La construction d’indicateurs économiques

La construction d’indicateurs économiques

Qu’est ce qu’un indicateur 

Un indicateur est un outil plus ou moins complexe qui permet d’observer périodiquement les évolutions d’un phénomène, en le positionnant par rapport à des objectifs fixés. C’est une variable qui sert à rendre compte d’une réalité, une unité d’information, quantitative ou qualitative, qui sert d’outil pour mesurer de façon approximative la manifestation d’une réalité changeante. Un indicateur doit faire la synthèse du phénomène étudié tout en permettant une approche plus rapide et plus simple de ce phénomène. Il est important de raisonner un indicateur dans le temps car un indicateur se conçoit comme représentatif d’une évolution. Un indicateur n’a pas d’intérêt dans la description de phénomènes stables et statiques. Toute la difficulté dans la construction d’un indicateur sera de vérifier que l’indicateur décrit bien le phénomène tout en restant rapide à mettre en œuvre et simple d’utilisation. Il est difficile de trouver l’équilibre entre simplicité et précision. En effet, les deux concepts étant antagoniste il faut être capable de choisir en fonction du but recherché et des ressources en termes de temps et de personnes à disposition pour créer mais surtout pour suivre les indicateurs créés. De plus il faut raisonner l’indicateur dans le temps car si l’indicateur est un outil de comparaison et de simplification, il faut qu’il le soit sur une longue période afin de pouvoir comparer les résultats. Il faut donc prendre en compte des indicateurs expliquant un phénomène sur une longue période et pas seulement au moment de l’élaboration de cet indicateur.

A quoi ça sert 

Les données fournies par les services de statistiques officielles sont trop nombreuses et trop complexes pour pouvoir analyser les liens qui existent entre les différentes données et leur impactes sur les marchés dans un temps raisonnable ; Pour pouvoir comparer et analyser des pays de façons efficaces sans perte de temps il faut mettre au point des indicateurs qui résument et simplifie un phénomène que l’on désire étudier. La création d’indicateurs est assujettie aux réponses que l’on veut en tirer. Ainsi, un indicateur est construit tout en ayant connaissance de la finalité de cet indicateur et de la réponse qu’il pourra apporter. Un indicateur n’a pas pour objectif d’expliquer un tout un phénomène mais uniquement une partie que l’on souhaite étudiée de manière plus simple et plus efficace.

Comment le construit-on 

Pour construire mes indicateurs j’ai toujours pris en compte l’importance de pouvoir récolter les données nécessaires à la construction des indicateurs pour les années à venir.  Ainsi les données que j’ai utilisées sont issues des offices de statistiques officielles qui vont continuer à délivrer ces informations pendant de nombreuses années. Ce sont des données issus en général de la même source (Eurostat) ce qui permet une comparaison fiable des différents pays, les statistiques étant comparables entre elles et formés sur la même base. Dans ce rapport j’ai choisi d’utiliser des indicateurs existants comme le PIB, la pression de fruits concurrents ou le réservoir de consommation. Ce sont des indicateurs qui ont l’avantage d’être simple à construire en se servant des statistiques officielles de chaque pays. Ce sont également des indicateurs qui prennent en compte différentes variables. J’ai également fais le choix de construire un indicateur que j’ai nommé «pression de fruits concurrents» et qui rend compte de la difficulté à pénétrer un marché avec des fruits d’importation. C’est un indicateur relativement novateur et apporte une dimension supplémentaire à la notion de pouvoir d’achat puisqu’il introduit également une notion d’histoire du pays et c’est une donnée qui agit de manière directe sur le prix. C’est un indicateur qui prend en compte plusieurs réalités sociales et économiques et fait la synthèse de ces notions sans pour autant être difficile à mettre en place.

Etude des marchés fruitiers d’Europe de l’Est et construction des indicateurs caractérisant ces marchés

La consommation de fruits est le produit de nombreux facteurs économiques, sociaux et historiques. L’objectif de la construction d’indicateurs définissant les marchés fruitiers d’Europe de l’Est est de déterminer quelles sont les facteurs qui ont le plus d’influence sur la consommation de fruits pour caractériser le profil de chaque pays afin de déterminer les pays ayant le meilleur potentiel pour y développer une activité d’exportation de fruits. Les facteurs influençant la consommation de fruits et légumes se divisent en deux catégories selon Pollard : les facteurs qui vont influer sur ce qu’une personne peut acheter (disponibilité et coût principalement) et les facteurs qui vont influencer une personne sur les choix pour acheter ce produit (Pollard, 2002). Les facteurs les plus facilement quantifiables sont les facteurs de la première catégorie à savoir ceux qui détermine ce que l’on peut acheter. Ces facteurs concernent la disponibilité et le prix en relation avec le pouvoir d’achat d’une population donnée. On retrouve la même réflexion chez Asfaw qui décrit trois facteurs déterminant dans la consommation de fruits (Asfaw, 2008) : • Le prix, un des principaux facteurs économiques, affectant à la fois la production et la consommation de fruits (Pollard, 2002). • Le revenu et sa distribution (Reicks, 1994). • L’urbanisation qui va jouer un rôle dans l’accessibilité des fruits (Regmi, 2001, Reicks, 1994). Les indicateurs que j’ai construits sont liés à la disponibilité des fruits et à leur accessibilité en termes de prix. Ces indicateurs vont permettre de déterminer quels sont les pays qui ont la marge de progression la plus rapide et la plus probable dans les années à venir.

Le PIB

Le PIB est un indicateur qui permet de mesurer la richesse d’un pays. Le PIB/habitant donne une bonne indication du niveau de vie d’une population donnée. On a pu montrer que « la prévalence d’une faible consommation de fruit et légumes diminuait avec l’augmentation des revenus » (Hall, 2009) et que dans les familles aux revenus modestes, la consommation de fruits était moins importante que dans les familles plus aisées (Cassidy, 2007). En relevant les différents niveaux de vie des pays de l’Est on peut remarquer que la distribution est quasiment géographique. En effet, la richesse des pays se fait par zone avec un bloc de pays plus riche à l’Ouest et les pays les moins riches au Sud-est (voir carte 4). Carte 4 : Distribution du PIB par habitant en 2009. Plus la couleur va vers le rouge et plus le PIB par habitant est élevé. Source ; Données CIA factbook Le PIB est un indicateur qui est très facilement utilisable et que l’on peut suivre au fil du temps, permettant de mesurer l’évolution de celui-ci et son impact sur la consommation de fruits et légumes. Ainsi, l’importation de fruits en Russie est passée de 3 milliards de dollars à près de 6 milliards de dollar en 10 ans alors que le pays connaissait un développement économique fort (le PIB du pays est passé de 447 milliards de dollar en 1997 à 1 200  milliards). Le PIB est donc un indicateur qui sera pris en compte pour évaluer la capacité d’un pays à importer des fruits. Plus le PIB d’un pays est grand et plus sa population est à même de consommer des fruits du fait de l’élévation du niveau de vie comme on a pu le constater dans les pays d’Europe de l’Ouest.

Les fruits concurrents

Le niveau de vie des habitants d’un pays n’explique pas forcément le niveau d’importation de fruits. En effet, malgré un PIB relativement proche, une population équivalente et une proximité géographique, la République Tchèque importe plus de deux fois plus de fruits (26 kg/hab/an) que la Hongrie (11.5 kg/hab/an). La différence entre ces pays se trouve au niveau de leur production fruitière : la Hongrie produit environ 55 kg de fruit par habitant et par an alors que la République Tchèque n’en produit que 17 kg par habitant et par an. Un second élément à prendre en compte est donc le niveau de production de fruits concurrents. Les fruits concurrents sont les fruits tempérés cultivés localement et qui se divisent en trois catégories : les fruits à pépins (pommes, poires), les fruits à noyau (pêches, abricots, cerises) et les baies (principalement fraises et framboises). Les fruits à pépins sont en règle générale les fruits tempérés les moins chers et sont présents sur le marché de façon compétitive durant environ 9 mois de l’année (Août à Avril). Les baies et les fruits à noyaux sont eux produits de Mai à Août mais ils ont ordinairement des niveaux de prix de détail plus élevés. Il existe une grande disparité dans la production de fruits au sein des pays d’Europe de l’Est (Montange, 2010). En effet, la Bulgarie ne produit que 12 kg de fruits par habitant et par an alors que la Hongrie en produit plus du quadruple avec environ 53 kg/hab/an. Le principal fruit concurrent produit en Europe de l’Est est la pomme qui est cultivée de façon intensive dans la partie centrale de l’Europe (Pologne, premier producteur européen avec 2,5 millions de tonnes produites par an, Biélorussie, Hongrie). Lorsque l’on dresse le profil des différents pays en fonction de leur production de fruits par habitant on peut dégager deux catégories : les pays producteurs et les pays non producteurs de fruits.
Les pays producteurs de fruits regroupent la Biélorussie, la Croatie, la Hongrie, la Pologne, la Roumanie et la Slovénie. Ce sont des pays qui présentent de grandes disparités en termes de PIB/habitant, de situation géographique ou de population. Néanmoins, tous ces pays ont le point commun d’avoir une production de fruits par habitant importante (plus de 35 kg de fruits par habitants et par an voir tableau 2). Tableau 2 : Production des 3 catégories de fruits dans les pays producteurs en kg par habitant par an. Données sources professionnelles et Eurostat, 2009 De plus, dans ces pays producteurs, les fruits qui sont les moins chers au détail sont les fruits produits localement (pomme ou fraise durant leur saison en Pologne, pommes en Biélorussie ou en Hongrie, pêches en Roumanie,…) par rapport aux fruits d’importations. Les pays non producteurs regroupent les trois pays baltes, la Bulgarie, la République Tchèque, la Russie, la Slovaquie et l’Ukraine. Tableau 3 : Production des 3 catégories de fruits dans les pays non producteurs en kg par habitant par an. Données sources professionnelles et Eurostat, 2009  Ces pays non producteurs ont une production fruitière inférieure à 35 kg par habitant et par an. On peut corréler la disponibilité et la production de fruits au sein d’un pays avec le prix au détail des différents fruits dans ce pays (voir graphiques 3 et 4 pour un pays producteur et graphiques 5 et 6 pour un pays non producteur). Ainsi plus un pays sera peu producteur et moins il y aura un différentiel de prix entre les différents fruits. Ce mécanisme fait que, dans certaines situations, les fruits d’importations ne souffriront que peu de la concurrence des autres fruits puisqu’ils seront aux mêmes niveaux de prix. Un pays qui aura une petite production de fruits sera plus facilement à même d’importer des fruits et seront ainsi une cible commerciale à privilégier pour un exportateur.

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Table des matières

I. Introduction
II. Les marchés fruitiers 
1. Les fruits d’importation
2. Le marché de la banane
3. Le marché des agrumes
4. Le marché des exotiques
III. Les spécificités des pays d’Europe de l’Est 
5. Le potentiel des pays d’Europe de l’Est
6. Données générales
a. Situation géographique
b. Logistique
c. Economie
d. Indicateurs économiques
IV. La construction d’indicateurs économiques
1. Qu’est ce qu’un indicateur ?
2. A quoi ça sert ?
3. Comment le construit-on ?
V. Etude des marchés fruitiers d’Europe de l’Est et construction des indicateurs caractérisant
1. Le PIB
2. Les fruits concurrents
3. Le prix
4. La distribution
5. Le risque pays
6. Le réservoir de consommation
VI. Les pays fournisseurs et la demande des pays de l’Est
1. Les pays fournisseurs
2. Les critères utilisés
3. Comparaison des pays fournisseurs
4. La matrice des pays clients
5. La matrice de correspondance
VII. Conclusion
VIII. Bibliographie
IX. Annexes

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