LA CONTRACEPTION MODERNE ET LES ENQUETES EPIDEMIOLOGIQUES A MADAGASCAR

INTRODUCTION

  A Madagascar, une politique nationale en santé de la reproduction a été élaborée en novembre 2000, dont l’un des quatre grands domaines d’activités est la planification familiale. Cette politique s’était fixé des objectifs intermédiaires en matière de planification familiale qui sont de rendre les services de PF accessibles aux groupes cibles et d’offrir des services de qualité à ces mêmes groupes [1]. La planification familiale peut réduire les grossesses non désirées et aider les couples à avoir une famille de la taille désirée. L’accès à un moyen de contraception efficace est essentiel. Le taux le plus élevé de besoin non satisfait de contraception est enregistré en Afrique subsaharienne, où environ 19,4% des femmes souhaiteraient éviter de tomber enceintes mais n’utilisent aucun moyen contraceptif. La proportion des femmes dont les demandes de contraception sont insatisfaites dépasse parfois celle des femmes qui utilisent des moyens contraceptifs [2].En Afrique Subsaharienne, lorsque les femmes ont des grossesses non désirées, nombre d’entre elles cherchent à avorter. Chaque année, les avortements non médicalisés causent quelques 80.000 décès, ce qui représente environ 13% de la charge de morbidité chez les femmes en âge de procréer. Les taux de mortalité liée aux avortements non médicalisés varient de 100 à 600 pour 100.000 opérations, par rapport à un taux de mortalité due aux avortements sûrs de 0,6 décès seulement pour 100.000 opérations. Beaucoup de femmes qui survivent à l’avortement non médicalisé s’en sortent avec des problèmes de stérilité secondaire [2].Dans les pays où la demande de la contraception est largement satisfaite, tels que le Brésil, la Colombie et le Viet-Nam, les taux de fécondité sont plus faibles, tout comme ceux de la mortalité maternelle. Ces situations justifient le cinquième engagement du Plan d’Action Madagascar (MAP) sur la planification familiale en 2007, qui visait entre autres objectifs d’améliorer l’accès aux services et l’offre de produits contraceptifs.L’étude que nous entreprenons sur « l’évaluation de la prévalence contraceptive à Ramainandro, Faratsiho » est un travail qui part de l’hypothèse qu’une meilleure connaissance, attitude et pratique des méthodes contraceptives modernes permettrait de mieux servir les besoins contraceptifs des femmes. L’objectif principal est de suggérer des éléments stratégiques d’amélioration de la prévalence contraceptive.

Quelques définitions

Planification familiale Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la planification familiale est l’ensemble des mesures permettant de favoriser les naissances, d’agir sur l’intervalle entre les naissances, d’éviter les naissances non désirées et de donner à chaque couple, les moyens de déterminer le nombre d’enfants qu’il désire.Elle englobe donc la lutte contre la stérilité et l’infécondité, la mise en œuvre des moyens de contraception, l’éducation sexuelle et familiale. Il peut s’y adjoindre les  mesures favorisant l’adoption, le conseil génétique, l’interruption volontaire de grossesse et le dépistage des tumeurs malignes de la sphère génitale. La structure de planification est au mieux intégrée au sein d’un centre de protection maternelle et infantile [3-5].

Contraception C’est l’ensemble des procédés par lesquels un rapport sexuel est rendu non fécondant, et ceci de façon temporaire et réversible.
Efficacité de la contraception L’efficacité de la contraception se mesure par la proportion dans laquelle la fécondabilité naturelle se trouve réduite par l’emploi d’une méthode contraceptive donnée, en utilisant l’indice de Pearl ou la méthode des tables de mortalité.L’efficacité pratique de la contraception (efficacité d’usage de la contraception) est liée à l’acceptabilité du procédé et à la motivation des couples qui l’utilisent. L’efficacité théorique de la contraception (efficacité technique de la contraception) implique l’utilisation d’une méthode de contraception de manière continue suivant les instructions données.
Indice de Pearl
L’indice de Pearl mesure l’efficacité de la contraception en exprimant le taux d’échecs en fonction du nombre de grossesses pour 100 années/femme à risque. Cette mesure est proportionnelle au rapport, chez les couples contracepteurs, du nombre de conceptions accidentelles durant une période, au nombre de mois d’exposition au risque de concevoir durant cette période.

Les Contraceptifs Oraux Combinés (COC)

• Le pilplan
Le pilplan est un contraceptif oral combiné.
Présentation et composition
Le pilplan est présenté en boîte de 28 comprimés sous blister :
– 21 comprimés blancs (oestro-progestatif),
– 7 comprimés bruns (75mg de fumarate de fer par comprimé),
– il est microdosé.
Mode d’action
L’action est réversible sur :
– l’ovaire, en bloquant l’ovulation,
– l’endomètre, en inhibant la prolifération,
– le col utérin, en épaississant la glaire cervicale.
Mode d’emploi
– Première prise : premier jour des règles (au plus tard le 5e jour).
– Avaler un comprimé blanc par jour pendant 21 jours consécutifs.
– Continuer par un comprimé brun par jour.
– Reprendre une nouvelle plaquette dès le lendemain de la prise du dernier
comprimé brun et suivre le même mode d’emploi [6-8].
Indications
– femme qui désire une méthode contraceptive très efficace,
– dysménorrhée,
– cycle irrégulier,
– antécédent de kyste ovarien ou de grossesse extra-utérine,
– contraception d’urgence,
– prévention de l’anémie, de l’ostéoporose et des cancers de l’endomètre et
de l’ovaire.
Contre-indications absolues
– grossesse,
– antécédents cardio-vasculaires : HTA, coronaropathie, angine de poitrine,
– antécédent cérébro-vasculaire,6
– antécédents thrombo-emboliques : thrombo-phlébites,
– affections hépatiques sévères ou récentes : cirrhose, hépatite,
– ictère,
– saignements génitaux anormaux non diagnostiqués,
– nodules mammaires,
– tumeurs malignes de l’hypophyse, des seins, de l’utérus.
Contre-indications relatives
– migraine chronique,
– diabète,
– allaitement d’un bébé de moins de 6 mois,
– tabagisme et âge de moins de 35 ans,
– varice,
– obésité.
Effets secondaires
Ils sont transitoires et passagers (maximum pendant les 3 premiers mois) :
– nausées,
– vertige, céphalées,
– prise de poids (ne dépassant pas 2kg en 1an),
– irritabilité,
– spotting,
– aménorrhée,
– acné.

Les méthodes à long terme

Le Dispositif Intra-Utérin (DIU) Il s’agit d’une matière plastique imprégnée d’un progestatif et que l’on met en place au niveau du col utérin. Le principal disponible à Madagascar est le TCU380A. Le DIU est utilisé par 150 millions de femmes dans le monde entier .
Mécanisme d’action
Le DIU joue un rôle de corps étranger dans l’utérus et provoque une réaction inflammatoire mais stérile de l’endomètre, empêchant la nidation. Il altère biologiquement l’ovule et les spermatozoïdes et est très toxique pour l’œuf.
Mode d’emploi
Pose au moment des règles (pas de grossesse, col pénétrable).
Avantages :
– effet contraceptif pendant 2 ans ou plus,
– possibilité de fécondité dès que le DIU est enlevé.
Indications :
– femmes multipares ne supportant pas les contraceptifs oraux ou
injectables mais ne voulant pas de la stérilisation chirurgicale,
– femmes allaitantes souhaitant une méthode peu contraignante, ne voulant
plus d’enfants et ayant des relations sexuelles stables et fidèles,
– femmes débiles.
Contre-indications absolues :
– malformations utérines,
– grossesse,
– infections génitales,
– métrorragie d’origine inconnue,
– cancer du col.

Epidémiologie d’intervention

  L’épidémiologie d’intervention dispose d’une composante essentielle dans le concept d’intervention. En effet, ceux qui la pratiquent ont pour but d’agir, d’intervenir sur les phénomènes de santé, qu’il s’agisse de contrôle ou de prévention.Elle regroupe certaines tâches spécifiques [19] :
La reconnaissance de l’existence d’un problème de santé La reconnaissance de l’existence d’un problème de santé dans la communauté nécessite une méthode de recueil d’informations permettant d’en préciser les éléments et l’évolution.
L’investigation C’est une tâche complémentaire de la précédente. Elle repose sur la réalisation d’enquêtes épidémiologiques destinées à rechercher les causes et les conséquences d’un problème de santé, à en analyser les déterminants afin de tirer des conclusions et de proposer des recommandations pour son contrôle et sa prévention.
L’évaluation L’évaluation peut porter aussi bien sur les techniques que sur les programmes de prévention des problèmes de santé, ainsi que sur des interventions de toute nature utilisées pour réduire la morbidité et la mortalité.
La communication Ceux qui exercent des responsabilités dans le champ de la santé publique doivent savoir communiquer, non seulement avec leurs collègues, mais aussi et surtout avec le principal concerné : le public.

CONNAISSANCE DE LA CONTRACEPTION MODERNE

  D’après les résultats de notre étude, chez les femmes, 11,6% des célibataires connaissent au moins une méthode contraceptive moderne. Se trouvent dans la même situation, 76,8% des femmes mariées, 9,1% des femmes séparées ou divorcées. Chez les hommes, la situation ne semble pas meilleure avec 10,8% chez les célibataires et 80,6% chez les mariés.La pratique de la contraception moderne passe par une première étape très importante au cours de laquelle la population cible est mise au courant et informée des méthodes contraceptives disponibles. Ceci nécessite des activités d’information.Dans le questionnaire, les méthodes mentionnées sont les contraceptifs oraux, les contraceptifs injectables, les implants, le Dispositifs Intra-Utérin ou DIU, le condom, le diaphragme et les spermicides. Il existe d’autres méthodes contraceptives modernes pour ne citer que les méthodes chirurgicales à titre d’exemple. Il faut noter que la connaissance d’une méthode contraceptive moderne est
plus élevée chez les femmes et les hommes en union que chez les célibataires, séparés ou divorcés ou veufs. Au niveau national, la connaissance d’une méthode contraceptive moderne est légèrement plus élevée chez les femmes et les hommes en union . Les femmes célibataires sexuellement actives connaissent, en moyenne 5,2 méthodes. Chez les hommes, cette proportion est plus faible. Chez les femmes, quelle que soit la catégorie, les injectables sont les méthodes les mieux connues (78% chez les femmes en union et 81% chez les célibataires sexuellement actives). Chez les hommes, le condom est la méthode la plus connue (78% des hommes en union et 80% des célibataires qu’ils soient sexuellement actifs ou non) [24, 25].

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS SUR LA CONTRACEPTION MODERNE ET LES ENQUETES EPIDEMIOLOGIQUES
1. LA PLANIFICATION FAMILIALE
1.1. Quelques définitions
1.1.1. Planification familiale
1.1.2. Contraception
1.2. Type de contraception
1.2.1. Les méthodes temporaires
1.2.2. Les méthodes à long terme
1.2.3. Les implants sous cutanés
1.2.4. Les méthodes permanentes
2. LES ENQUETES EPIDEMIOLOGIQUES
2.1. Epidémiologie d’intervention
2.2. Réalisation d’une enquête épidémiologique
2.2.1. Définition des objectifs et choix de la méthode
2.2.2. Elaboration du plan d’analyse
2.2.3. Conception du questionnaire
2.2.4. Elaboration du plan de sondage
2.2.5. Collecte des données
2.2.6. Exploitation des données
DEUXIEME PARTIE : METHODES ET RESULTATS
1. METHODE
1.1. Cadre d’étude

1.2.Type d’étude
1.3.Période d’étude
1.4. Population d’étude
1.4.1. Critères d’inclusion
1.4.2. Critères de non inclusion
1.5.Echantillonnage et taille de l’échantillon
1.6. Identification des sujets de l’enquête
1.7. Recueil des données
1.8. Questionnaire
1.9.Saisie et traitement
1.10. Limites
1.11. Considérations éthiques
1.12. Paramètres d’étude
2. RESULTATS
2.1. Répartition de la population d’étude
2.1.1. La tranche d’âge
2.1.2. Le genre
2.1.3. La situation matrimoniale
2.1.4. Le nombre d’enfants
2.1.5. Le niveau d’instruction
2.1.6. La profession
2.2. Connaissance des méthodes contraceptives
2.3. Attitude vis-à-vis de la contraception moderne
2.4. Pratique de la contraception moderne
2.4.1. Chez les femmes
2.4.2. Chez les hommes
2.4.3. Prévalence
2.5. Sources d’approvisionnement
2.6. Sources d’informations
2.7. Raison de non utilisation

TROISIEME PARTIE : DISCUSSION
1. CONNAISSANCE DE LA CONTRACEPTION MODERNE
2. ATTITUDE VIS-A-VIS DE LA CONTRACEPTION MODERNE
3. PRATIQUE DE LA CONTRACEPTION MODERNE
3.1. Prévalence
3.2. Sources d’approvisionnement et d’informations
3.3. Non utilisation
3.4. Intérêt de la contraception moderne
CONCLUSION
ANNEXE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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