La douleur et du Butorphanol chez les ruminants

LA DOULEUR ET DU BUTORPHANOL CHEZ LES RUMINANTS

Classification de la douleur
Selon sa localisation tissulaire

On distingue classiquement trois types de douleur : superficielle, profonde et viscérale :
– la douleur superficielle est celle perçue à l’occasion d’un dommage cutané ou sous-cutané ;
– la douleur profonde ou musculo-squelettique est celle perçue à l’occasion d’un dommage sur les muscles, les os ou les articulations ;
– la douleur viscérale, comme son nom l’indique, est perçue à l’occasion de dommages sur les viscères. Contrairement aux autres douleurs, un stimulus localisé et court (telle que l’incision de la paroi d’un viscère) n’est généralement pas à l’origine d’un signal douloureux. Par contre des dommages plus diffus, tels qu’une ischémie pariétale, une tension pariétale, une tension des mésos ou des ligaments suspenseurs, sont très algogènes. Des crampes abdominales cycliques constituent un schéma classiquement utilisé pour décrire une douleur viscérale, et témoigner de la contraction des muscles lisses engendrée par les dommages. Contrairement aux douleurs superficielles et profondes, la perception de la douleur viscérale est en général mal localisée.

Selon son évolution

On distingue douleur aiguë et douleur chronique :
– la douleur aiguë comprend des douleurs instantanées, ou prolongées jusqu’à quelques jours.
Sa nature, plus que son intensité, est directement liée aux dommages tissulaires, qui constituent le stimulus algogène.
– la douleur chronique correspond à des douleurs prolongées de plusieurs semaines à plusieurs mois. Elle est à la fois liée au facteur causal et à la réaction inflammatoire locale, mais aussi à divers mécanismes complexes responsables de modification du support cellulaire impliqué dans la nociception.
II – Circonstances et manifestations de la douleur chez les ruminants
Si par le passé on a pu douter de l’existence de la douleur chez les animaux de rente, l’ensemble de la communauté scientifique s’entend désormais pour la reconnaître. Les anesthésistes vétérinaires considèrent actuellement que si une procédure est douloureuse pour un être humain, alors elle l’est aussi pour un animal, même si toutefois il existe une variabilité dans l’intensité de la sensation douloureuse perçue et dans la tolérance (ACVA, 1998).
Les principales circonstances cliniques au cours desquelles les ruminants expriment de la douleur sont les suivantes (Underwood, 2002) :
– boiteries, mammites
– maladies systémiques
– dystocies
– interventions « chirurgicales » : castration, écornage, amputation de queue, césarienne, etc. Cependant, les ruminants sont généralement peu expressifs vis-à-vis de la douleur.
D’un point de vue évolutionniste, cela peut être interprété comme une protection contre les prédateurs, qui s’attaquent plus volontiers aux animaux mal en point (Underwood, 2002 ; Livingston, 1994).
Les manifestations comportementales classiquement reconnues chez la brebis comme évocatrices de douleur sont (Kent et Molony, 2004) :
– des grincements de dents (bruxisme) ;
– une position anormale : décubitus prolongé, position dite d’auto-auscultation ;
– du piétinement, des coups, de l’agressivité, voire de l’automutilation ;
– un isolement par rapport au troupeau ;
– une hypovigilance ou au contraire une hypervigilance avec de l’appréhension, de la crainte ;
– une diminution de l’ingestion.
De façon plus subjective, l’observateur pourra trouver la brebis « triste », et son faciès anormal. Des vocalises peuvent aussi être émises, mais elles restent rares chez la brebis. Les vocalisations s’avèrent plus fréquentes chez les bovins.
Enfin, lors de douleur d’origine inflammatoire, une hyperesthésie est fréquemment décrite. Cette hyperesthésie s’explique par deux phénomènes physiopathologiques distincts (Fitzpatrick, 2006 ; Livingston, 1994 ; Gogny et Bareille, 2008) :
– l’hyperalgésie périphérique : la libération de médiateurs inflammatoires (substance P, bradykinine, etc.) par les tissus lésés sensibilise les nocicepteurs périphériques, lesquels acquièrent un seuil d’activation plus bas, à l’origine d’une hyperalgésie périphérique ;
– l’hyperalgésie centrale : la stimulation répétée des fibres C entraîne une augmentation progressive de l’activité des neurones de la corne dorsale de la moelle épinière, à l’origine d’une hyperalgésie centrale.
Des manifestations végétatives, induites par la douleur, s’avèrent plus objectives pour diagnostiquer un état algique chez l’animal : élévations de fréquence cardiaque, de fréquence respiratoire, de pression artérielle, de température, de cortisolémie (Underwood, 2002 ; Kent et Molony, 2004). Une mydriase peut aussi être observée. Cependant, même si ces dernières manifestation apparaissent objectives (c’est-à-dire non observateur-dépendantes), elles n’en sont pas moins non spécifiques, car leur lien de cause à effet avec la douleur n’est jamais
certain.
Selon certains auteurs, la réduction des performances zootechniques constituerait également un indicateur de douleur chez les animaux de rente, ainsi qu’un argument en faveur de sa gestion (Bath, 1998). En impliquant l’axe corticotrope, via des afférences à destinée hypothalamique, la douleur favorise le catabolisme au détriment de l’anabolisme.
L’impact de la douleur sur les résultats zootechniques a été bien démontré lors d’affections locomotrices chez la vache laitière. Les animaux atteints de boiterie présentent en effet une réduction de l’ingestion, de l’indice corporel, de la production laitière et de la fertilité (Margerisson et coll., 2006). Toutefois, la relation entre une douleur chirurgicale aiguë et une chute de production n’a pas à ce jour été clairement établie chez l’animal de
rente. Ainsi, une étude menée chez le veau (Faulkner, 1992) n’a pas mis en évidence d’amélioration du GMQ et/ou de l’ingestion lors de la réalisation d’une castration avec un protocole d’analgésie (Butorphanol + Xylazine), par rapport à un placebo. De même, une étude consacrée à l’écornage de veaux n’a pas mis en évidence de différences d’ingestion ou de GMQ entre les groupes subissant l’intervention avec ou sans anesthésie locale et/ou
sédation, alors que d’autres signes témoignent significativement de l’existence de phénomène de nociception (comportement, fréquence cardiaque, cortisolémie) (Grøndahl et coll., 1999).
Enfin, une autre étude n’a pas établi de différences d’ingestion ou de production laitière à l’occasion de l’amputation de la queue réalisée avec ou sans anesthésie péridurale (Tom et coll., 2002).

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE DE LA DOULEUR ET DU BUTORPHANOL CHEZ LES RUMINANTS
I – Bases anatomiques et physiologiques de la douleur : un aperçu
A/ Définition de la douleur
B/ Les nocicepteurs et les fibres afférentes
C/ Les voies de transmission vers le système nerveux central
D/ Classification de la douleur
1. Selon sa localisation tissulaire
2. Selon son évolution
II – Circonstances et manifestations de la douleur chez les ruminants
III – Pratiques analgésiques actuelles chez les ruminants
IV – Les causes de négligence de la douleur en pratique vétérinaire rurale
V – Arguments en faveur de la gestion de la douleur chez les ruminants
A/ Effets néfastes de la douleur
B/ Considérations éthique
C/ Cas particulier des ruminants élevés dans un système non productif
D/ Disponibilité actuelle de substances analgésiques
VI – Opioïdes et ruminants
VII – Le butorphanol
A/ Pharmacodynamie et pharmacocinétique
B/ Le butorphanol : spécialités disponibles et indications
DEUXIEME PARTIE : PROBLEMATIQUE
I – Question posée
II – Objectifs
A/ Objectif principal
B/ Objectifs secondaires
TROISIEME PARTIE : MATERIEL ET METHODE
I – Animaux
II – Groupes randomisés comparés
III – Suivi clinique
IV – Protocole anesthésique
V – Protocole opératoire
VI – Critères d’évaluation
A/ Critères cliniques
1. Fréquences cardiaques et respiratoires et températures rectales
2. Evaluation subjective de la douleur : échelle visuelle analogique (EVA)
3. Réponse à un stimulus nociceptif
B/ Cinétiques de cortisol plasmatique
QUATRIEME PARTIE : RESULTATS
I – Outils statistiques
II – Scores de douleur selon les EVA
A/ En per-opératoire
B/ En post-opératoire
III – Suivi des variables cliniques mesurées
A/ En per-opératoire
B/ En post-opératoire
IV – Cinétiques de cortisol plasmatique
A/ Statistiques descriptives
B/ Statistiques analytiques
CINQUIEME PARTIE : DISCUSSION
I – Déroulement général de l’étude
II – Pertinence des critères utilisés
A/ Scores de douleur par EVA
B/ Fréquences cardiaques et respiratoires
C/ Cortisolémie
III – Pertinence de la dose administrée
IV – Interprétation des résultats obtenus
A/ Scores de douleur par EVA
1. Augmentation des scores per-opératoires par l’administration de butorphanol
2. Equivalence du butorphanol et du placebo sur les scores post-opératoires
B/ Variables cliniques
C/ Cinétiques de cortisolémie
V – Aspect financier sur le terrain
CONCLUSION
REFERENCES

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