LA COMMERCIALISATION ET LES PROBLEMES DE LA COMMERCIALISATION

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Le découpage administratif et le découpage cotonnier

Le découpage admiAnistratif

Le Sénégal est situé entre les parallèles 12°30 et 16°30 N et les méridiens 11°30 et 17°30 W. Il se présente comme une succession de vastes plateaux et de reliefs accidentés. Ces derniers sont entaillés çà et là par la courbe que dessine le fleuve Gambie et par les nombreux cours d’eau s’enfonçant entre les monticules pour s’étaler quelques fois sur les plaines. Ce paysage particulier en plaine zone tropicale, s’explique par les transgressions et les régressions intervenues au cours du primaire. Pendant les derniers millénaires également, des plateaux gréseux des contreforts du Fouta Djallon, des petits massifs, des collines et glacis souvent dominés de quelques « inselbergs » et enfin des plaines bien arrosées s’y sont modelées. Un « inselberg » ou « monadnock » est un relief (colline ou un petit massif) isolé qui domine significativement une plaine ou un plateau subhorizontal Cet espace, aux latitudes sensiblement plus élevées, comparé au reste du pays est une réalité d’une attachante beauté et recèle de surcroit des potentialités économiques et agronomiques. Le Sénégal compte 14 régions.
La région de Tambacounda, dont le chef – lieu est la ville de Tambacounda, se situe entre 12°20 et 15°10 de latitude Nord et 11°20 et 14°50 de longitude Ouest. La région couvre une superficie de 59 602 km², soit 30% du territoire national. Elle est la région la plus étendue du pays. La région de Tambacounda est limitée au Nord par la république Islamique de Mauritanie et par les régions de Louga et de Matam, au Sud par la république de Guinée Conakry, à l’Est par la république du Mali et la république islamique de Mauritanie, à l’Ouest par la république de Gambie et les régions de Kolda et de Kaolack. Le ressort territorial actuel, ainsi que le chef-lieu des régions, départements et arrondissements sont ceux fixés par un décret du 10 Septembre 2008 qui abroge toutes les dispositions antérieures contraires. Depuis le redécoupage d’Août 2008, la région de Tambacounda est divisée en quatre départements (Bakel, Goudiry, Koupentoum, Tambacounda), huit Communes, douze arrondissements, trente-huit Communautés Rurales. On retrouve dans le département de Tambacounda une commune (Tambacounda), trois arrondissements (Makacolibantang, Missirah, Koussanar), huit communautés rurales (Niani Toucouleur, Makacolibantang, Ndoga Babacar, Dialacoto, Missirah, Néttéboulou, Sinthiou Maléme, Koussanar). Avec l’acte 3 de la décentration, les communautés rurales sont érigées en communes.
La commune de Koussanar est limitée au Nord par la commune de Houdoulaye, au Sud par la commune de Ndoga Babacar, à l’Est par la commune de Sinthiou Malème et à l’Ouest par la commune de Pass Koto. La commune de Koussanar est traversée par d’importantes infrastructures routières comme la route nationale N° 1, le chemin de fer… On y retrouve des cours d’eau temporaires.

Le découpage cotonnier

Le découpage administratif fait par l’Etat du Sénégal n’est pas appliqué par la SODEFITEX. En effet, elle utilise le terme de zone cotonnière pour désigner l’ensemble des espaces où la production de coton s’effectue. La zone cotonnière couvre le «Tiers sud du Sénégal», elle recoupe les régions naturelles du Sénégal oriental, de la Casamance continentale et du Sine Saloum (régions administratives de Tambacounda, Kolda, Kaffrine, Kédougou et Sédhiou et le Sud des régions de Kaolack et de Fatick).
Chaque région cotonnière est divisée en secteurs. La zone cotonnière compte 12 secteurs. La région cotonnière de Tambacounda est divisée en quatre secteurs. Il s’agit des secteurs de Diankhé, de Missirah, de Koungheul et de Koussanar. Chaque secteur est divisé en centre. Pour ce qui est du secteur de Koussanar, il est composé de sept centres. Il s’agit des centres de Maléme Niani, de Sinthiou Maléme, de Koussanar, de Maka, de Sinthiou Sambarou, de Dembaring et de Souaré.
Chaque centre gère des groupements de producteurs de coton. Le centre de Koussanar regroupe en son sein vingt-six groupements de producteurs de coton (GPC) pour l’année 2015. Les GPC sont constitués d’un ensemble de producteurs. C’est avec les GPC que la SODEFITEX travaille. Tous les producteurs de coton sont affiliés dans des GPC. La Fédération Nationale des Producteurs de Coton (FNPC) est l’instance qui regroupe tous les GPC.
Dans la commune de Koussanar, les GPC sont répartis entre trois centres comme nous le montre la carte de la commune de Koussanar. Il s’agit du centre de Sinthiou Maléme, du centre de Koussanar et du centre de Maléme Niani. La commune de Koussanar compte vingt-deux GPC pour l’année 2015.
Cependant, il y’ a quatre GPC qui se trouvent dans la commune de Koussanar et qui ne dépendent pas du centre de Koussanar. Il s’agit de : Saré Guéda et Sinthiou Aladji qui dépendent du centre de Maléme Niani et de Kouthia Farindela Manding et Kouthia Farindela Peulh qui dépendent du centre de Sinthiou Maléme. Ceci s’explique par le fait que la SODEFITEX applique un découpage différent du découpage administratif du Sénégal. La répartition des groupements dans les différents centres prend en compte plusieurs facteurs socio-économiques et agronomiques.

L’Economie

Selon les données de l’Agence nationale de la Statistique et de la Démographie, au niveau national, la population active est évaluée à 3 901 717 personnes dont 3 857 673 en milieu urbain et 3 871 195 en milieu rural soit respectivement 49,9% et 50,1% en valeur relative. Au Sénégal, les hommes en âge de travailler font 2 561 524 soit 65,7% tandis que les femmes en âge de travailler font 1 340 193 soit 34,3%.
Dans la région de Tambacounda, les hommes en âge de travailler font 5.1% du nombre total d’hommes en âge de travailler soit une population masculine active de 130 638 tandis que les femmes représentent pour 4.8% soit 64 329 personnes.
A Tambacounda, la population active en milieu urbain représente 2,4% sur 1 240 038 personnes soit 29 760 pour les hommes et 2,2% soit 14 900 sur 677 274 personnes pour les femmes. En milieu rural, elle représente 7,7% et 7,5% soit respectivement 101 754 hommes et 49 719 femmes en âge de travailler.

Histoire de la culture du coton

Le cotonnier est un arbre très ancien. Il est connu depuis des siècles. Au Sénégal, le coton a commencé à être cultivé depuis des siècles. C’est dans la vallée du fleuve du Sénégal que les premiers cotonniers ont été notés. Selon El Bekry4, le cotonnier existe au Sénégal depuis le XIème siècle en ces termes « Dès le XIème, la fabrication des bandes de coton déjà en usage au Sénégal, en pays toucouleur…La première référence provient précisément du pays noir le plus anciennement islamisé ». Il nous informe aussi que « presque chaque maison a son cotonnier ». Dès 1720, la France fait venir dans ses comptoirs de la côte sénégalaise des esclaves Jamaïcains pour développer la culture cotonnière. Cette expérience se solde par un échec. La France fait une nouvelle tentative, un siècle plus tard à la faveur de la hausse des cours mondiaux impulsée par « l’Alabama Fever ».
Dans les années soixante du XIXème siècle, la culture du coton est abandonnée en même temps que s’implantait vigoureusement la monoculture arachidière. Le coton sénégalais a alors connu une éclipse d’un siècle.
Mais le décor était planté, « l’ADN » du coton sénégalais de l’ère moderne, post coloniale, était ainsi constitué : agriculture paysanne, filière intégrée, concurrence de l’arachide qui pousse à l’innovation et à la créativité, réputation de qualité de la fibre.
Durant les XVIIIème et XIX ème siècles, le Sénégal a été le champ d’expérimentation, l’annonciateur de l’économie cotonnière moderne d’Afrique au sud du Sahara qui va se développer à partir des années XX du vingtième siècle en Afrique Centrale puis Occidentale pour satisfaire les besoins d’industriels comme Robert Boussac, tandis que la monoculture arachidière triomphait au Sénégal.
En 1961, le gouvernement de la jeune république du Sénégal, désireux de s’arracher de la « tyrannie de l’arachide » et de diversifier les cultures pour réduire l’exposition au risque de l’économie sénégalaise, demande à la Compagnie Française de Développement des Fibres Textiles (CFDT), société publique, de conduire une expérimentation de coton irrigué dans les casiers de Richard-toll, avec l’appui scientifique de l’Institut (français) de Recherche sur les Cotons et Textiles (IRCT). Le retard de l’introduction de la production cotonnière par rapport aux autres pays du continent comme l’Egypte qui produit depuis 1904 découle du choix des colonisateurs qui ne jugeaient pas favorables les conditions climatiques du Sénégal pour la culture du cotonnier et qu’il était inopportun de développer à la fois plusieurs spéculations. Le retard s’explique surtout du fait qu’ils ne voulaient pas que la culture arachidière soit concurrencée par d’autres types de spéculations. Cette dernière nous semble être la vraie raison quand on sait qu’en Côte d’Ivoire, deux variétés étaient cultivées en même temps à savoir le cacao et la banane.
En 1964, les premiers essais sous pluie sont démarrés par la CFDT au Sine Saloum, au Sénégal Oriental et en Haute Casamance. C’est à partir de cette date que la culture du coton est introduite dans la région de Tambacounda. C’est dans ce contexte que la production cotonnière fut apparue à Tambacounda.
Depuis 1974, la culture du coton est gérée au Sénégal par la SODEFITEX qui aujourd’hui développe d’autres variétés en plus du coton.

PRESENTATION DES MILIEUX

La présentation physique

La pluviométrie

L’analyse du graphique de l’évolution de la pluviométrie dans la commune de Koussanar montre une variation de la quantité de pluie entre 2011 et 2014. La quantité de pluie minimale annuelle enregistrée tourne autour de 550 mm. Elle a été enregistrée en 2014 (549,1 mm exactement). De la même façon, l’année 2012 a été la plus pluvieuse durant ces quatre dernières années avec 740,4 mm. L’hivernage 2012 est suivi de celui de 2013 avec 603,3 mm et 2011 avec 567,7 mm. La pluviométrie est le principal facteur des activités agricoles. Elle a un impact direct sur la production. La pluviométrie conditionne la production. Dans la commune de Koussanar, les meilleures productions de coton sont obtenues durant les années où la pluviométrie est bonne.

Les sols

Dans toute activité de production agricole, l’étude des sols est nécessaire pour avoir un résultat positif. Le cotonnier est une plante qui ne peut se développer que dans certaines conditions climato-morphologiques. C’est pour cela, que l’étude des sols rencontrés dans la région de Tambacounda trouve toute son importance. La région de Tambacounda présente une variété de sols. Les types de sols que nous rencontrons dans la région de Tambacounda sont :
– Sols ferrugineux tropicaux lessivés : caractérisés par une texture sableuse à sablo-argileuse et sont assez étendues au niveau de la région (64% de couverture) et sont très aptes à la culture du coton. Ces sols présentent des profondeurs allant de plus de 50 cm de profondeur. Ce type de sol est très présent dans la commune de Koussanar.
– Sols ferrugineux tropicaux peu lessivés : qui sont marqués par une forte teneur en argile et constitue avec les sols ferrugineux tropicaux lessivés la majeure partie des terres cultivables. C’est d’ailleurs sur ces terres que se pratiquent la quasi-totalité des activités agricoles principalement la culture du mil, de l’arachide, du maïs et du sorgho.
– Les sols gravillonaires : Ces sols doivent leur jeunesse essentiellement à l’érosion qui intervient en relation avec la pente et sont formés soit sur roche tendre (régosols) soit sur une roche dure (lithosol). Ils sont à faible proportion dans le territoire régional (localisé sur certains endroits).
– Les sols hydromorphes : sont gris à texture limono-argileuse en surface (20-30 cm de profondeur) et sableuse en profondeur et occupent le lit des vallées.

La présentation du milieu humain

La population

La région de Tambacounda a la plus grande superficie du pays avec 21,5 % de la superficie totale. En 2013, sa population était estimée à 681 587 habitants soit 5 % de la population nationale. La région de Tambacounda a une densité de 16 habitants par kilomètre carré.
L’analyse du tableau de l’évolution de la population de la commune de Koussanar montre une évolution graduelle de la population. Selon les données du recensement général de la population et de l’habitat de 1988, la population de la commune de Koussanar est estimée à 20 920 habitants. En 2008, celle-ci atteint 24 497 habitants. La commune de Koussanar est dominée par la population féminine. En effet, durant cette année, elle est évaluée à 12 253 femmes contre 12 244 hommes. La différence est beaucoup plus perceptible en 2012. En effet, à cette date, la population féminine était estimée à 14 230 femmes contre 12 818 hommes soit une population de 27 048 habitants. Ainsi les femmes représentent 53 % de la population contre 47 % pour les hommes. La population de la commune de Koussanar est en majorité jeune. En effet, selon les données du plan local de développement, 53 % de la population ont moins de 18 ans.
2) Les ethnies et les religions
La population de la commune de Koussanar est marquée par sa diversité ethnique. On y retrouve les peulhs, les mandingues, les bambaras et les wolofs. Les peulhs et les mandingues sont les ethnies dominantes. Ils constituent ensemble plus de 90 % de la popilation. En effet, les peuls représentent 56 % de la population. Les mandingues quant à eux font 37 %. A côté de ces grandes ethnies, on note la présence des bambaras et des wolofs. Les bambaras se sont installés à Koussanar pendant la période de la création du chemin de fer tandis que les wolofs sont arrivés à Koussanar par le biais du commerce et de l’agriculture avec l’implantation du chemin de fer. Les bambaras représentent 4 % alors que les wolofs ne représentent que 1 % de la population.
Les principales religions qu’on retrouve à Koussanar sont la religion musulmane et la religion chrétienne. La religion musulmane est la religion dominante. En effet, 99 % de la population de la commune de Koussanar est musulmane contre seulement 1 % de chrétiens.
L’étude du milieu physique a toute son importance dans les thématiques de la production agricole. Cela s’explique par le fait qu’en agriculture chaque variété se développe dans des zones qui lui est propre. Le cotonnier n’en fait pas l’exception. La commune de Koussanar, à l’instar des autres localités du Sénégal oriental et de la Casamance a une bonne pluviométrie. La bonne pluviométrie accompagnée par les bons caractéristiques du sol fait de la commune de Koussanar un espace favorable à la culture du coton. La population de Koussanar est marquée par sa diversité ethnico-religieuse. Contrairement aux autres spéculations, la filière coton a son propre découpage. A Koussanar, l’économie est dominée par le secteur primaire avec l’agriculture comme activité dominante.
L’agriculture est une activité ancienne pratiquée dans beaucoup de régions. Elle s’est bonifiée avec la révolution industrielle. Le développement technologique a eu une influence notoire sur les activités culturales notamment sur les stratégies de production. La culture du coton à l’instar des autres cultures a subi les effets du développement de la mécanisation. La production du coton prend en compte plusieurs facteurs. Dans cette partie, nous allons étudier les étapes de la production et de la commercialisation.

PRODUCTION ET COMMERCIALISATION DU COTON

LA PRODUCTION

La gestion foncière et le financement de la production

La gestion foncière

La terre a toujours occupé une place importante dans la société de manière générale et dans le monde rural plus particulièrement. Son importance s’explique par le fait que le milieu rural est essentiellement caractérisé par les activités agricoles et d’élevages. L’étude de la gestion foncière est d’une importance capitale sur la production et notamment sur la production cotonnière. Au Sénégal, le foncier a connu deux modes de gestion : un mode de gestion traditionnel et un mode de gestion moderne.
Pendant la période précoloniale, la gestion de la terre était l’affaire des notables. Elle relevait du régime coutumier. Dans ce mode de gestion, la gestion de la terre relève des compétences de ceux qu’on appelle « les maitres de la terre ». Ils sont désignés sous le nom de « Jom leydi » chez les halpulars, de « Lamane » chez les wolofs, de « Yallang » chez les sérères, de « anifaano » chez les joolas. Les « maitres de la terre » avaient un pouvoir mystique et jouaient le rôle d’intermédiaire entre les divinités et les populations. Le « maitre de la terre » joue le rôle de gardien du patrimoine foncier collectif. Il gère la terre au nom du collectif, du groupe.
Les règles mises en place par les « maitres de la terre » étaient respectées par toutes les populations vivant dans les périmètres à la charge des « maitres de la terre ».
Pendant la période coloniale, les colonisateurs vont devenir les nouveaux « maitres des terres » prétextant que le droit foncier traditionnel et les règles y afférentes n’apportaient pas les garanties suffisantes pour la conservation des formations forestières ayant une grande valeur économique et écologique. On note pendant cette période la coexistence de trois régimes fonciers différents :
– Le régime coutumier qui continue d’exister mais difficilement.
– Le régime du code forestier dans lequel il existait une publicité foncière destinée à la protection des droits des tiers qui était assuré par la transcription des droits réels relatifs à la jouissance et à la disposition des immeubles et par l’inscription lorsqu’il s’agissait d’affecter les immeubles à la garantie des créances.
– Le régime de l’immatriculation foncière qui est régi par le décret du 26 Juillet 1932 portant réorganisation du régime de la propriété foncière.
La première tentative de colonisation des terres rurales date de 1937. Ce fut l’essence de l’arrêté 732 /AD du 16 mars 1937 fixant les conditions d’aliénation, d’amodiation et d’exploitation des terres domaniales ainsi que leur affectation à des services publics.
Aux termes de son article 2, l’arrêté disait « sont désignés sous le nom de concessions rurales les terrains sis en dehors des centres urbains et susceptibles d’être utilisés pour les entreprises agricoles, fermes d’élevage et entreprises diverses… ».
L’article 2 précisait que « Les concessions sont attribuées à titre onéreux aux clauses et conditions prévues dans un cahier de charges annexé à l’arrêté d’octroi. Elles ne peuvent être accordées qu’aux personnes ou sociétés justifiant qu’elles disposent de ressources financières jugées nécessaires pour garantir leur mise en œuvre ».
Seulement, cette vision coloniale ne va pas prospérer. Ceci du fait de la précarité des conditions économiques, sociales, et environnementales du monde rural au Sénégal. Ceci a fait que l’espace rural est resté inexploité jusqu’à la fin du régime colonial.
Actuellement, la gestion foncière est régie par la loi N° 64 – 46 du 17 Juin 1964 portant sur le domaine national. Cette loi est appuyée par les réformes de 1972 et celles de 1996 et par l’acte 3 de la décentralisation.
La loi sur le domaine national cherche une organisation de l’espace en vue d’une occupation équilibrée. Elle cherche à instaurer un équilibre dans les activités des populations et dans l’utilisation des ressources par les populations et par les différents acteurs.
Ainsi, la loi a pour objectif d’apporter une solution aux problèmes constatés dans le monde rural comme les conflits fonciers, les conflits sempiternels entre pasteurs et paysans, les relations heurtées entre élus locaux et populations autochtones, les conflits d’utilisation des terres selon des besoins d’habitation ou d’agriculture.
En résumé, la loi sur le domaine national cherche à trouver une solution aux problèmes des structures agraires et foncières.
Dans l’article premier de la loi 64 – 46 du 17 Juin 1964 portant sur le domaine national, le domaine national est défini comme suit « Constitue de plein droit le domaine national toutes les terres qui ne sont pas classées dans le domaine public, qui ne sont pas immatriculées et dont la propriété n’a pas été transcrite à la conservation des hypothèques à la date d’entrée en vigueur de ladite loi ».
Les terres du domaine national n’appartiennent pas à l’Etat. L’article 2 de la loi dit que celui-ci les « détient en vue d’assurer leur utilisation et leur mise en valeur rationnelle conformément aux plans de développement et aux programmes d’aménagement »5.
Les terres du domaine national sont classées en quatre catégories d’après les articles 4 et 8 :
les zones urbaines, les zones classées, les zones de terroirs et les zones pionnières.
Les réformes de 1972 ont entrainé la création des communautés rurales. Le conseil rural est doté du pouvoir d’affectation ou de désaffectation des terres de son domaine localisé dans les zones de terroirs déterminées par la loi sur le domaine national de 1964 en son article 2 sous le contrôle du sous-préfet.
Quelques conditions apportées par la réforme de 1972 dans la gestion foncière :
– Le bénéficiaire doit être un ressortissant de la commune ou communauté rurale et il doit y habiter.
– Possibilité de reprendre la terre si elle n’est pas exploitée, s’il y’a besoin d’intérêt général ou sur la demande du bénéficiaire par le Président du conseil rural.
– Inaliénabilité des terres.
– En cas de décès du bénéficiaire ou dissolution du groupement bénéficiaire, l’affectation prend fin. Dans le cas d’un décès, les héritiers peuvent demander à garder les terres.
– En cas de désaffectation, le nouveau bénéficiaire est tenu de rembourser à la valeur des réalisations à l’ancien occupant.
– En cas de désaffectation, la personne lésée a la possibilité d’adresser un recours au sous-préfet, au préfet, au gouverneur ou à la cour suprême.
– Toutes les opérations doivent être mentionnées sur le dossier et sur le registre foncier de la communauté rurale, tenues en double exemplaire par le président du conseil rural et le sous-préfet.
En 1996, on note une évolution dans la gestion foncière. En effet, on assiste au transfert de compétences aux communautés rurales avec la loi 96 – 07 du 22 Mars 1996. La loi érige les régions en collectivités locales et donne plus d’autonomie aux communes et aux communautés rurales. L’article 1 de la loi précise que « les collectivités locales règlent par leurs délibérations les affaires de leurs compétences »6.
Les collectivités locales sont liées à l’Etat à travers certaines compétences ; il s’agit de :
– de l’administration et de l’aménagement du territoire;
– du développement économique, éducatif, social, sanitaire, culturel et scientifique ;
– de la protection et la mise en valeur de l’environnement et de l’amélioration du cadre de vie.
Le conseil rural est apte à déterminer les conditions d’usage des terres des communautés rurales. Dans les villages de la commune de Koussanar, le foncier est toujours géré selon des règlements traditionnels. En effet l’enquête de terrain réalisée auprès des producteurs a montré que la plupart des producteurs de coton ne détiennent pas de papiers délivrés par une autorité compétente pour l’occupation des terres de culture. La majeure partie des producteurs ne détiennent non plus de papiers traditionnels. Plusieurs thèses sont avancées pour expliquer l’occupation des terres. Certains avancent la thèse selon laquelle « la terre appartenait à leurs grands-parents ». Dès lors, étant les dignes héritiers de leurs ancêtres, tous leurs biens leurs reviennent. Ainsi, ils se considèrent comme propriétaire légitime et légal des terres. D’autres, par contre, disent que ce sont eux qui ont défriché la brousse. Ainsi ils se considèrent comme propriétaire des terres qu’ils ont rendues praticables. D’autres parce qu’ils sont les premiers occupants d’un site, se considèrent comme les propriétaires des terres. Ces méthodes traditionnelles d’occupation des terres existent toujours dans la commune de Koussanar malgré la présence de l’Etat. D’une manière générale, on peut retenir que dans les villages de Koussanar, l’appropriation des terres se fait surtout selon deux critères principalement :
– selon l’héritage
– selon l’arrivée sur les sites.
Tous les producteurs interrogés ont en commun la non détention de papiers officiels. Dans le monde rural, c’est le domaine national qui domine.

Le financement de la production

Apres la campagne agricole, la SODEFITEX fait un recensement pour évaluer les besoins des producteurs de coton en matériel de production et en intrants pour la campagne prochaine. Une fois le besoin connu, la SODEFITEX finance une partie. Pour le reste, elle se charge de trouver des partenaires privés pour les producteurs. A Koussanar, le principal bailleur des producteurs de coton est la Caisse Nationale de Crédit Agricole du Sénégal (CNCAS).
La SODEFITEX finance les sacs de récolte, les pièces détachées et les appareils de traitement herbicides et insecticides. Quant à la CNCAS, elle finance les intrants et les matériels agricoles tels que les houes, les charrettes, les semoirs etc.
Deux modes de financements ou de crédit existent : le financement à court terme et le financement à moyen terme. Le financement à court terme concerne les sacs de récolte, les pièces détachées, les engrais, l’urée, les herbicides et les insecticides. Le financement à court terme est remboursable au bout d’une année juste après la commercialisation par le producteur. Le financement à moyen terme est payé sur une durée de quatre années. Il concerne les appareils de traitement insecticide, les appareils de traitement herbicide et les appareils agricoles. Le financement à moyen terme est payable sur une durée de quatre années.
Il est important de signaler que l’argent n’est pas directement remis au producteur. La SODEFITEX est chargée d’acheter le produit pour le producteur. Après cela, elle place les produits au niveau des GPC avec l’aide de l’Etat. L’action du producteur s’arrête après la signature du contrat de prêt. Dans la commune de Koussanar, le budget pour une campagne cotonnière varie d’un producteur à un autre. L’essentiel de ce budget est mobilisé par les prêts. La plupart des producteurs n’ont pas un problème d’accès au financement. Ceci est dû au fait que la banque ne prête pas au producteur directement, mais elle prête à l’union du secteur de Koussanar. L’organisation des producteurs en groupements facilite les prêts.
L’analyse du diagramme de la situation annuelle des dettes paysannes de 2011 à 2014 montre une image positive du degré de remboursement des dettes des producteurs de coton dans la commune de Koussanar. En effet, de 2011 à 2014, on constate une nette amélioration du niveau de remboursement et ceci est d’autant plus important depuis 2013. En 2013 et en 2014, on constate que l’essentiel des dettes ont été payées par les producteurs. En effet, on note une avancée significative dans le rythme de remboursement des producteurs de coton de la commune de Koussanar depuis 2013. En effet, 99 % du total exigible a été remboursé. Cette situation s’explique par le fait que l’Etat du Sénégal avait épongé la dette des producteurs de coton en 2013. Cependant, on constate que la somme totale annuelle allouée aux producteurs de coton dans la commune de Koussanar a connu une baisse graduelle entre 2011 et 2014. Celle-ci passe de 31 892 504 FCFA en 2011 à 25 444 246 FCFA en 2014. Cette réduction du crédit alloué au secteur de Koussanar est fortement corrélée aux baisses de superficies recensées. En effet, durant cette période, la superficie des terres emblavées dans la commune de Koussanar passe de 366,5 ha en 2011 à 345 ha en 2014.
La plupart des producteurs de coton de la commune de Koussanar n’éprouvent pas de difficultés pour accéder au financement. En effet, SODEFITEX est chargée de les chercher des bailleurs. En même temps, les producteurs de coton ont la possibilité de prendre à crédit le matériel nécessaire selon leurs besoins en versant un fond de garantie à la banque.
Le remboursement des dettes est fonction de la production. Si la production est bonne, les producteurs n’ont pas de problème pour rembourser leur dette. Par contre si la production n’est pas bonne, les producteurs éprouvent des difficultés de remboursement. Au cas où le producteur ne ferait pas une bonne campagne, ses dettes seront payées par le GPC auquel il est affilié. Il retournera plus tard la somme.

Les Acteurs de la filière cotonnière

La Société de Développement des Fibres Textiles (SODEFITEX)

La SODEFITEX est un acteur de taille dans la chaine de production cotonnière au Sénégal. Elle est la seule société qui travaille dans la production du coton et ceci depuis 1974. Elle accompagne les producteurs et les assiste. Ceci témoigne son projet Gestion Intégrée de la Production et des Déprédateurs (GIPD) en partenariat avec l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) intitulé « Contribuer à la compétitivité et à l’intensification durable des filières cotonnières par le renforcement des capacités en gestion intégrée de la production et des prédateurs ». Ce projet cherche à améliorer la productivité tout en luttant contre les éléments nuisibles. Il a commencé en 2014 et prendra fin en 2016. Après un an de fonctionnement, les résultats obtenus montrent une augmentation qui tourne autour de 14 % à 20 % sur la production. La SODEFITEX aide aussi les paysans dans leur formation afin qu’ils puissent mieux maitriser leur activités. A la fin de la campagne de production, elle achète toute la production.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
I. Problématique
II. Objectifs
1) Objectif général
2) Objectifs spécifiques
III. Hypothèses
IV. Méthodologie
1) La recherche documentaire
2) Le travail de terrain
3) Le traitement et l’analyse des données
V. Revue documentaire
VI. Définitions de quelques mots
PREMIERE PARTIE : ANALYSE SPATIALE ET PRESENTATION DES MILIEUX
Introduction partielle
CHAPITRE I : ANALYSE SPATIALE
I. Le découpage administratif et le découpage cotonnier
1) Le découpage administratif
2) Le découpage cotonnier
II. L’Economie
1) L’agriculture
2) L’élevage
3) La foresterie
III. Histoire de la culture du coton
CHAPITRE II : PRESENTATION DES MILIEUX
I. La présentation physique
1) La pluviométrie
2) Les sols
II. La présentation du milieu humain
1) La population
2) Les ethnies et les religions
Conclusion partielle
DEUXIEME PARTIE : PRODUCTION ET COMMERCIALISATION DU COTON
Introduction partielle
CHAPITRE I : LA PRODUCTION
I. La gestion foncière et le financement de la production
1) La gestion foncière
2) Le financement de la production
II. Les Acteurs de la filière cotonnière
1) La Société de Développement des Fibres Textiles (SODEFITEX)
2) La Fédération Nationale des Producteurs de Coton (FNPC)
3) La Caisse Nationale de Crédit Agricole du Sénégal (CNCAS)
III. La culture et les problèmes de la production
1) La culture
2) Les problèmes de la production
CHAPITRE II: LA COMMERCIALISATION ET LES PROBLEMES DE LA COMMERCIALISATION
I. La Commercialisation
1) La commercialisation primaire
2) La commercialisation internationale
II. Les problèmes de la commercialisation
1) Les problèmes de la commercialisation primaire
2) Les problèmes de la commercialisation internationale
Conclusion partielle
CONCLUSION GENERALE
Bibliographie

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