La difficulté de comprendre et d’interpréter le sens dans Cours sur la rive sauvage de Mohammed Dib

Le non sens :

   Un genre de littérature narrative qui garde en équilibre, simultanément, une multiplicité de significations avec une absence de signification. Cet équilibre est rendu effectif par le jeu avec les règles du langage, de la logique, de la prosodie et de la représentation, ou une combinaison de ceux-ci. Pour arriver à ses fins, le non sense doit simultanément amener le lecteur à interpréter et éviter de lui suggérer qu’une signification plus profonde pourrait être obtenue par le biais de connotations ou associations, parce que cela ne mènerait à rien. Les éléments langagiers et les images qui sont susceptibles d’être utilisés dans ce jeu sont principalement ceux de la négativité ou de la spécularité, de l’imprécision ou du mélange, de la répétition infinie, de la simultanéité, et de l’arbitraire: Une dichotomie entre la réalité et les mots et les images utilisés pour la décrire doit être suggérée. Plus grande sera la distance entre ce qui est présenté, les attentes qui sont évoquées et les frustrations de ces attentes, plus les effets seront nonsensiques. Les matériaux peuvent provenir de l’inconscient (en fait, il semble que ce soit fréquemment le cas), mais cela ne doit pas être suggéré dans la présentation.

L’interprétation inintelligible :

   Charles Bonn considère cette œuvre comme ; « la manifestation da la vacuité du sens, de son dérisoire ». En effet la lecture dans cours sur la rive sauvage est un cheminement vers une finalité sans sens et la difficulté de l’explication. Or Jaques Derrida, définit l’aporie ainsi : « Emprunté au grec aporia qui signifie littéralement « sans chemin, sans issue » (a-poros), le mot aporie signifie aussi en grec embarras, incertitude (dans une conversation). En langage philosophique, c’est « une contradiction insoluble dans un raisonnement » (Trésor de la Langue Française). Pour Jacques Derrida, toute aporie donne à penser : elle déplace, met en mouvement et contamine tout ce qu’elle touche. C’est un événement déconstructif qui affecte la parole, le sens, les valeurs d’acte et de vérité, et aussi le procès de déconstruction même. Inversement, la métaphysique élude ou omet les questions aporétiques, par exemple celle du temps, qui pourtant était posée dès Aristote. En effet ici Jacques Derrida nous éclaire à quel point que c’est extrêmes difficile de saisir un sens.Une aporie n’est réductible ni à une contradiction logique, ni à un accident, ni à une exception. En déplaçant les distinctions, oppositions et frontières du langage courant, elle invite à penser l’impossible, pousse à faire appel à des structures incalculables ou oubliées, toutes autres étrangère à l’intelligible, retirées dans la mémoire, promise, intenable ou à venir. » En effet toute épreuve mène à l’échec face aux contradictions ; La répétition de l’ignorance met Iven Zohar, personnage central du roman, et son lecteur dans une position d’impuissance dans leur quête inconcevable. Le lecteur se permet de construire un raisonnement dans cette œuvre, qui est d’aboutir vers une fin positive. En effet dans son mental, le lecteur se dit que quelque part ce cauchemar, cessera toute en suivant le cheminement du personnage central du roman, seulement voila en arrivant vers la fin il se rend compte que tout le cheminement qu’il a construit ne l’amène nulle part, de la il se contredit, cela pousse le lecteur à avoir une interprétation, un questionnement qui débouche vers quelque chose que lui-même le lecteur se crée à travers le langage, d’où l’aporie par sa définition dans le dictionnaire le petit Larousse : « contradiction insoluble dans un raisonnement insoluble ». L’œuvre cours sur la rive sauvage de Mohamed Dib est comparé à une œuvre d’art par sa complexité mais aussi par rapport à l’effort que le lecteur doit faire pour essayer d’interpréter l’interprétable, et de ce fait mène son lecteur à se questionner sur son existence où la vie lui réserve bien des surprises dont il ignore le futur.

L’incompréhensible :

   Dans notre œuvre Iven Zohar est un sujet toujours naissant, le fait d’être perdu,de prendre la fuite, effectivement tout au long du récit, il se pose des questions aux quelles ils parvient pas à des réponses et ce fait ce produit sur ses lecteurs dans cette situation de confusion mais juste après y a cette envie qui nous pousse à connaitre la fin de l’histoire et juste après de y’arriver ça ne correspond à rien, d’où l’absence du sens et l’incapacité d’interpréter ce qui est au tour de lui , le tourmente et on remarque ça dans le récit où il ya répétition de « je ne sais pas » , « je ne comprends pas » affirme son non pouvoir d’interpréter ce qui l’entoure.«Des signes, des avertissements : il s’en accumulait depuis longtemps, aucun ne nous avait échappé. Mais ils étaient avertissement et signes de quelque chose que personne n’avait été capable de déchiffrer ou de prévenir. »  Accablé par les deux réalités ; l’impossibilité d’interprétation et la non présence de la notion du temps : «L’unique chiffre que portait le cadran avait disparu ! Ne plus se retourner… » , Ainsi affirme Jacques le Goff : « le progrès dans la mesure, la datation, la chronologie qui permet une mise en perspective historique du passé », de ce fait Iven Zohar comprends vite que les souvenances ne lui servent à rien : « Ne sois pas alarmé et sache ce que tu as risqué. Tu as gagné. Il faudra pourtant en perdre tout savoir et tout souvenir » . Iven Zohar se retrouve dans un monde qui devrait contenir un passé mais finalement il se retrouve dans un monde où il manque la notion du temps à Iven Zohar.En effet cette absence de temps est comme une intuition d’une temporalité à courte durée qui devient écrasante. Dans cette œuvre le lecteur est poussé à faire un effort plus intense pour pouvoir comprendre ce qui l’entoure, par sa complexité, elle est comparée à l’œuvre de Guernica « Etre d’ombre, de reflets, glaive vite brandi, vite rengainé, sphère, sphère de feu qui tournoyait : elle était partout présente » Le récit de cette œuvre dans la quelle se raconte l’histoire est tellement inquiétant qu’il représente la source des ses cauchemars qui sont décrits sous forme de symboles « les réminiscences qui me tracassaient…Elles avaient un nom : les takas ! »  Pour Iven Zohar le fait de recommencer le cheminement depuis le débu sans cesse l’amène à un questionnement c’est ce qu’il lui permet de revenir à l’état du début et il l’accepte : « Sans doute est-elle nécessaire, cette perte de toute notion des choses. Je me rappelle qu’à la fin de mon regard fut attiré par un anneau étincelant tournoyant lentement au centre de la mer, et c’est tout. »C’est ce qui crée l’angoisse chez le lecteur en lisant cette œuvre c’est qu’il ne y’a pas de référence d’espace réel, le lieu de naissance est vu comme sauvage car il est sans issu. Quant à nos trois personnages (Iven Zohar, Radia et Hellé) ils rendent l’œuvre utopique en appliquant des noms hébreux et arabe, ce choix linguistique fait figure d’inscrire le roman dans l’universalité qui se porte sur la remise en question et c’est ce qui la renforce à être hermétique « Je n’appartiens pas à ton royaume. Il y en a qui m’attendent ailleurs en cet instant. Laisse-moi retourner auprès d’eux. Le monde où tu veux me conduire – et du bras je lui montre la cité noyée de lumières – n’est pas fais pour moi. Je n’en supporterai pas la découverte. Je n’ai trop couru sur sa rive sauvage : laisse- moi revenir vers les lieux de ma naissance. »

Le rôle du langage :

  Iven Zohar est témoin d’un monde qui se crée lui-même, en apercevant devant lui quelque chose qui ne peut pas contrôler. De ce fait la langue devient maitre et lui permet de décrire le mystère et cela montre chez Iven Zohar sa réflexion perdue « Sous mes yeux, dès l’ors, un système de ponts coulissants, des charpentes, des échafaudages se mirent à pousser sur les édifices. Ils se déroulaient, se rejoignaient, se soudaient ensemble. Puis ils se séparaient. Ils s’entrelaçaient de nouveau pour dessiner dans les arêtes d’une architecture arachnéenne. « C’est une ville mobile, spéculative ! » Le fait que Mohamed Dib utilise un langage qui procure de l’étonnement comme chez Iven Zohar et son lecteur, ils sont pris en otage par cette écriture qui devient par la suite animé, alors que Iven Zohar devient un personnage passif, et étouffé, de là le langage se matérialise, et se transforme en personnage actif et permet de lui montrer le chemin « Aucune description ne fournirait une idée tant soit peut approchante de cette génération perpétuelle. L’exubérance même de ces revirements avait un caractère malveillant et implacable Ce pendant ce qui se passa âpres peut plus difficilement encre être rapporté » . Dans notre œuvre il y a présence d’un texte inintelligible, plus on essaye de comprendre, plus il devient incompréhensible. En effet ici le langage devient fondamentale dans cette œuvre, par notre personnage Iven Zohar est incité à se poser des questions, qui dû au langage de dib. Par ailleurs le lecteur, plus il avance, plus il se met dans l’état d’Iven, le chaos intellectuel et psychologique « La ville s’assombrissait en même temps que son rayonnement augmentait. » Il faut comprendre de la que le langage comme véritable réalité, signe et pensée comme le veulent les cabalistes « Quand les cabalistes […] réfléchissent sur les paroles divines créatrices de toute réalité sensible, ce n’est pas pour eux un simple jeu allégorique ou une suite de métaphores esthétisantes. Le mode d’accès au réel, comme son mode d’existenciation originel, est langage et écriture. Et cela n’est pour eux ni littérature ni poésie. La pensée la plus hautement spéculative est pensée du langage, car il n’est pas de pensée humaine qui ne soit pensée du langage.Tous les faits, divins et humains, sont des faits de langage. […] Parler c’est appeler à être, et il n’est d’être en dehors de cet appel. N’est que ce qui a été appelé à être. L’homme n’est pas sans nom par lequel il est appelé, par quoi il est parlé » Pour les cabalistes le langage ne doit pas être ni observé, ni touché, mais il faut vivre cette expérience insoluble, qui est la seule d’aboutir à une fin plus clair

Le symbole de mythe :

   Depuis l’aube de l’humanité les mythes nous guident à travers les temps, les âges et les sociétés. Le mot mythe vient du grec Muthos qui signifie récit oral à but explicatif ou moraliste. Ces récits mettent en scène des héros imaginaires, réels ou de nature divine. Un mythe est un récit qui a la prétention d’expliquer la vérité des choses. À l’origine de l’humanité, c’est par le mythe que nos ancêtres partageaient leur compréhension du monde. Ces récits qui racontent l’origine de l’univers, la création de l’homme, et d’autres motifs semblables, servent de référence et d’explication. Remplis de symboles expressifs et puissamment émotifs, les mythes traditionnels avaient presque toujours une signification religieuse ou spirituelle. On peut penser à la Genèse qui raconte la création du monde et la chute de l’homme hors du paradis terrestre.On peut évoquer le livre des morts égyptien, qui raconte la migration de l’âme lors d’une traversée vers l’au-delà. On peut aussi donner l’exemple d’Hercule, personnage de la mythologie grecque, dont les douze travaux évoquent le combat et la puissance de l’homme face à la nature et aux dieux.Il reste difficile de donner une signification exacte car au fil des âges et des usages, les sociétés l’ont dérivé de son sens premier. Depuis toujours chaque civilisation a crée des variétés de Mythologie, créant des sociétés et cultures divers.Auparavant les mythes, au sens premier du terme, permettait aux hommes d’expliquer ce qu’ils ne pouvaient pas comprendre. Ainsi, souvent, les mythes parlaient de la cosmogonie (création du monde), des phénomènes naturels (tempêtes, orages, éclairs, tremblements de terre, etc.), du statut de l’être humain dans ses relations avec le divin, le spirituel, la nature, les autres individus (d’un autre sexe ou d’un autre groupe) ou encore de la genèse d’une société et de ses relations avec les autres sociétés.

Définition historique du mythe d’agar :

   Le concept agar d’origine arabe est (Higere) est définie comme la fuite. « L’Ange de l’Eternel la trouva prés d’une source d’eau dans le désert. Il dit à Agar d’où viens-tu et où vas-tu et où vas-tu ? Elle répondit je fuis loin de Sarah ma maîtresse…Agar est l’esclave d’Abraham et de Sarah, son épouse. Celle-ci, affligée de stérilité, autorisa sa servante à concevoir un enfant d’Abraham ; en quelque sorte, a première mère porteuse de l’histoire ! Mais elle fut renvoyée et chassée dans le désert par la jalouse Sarah, après la naissance de son propre fils Isaac. Ici la malheureuse Agar verse des larmes auprès du petit Ismaïl mourant de soif. Elle implore les puissances devines. Aussitôt apparait un, être de feu.La solution lui est indiquée par ce guide devin. Nul autre chemin ne pourra la conduire au puis libérateur. Mais le chemin que lui indique l’Ange sur le plan matériel pourrait être identique sur le moral : invoque les puissances devines et tu auras une aide efficace en toi. C’est d’Ismaïl que descendent les Ismaélites qui formeront les futures nations arabes. » En effet dans : « cours sur la rive sauvage » de Mohamed Dib procure aux lecteurs non pas le sens mais bel et bien le contraire qui s’agit de l’absence de sens. Dans ce roman en pensant avoir trouvé un chemin face aux différentes influences qui a eu, Iven Zohar se retrouve toujours face à sujet sans cesse naissant et perdu par le manque de chronologie et l’espace qui n’est pas définie donc il est perdu dans tout les sens. Il n’y a pas d’issue et il se retrouve condamné dans ce tourbillon de questions auxquelles il ne parvient pas à trouver de réponses ; comme le futur, comme le passé, Iven Zohar se sent toujours perdu, tourne au rends pour se reconnaitre mais il se retrouve toujours dans une situation complexe et impuissante, et tellement qu’il est étonnée il se transforme en une statue : « Je reprends ma ronde, je reviens vers la même. Toujours pour retrouver une statue.» , Et plus loin que cela il n’a ni souvenir, ni informé, donc il se reconnait que c’est en lui-même l’objet de reconnaissance et souvenance du monde : « Je marcherais, prisonnier d’une alternative sans dénouement : voyageur sollicité par une destination dont la réalité et le sens m’échappent, ou souvenir courant sur les ruines d’une contrée remémorée mais à jamais disparue. Assuré de rien, sinon de perdre à l’avance sur les deux tableaux, c’est tout ce que j’ai à espérer.» Etant donné que Iven Zohar se retrouve perdu dans son questionnement du passé et dans son questionnement du futur, il est condamné et il conçoit dans cette œuvre une vie qui a fait le choix de la violence et qui est beaucoup plus proche de la mort que de la vie car ils n’ont pas de sens et sans destin.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

Introduction générale
I-raisonement contradictoire et symbole de myhte
1- définition des termes opérationnels
2- interprétationin inintelligible 
3 l’incompréhensible 
4- le role du langage
5- le symbole de myhte 
5.1- définition du mythe
5.2- définition du mythe eschatologique
5.3- définition historique du mythe d’agar
Conclusion
II- l’inquiétude et son effet 
1- définition des termes opérationnels
2- l’inquiétude 
3- le reflet d’angoisse sur ses lecteurs
4- l’insciption du lecteur dans l’histoire 
5: l’effet de l’boutissement sur le personnage-narrateur
6 : fiction et histoire
Conclusion
Conclusion générale
Bibliographie

Rapport PFE, mémoire et thèse PDFTélécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *