LA CONTRIBUTION DE L’ASSAINISSEMENT AU DEVELOPPEMENT

La notion d’assainissement

   Après avoir défini ce qu’on appelle « assainissement », nous verrons dans cette section les objectifs liés à l’assainissement ainsi que les différentes techniques d’assainissement.
Définitions D’abord, il est important de définir en premier lieu le mot « sain ». En effet, il s’agit du radical du mot « assainissement ». C’est un adjectif qui signifie « en bonne santé » d’où l’importance accordée à l’assainissement. Dans cette étude, le principal objectif est le suivant : faire tout ce qui est possible pour qu’une population saine puisse vivre dans un environnement sain. Littéralement « action d’assainir », l’assainissement est originellement l’ensemble des techniques et méthodes visant à traiter les eaux usées. Plus précisément, c’est une démarche visant à améliorer la situation sanitaire globale de l’environnement dans ses différents composants. Il comprend la collecte, le traitement et l’évacuation des déchets liquides, des déchets solides et des excréments ainsi que l’accès de la population à l’eau potable. Il est prouvé que l’assainissement a des effets positifs importants sur la santé de la population concernée. L’assainissement désigne également le maintien de bonnes conditions d’hygiène, grâce à des services comme l’enlèvement des ordures et l’évacuation des eaux usées par une bonne voie de canalisation. A ces définitions peuvent être également associées celles apportées par l’OMS et DUNCAN sur l’assainissement : Selon l’OMS (1995) : « On entend par « assainissement » l’ensemble des travaux que doivent être effectués, en se conformant aux règles d’hygiène, les particuliers, les collectivités et les pouvoirs publics, pour faire disparaître dans les agglomérations toutes causes d’insalubrités. Selon le rapport de la première réunion tenue en 1950 du comité des experts de l’environnement, l’assainissement implique le contrôle de l’approvisionnement public en eau, de l’évacuation des excréta et des eaux usées, de l’élimination des déchets et des vecteurs de maladies, des conditions de logement, des aliments et leur manipulation, des conditions atmosphériques et des conditions de sécurité sur le lieu de travail. » Pour DUNCAN (1994) : « L’assainissement est un processus par lequel des personnes peuvent vivre dans un environnement plus sain ; pour cela, des moyens physiques, institutionnels et sociaux sont mis en œuvre dans différents domaines tels l’évacuation des eaux usées et de ruissellement, l’évacuation des déchets solides, l’évacuation des excrétas et le traitement de tous ces éléments. De manière générale l’assainissement comprend l’évacuation et le traitement des eaux et des solides usagers. Ces matières incluent les eaux de pluies, de drainage, de lavage, les eaux usées et /ou provenant de toilettes, les excréments, et les déchets solides ; ces derniers ont différentes origines (domestique, agricole, industrielle, médicale, etc.) » De ces deux points de vue ci-dessus, l’assainissement s’applique aussi bien aux ordures qu’aux eaux usées et aux eaux pluviales. On entend par « eaux usées » ou « eaux polluées » toutes les eaux de nature à contaminer les milieux dans lesquels elles sont déversées, à savoir les eaux altérées par les activités humaines à la suite d’un usage domestique, industriel, artisanal, agricole ou autre (ex : eaux résultant du lavage de la vaisselle, des mains, des bains ou des douches). Comme elles sont considérées comme polluées, les eaux usées doivent être traitées afin d’assurer la santé publique et l’hygiène de la population. D’où l’importance de donner un accès à l’eau potable à la population. En ce qui concerne la collecte, le traitement et l’évacuation des déchets (liquides, solides, excréments), le manque de matériels et d’infrastructures constitue encore un obstacle à Madagascar. En effet, vu le nombre insuffisant de camions poubelles pour la collecte des déchets, il arrive souvent que ces derniers s’accumulent dans la ville causant ainsi un désagrément pour la population et une pollution de l’air. Mais le principal problème réside dans la sensibilisation et la conscientisation de la population à ne pas jeter leurs déchets partout et à ne pas faire leur besoin partout. Ce qui nous amène à la notion de « recyclage ».Le recyclage est un procédé de traitement des déchets et de réintroduction des matériaux qui en sont issus dans le cycle de production d’autres produits équivalents ou différents. Le recyclage permet de réduire les volumes de déchets, et donc leur pollution, et de préserver les ressources naturelles en réutilisant des matières premières déjà extraites. Par exemple, les bouteilles plastiques peuvent être recyclées en textile « polaire » : après tri sélectif et collecte, la matière plastique est récupérée et utilisée dans la production de ce textile. Avec le PET (polyéthylène téréphtalate) contenu dans 25 bouteilles plastiques, on peut fabriquer un pull en polaire.
Objectifs L’assainissement est inclus dans l’OMD relatif à l’environnement et inclut notamment une cible qui prévoyait de « réduire de moitié le nombre de personnes privées d’un accès durable à l’eau potable et à des systèmes d’assainissement de base » mais aussi à l’objectif globale d’éliminer l’extrême pauvreté. On assiste à une situation d’alerte au niveau de la santé qui peut être définie selon les dire de Dr LEE Jong-Wook, Directeur Général de l’OMS : « L’eau et l’assainissement sont indispensables à la santé publique. Je dis souvent qu’ils en constituent la base, car lorsqu’on aura garanti à tout un chacun, quelles que soient ses conditions de vie, l’accès à une eau salubre et à un assainissement correct, la lutte contre un grand nombre de maladies aura fait un bond énorme. » En effet, l’assainissement est fortement lié à la santé publique en raison des nombreuses maladies liées à un milieu malsain. La proximité avec les eaux usées peut engendrer des maladies à transmission fécale-orale (ex : diarrhée, typhoïde, hépatites, choléra), ou liées à un vecteur (ex : paludisme, filariose, dengue). D’autres maladies sont également liées à un mauvais assainissement de base et en particulier à des latrines défectueuses ou inexistantes : bilharziose, nématodes ou autres vers. L’assainissement vise à assurer l’évacuation et le traitement des eaux usées et des excréments en minimisant les risques pour la santé et pour l’environnement. Les déchets solides (domestique, agricole, industrielle, médicale…) subissent une rapide décomposition, et peuvent être des sources pathogènes. Leur collecte et leur élimination contribue également à maintenir un environnement salubre. Pour le milieu rural, le taux de mortalité est encore élevé dû à un mauvais assainissement. En effet, la plupart de la population rurale utilise encore des latrines qui ne suivent pas les normes et les eaux usées sont fréquentes. En ce qui concerne l’eau de consommation, la population doit s’approvisionner dans des puits ou des rivières et utilise ensuite des produits pour nettoyer l’eau. A part la consommation, l’eau est aussi utilisée pour l’agriculture et l’élevage car ces derniers constituent la principale activité du milieu rurale. Dans le milieu urbain, on trouve déjà des latrines et des douches publiques qui suivent les normes. Cependant, elles manquent d’entretien et se détériorent facilement. De plus, la mentalité des gens les conduit encore à faire leurs besoins partout vu que les latrines publiques sont payantes. La défécation en plein air constitue encore un problème majeur qu’il faut éradiquer et une mauvaise habitude qu’il faut oublier. D’où l’importance encore et toujours d’une sensibilisation et d’une conscientisation de la population.
Techniques d’assainissement Dans la plupart des pays, et en particulier dans les milieux urbanisés, les eaux usées sont collectées et acheminées par un réseau d’égout (ou réseau d’assainissement), soit jusqu’à une station de traitement, soit jusqu’à un site autonome de traitement. Pour les habitats ainsi que les infrastructures (ex : restaurants, ministères, écoles,…), les conduits d’évacuation sont connectés à ce réseau d’égout. Pour ceux qui n’ont pas accès à ce réseau d’égout, on doit créer une fosse où seront stockées les eaux usées. La SAMVA s’occupe  de la gestion, la maintenance et le développement des installations et du matériel pour purifier l’eau contaminée et l’eau de pluie ; ainsi que l’élimination d’une partie de l’eau contaminée dans la commune urbaine d’Antananarivo. La SAMVA s’occupe également de la gestion des stations de pompage et de relevage qui sont au nombre de 5. Elle assure aussi la surveillance des installations d’assainissement et des latrines, des WC et des douches publiques, ainsi l’enlèvement et l’élimination des produits de vidange. En ce qui concerne les déchets, leur collecte se fait par camions poubelles puis ils sont triés et traités par catégorie. Il y a les bouteilles en verre, les bouteilles en plastique, les papiers et les emballages. Les déchets organiques sont utilisés pour la création de compost ou pour nourrir les animaux d’élevage. Mais la plupart du temps, les déchets sont juste brûlés à un endroit précis, ce qui constitue un problème pour l’environnement. C’est encore la SAMVA qui s’occupe de la collecte des déchets, du transport des déchets et de la gestion du dépôt des déchets à Andralanitra. La JIRAMA, est la société d’Etat la plus importante dans le secteur de l’eau et de l’assainissement. Placée sous la tutelle du Ministère de l’Energie et des Mines, elle a été créée en 1975 en vue de réaliser les objectifs nationaux dans les secteurs de l’eau et de l’électricité. Dans le domaine de l’eau, la JIRAMA gère aujourd’hui au nom de l’Etat, actionnaire unique, 65 exploitations constituées par les exploitations initiales (issues de la nationalisation) et par les centres urbains dont l’exploitation lui a été confiée par le Gouvernement depuis 1975. Donc, pour l’approvisionnement en eau potable, c’est la JIRAMA qui s’en charge dans la mesure du possible . En effet, il existe encore des endroits où la JIRAMA ne peut œuvrer. Dans ce cas, la population doit s’approvisionner comme ils le peuvent (ex : rivières, eaux de surface, puits pour le milieu rurale ; pompes et bornes fontaines payantes pour le milieu urbain) et utiliser des produits pour pouvoir nettoyer l’eau (ex : Sûr’Eau). Maintenant que l’on a une petite idée de ce qu’on appelle « assainissement », il est également important de définir ce que l’on entend par « développement ».

Les enjeux du développement durable

      Le développement durable est né d’un constat démographique plutôt inquiétant. Dans la deuxième moitié du XXème siècle on a pu constater une croissance exponentielle de la population mondiale. En effet, en 1965, la population mondiale était de 3,34 milliards et aujourd’hui plus de 6,6 milliards soit le double de ce qui a été enregistré en 1965.Avec ce rythme, plus de 4 milliards de la population n’auront pas accès aux ressources naturelles dans le siècle qui suit. Le niveau de vie est aussi un facteur déterminant de l’apparition de ce concept. L’écart entre Nord et Sud se creuse de plus en plus, laissant ainsi voir une partie de la population mondiale à des conditions de vie extrêmes. De plus les catastrophes causées par les aléas naturelles se multiplient (cyclone, ouragans, tsunamis). Il y a aussi les dégâts écologiques alarmants et ce sont là les facteurs les plus importants (pollution de l’air et de l’eau, disparition de nombreuses espèces animales et végétales, désertification,…). Le développement durable consiste à remédier à ces problèmes en répondant aux questions suivantes :
 Quel monde allons- nous léguer à nos enfants8 ?
 Comment œuvrer pour un progrès économique et social sans mettre en péril l’équilibre de la planète ?
 Comment réduire l’écart Nord/Sud ?
 Comment favoriser le développement des pays moins développés ?
Ces tâches sont considérables et semblent même infinis, pour ce faire donc 3 thèmes devront être concilié : efficacité économique, l’équité sociale et l’écologie. Atteindre le développement durable s’agit donc d’arriver à l’équilibre de ces 3 piliers :
 Progrès économique : objectif de croissance et d’efficacité économique,
 La justice sociale : objective d’équité sociale,
 La préservation de l’environnement.
Le diagramme suivant, appelé « Diagramme du développement durable » montre l’approche globale à la confluence de 3 préoccupations dites « les 3 piliers du développement durable » : La durabilité se situe dans l’intersection des 3 piliers. L’intersection du social et de l’écologique constitue un environnement viable, de même pour l’économique et l’écologique. Et l’équité quant à elle se situe entre le social et l’économie. La plupart du temps les dirigeants ne prennent en compte que 2 volets notamment : le vol et économique et le volet environnemental. Or celui de l’équité joue un rôle déterminant dans l’accomplissement du développement durable car l’équité va de pair avec la pauvreté et cette dernière engendre souvent une forte dégradation de l’environnement. Les objectifs du développement durable se divisent en 3 grandes parties :
 Ceux qui sont à traiter à l’échelle de la planète entre nation, individus, génération.
 Ceux qui relèvent des autorités publiques dans chaque zone économique (Union Européenne, Amérique du Nord, Amérique latine, Asie,…), à travers les réseaux territoriaux par exemple.
 Ceux qui relèvent de la responsabilité des entreprises.

L’accès à l’assainissement

      68% de la population mondiale utilise désormais une installation d’assainissement améliorée. La cible des OMD n’est pas encore atteinte mais les progrès sont déjà considérables. En effet, 2,1 milliards de personnes ont accédé à une installation d’assainissement améliorée depuis 1990. Mais 2,4 milliards de personnes n’y ont pas encore accès et parmi elles, 946 millions pratiquent la défécation en plein air. L’accès à l’assainissement varie également d’une région à une autre. Les PMA n’ont pas atteint la cible pour l’assainissement. En Asie du Sud, 576 millions de personnes ont obtenu un accès à ces installations soit en moyenne 63000 personnes par jour pendant 25 ans. En Afrique subsaharienne, le nombre de personnes sans accès à l’assainissement a augmenté en raison de l’accroissement de la population et l’insuffisance des progrès. Il existe également des disparités entre les zones rurales et urbaines. 82% de la population urbaine mondiale utilise des installations d’assainissement améliorées contre 51% de la population rurale. Au sein de la population privée de ces installations, 70% vivent en zone rurale. Et parmi la population pratiquant la défécation en plein air, 90% vivent également en zone rurale. La défécation en plein air demeure un grave problème au plan mondial malgré les progrès remarquables de certains pays et régions.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : FONDEMENTS THEORIQUES
CHAPITRE 1 : DEFINITIONS ET CONCEPTS
SECTION 1 : La notion d’assainissement
1- Définitions
2- Objectifs
3- Techniques d’assainissement
SECTION 2 : La notion de développement
1- Définitions
2- Relation entre « infrastructures » et « développement »
CHAPITRE 2 : THEORIES
SECTION 1 : Le bien-être social
1- Définitions
2- Pyramide des besoins de Maslow
3- Contexte à Madagascar
SECTION 2 : Le développement durable
1- Définition
2- Les enjeux du développement durable
Conclusion de la première partie
DEUXIEME PARTIE : ANALYSE EMPIRIQUE
CHAPITRE 3 : SITUATION DES INFRASTRUCTURES D’ASSAINISSEMENT 
SECTION 1 : Situation dans le monde
1- L’approvisionnement en eau potable
2- L’accès à l’assainissement
3- L’hygiène et la santé
SECTION 2 : Situation à Madagascar
1- Les politiques sectorielles
2- L’approvisionnement en eau potable et l’accès à l’assainissement et la santé
3- Le niveau des dépenses publiques en EAH par rapport au PIB
CHAPITRE 4 : ETUDE DES IMPACTS
SECTION 1 : Les enjeux de l’assainissement
1- Importances des projets d’assainissement
2- Limites des projets d’assainissement
SECTION 2 : Recommandations
1- Développement de la recherche et de la compétence
2- Renforcement des capacités
3- Fournir des conseils stratégiques aux gouvernements et influencer les investissements
4- Délivrance des services au plus démunis
CONCLUSION
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE
WEBOGRAPHIE

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