La différence entre insertion et réinsertion

La différence entre insertion et réinsertion

Les mutations dans la société sont peut-être, à l’origine non seulement de l’augmentation des taux de la délinquance et de la violence juvéniles, mais aussi, de l’inquiétude grandissante que suscite la participation à la délinquance de catégories spécifiques de jeunes, comme les filles, les jeunes enfants et les jeunes membres de minorités ethniques.

Selon Émile Durkheim , la délinquance semble être un phénomène constitutif des sociétés humaines. La valeur qu’on lui attache dépend de la nature et du mode d’organisation de la société dans laquelle le phénomène est considéré. La délinquance est un ensemble des infractions commises à l’encontre de l’ordre public et appréhendées du point de vue de leur incidence sociale.

La délinquance juvénile est un ensemble de traits de comportements considérés comme antisociaux. C’est une forme de l’inadaptation sociale. Ce terme se définit strictement par rapport à la loi, si bien que l’acte délictueux est celui qui entraîne une désorganisation sociale. Il y a désorganisation sociale quand les normes peinent à régler les comportements.

Ce n’est pas la misère en soi qui engendre la déviance, mais le désordre normatif qui l’accompagne dans les aires où, un perpétuel renouvellement de population empêche toute stabilisation des relations sociales.

La famille est le creuset de l’éducation et de la transmission des valeurs, à travers l’image complémentaire de deux adultes qui sont les parents. Cette vision idyllique colle de moins en moins à la réalité : les difficultés des couples, l’augmentation des familles monoparentales ont largement affaibli ce mécanisme d’identité.

CADRAGE THEORIQUE

Afin de lever toute ambiguïté ou bien des interprétations hâtives sur les différents concepts utilisés, qui risquent d’induire le lecteur en erreur, il est plus que nécessaire de donner des éclaircissements sur certains termes qui sont fréquemment utilisés dans ce mémoire. Et que la compréhension donnerait déjà une idée du cheminement logique du travail de recherche.

Le cadre théorique

A la lumière de ce cadre, puisé à partir des travaux de différents auteurs qui avaient effectué des recherches avérées sur notre thématique. Successivement, nous allons donner un large aperçu de ces approches pour bien cadrer notre sujet.

Sociologie de l’éducation
La sociologie de l’éducation est une des branches de la sociologie qui étudie l’éducation. La théorie conflictualiste de BOURBIEU est une approche pour mesurer l’éducation d’un enfant c’est-a-dire ce sont les rapports sociaux qui déterminent l’orientation scolaire, la réussite ou l’échec. L’origine sociale a une importance, mais pas uniquement. Bourdieu et J C Passeron parlent de l’école comme d’une « machine de reproduction des inégalités », contrairement aux théories externalistes de BOUDON. Ce dernier considère en effet les individus, comme des êtres libres et rationnels, qui font des calculs, coûts et avantages, pour s’orienter, L’origine sociale ne jouerait ici qu’en tant que facteur économique. Pour les conflictualistes, l’école renforce, par son rôle « inégalisateur », les inégalités sociales. Cette théorie donne l’image de celle des dominées et celle des dominants. En effet, il existera une relation conflictuelle entres les diverses classes sociales dans le champ social. L’école est considérée comme un appareil idéologique d’Etat et fabrique de l’inégalité. La théorie de l’inégalité sociale de BAUTELOT et ESTABLET s’inscrit dans cette perception.

Perception de Boudon sur la société
Toutefois, BOUDON propose une hypothèse qui porte sur le fonctionnement d’une société, et qui est le résultat de l’agrégation des décisions et des actes quotidiens d’individus rationnels. Les individus sont alors ici des êtres responsables de ses actes commis et des décisions qu’ils prennent dans leur vie. La société ne joue que le rôle de transmission d’informations.

Notion d’habitus
De plus, la réussite scolaire des enfants n’est pas une question de mérite, elle est déterminée par la culture de l’enfant dans sa famille, c’est ce qu’on appelle l’habitus. BOURDIEU a utilisé ce concept dans l’analyse de la reproduction sociale, alors, il a donné une définition de l’habitus comme étant « une disposition réglée qui engendre des conduites réglées en dehors de toute référence à des règles ».

Il annonce aussi que l’habitus est «une incorporation des structures» et de même que « l’habitus est comme social, inscrit dans le corps, permet de produire une infinité d’actes de jeu qui sont inscrits dans le jeu à l’état de possibilités objectives. » in La société des individus, ouvrage de référence en histoire sociale. Norbert Elias évoque le terme latin d’habitus pour évoquer une « empreinte » de type social laissée sur la personnalité de l’individu par les diverses configurations (systèmes d’interdépendance) au sein desquelles celui-ci agit. La notion de l’habitus met en marche les mécanismes de l’inégalité sociale citée auparavant. Il existe deux sortes d’habitus : l’habitus primaire, est débutée avec la vie et se termine dans le second habitus. Durant cette période, l’enfant va apprendre et intérioriser les normes, les règles et les codes de son groupe social d’appartenance. Cet habitus est le fruit de l’éducation familiale et scolaire. Et ensuite, l’habitus secondaire correspond aux apprentissages que l’individu rencontre par la suite dans sa longue vie, surtout dans le cadre professionnel. L’habitus est le concept central de l’œuvre de BOURDIEU, il est au cœur même de l’analyse de la reproduction sociale et de la socialisation.

Education de l’enfant
L’éducation de l’enfant dans le cadre familial a été considérée par plusieurs chercheurs sociaux comme un processus informel dans le développement des enfants et à leur insertion dans la société : ce qui conduit à la socialisation familiale. Et puis, l’éducation est poursuivie dans une école pour la scolarisation de l’enfant, ce qui produit la socialisation scolaire.

La socialisation
La socialisation est un processus par lequel sont transmises des valeurs et des normes dans le but de construire une identité sociale et d’intégrer l’individu à la société. Elle fait d’un individu un être social, et elle est aussi créatrice de lien social. Elle assure donc l’intégration de l’individu sur la plan micro ainsi que la cohésion sociale sur le plan macro sociologique de terme.

La socialisation scolaire et la socialisation familiale sont des termes complémentaires pour l’éducation des enfants. La socialisation scolaire est une expérience, c’est-à-dire elle est à construire par la personne elle-même. Cependant, la socialisation par la famille dépend du style d’autorité des parents selon KELLERHALS.J.et MONTANDON.C : « Les familles pourraient être classées en trois catégories. La première, ce sont les familles statutaires qui sont constitutives dans l’éducation de leurs enfants. Leurs stratégies de contrôle comportent des interdictions et sanctions physiques ou matérielles. Le second, ce sont les familles contractualistes. Elles privilégient les valeurs créatives, la relation avec l’enfant et cherchent à comprendre les raisons d’un comportement problématique afin de les neutraliser. Et enfin, les familles maternalistes, se caractérisent par le même usage du contrôle que les familles statutaires, mais la complicité avec l’enfant rappelle celle du style contractualiste. ».

L’approche conceptuelle

L’approche individuelle et l’approche holiste sont les approches adoptées dans cette recherche.

L’approche individuelle
L’approche individuelle consiste à découvrir les groupes cibles individuellement. Cette approche permet de connaître l’individu personnellement et mentalement. Pour Boudon, l’individu est « l’atome logique de l’analyse », car il constitue l’élément premier de tout phénomène social.

Expliquer le social, c’est, dans cette perspective, comprendre les raisons des individus dans le contexte qui est le leur et saisir les effets émergents de leurs actions, c’est-à-dire la façon dont l’ensemble des actions individuelles se recomposent pour créer le phénomène social. Ces effets sont souvent inattendus, voire contraires aux intentions de chacun. Cette démarche donne la trame de toute l’œuvre.

L’approche holiste
Ensuite, l’approche holiste est une approche initiée par Durkheim, et qui consiste à constater la société pour déterminer l’individu dans la société. L’approche holiste, en sciences humaines, s’intéresse aux motivations et aux pratiques sociales des individus pris d’une manière collective, au sein de la société. Elle considère que les faits sociaux doivent être expliqués en relation avec le groupe ou la société.

MONOGRAPHIE DU CENTRE

Historique du centre Ny Akany Avoko

Le centre Avoko est un centre de réinsertion des jeunes filles mineures délinquantes. L’établissement est privé et a un but non lucratif. Il a été créé par deux assistantes originaires de Suisse : Sophie Van Willy et Elisabeth Dorder. Elles étaient venues à Madagascar dans le but d’aider les victimes d’inondations survenues à Madagascar en 1959. A l’époque, beaucoup de filles et de femmes se trouvaient emprisonnées. Au début, les membres des œuvres de bienfaisance de l’Eglise protestante avaient invité les deux femmes suisses à assister à leur réunion durant laquelle elles avaient exposé lors des visites effectuées à la prison, que les droits de la femme et des enfants n’étaient pas manifestement respectés. Comme suite logique, le Président de l’Eglise de l’époque avait fait toutes les démarches auprès des Ministères concernés afin d’ouvrir un centre pour remédier à ces problèmes. En 1962, le Ministère de la Justice sortait une ordonnance 62.0.38 du 19 Septembre, qui agréait l’ouverture d’un centre de réinsertion sociale à Faravohitra, relative à la protection de l’enfance à Madagascar. Elisabeth Dorder a été la première directrice du centre. En 1972, le centre vit le jour, et a été dénomme « Avoko » nationalement. Jusqu’à ce jour, le centre accueille des filles délinquantes envoyées par décision du juge des enfants. Elles y sont rééduquées. Des éducatrices et assistantes sociales leur donnent des formations appropriées, et les aident pour qu’elles aient le comportement qu’elles devraient avoir lorsqu’elles seront libérées.

Localisation

En haute ville se trouve le centre Avoko Faravohitra, en bordure de la rue ; en face du centre, il y a la Radio Aceem et l’AMADIA ; donc, facilement repérable et d’accès facile. Pour plus de précision, le centre sis à Faravohitra lot 33 bis lalana RAKOTOMALALA, est à cent mètres au nord du Ministère de la Justice.

Le fonctionnement du centre

Le service travaille 24 heures sur 24 , le jour est occupé par deux éducatrices, à part la Directrice, elles se relaient chaque jour, s’occupent des internées de 9 heures jusqu’à 17 heures et celle de nuit, de 17 heures jusqu’à 9 heures du matin. Les activités journalières des internées sont reparties en 4 parties, comme les activités culturelles, les tâches ménagères, les activités professionnelles et le repos. Le centre forme les filles professionnellement à travers la pratique de la broderie et de la vannerie. Dans les travaux de broderie, il s’agit de reproduire les dessins à l’aide des ficelles, sur des mouchoirs, des nappes de tables. Dans cette activité, les jeunes filles sont reparties selon leur savoir-faire. Les débutants, la plupart du temps, se recrutent parmi les nouveaux venus, et constituent la masse des apprentis. Les catégories moyennes, bien que anciennes dans le centre, mais qui n’évoluent pas assez, ont des difficultés à tisser. Et enfin, les jeunes filles qui sont plus compétentes, plus habiles, se chargent de préparer leurs œuvres comme les nappes et les œuvres pour l’exposition. Quand à la vannerie, l’éducatrice leur apprend à vanner des fibres de « raphia » dans le but de réaliser des produits d’artisanat comme des paniers, des sacs à mains, des sous plats, des vases et autres. Ces activités professionnelles se font dans le but de préparer l’avenir des jeunes filles. Puis, les activités ménagères et journalières, comme se doucher, cuisinier ; sont adoptées dans le but d’aider ces jeunes filles à s’adapter à une vie programmée.

CONCLUSION GENERALE 

Aujourd’hui la protection des droits de l’enfant, plus particulièrement, les jeunes filles devient une nécessité internationale et nationale. La délinquance juvénile se propage de jour en jour à Madagascar. Et pourtant, la réinsertion de ces jeunes n’est pas très réaliste. Les adolescentes malgaches ont un niveau d’étude très bas et une vie assez problématique. De plus, les crises d’adolescence associées aux crises existentielles reproduisent la spirale d’autres actes délictueux. Les conditions de vie également poussent les jeunes filles à commettre des actes inattendus. La monoparentalité étant devenue une tendance pour les malgaches, étant dans l’air du temps, mondialisation et nouvelles technologies obligent. Ces phénomènes divers et variés agitent la société malgache ; qui est ainsi à la croisée d’un chemin qui lui fait perdre le nord. Le problème de fond, à notre connaissance, c’est que cette jeunesse délinquante a compris que l’on ne peut rien lui promettre. Alors que, à travers la télé, internet, et divers autres moyens de communications et autres réseaux sociaux, les jeunes sont assaillis d’images présentant le bonheur comme un produit à portée de tous. Ils veulent les saisir immédiatement et sans limite ; peu importe les moyens. Malheureusement cette illusion est entretenue, alimentée par une société malade. C’est la société qui est profondément malade, et une jeunesse rebelle et délinquante n’est qu’un symptôme de cette maladie. En somme, une piste à défricher en perspective, que notre modeste travail n’a pu aborder que partiellement. Il faut avouer.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PARTIE I : Cadre conceptuel et la présentation du terrain
Introduction partielle
Chapitre I : Cadre théorique
1- Le cadre théorique
2- L’approche conceptuelle
Chapitre II : Monographie du centre
1- Historique du centre
2- Localisation
3- L’objectif du centre
4- Le fonctionnement de centre
5- L’organigramme du centre
6- Un schéma du logo du centre
Conclusion partielle
PARTIE II : Analyse des rapports sociaux économiques
Introduction partielle
Chapitre III : Généralités sur l’éducation et les jeunes filles
1- Définitions de l’éducation
2- La différence entre insertion et réinsertion
3- Définitions de la déviance ou la délinquance
Chapitre IV : Résultats des enquêtes
Résultats des enquêtes
Chapitre V : Les rapports socio-économiques
-Analyse des tranches d’âge des internées
-Analyse de niveau d’étude des jeunes filles
-Analyse de la répartition des lieux de résidences des internes
-Analyse de répartition des jeunes filles selon le type de famille
-Analyse de la répartition des religions
-Analyse du motif d’entrée dans le centre
-Analyse des fratries des internées
Chapitre VI : Les problèmes sociaux à Madagascar
1- Sur le plan nationale
2- Sur le plan régional
3- Dans le centre
Conclusion partielle
PARTIE III : Vérification des hypothèses et les approches prospectives
Introduction partielle
Chapitre VII : La vérification des hypothèses
Chapitre VIII: L’approche prospective
Chapitre IX : L’acquisition professionnelle
Conclusion partielle
CONCLUSION GENERALE

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