La dégradation des sols et ses impacts sur les productions agricoles

Au Sénégal, les problèmes de productivité des terres cultivées ont été signalés depuis l’époque coloniale. Depuis, ces problèmes sont constamment évoqués comme un leitmotiv pour expliquer la crise de l’agriculture. Aujourd’hui, cette crise conditionnant celle de toute l’économie nationale, est matérialisée par la réduction sensible de l’espace cultivable. Seuls 17% des terres sont actuellement classés «terres de bonne qualité» sur le plan agropédologique. (Etat du Sénégal, Ministère de l’Environnement et de la Protection de la Nature, Programme d’Action national de Lutte contre la Désertification, octobre 1998, Dakar, 166 pages (PAN/LCD, p.35)) .

La dégradation des sols s’opère dans un contexte physique et humain très défavorable. En dehors de la forte sensibilité des sols, la pression sur les terres s’accentue de jour en jour. (Ndour, 2001) La terre est une ressource capitale comme partout ailleurs à travers le monde. 70% de la population rurale (soit environ 50 % de la population totale sénégalaise) tirent ses moyens d’existence directement de la terre. Bien que sa contribution au PIB ait diminué au cours de ces dernières décennies, le secteur agricole emploie encore 60 % de la population active et, d’après le Document de stratégie pour la réduction de la pauvreté élaboré par le Gouvernement (DRSP-II, 2008), il constitue toujours l’un des principaux moteurs de la croissance.

Durant les années 1970 et 1980, il est important de voir que la pression de la population commençait à avoir des conséquences négatives sur l’environnement et sur la production agricole. Dans certaines régions du pays, la dégradation des sols s’est accru de manière exponentielle, conduisant par endroit à des terres complètement stériles. Les causes et les conséquences de la dégradation de la ressource sol sont diverses selon la région où l’on se situe et n’ont pas le même impact sur les activités socio-économiques des populations concernées.

Mais, la Communauté rurale de Koul reste une particularité à ce niveau, car elle présente les caractéristiques d’une dégradation manifeste de son écosystème. Cette communauté de la zone sahélienne, localisée dans le bassin arachidier au Nord de la région de Thiès, à 120 km sur l’axe Dakar-Saint-Louis en partant de Dakar, , est sous l’emprise de la dégradation des sols accentuant la pauvreté des ménages.

Synthèse bibliographique 

Les sols du Bassin arachidier sont d’une homogénéité remarquable qui reflète la forte influence zonale du climat et des matériaux d’origine largement uniformes. Le Bassin est généralement constitué d’une plaine sableuse monotone, légèrement ondulée, avec une grande profondeur de sols sableux et une faible fertilité naturelle. Ces descriptions sont tirées d’un certain nombre de documents (Charreau, 1974 ; Aurora Associates, 1982 ; Bèye, 1977 ; Université du South Dakota, 1986) et d’entretien avec les chercheurs locaux. Chase (1986), décrit un scénario possible : « la dégradation des forêts sahéliennes peut être un cercle vicieux. Les sols qui s’encroûtent, accentuent le ruissellement et restent plus secs que les sols qui ne s’encroûtent pas. Les sols secs présentent une plus faible chaleur spécifique que les sols humides et, par conséquent, se réchauffent plus facilement que les sols humides en présence de rayonnements solaires identiques ».

Gavaud (19..), en passant en revue les travaux sur la dégradation des ressources naturelles dans le Bassin arachidier est remonté jusqu’en 1917. Dancette et Sarr (1985) ont examiné des travaux expérimentaux sur la dégradation et la régénération des sols au Sénégal réalisés à partir de 1952. Les premières préoccupations ont principalement porté sur la baisse des rendements. Plus récemment, le principal problème a été celui de la sécheresse ; mais la réaction scientifique n’a pas véritablement changé : le rapport Senagrosol (1989), face à la dégradation des sols, recommande l’utilisation d’engrais et le chaulage dans la perspective d’un soutien de la production. Aussi, à la même année, la Direction de l’agriculture a préparé un Programme de régénération et de réhabilitation des sols. Et c’est également cette année que le rapport Senagrosol a été publié. Jean Baptiste Ndong (année), dans sa thèse intitulée « L’évolution de la pluviométrie au Sénégal et les incidences de la sécheresse récente sur l’environnement » montre que la zone soudano-sahélienne est frappée par une sécheresse qui se caractérise par sa durée, son intensité et son extension vers le sud. La conséquence de cette péjoration climatique se traduit par la dégradation du milieu naturel. La sécheresse entraine la destruction de la végétation. Les sols sont soumis à l’érosion et au ruissellement. L’acidification et la salinisation sont accentuées surtout en Casamance et dans l’estuaire du Saloum. La déflation éolienne s’intensifie.

Jung (1970) a étudié la microbiologie des sols du Bassin arachidier. Il a effectué des analyses de base sur l’évolution saisonnière des populations microbiennes des sols de type Dior dans la région de Bambey. Il a conclu que durant la saison sèche, l’activité biologique du sol est gravement limitée par les contraintes du faible niveau d’humidité.

En 1970-1976-1979, des auteurs comme Huetz de Lemps (A), ont écrit sur la végétation de la terre, Pagney (P), avec le livre sur les climats de la terre, Lebeau (R), aussi avec son livre sur les grands types de structures agraires dans le monde, en y faisant une définition de la campagne cultivée par une nature que l’homme a façonné à son service et qu’il a composée de ses œuvres et emplie de ses tâches. Roose E.J. (année), dans son livre intitulé : « Dynamique actuelle des sols ferralitiques et ferrugineux tropicaux d’Afrique Occidentale », s’intéresse à l’étude expérimentale des transferts hydrologiques et biologiques de matières sous végétations naturelles ou cultivées. Giffard (1974) signale que la végétation pseudoclimacique caractéristique du Bassin arachidier (composé essentiellement de quelques 80 essences, avec prédominance de Combretumglutinosum, parsemée d’Anogeissusleocarpus, Cordylapinnata, Khaya senegalensis, Bombax costatum, Ptercarpuserinaceous et Sterculiastigera) au début du siècle avait déjà disparu en 1974 à cause de l’activité humaine.

Bèye (1977) examine les causes et les effets de la dégradation des sols au Sénégal, et en particulier de l’érosion hydrique et éolienne, des modifications chimiques du sol (principalement acidification), et de l’évolution de leurs propriétés physiques. En 1980, le Conseil national de la recherche, avec le financement de l’USAID, a procédé à un bref examen de la dégradation des sols dans le Bassin arachidier. En 1982, l’USAID a parrainé deux études sur le Bassin. Freeman examine la dégradation des sols et les aspects connexes dans le cadre de la régénération des terres et de l’intensification de l’agriculture. A la même année, Aurora Associates Inc., a élaboré un plan directeur pour le Bassin arachidier (Bassin arachidier : Schéma directeur. USAID, 685-0235). La SODEVA, en 1984, a examiné les actions qui avaient été prises jusqu’à cette date face à la dégradation des sols, phénomène dont l’existence est connue depuis longtemps.

En 1985, Dancette et Sarr avaient publié une étude intitulée « Dégradation et régénération des sols dans les régions Centre-Nord du Sénégal » dans laquelle ils avaient eu à examiner les causes et les effets de la dégradation et les travaux expérimentaux dans cette région du Sénégal depuis les années 50. Ils notent, en particulier, le rôle de la matière organique et de l’agroforesterie dans toute entreprise de régénération de sols. La période de 1985-1987 fut celle de la mise en œuvre du Projet d’agroforesterie et de conservation des sols et des eaux (PAFOCSE), en prolongement du Projet Céréales II financé par l’USAID. Aussi, des auteurs comme Freeman et Tejeda ont fait des études sur la dégradation de l’environnement, sur la coordination entre organismes, et sur les réactions des villages et la faisabilité technique et économique de diverses interventions. Ainsi, leur évaluation a révélé que, certes, les activités de plantation forestière et de formation avaient été des réussites, mais que l’on ne pouvait pas en dire autant des activités de recherche et de vulgarisation sur le plan des techniques de conservation des sols et de l’eau ou d’agroforesterie. En 1986, l’Université du Sud Dakota a publié, avec le financement de l’USAID, un inventaire des ressources du Sénégal qui contenait notamment une analyse de la dégradation des sols.

Le cadre physique 

La Communauté rurale de Koul fait partie de l’arrondissement de Mérina Dakhar dans le Département de Tivaouane, dans la région de Thiès entre les latitudes15°06’66’’N et 15°4’0’’N et les longitudes 16°63’33’’W et 16°37’59’’W, son altitude est de 39 m. Elle est située à 120km sur l’axe Dakar-Saint-Louis, au Nord de région de Thiès en partant de Dakar. Sur la carte n°2 de la page suivante on peut constater qu’elle est limitée comme suit :
– au Nord-Ouest par la CR de Méouane,
– au Sud par la CR de Keur Samba Kane (région de Diourbel),
– au Sud-est par la CR de Baba Garage,
– au Sud-ouest par la CR de Pire Goureye,
– à l’Est par la CR de Mérina Dakhar.

Sa superficie totale est de 212 km². La superficie cultivée 11219 ha. (Monographie de la CR de Koul, 1985) .

Relief et géologie

La Communauté rurale de Koul est au cœur de la plaine semi-désertique du Cayor et du Diambour. Le relief est dominé par les dunes de sable sur une plaine peu accidentée. La couche superficielle de son sol est dominée aussi par une couche latéritique qui affleure par endroits dans la région et par une sous couche marno calcaire vers le sud-ouest. (Audit urbain de la commune de Mékhé, Juin 2001). La Communauté rurale de Koul fait partie de la zone de l’UGPM (Union des Groupements Paysans de Mékhé) qui se trouve sur la limite entre deux formations géologiques :
– 1/ la formation éocène se rattachant au grand bassin sédimentaire Secondaire et Tertiaire, souvent recouverte par des formations quaternaires ;
– 2/ la formation quaternaire formée de dunes qui correspondent à une reprise éolienne d’un matériel alluvial ou éluvial durant la phase aride de régression marine. Ces dunes émoussées, par rabotage des crêtes et comblement des dépressions, sont les principaux facteurs du modelé actuel, caractérisé par une succession de dunes et d’inter-dunes avec de faibles différences de niveaux (quelques centimètres à quelques mètres) (Badiane et al. 2000, p. 1-2).

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

Introduction
Synthèse bibliographique
Problématique
Méthodologie
Première partie : Présentation du milieu
Chapitre I : Le cadre physique
Chapitre II : Le cadre humain
Chapitre III : Le cadre économique et social
Deuxième partie : Les facteurs et les impacts de la dégradation des sols
Chapitre I : Facteurs de dégradation des sols
Chapitre II : Impacts de la dégradation des sols
Troisième partie : Stratégies de lutte
Chapitre I : Méthodes traditionnelles
Chapitre II : Méthodes modernes
Chapitre III : Les stratégies à mettre en œuvre
Chapitre IV : Les perspectives de développement durable
Conclusion générale
Bibliographie

Lire le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *