est en réalité une terre de passage et de rencontre, de métissage et d’échange ». On rencontre à Niaguis les Diolas, les Mandingues, les Mancagnes, les Manjaques, les Baïnoucks, les Peulhs et les Balantes.
Les Diolas constituent l’ethnie majoritaire avec 33 %. Ils sont respectivement suivis par les Mandingues (18 %), les Mancagnes (16 %), les Manjaques (14 %), les Baïnoucks (10 %), les Peulhs (8 %) et les Balantes (1 %) (figure 4).

La composition religieuse

Dans la commune de Niaguis, trois religions sont représentées avec des proportions différentes. Il s’agit de l’islam, du christianisme et de l’animisme. L’islam est la religion la plus pratiquée. En effet, il est pratiqué par 78 % de la population (figure 5). Il est suivi par le christianisme et l’animisme avec des proportions respectives de 17 % et 5 %.

Caractéristiques socioéconomiques

Les activités socioéconomiques occupent une place importante dans le quotidien des populations de la commune de Niaguis. Les principales activités économiques sont l’agriculture, l’élevage, l’arboriculture, l’artisanat et l’exploitation forestière, la pêche, le commerce.

L’agriculture

L’agriculture occupe une importance dans l’économie de la commune. Elle bénéficie de conditions pluviométriques favorables et de sols riches et variés. Elle mobilise un très grand nombre de la population et assure l’essentiel des produits de consommation de la commune. Elle est principalement une agriculture pluviale reposant essentiellement sur les cultures vivrières (mil, riz, maïs) et l’arachide.
La riziculture est l’activité dominante, car elle représente pour les autochtones une pratique ancestrale. Elle est pratiquée dans les rizières de bas-fonds. A côté de la culture du riz, on retrouve d’autres plantes. Il s’agit notamment de l’arachide qui constitue la principale culture de rente. Elle est suivie par le mil, le maïs et le sorgho. A cela s’ajoute d’autres spéculations telles que la pastèque, la tomate, la patate douce, etc.
Depuis quelques années, on a noté la culture du sésame. Le matériel agricole laisse à désirer. On peut mentionner le kadiandou, outil traditionnel des Diolas utilisé pour la culture du riz en Casamance. De forme rectiligne, il se compose d’une longue manche, d’un versoir et d’un soc de fer. Il y a aussi l’usage de la daba et de la traction animale. Cette dernière est depuis quelques années abandonnée. L’agriculture, qui représente la principale activité pourvoyeuse de revenus de la localité, est très bien structurée.
Les hommes labourent les champs d’arachide, de mil, de maïs, etc. Ils s’occupent aussi du labour des rizières et des pépinières du riz. Les femmes, quant à elles, s’occupent du repiquage, de l’épandage et de la récolte du riz. L’agriculture, malgré les conditions pluviométriques favorables, reste confrontée à d’énormes difficultés. Parmi celles-ci nous pouvons citer la salinisation, l’appauvrissement des sols, le sous-équipement et l’exode rural.
 La salinisation des terres est due à la baisse du régime pluviométrique. Celui-ci, avec ses quantités importantes, constituait autrefois un système naturel de régulation du sel. La non-fonctionnalité du barrage anti-sel de Guidel a contribué aussi à la perte d’une bonne partie des terres agricoles.
 L’appauvrissement des sols : l’exploitation soutenue des mêmes terres disponibles, la faible pratique de la jachère et de la rotation, la faible utilisation de l’engrais ont contribué à l’appauvrissement des sols.
 Le sous-équipement agricole : des équipements modernes ne sont pas utilisés. Les paysans n’ont pas les moyens de s’équiper.
 L’exode rural concerne les jeunes, en particulier, qui préfèrent travailler en ville et délaissent l’agriculture.
Dans la commune de Niaguis l’agriculture s’associe à d’autres activités comme l’élevage, la pêche, l’arboriculture, le commerce, l’artisanat, l’exploitation forestière et le maraîchage.

L’élevage

L’élevage, comme la culture de l’arachide, constitue aussi une activité économique importante dans la commune. Cependant, il reste l’activité qui connaît le plus de difficultés en raison du conflit armé. Dans certains villages, l’élevage bovin a complètement disparu. Cela s’explique, d’une part, par la migration ou l’exode des éleveurs vers d’autres villages et, d’autre part, par les vols fréquents du bétail accentués par cette crise armée. Parmi les contraintes que rencontre l’élevage, il est important de citer les épizooties qui ont décimé une part importante du bétail ces dernières années. La prolifération de ces maladies contagieuses (épizooties) est en grande partie due au manque de produits vétérinaires.
Le vol fréquent est le principal facteur qui décourage les populations à pratiquer l’élevage bovin. Ce fléau touche moins l’élevage des petits ruminants et la volaille. Il faut signaler la présence d’un abattoir dans la commune de Niaguis plus précisément à Boutoute. Mais cette infrastructure, en matière d’approvisionnement en viande profite plus à la commune de Ziguinchor et très peu à la commune de Niaguis.

L’arboriculture

L’arboriculture occupe une place capitale dans l’économie locale. On rencontre différents types de plantations dans la commune de Niaguis. Elle procure d’importants revenus aux producteurs, notamment lors des récoltes de mangues, des agrumes et des noix de cajou. Depuis quelques années la production de mangues est menacée par celle de cajou. Il est important de signaler que les plantations d’anacardiers, qui étaient marginalisées dans les années passées, ont fini par attiser des convoitises aujourd’hui du fait de l’ampleur du commerce qui en découle : vente de noix de cajou et traitement des pommes. L’arboriculture à l’instar des autres activités connaît des difficultés. En effet, certains vergers sont inexploités en raison des mines.

Le maraîchage

Le maraîchage est une activité pratiquée surtout par les femmes. Il procure d’importants revenus à celles-ci. Ces dernières y pratiquent la culture de la tomate, de la patate douce, du gombo, de l’aubergine, du diakhato (Solanum aethiopicum), du piment, du bissap (Hibiscus sabdariffa), etc. Beaucoup de contraintes sont rencontrées par les femmes dans ce secteur. Parmi celles-ci nous pouvons noter l’insuffisance du matériel (arrosoir, plantoir, pelle, etc.), les problèmes d’accès à l’eau et d’approvisionnement en engrais. L’absence de clôture constitue aussi un sérieux obstacle, car elle favorise l’intrusion des petits ruminants qui exercent un effet dévastateur sur les cultures.

L’artisanat et l’exploitation forestière

L’artisanat constitue un secteur peu développé à Niaguis. Il englobe la poterie, la maçonnerie, la menuiserie, le forgeage et la boulangerie. La poterie reste une activité pratiquée par les femmes dans les villages. Le forgeage est pratiqué presque dans toute la commune de Niaguis. C’est un secteur qui est le plus souvent pratiqué pendant ou à l’approche de l’hivernage. Cela en raison de la réparation ou la confection du matériel agricole défectueux par les forgerons. La menuiserie et la maçonnerie sont aussi très pratiquées dans la zone. Pour ce qui est de la boulangerie, il convient de préciser qu’elle est traditionnelle. Elle consiste en la fabrication de petits pains avec des fours traditionnels.
La commune dispose d’importantes ressources forestières et d’une forêt classée de 142 ha à Djibélor6. L’exploitation forestière reste dominée par la cueillette de produits qui génère d’importants revenus. Les produits de cueillette sont entre autres le madd (Saba senegalensis), l’igname sauvage, les palmistes, le bois, etc. Le rônier est utilisé pour la charpente. L’utilisation abusive des ressources forestières et les feux de brousse répétés constituent une menace pour la forêt.

La pêche

La commune de Niaguis présente de réelles potentialités en matière de pêche. En effet, le fleuve Casamance longe sa partie nord. En plus, elle dispose d’un réseau de cours d’eau et de marigots (Guidel et Boutoute). Ce secteur a connu un essor avec le conflit armé. Les populations se sont majoritairement reconverties dans la pêche en raison des difficultés que connaît l’agriculture. Les principaux acteurs se trouvent dans les villages de Fanda et de Niaguis où une grande partie de la population s’adonne à cette activité lucrative. Leurs embarcations sont des pirogues. Les espèces capturées sont essentiellement constituées de carpes, de crevettes, du mulet, etc. Une partie des captures est destinée à la consommation locale et l’autre partie est commercialisée à Ziguinchor, dans les marchés hebdomadaires de Saré Yoba, de Yarang et même en Guinée Bissau. Toutefois, les pêcheurs rencontrent des difficultés énormes. Beaucoup d’entre eux ne disposent pas de pirogues. A cela s’ajoute le non-respect des normes de pêche.

Le commerce

Le commerce constitue pour la plupart des villages une activité en aval de la production sylvo-agricole. En général, les produits commercialisés concernent les produits bruts ou dérivés issus des activités agricoles, de la cueillette et de la pêche. Ainsi, de ces activités susmentionnées, dépend le dynamisme du commerce.
On a noté dans la commune de Niaguis l’inexistence de marchés hebdomadaires qui constituent en général des moments privilégiés pour échanger. Toutefois, il existe un marché permanent à Niaguis où les femmes commercialisent des condiments. Dans certains villages, on rencontre des boutiques villageoises qui vendent des produits de première nécessité.
En somme, l’étude des aspects humains montre que la population de la commune rurale de Niaguis a sensiblement augmenté. La population est jeune et inégalement répartie. Différentes activités économiques sont pratiquées dans la commune. Celles-ci, en dépit de leur importance, sont confrontées à diverses difficultés.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
1. PROBLEMATIQUE
2. ANALYSE CONCEPTUELLE
3. METHODOLOGIE
4. PLAN DU MEMOIRE
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DE LA ZONE
CHAPITRE I : LE CADRE PHYSIQUE
1. La géologie
2. Le relief
3. Les sols
3.1 Sols ferralitiques
3.2 Sols peu évolués
3.3 Sols hydromorphes
4. La végétation
5. Le climat
5.1 Les flux
5.1.1 L’alizé continental
5.1.2 L’alizé maritime
5.1.3 La mousson
5.2 Les températures
5.3 Les précipitations
5.3.1 Répartition mensuelle de la pluviométrie
5.3.2 Evolution interannuelle de la pluviométrie
6. L’hydrographie
6.1 Le fleuve Casamance
6.2 Le marigot de Guidel
6.3 Le marigot de Boutoute
CHAPITRE II : ASPECTS HUMAINS
1. Caractéristiques démographiques
1.1. L’évolution de la population
1.2. La répartition spatiale de la population
1.3. La composition par sexe et par âge
1.4. Les caractéristiques socioculturelles
1.4.1 Les groupes ethniques
1.4.2 La composition religieuse
2. Caractéristiques socioéconomiques
2.1 L’agriculture
2.2 L’élevage
2.3 L’arboriculture
2.4 Le maraîchage
2.5 L’artisanat et l’exploitation forestière
2.6 La pêche
2.7 Le commerce
Conclusion
DEUXIEME PARTIE : LA DYNAMIQUE DE L’HIVERNAGE 2014 DANS LA COMMUNE RURALE DE NIAGUIS
CHAPITRE I : ANALYSE DE L’INSTALLATION DE LA MOUSSON AU SENEGAL
1. Le mois de mai
2. Le mois juin
3. Le mois de juillet
4. Le mois d’août
5. Le mois de septembre
6. Le mois d’octobre
7. Fréquences de la mousson en 2014
CHAPITRE II : ANALYSE DE L’HYVERNAGE 2014
1. Analyse journalière
1.1 Analyse journalière des précipitations du mois de mai
1.2 Analyse journalière des précipitations du mois de juin
1.3 Analyse journalière des précipitations du mois de juillet
1.4 Analyse journalière des précipitations du mois d’août
1.5 Analyse journalière des précipitations du mois de septembre
1.6 Analyse journalière des précipitations du mois d’octobre
2 Analyse mensuelle à partir des écarts à la normale
2.1 Le mois de mai
2.2 Le mois de juin
2.3 Le mois de juillet
2.4 Le mois d’août
2.5 Le mois de septembre
2.6 Le mois d’octobre
3 Analyse de l’évolution décadaire de la pluviométrie
Conclusion
TROISIEME PARTIE : IMPACTS DE L’HIVERNAGE 2014 SUR LES CULTURES
CHAPITRE I : IMPACTS DE L’HIVERNAGE 2014
1. Les types de cultures et leurs contraintes
a. Le riz
b. L’arachide
c. Le maïs
d. Le mil
e. Le sorgho
2. Impacts de l’hivernage sur les cultures
a. Impacts sur le riz
b. Impacts sur le maïs
c. Impacts sur le mil
d. Impacts sur le sorgho
2.5 Impacts sur l’arachide
CHAPITRE II : STRATEGIES DES POPULATIONS
1. Utilisation de l’engrais
2. Autres activités
3. Aides des autorités publiques et des partenaires
Conclusion
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE

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