La connaissance de la vulnérabilité indirecte du réseau de transport routier pour une meilleure gestion du risque d’inondation

Les inondations, manifestations du cycle terrestre de l’eau ont depuis toujours façonné les paysages et jalonné la mémoire des peuples car certains les vénèrent, d’autres les craignent. Aujourd’hui, les sociétés n’ont plus la mémoire des inondations, de ce fait leur manifestation apparaisse comme brutale dans des espaces envahis par des enjeux tant humains que matériels. En France, les inondations sont le phénomène naturel le plus dangereux et aux conséquences économiques les plus lourdes . Réduire celles-ci nécessite d’agir à la fois sur leur caractère imprévisible et leur potentiel destructeur. Les inondations ont été longtemps traitées dans une optique d’éradication des risques avec un ensemble de mesures structurelles (réseaux d’évacuation des eaux pluviales, ouvrages de génie civil). Les dégâts causés par les inondations dépendent de leur ampleur mais également du mode d’occupation des sols et de la capacité de la population à y faire face. L’importance de ces dommages traduit la vulnérabilité des espaces inondés . Aujourd’hui on s’intéresse de plus en plus à cette notion de vulnérabilité qui permet d’appréhender toutes les composantes de la vie en d’autres termes tous les enjeux d’un territoire. Notre travail s’inscrit donc dans cette optique d’évaluation de la vulnérabilité.

Le territoire d’étude, à la croisée d’enjeux majeurs et d’une zone inondable 

La description du Val de Tours

Situé entre la Loire et le Cher qui s’écoulent longtemps en parallèle, le val de Tours s’étend sur une longueur de 25 Km pour une superficie de 4 600 hectares, du coteau de Montlouis jusqu’au confluent de la Loire et du Cher. Le val de Tours est fortement urbanisé aujourd’hui. La commune de Tours occupe toute la zone centrale du val. Les communes fortement urbanisées de St Pierre-Des-Corps, la Riche et celles moins denses de Montlouis, St Genouph et Berthenay ont tout leur territoire dans la partie inondable du Val. En cas d’inondation, suite à une rupture de levée, ce val représentera à lui seul plus de 40% des enjeux inondés en Loire Moyenne pour l’habitat et les activités économiques fluviales, ce qui le place au premier rang pour ce type d’enjeux.

De la notion d’aléa à celle de risque d’inondation 

L’aléa un phénomène naturel et imprévisible 

L’aléa d’inondation, « correspond au phénomène physique, découlant d’événements hydrométéorologique. Il doit être considéré indépendamment de ses conséquences en termes de dommages. Il se décrit par une probabilité d’occurrence et se représente, par exemple, par des cartes de submersion de période de retour définie.» [Cemagref]

D’autres définitions s’accordent sur le fait que :
– l’aléa est un phénomène aléatoire, difficilement prévisible ;
– l’aléa découle de paramètres naturels comme la pluie, le ruissellement des eaux ou la géologie et de facteurs anthropiques tels que la gestion des ouvrages hydrauliques existants, la modification de la morphologie des cours d’eau et de l’occupation des sols dans les lits majeurs, la modification des processus d’érosion et de ruissellement naturel ;
– L’aléa correspond à ce qui caractérise la submersion, indépendamment du mode d’occupation des sols.

L’aléa correspond à une probabilité d’apparition d’une inondation. Il peut être caractérisé par plusieurs facteurs : son amplitude ou son intensité, sa fréquence, sa durée, son étendue, son extension,… De façon générale, il se représente par des cartes de submersion de période de retour définie (dix, cent ans,…).

L’aléa d’inondation sur le périmètre d’étude
Afin de caractériser le risque d’inondation sur le périmètre d’étude, on se basera sur les aléas du l’atlas cartographique des zones inondables qui servent de base aux Plans de Prévention du Risque d’inondation (PPRI) réalisés sur les cours d’eau principaux : la Loire et le Cher. Les données sont élaborées à partir des plus hautes eaux connues (PHEC) sur ces cours d’eau.

La vulnérabilité, définie par les enjeux présents et leurs caractéristiques 

La vulnérabilité traduit la fragilité des entités, les enjeux, exposés à un danger, un aléa.

Les enjeux, cibles de l’aléa
Les enjeux représentent les cibles potentielles d’une inondation. Ainsi, cela prend en compte tout ce qui est présent dans la zone inondable et implanté ou non par l’homme, comme par exemple :
– les personnes habitant, travaillant ou fréquentant la zone inondable,
– les biens de toute nature (ayant une valeur monétaire ou non monétaire),
– les infrastructures (réseaux routiers, ferrés,…),
– les cultures et les animaux d’élevage,
– les activités économiques (services, production, exploitation,..),
– les milieux naturels.

Du fait de la forte urbanisation de l’agglomération tourangelle les enjeux tels la population, les activités économiques et les réseaux urbains y sont nombreux.

Du fait du caractère inondable de certaines communes les enjeux sont donc exposés à l’aléa. En effet, certaines communes de Tour(s) Plus, comme Saint Genouph – La Riche – Saint-Pierre-des-Corps, sont entièrement localisées dans l’aléa. D’autres comme Tours ne sont pas entièrement localisées dans l’aléa mais présente une vulnérabilité élevée du fait de la population et du nombre d’entreprises implantés en zone inondable : 73 844 personnes sur les 136 942 habitants, soit 54 % de la population de Tours et 40 % des entreprises sont impactés par les inondations.

Les dommages causés aux enjeux par l’aléa

Les dommages sont les conséquences concrètes d’une inondation sur les biens, les activités ou les personnes, souvent présentés sous forme de coûts. Cependant, ils sont difficiles à évaluer en raison du grand nombre d’acteurs en jeu et de différences dans la nature des dommages :
– Les dommages directs, dégâts matériels ou corporel aux biens liés à la submersion, peuvent être faciles à évaluer si l’information est accessible.
– Les dommages indirects, conséquences de l’apparition de certains dommages directs et de la submersion proprement dite sur les activités et les échanges à l’intérieur et à l’extérieur de la zone inondée, peuvent se manifester à travers des pertes d’exploitation. Ces dommages indirects doivent être comptabilisés sur une durée suffisante, qui peut aller jusqu’à plusieurs années là où l’activité économique a été durablement affectée, voire remise en cause.

La vulnérabilité, sensibilité de l’aléa

Dans la littérature, un consensus existe sur le fait que la vulnérabilité traduit la sensibilité ou le niveau d’endommagement d’un bien, d’une activité ou d’un territoire à la submersion. Cependant, la vulnérabilité de deux enjeux qui seraient similaires serait différente, l’enjeu possédant une certaine capacité à résister à l’aléa, qui peut être dû à la façon dont il a été construit, aux matériaux utilisés, à la façon dont il est utilisé,… Par exemple, si on prend deux bâtiments utilisés pour une activité économique, en modifiant la forme du bâti on peut réduire la vulnérabilité de l’enjeu :
– avec seulement un rez-de-chaussée, le personnel et le matériel doivent être évacués vers un autre local en dehors de la zone inondable, nécessitant ainsi du matériel, du temps et donc de l’argent,
– avec un étage le personnel peut y trouver refuge et le matériel peut y être entreposé, ce qui nécessite moins de temps et donc d’argent et qui permettra à la fin de l’inondation de remettre l’activité en route plus rapidement puisque le matériel à utiliser sera resté sur place.

Toutefois, la vulnérabilité des enjeux n’est pas une fatalité, elle peut être modifiée grâce à des actions de prévention et des dispositions constructives qui protègeront les enjeux avant l’apparition de la crue, mais aussi par les actions des autorités et de la population pendant l’événement de crue et les jours qui suivent.

Qu’est ce que le risque ?
La définition du dictionnaire
Toute entreprise humaine comporte un risque ou le risque nul n’existe pas. Le risque existe dès que l’éventualité d’une catastrophe menace le territoire. Risque :
– « Danger éventuel plus ou moins prévisible » [Petit Robert]
– « Danger, inconvénient plus ou moins probable auquel on est exposé » [Petit Larousse] Ces définitions font ressortir le double aspect du risque à savoir son caractère aléatoire et la menace qu’il représente.

La caractérisation usuelle du risque
Le concept risque repose sur un modèle théorique. Il est au croisement de deux autres concepts aléa et vulnérabilité.
– L’aléa représente le phénomène naturel avec ses paramètres physiques et sa fréquence;
– La vulnérabilité exprime le niveau d’effet prévisible d’un phénomène naturel sur les entités exposées; La vulnérabilité fait référence implicitement aux enjeux qui « représentent les personnes, biens, activités, moyens, patrimoines, etc. susceptibles d’être affectés par un phénomène naturel » .

Le risque d’inondation
Le risque inondation est « la combinaison de la probabilité d’une inondation et des conséquences négatives potentielles pour la santé humaine, l’environnement, le patrimoine culturel et l’activité économique associées à une inondation » .

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE 1 : L’ETAT DES LIEUX
1. Le territoire d’étude, à la croisée d’enjeux majeurs et d’une zone inondable
2. De la notion d’aléa à celle de risque d’inondation
3. La vulnérabilité du réseau de transport routier
4. L’analyse des travaux existants
5. Synthèse
PARTIE 2 : VERS UNE CONNAISSANCE DE LA VULNERABILITE DU TERRITOIRE
1. L’accessibilité, un critère de la vulnérabilité
2. Hiérarchisation des enjeux et des IRIS à évacuer, approche multicritère
3. Synthèse
PARTIE 3 : L’EVACUATION PREVENTIVE DE LA POPULATION
1. Une approche d’optimisation pour une meilleure gestion de la crise
2. Evacuation des enjeux vulnérables
3. Evacuation préventive de la population (hors enjeux vulnérables)
4. Une démarche qui vise à optimiser l’organisation de l’évacuation
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
LISTE DES FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES CARTES
LISTE DES CARTES
TABLE DES MATIERES
ANNEXES

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