AMENAGEMENT ET GESTION URBAINE EN AFRIQUE (AGUA)

MEMOIRE DE MASTER II
Option :
ESPACES, SOCIETES ET DEVELOPPEMENT (ESD)
Parcours :
AMENAGEMENT ET GESTION URBAINE EN AFRIQUE (AGUA)

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LA REVUE DE LA LITTERATURE

La question des espaces publics mérite un important volume d’ouvrages qui mobilisent plusieurs auteurs. La ville fait appel à une variété de production intellectuelle ayant trait directement, où indirectement pour la plupart, à ces lieux de l’urbain. La ville est présentée comme le moteur de la croissance et du développement, dans les discours sur la position centrale du territoire dans la nouvelle géographique. En effet, cette conception particulière de la disposition de l’espace dans la nouvelle géographie est mise en lumière par Alvergne dans son ouvrage, le défi des territoires, comment dépasser les disparités spatiales en Afrique de l’ouest et du centre7. Christel Alvergne passe d’abord par une étude des concepts d’espaces et de territoires dans un continent particulier, qu’est l’Afrique, pour ensuite monter le rôle de l’aménagement dans le développement. Il ajoute donc d’un focus sur le passage obligé d’une géographie de l’espace à une géographie du territoire pour arborer la dimension fondamentale de la notion de territoire dans la configuration actuelle du monde. Elle remonte l’histoire et revisite l‟évolution des évènements, témoins de la nécessité d‟une consolidation particulière des dimensions territoriales. La ville apparait ainsi comme un lieu non moins négligeable dans les études de géographie humaine. Pour sa meilleure appréhension, il importe de partir de la géographie urbaine qui « s‟occupe des dimensions spatiales du phénomène urbain (distribution, structure et processus) tel qu‟il s‟offre à l‟observateur, tel aussi qu‟il est vécu par les habitants de la terre »8. Beau-Garnier illustre bien ce phénomène urbain dans géographie urbaine9. Elle y fait une étude détaillée sur l‟espace que constitue la ville. Cette dernière est présentée comme un milieu habité, doté de rôles que lui confèrent les activités outre que le primaire qui y sont entretenus. La ville est donc selon, Beaujeu- Garnier, un système entretenu par les lieus qui interagissent entre l‟espace, les hommes qui l‟habitent, la puissance de leur concentration, les progrès qui l‟alimentent et les civilisations qu‟elle nourrit. Elle est le siège de plusieurs phénomènes. Elle nait selon les conditions économiques, politiques, ou de défenses et grandit. Ce qui lui vaut la modification de son organisation du point de vue de l‟armature, du prix du sol, du transport, de ségrégation, de recomposition de la population du point de vue de l‟âge, du sexe et du comportement. Il est aussi fortement lié à ses environs, ce qui fait de lui un élément stratégique dans le cadre de l‟aménagement du territoire. L‟espace urbain, mode d‟occupations particulier du sol, présente donc des spécificités dans les conditions de naissance et d‟évolution à travers le monde. Les villes des pays développés n‟ont pas eu les mêmes trajectoires, en termes de dynamismes et de mutations spatiales et sociales, que celles du pays en voie de développement surtout dans le contexte universel de l‟urbanisation. Les villes africaines ont eu effet une certaine particularité dans leur genèse de développement. C‟est ce qu‟explique Vinettier dans les villes d‟Afrique tropicale 4 .Il montre que la plupart des établissements urbains d‟Afrique au sud du Sahara crées par la colonisation, ont au cours du temps connu une urbanisation accélérée. Les espaces publics se présentent d‟après Jérôme Chenal dans quelques rues d‟Afrique observation et gestion de l‟espace public à Abidjan, Dakar et Nouakchott10, comme les produits de l‟aménagement et les fondements des réseaux. Il favorisa la distribution des habitats, la circulation des hommes et les échanges entre ces derniers. En ce qui concerne les villes d‟Afrique occidentales pour une plus grande part, ils sont de grands indicateurs de la mutation urbaine dans la mesure où ces endroits, à côté de leurs vocations spécifiques, sont sans cesse redéfinis par les usages locaux. On peut définir l‟espace public « comme un espace commun à une pluralité d‟acteurs mais dont un pouvoir est garant de l‟accès et de l‟usage ».Selon le dictionnaire universel, « l‟espace public est la partie du domaine public non bâti affecté à des usages publics ». A ce titre, il reste à la disposition du public à tout moment, il est donc frappé d‟indisponibilité, c‟est-à-dire qu‟il est impossible pour une personne de la disposer à sa guise, d‟en changer l‟affectation, de le supprimer, de le vendre. On pourrait penser « l‟espace du public » d‟où la justification de forte convoitise. A Dakar, la question des espaces publics pose beaucoup de problèmes. Elle est au centre des questions d‟aménagement, d‟organisation, de gestion de l‟espace public urbain. Selon Michel O‟deye(1985), « la ville est comme un monde sans intervalle où les hommes sont les uns contre les autres. »L‟espace public n‟est pas appropriable par un groupe particulier qui s‟en réserverait un usage privatif et exclusif. Son caractère problématique en fait un objet de construction permanente et constitue.

LA QUESTION DE LA GESTION

Le terme gestion est issu du latin gestion11 qui lui-même vient du verbe gérer qui signifie exécuter, accomplir. Plusieurs définitions sont mentionnées pour donner un sens à cette notion qui devient à la longue floue. Elle est très souvent assimilée à d‟autres mots tels que gouvernance, administration, management qui ont une identité plus ou moins commune à savoir une harmonie d‟intérêts de différents acteurs.
Les managements concèdent au verbe gérer le fait de faire ce qui convient de faire. Ce qui imprime donc une distinction entre la réalisation tangible est généralement ordonnée du fait de management qui lui revient à savoir ce qu‟il faut faire. La gestion s‟applique à de nombreuses activités courantes qui compliquent la sauvegarde, la réhabilitation, l‟aménagement.
La gestion s‟effectue en effet à la ville selon les exigences de la charte d‟Athènes. Cette gestion urbaine a vu le jour suite aux déficiences de la prise en charge des grands quartiers d‟habitat social. Par conséquent, elle concerne forcement les espaces publics. Ce qui se présente évidement comme un tracas manifeste tant pour les aménageurs que pour les autorités publiques surtout dans les pays en voies de développement ; et leur ressort est fondé par les multiples dysfonctionnements dont est sujet le milieu urbains.

LE CONCEPT D’ESPACE PUBLIC :

_ Bref historique
Le terme « espace public » ou du moins, l‟utilisation de cette notion est relativement récent. Cependant, la «réalité » de l‟espace public a toujours existé. A travers les différentes transformations, fonctions et pratiques qui lui ont été prêtées, on peut considérer que celui-ci reflété les modes de penser et de concevoir d‟une époque donnée.
Depuis l‟Agora grecque, considérée comme le premier espace public (sens large : physique et politique), les espaces ont vu leur importance évoluée avec les nouvelles conceptions de chaque société. Ainsi au Moyen-âge, époque belliqueuse dans la plupart de l‟Europe, les espaces se replient sur elles-mêmes et s‟entourent de murailles pour se protéger de l‟envallisseur. Alors, les espaces ouverts, les « forums » romains disparaissent. Ils présentent une très grande vulnérabilité pour la cité.
A la renaissance, les espaces publics deviennent des espaces de mise en scène. Ils représentent ostensiblement la glorification, en l‟honneur des rois ou de la puissance militaire. Peu à peu, avec la renaissance de la ville fonctionnaliste, les espaces publics fragmentent à l‟image des réseaux d‟interaction sociale et de la redistribution spatiale des différentes couches sociales. L‟espace privé prend de plus en plus le pas sur l‟espace public qui devient un espace axé sur la mobilité, encombré par l‟automobile.
-DEFINITION RETENUE :
Le concept d‟espace public est une polysémie rare dans la littérature scientifique. Pour certain rien que son singulier ne correspond d‟aucun façon à son pluriel puisque « l‟espace public » fait figure à la philosophie politique et « espaces publics » à l‟urbanisme.
L‟espace public est un des concepts les plus interdisciplinaires des sciences sociales. Il a fait l‟objet d‟études dans le cadre des sciences de l‟espace, de la philosophie, de l‟anthropologie, de la sociologie, de la politologie, de la géographie urbaine, de l‟aménagement, etc. Au cours des dernières années ce concept a été au coeur de nombreuses critiques visant essentiellement la définition de l‟espace public comme espace de socialisation et de mise en égalité des individus au sein des sociétés. En réalité la transversalité de ce concept ainsi que son importance dans la compréhension des enjeux posés aux expériences politiques telles que la participation, est liée à sa polysémie. Une première clarification s‟impose donc. Ce terme est souvent utilisé de façon interchangeable avec l‟expression « sphère publique ». Cette synonymie dérive de ce que Lévy et Lussaut appellent une « mythologie spatiale », ici celle de l‟agora grecque. Cette dernière, « assez systématiquement imagée sous forme d‟une place publique, constitue pour beaucoup le cadre matériel idéal de la réalisation parfaite de la discussion citoyenne, libre et équitable » (Lussaut, 2003, p. 340). Cette conception de l‟espace public explique pourquoi l‟on associe ce type d‟espace à un espace vertueux de la citoyenneté. Elle explique également pourquoi la plupart des changements intervenus dans la société et dans l‟économie sont souvent lus et analysés à partir de la théorie de la crise de l‟espace public. Par conséquent l‟espace public représente une dimension particulière connectée à la vie sociale. En effet, l‟espace public relevant de la géographie, désigne tout espace, généralement au sens physique du terme, accessible à tous et ayant capacité de refléter la diversité des populations et des fonctionnements d‟une société urbaine. Il s‟agit d‟espaces tels qu‟une place, un jardin, une rue, un trottoir, mais également un terrain vague, parking, etc. En d‟autres termes, il s‟agit de tout espace de rencontre, qu‟elle soit fortuite ou programmée, où l‟on peut faire l‟expérience de l‟autre et où la différence, même sa propre différence, est protégée par l‟anonymat. De manière générale, c‟est en mesurant le bon état de santé de ces espaces que l‟on peut mesurer la réussite des politiques urbaines.
Signalons avant tout que d‟un point de vue juridique, l‟espace public se confond très souvent au domaine public. Mais il prêté ici à une question d‟affectation à l‟usage collectif. Ce qui veut dire que des lieux ayant une domanialité publique peuvent avoir une affectation privée. Raison pour laquelle des voies, des jardins, des pacages, etc. bien que destinés à l‟usage public peuvent être rangé dans le domaine privé. Le concept d‟espace public a par contre deux sens en sciences sociales. Le premier a été fondé par Jürgen Habermas qui raconte, dans son ouvrage l‟espace public. Archéologie de la publicité comme dimension constitutive de la société bourgeoise12, le processus de la naissance et de l‟évolution de l‟espace public en Occident moderne à travers l‟affirmation de l‟opinion public « Il définit l‟espace public comme un débat à l‟intérieur d‟une collectivité locale, d‟une société ou entre l‟un et l‟autre, par exemple un débat sur la famille et la maternité, sur les étrangers, etc. Des acteurs politiques et autres discutent et confrontent des idées, des valeurs, des propositions de politiques publique ; se faisant, ils constituent un espace public d‟une durée plus ou moins longue. Un journal, une revue, un programme TV, une instance politique peuvent générer des espaces publics sur les thèmes les plus divers. Les acteurs sociaux peuvent y participer selon des modalités différentes »13. C‟est dans cette perspective que sont allés Mouhamadou Abdoul et Tarik D‟ahou dans leur intervention consacrée à la décentralisation et construction local au l‟aménagement au défi de la décentralisation en Afrique de l‟ouest14.
Par conséquent, on peut assurer que l‟espace public sur lequel nous travaillons est davantage décrit dans quelque rue d‟Afrique. Observation et gestion de l‟espace à Abidjan, Dakar et Nouakchott5 où il est défini comme « support de réseaux et de pratique sociales, produit de mode de construction, d‟aménagement et de gestion urbaine,(….) lieu d‟échange de débat et de négociation entre acteurs, mais aussi de tensions et de conflits dont les enjeux peuvent s‟inscrire dans cet espace ou alors le dépasser, en déterminant les limites sociale et spatiales (….) ».
Dans le domaine des sciences sociales le concept « d‟espace public » peut être considérer de deux manières .Si certains l‟entendent comme un débat à l‟intérieur d‟une collectivité ou d‟une société, où des acteurs discutent et confrontent des idées15 et de faite, non obligatoirement spatialisé, nous retiendrons ici une définition beaucoup plus ancrée à l‟espace physique.
« Espace public : Espace accessible à tout. De taille limitée par rapport à l‟espace de référence, l‟espace public a la capacité de résumer la diversité des populations et des fonctions d‟une société urbaine dans son ensemble », Jacques Levy, Dictionnaire de la géographie et de l‟espace des sociétés, 2003.
Nous retiendrons ici que l‟espace public est avant tout matériel et qu‟il implique par conséquent un territoire concret. Dans un premier temps, la définition de cet espace est liée à deux composantes interdépendantes fondamentales. Il n‟est pas construit (et n‟a donc pas été approprié par un seul acteur) et permet la rencontre entre tous les acteurs de l‟espace urbain en raison d‟une liberté de circulation. L‟accessibilité est donc également une des composantes principales d‟un espace public. Ce peut être un espace linéaire, comme les rues et les trottoirs, un espace large, comme une place ou un jardin ou même un délaissé de voirie, un terrain vague etc.IL est à noter toutefois que la réduction de l‟espace public à ces seules composantes est trop restrictive. On peut ainsi relever quelques aspects qui étoffent et précisent cette définition. Soulignons d‟abord que le contexte urbain suppose une identité de la ville, découlant de son site, de son urbanisme, son histoire et sa culture, ce qui marque profondément ces espaces publics.
Par ailleurs, l‟espace public désigne à la fois l‟espace de négociation, de débat et de palabre, dans lequel interagissent les acteurs urbains, mais aussi le territoire concret qui fait l‟objet d‟une appropriation collective et permet la rencontre et la mobilité de tous les acteurs urbains. Dans ce sens, il constitue le support privilégié des réseaux sociaux et des pratiques culturelles, il est également le lieu central de l‟intégration urbaine, particulièrement dans les villes d‟Afrique de l‟ouest.

METHODOLOGIE

 La collecte des données de terrain :
Outre les observations faites sur notre site d‟étude pour une meilleure imprégnation des problèmes liés aux espaces publics, nous envisageons de faire des enquêtes de terrains auprès des usagers de ces lieux et à l‟endroit des autorités en charge de la gestion de ces endroits à usage collectif.
 Traitement et analyse des données :
Une fois les informations obtenues, comme nous avons eu à le faire pour la réalisation de notre rapport de recherche en utilisant les logiciels Word, et Microsoft office power point, nous prévoyons de mobiliser l‟ensemble des outils adéquats à des traitements et analyses tels que sphinx, les logiciels de SIG comme Arcview, Arcditor ou Arcinfo ;word, excel.
 Les difficultés rencontrées
Des difficultés sont également rencontrées lors du déroulement de l‟enquête. Il était très difficile de s‟entretenir avec les enquêtés. En effet, pour la plupart constituer d‟analphabètes, les enquêtés considèrent notre entretien comme dangereux et souvent ils refusent de nous parler. Il s‟y ajoute l‟absence de documents chez les responsables de marchés. Chaque fois que des difficultés se sont présentées, nous avons essayé de les transcender c‟est-à-dire de faire de sorte qu‟elles ne puissent pas enfreindre le bon déroulement de notre recherche.

LA COMMUNE D’ARRONDISSEMENT DE DAKAR PLATEAU(CADP)

La commune d‟arrondissement de Dakar plateau est l‟une des cinq(5) communes de l‟arrondissement de Dakar Plateau/Gorée. Sur le plan démographique la CADP occupe la troisième place avec 32 795 habitants derrière les communes d‟arrondissements de la Médina et de Gueule tapée/ Fass/Colobane. La composition de sa population montre une différence peu sensible entre l‟effectif des hommes et celui des femmes.
Le plateau est la première partie bâtie de la ville et la zone la plus urbanisée de Dakar avec ses grands immeubles et bâtiments à usage professionnel ou d‟habitation de même que des villas modernes. C‟est ce qui lui a valu le nom de quartier européen. Le quartier c‟est également les taudis et les bidonvilles parfois regroupés, parfois disséminés. Le quartier apparait comme « le berceau historique » de Dakar puis que c‟est là que s‟élevait le premier fort construit en 1857 et où se concentrent tous les éléments de notre héritage colonial. Quand on évoque Plateau on pense avant tout aux affaires, à l‟administration surtout au commerce et dans une moindre mesure à l‟industrie. Le Plateau totalise ainsi à lui seul tous les critères qui font de Dakar une véritable ville. On peut la définir comme « la ville » au sein de l‟ensemble dakarois.

Situation géographique

La commune d‟Arrondissement de Dakar Plateau est localisée entre 14°39‟55‟‟N et 17°25‟48‟‟O dans le Sud de la presqu‟ile du Cap-Vert, face à l‟île de Gorée. Elle est limitée au Nord par l‟avenue Malick sy, de la côte de l‟anse de la madeleine au Passage Cyrnos puis jusqu‟au débouché du canal d‟évacuation des eaux usées dans le port, au sud elle est bordée la pointe du Cap manuel, à l‟Est par la rade de Dakar et l‟anse Bernard et à l‟Ouest par l‟anse des madeleines.
La position de cul de sac du quartier ne lui permet pas une extension démesurée dans l‟espace. Le quartier de la Médina situé au Nord de l‟avenue Malick sy constitue un « bouchon » pour le Plateau. La commune de 1905 s‟étendait sur le quartier Plateau depuis, les limites n‟ont pas changé ; 6 à 7 km2.

DYNAMIQUE DE L’OCCUPATION SPATIALE

La ville de Dakar à la superficie restreinte regroupe plus de deux millions d‟habitants. Dakar occupé d‟abord par les lébous puis par les colons français, devient une ville cosmopolite. Cet état de fait est lié en grande partie à l‟attraite qu‟elle exerce sur la population de l‟intérieur et celle de la région.

OCCUPATION OU PEUPLEMNT DE L’ESPACE

Ancien village de pêcheurs, lébous et wolofs appelé jadis « Dacar » ou « Dahar » qui signifiait tamarinier en wolof, est envahi par les colons au 19ém siècle, Gorée devenant surpeuplé. En 1857, l‟armée est transférée sur le continent par capitaine Protêt et s‟installe sur place de l‟indépendance. La ville de Dakar se développe alors avec comme atout principal son port actuel. Les colons qui occupent désormais l‟extrême Sud de Dakar (actuel Plateau) imposent une ségrégation sociale qui s‟est soldée par une expulsion des lébous vers la Médina. Ce qui a donné au village de la Médina. Les activités développées sur le Plateau avec la construction du port attirent les populations de l‟extérieures à la recherche d‟emplois. La Médina devient quelques années plus tard saturée et les bidonvilles de Fann Paillote, Fith Mith, Gibraltar furent crées. Dès lors la ville connait une expansion. C‟est en ce moment que les autorités commencent à prendre des mesures avec l‟adoption en 1946 d‟un Plan Directeur d‟Urbanisme (PDU).
Avec une pression plus forte 1950, mais surtout à partir de l‟indépendance du Sénégal, les autorités vont encore tenter de faire face à cette accrue en logements. Ainsi né Grand Dakar qui est un prolongement de la Médina tandis que les cités SICAP et OHLM qui cernent la ville, sont réservées aux classes moyennes de la société urbaine. Quant aux bidonvilles intra urbaines qui ternissaient l‟image de la ville ont été détruites et leurs habitants déguerpis et recasés très loin du centre, dans la ville de Dagoudane, Pikine et plus tard Guédiawaye.

UNE VILLE TRES PEUPLEE ET URBANISEE A L’IMAGE DE SA REGION

Dakar est une région à croissance démographique extrêmes rapide. Cette situation a fait de la ville de Dakar une conurbation qui s‟est développée très rapidement passant de 374 000 habitants entre 1961 à plus de 1 016 020 habitants en 2007.
La région de Dakar se particularise par son degré d‟urbanisation. Elle regroupe plus de la moitié de la population urbaine du pays (53%).
Il convient cependant de noter que le développement de nouveaux pôles d‟équilibres a fortement influencé sur place qu‟occupait Dakar dans la hiérarchie urbaine.
Cette évolution s‟effectue sous l‟effet combiné de la dynamique de la croissance naturelle de sa population, de son rôle de principal carrefour économique et de zone d‟accueil de migrants avec hydrocéphalie vorace propre aux grands centre urbain de l‟Afrique au Sud du Sahara ayant entrainé des difficultés structurelles de gestion de l‟espace et des services urbains et avec un profil démographique énonçant les constats suivants :
 Une croissance de la population de l‟ordre de 3% ;
 Une forte et rapide urbanisation 96,7% avec en moyenne 12 146 habitants/km2 ;
 Un flux migratoire très important aussi bien qu‟international embrassant des pôles de diffusions variées ;
 Une population très jeune, avec plus de 60% de la population est âgée de moins de 25 ans.
Dakar Plateau qui s‟est développé sur une superficie de 700 hectares correspond à l‟hyper centre de la ville de Dakar et compte selon le rapport provisoire de la Direction de la Prévision et des Statistiques (DPS) de décembre 2002, une population de 32 972 habitants. Cependant le recensement des ménages (CADP / EBENE 2004) de la commune de Dakar Plateau évalue une population de 39 972 habitants. Par ailleurs le Plateau reçoit quotidiennement plus d‟un million cinq cents mille (1 500 000) personnes, qui y pratiquent différentes activités de l‟administration au commerce en passant par d‟autres services du privé et de l‟informel.

LA COMPOSITION DE LA POPULATION DE LA COMMUNE D’ARRONDISSEMENT DE DAKAR PLATEAU (CADP)

Dakar a toujours été une région d‟accueil des migrants en raison de sa forte polarisation, et ce depuis la période coloniale. Une communautarisation de l‟espace est découlée avec un regroupement des migrants selon leurs origines. Cette mobilisation est fortement ressentie au niveau du centre- ville où on distingue de grand mélange de populations : Libano-syriens, français, portugais, cap-verdiens, maures, chinois, toucouleurs, lébous etc.
 Le groupement des français
Les français constituent la population européenne la plus importante de Dakar et du Sénégal en raison de l‟ancienneté des rapports entre la métropole(France) et sa plus importante colonie d‟Afrique(Sénégal). Les français s‟activent dans tous les secteurs sauf informels. Leurs activités sont essentiellement concentrées dans la ville de Dakar et notamment dans les quartiers résidentiels de la ville (Almadies, Plateau, Mermoz, Sacré-coeur). Ils forment également des ilots à l‟intérieur du centre (rue blanchot, Thiers, etc.). Les grandes avenues transversales (jean-jaurés et maginot) et celles qui constituent les limites Nord et Sud de cette partie méridionale (avenue George pompidou-Peytavin et boulevard de république) sont bordées de grands immeubles où se loge au rez- de-chaussée, un commerçant de lux ou demi lux souvent français, et dont les étages sont occupés par des appartements.
 Le groupe des libano-syriens
La présence de ce groupe dans le centre- ville s‟explique, par les baux spéciaux qui leur ont été consentis par les indigènes entre les deux guerres. Ces libano-syriens s‟illustrent non seulement dans le commerce mais aussi possèdent l‟essentiel des grandes entreprises du pays. Ils y forment un groupe important notamment dans la partie Nord de l‟avenue maginot à proximité du marché.
 Les mauritaniens
Les mauritaniens sont encore fortement présents après le rétablissement des relations diplomatiques entre le Sénégal et la Mauritanie suite aux événements de 1989. Avant cette date, ils contrôlaient tout le commerce de proximité(les boutiques) des quartiers urbains du pays. Les Maures ont ouvert des boutiques dans le quartier, dans la partie Sud entre l‟avenue pompidou et le boulevard de la république on constate aussi leurs présence dans la partie Sud centre- ville où ils pratiquent le petit commerce dans de nombreux petits immeubles du style crédit foncier qui bordent les rues surtout aux environs de la mosquée de la rue blancot , entre les rues Thiers et Victor Hugo.
 Les cap-verdiens
Les cap-verdiens forment une grande communauté relativement intégrée et leur influence culturelle sur la jeunesse dakaroise est très forte. Ils s‟activent principalement dans les métiers du bâtiment et travaux publics.
 Les chinois
L‟immigration chinoise est plus récente et plus manifeste du fait qu‟ils s‟illustrent dans l‟habillement bon marché et qu‟ils contribuent à la création d‟emplois informels. Sur plan spatial, les chinois sont localisés particulièrement au gibraltar et entrainant un étalement de la zone administrative et commerciale de la capitale. Leur localisation dans cette zone s‟explique du fait de la proximité du port et du plus grand marché de la ville, le marché Sandaga.
 Les autochtones
Bien n‟apparaissaient pas par leurs installations, les lébous, les toucouleurs et certains groupes d‟indigènes immigrés attirés par la proximité des lieux de travail n‟en existent pas moins dans le quartier : ils occupent beaucoup de cours intérieurs des pâtés de maisons basses, surtout vers les rues Sandiniéry, Thiong, Pompidou et aussi entre l‟avenue Georges pompidou et le boulevard de la république.
En définitive, le quartier du centre-ville dakarois apparait très mélangé ; et la présence du marché Sandaga aidant, il est par ailleurs le plus volontiers fréquenté par acheteurs venant un peu partout de la ville de Dakar.

Les différentes artères du centre-ville

Les différentes artères qui forment le maillage du plan sont assez considérables même si les rues paraissent aujourd‟hui insuffisante ou trop étroite pour favoriser la circulation automobile. On distingue ainsi les boulevards, les avenues, et les petites rues.

Les boulevards

Les boulevards sont faiblement représentés. En effet ils sont au nombre de trois(3) :
1. Le boulevard de la république qui présente une position favorable dans la subdivision de l‟espace. Il est situé au contact de deux espaces : l‟espace commercial et l‟espace administratif. Il est très fréquenté ;
2. Le boulevard Pinet Laprad, il est complétement pris en étau dans l‟espace du gros commerce traditionnel où il a du mal à s‟allonger et s‟inscrit dans un tracé sinueux. Il a aussi la particularité d‟être très fréquenté ;
3. Le boulevard de la libération, qui se situe tout au long de l‟emplacement du port dans sa partie Sud-est, est moins fréquenté.

Les avenues

Elles constituent les artères les plus importantes de la ville, elles présentent des dimensions variables tantôt grandes comme l‟avenue Lamine Gueye tantôt étroites à l‟image de celle Emile Badiane. Les avenues n‟ont pas le même impact sur le paysage urbain et chaque avenue contribue à la détermination d‟un type d‟activité ou d‟un type d‟espace.

Les rues

Elles sont au nombre de quatre-vingt-quatre(84) et constituent la plus petite unité de l‟organisation spatiale. Tandis que les avenues et boulevards délimitent des secteurs ou des zones alors que les rues délimitent des parcelles plus ou moins grandes. Leurs dimensions dépendent de la densité du maillage du secteur considéré. Certaines sont très étendues : rue Carnot et Blanchot. Par contre il existe de très petites rues qui passent souvent inaperçues.
Les rues subissent l‟influence de la zone dans laquelle elles sont intégrées. C‟est ainsi dans l‟espace commercial toutes les rues sont à sens unique, alors que dans l‟espace administratif aucune rue n‟est à sens unique. Cette différence montre l‟importance de la densité d‟occupation des rues de l‟espace commercial.

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Table des matières

DEFINITION DE CONCEPTS
QUESTIONS DE RECHERCHE
OBJECTIFS
HYPOTHESES
METHODOLOGIE
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION GENERALE DU CADRE D‟ETUDE
CHAPITRE I : LA VILLE DE DAKAR
CHAPITRE II : LA COMMUNE D‟ARRONDISSEMENT DE DAKAR PLATEAU (CADP)
I. Situation géographique
II. DYNAMIQUE DE L‟OCCUPATION SPATIALE
A_OCCUPATION OU PEUPLEMNT DE L‟ESPACE
B_UNE VILLE TRES PEUPLEE ET URBANISEE A L‟IMAGE DE SA REGION
C-LA COMPOSITION DE LA POPULATION DE LA COMMUNE D‟ARRONDISSEMENT DE DAKAR PLATEAU (CADP)
III. Les différentes artères du centre-ville
I. Les boulevards
II. Les avenues
III. Les rues
IV. DECOUPAGE DU CENTRE VILLE DE DAKAR
CHAPITRE III : ANALYSE FONCTIONNELLE DU CENTRE VILLE
I .La question de la centralité
II .Les fonctions centrales du centre-ville
1. La fonction administrative
2. La fonction économique
A. L’espace commercial
DEUXIEME PARTIE  LES FACTEURS D‟ENCOMBREMENT ET LA DYNAMIQUE D‟OCCUPATION ANARCHIQUE DES ESPACES PUBLICS
CHAPITRE I : EMERGENCE DE NOUVEAUX ACTEURS
I .Un contexte national favorable à l’informel
II .Les activités du secteur informel
1. Les prestations de services
2. La production de
CHAPITRE II : LES MARCHANDS AMBULANTS
I. Profil du marchand ambulant
1) Répartition selon le sexe, l’âge et la situation matrimoniale
II. Marchands ambulants et occupation anarchique des espaces publics
CHAPITRE III : LE TRAFIC AUTOMOBIL ET LA CONGESTION
I. La saturation du réseau routier
a) .PROBLEMES DE GESTION DES GARES A PLATEAU
II. Le stationnement
A. Le stationnement, un levier essentiel pour les politiques de mobilités
CHAPITRE IV : CONSEQUENCES LIEES A L‟OCCUPATION ANARCHIQUE DES ESPACES PUBLICS
A. Conséquences sur la mobilité des personnes
B .Conséquences économiques
C. Impact sur l’environnement
TROISIEME PARTIE : POLITIQUES DE GESTION ET D‟ORGANISATION DES ESPACES PUBLICS
CHAPITRE I : STRATEGIES DE GESTION ET D‟ORGANISATION
I. Les acteurs de la gestion urbaine
A. La municipalité
B. Politiques de recasement
C. Les nouveaux emplacements pour recaser les commerçants
D. Stratégie de régulation de la mobilité au sein du Plateau
CHAPITRE II : LES CONTRAINTES
A. Les contraintes spatiales
B. L’insuffisance d’infrastructures et d’équipements
C .L’insécurité
D. L’insalubrité
E. Les solutions préconisées
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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