La commande et la supervision de systèmes domotiques d’assistance

Vieillissement des populations

   Tendance à l’échelle nationale Selon les récentes projections de l’INSEE, la France métropolitaine compterait 70,0 millions d’habitants au 1er janvier 2050, soit 9,3 millions de plus qu’en 2005 [Robert-Bobée 2006]. En supposant que les tendances démographiques récentes se maintiennent, la population augmenterait sur toute la période, mais à un rythme de moins en moins rapide. En 2050, un habitant sur trois serait âgé de 60 ans ou plus (31,9%), contre un sur cinq en 2005 (20,8%) (cf figure 1.1). La part des jeunes diminuerait ainsi que celle des personnes d’âge actif, passant respectivement de 24,9% à 21,9% (0-19 ans) et de 54,3% à 46,2% (20-59 ans) pendant cette période. Les résultats présentés sur la figure 1.1 se basent sur l’évolution démographique française passée pour en dégager une tendance : on parle de “scénarios tendanciels”. Ces projections se basent principalement sur des hypothèses de fécondité (dont l’indicateur se maintiendrait à 1,9 enfant par femme sur toute la période), de mortalité (qui devrait continuer à baisser selon la tendance estimée sur la période 1988 à 2002) et de solde migratoire (supposé se maintenir à plus de 100 000 personnes par an, niveau moyen des années 2004-2005). Si l’on exclut tout scénario “catastrophe” (e.g. une épidémie de grippe) qui entraînerait le décès d’un grand nombre de personnes âgées, il est possible d’avoir une photographie assez précise de ce que sera la structure de la population française d’ici à quarante ans. Tendance à l’échelle mondiale La tendance observée en France se généralise à l’échelle mondiale, et en particulier dans les pays développés. En ajustant la fenêtre d’observation à un cadre temporel et géographique plus large, on s’aperçoit que le vieillissement des populations est un phénomène inéluctable et international. Le baby boom de l’après-guerre est la conséquence immédiate de ce phénomène dans les pays développés. C’est entre 2006 et 2035 que l’on verra l’arrivée à des âges avancés des générations nombreuses nées pendant cette période (entre 1946 et 1975). Entre 2035 et 2050, la hausse serait plus modérée, les personnes qui atteindront 60 ans appartenant à des générations moins nombreuses. De plus, les générations du baby-boom approcheront 90 ans : elles parviendront donc à des âges de forte mortalité. Mais l’allongement de la durée de vie et la baisse de la natalité dans les pays développés permet à ce phénomène démographique de continuer à croître malgré tout. Le vieillissement de la population est un phénomène global puisqu’il touche quasiment toutes les régions du monde. La figure 1.2 permet d’illustrer l’universalité du phénomène, tout en montrant les différences entre les régions développées et les régions en développement [United Nations 2009]. Selon l’organisation des Nations Unies, les régions en développement incluent toutes les régions d’Afrique, d’Asie (en excluant le Japon), d’Amérique Latine et Caraïbes et d’Océanie (en excluant l’Australie et la Nouvelle-Zélande). Les régions développées représentent donc toutes les autres régions auxquelles viennent s’ajouter les pays exlus des régions en développement. Dans les pays les plus développés, plus d’un cinquième de la population est actuellement âgé de 60 ans ou plus alors qu’en 2050, ce sera près d’un tiers de la population. Dans les pays en développement, les personnes âgées comptabilisées à l’heure actuelle représentent 8% de la population. En 2050, ces pays atteindront une proportion de personnes âgées comparable au taux actuel des pays développés, soit un cinquième de la population. Un enjeu sociétal et économique Le vieillissement des populations est profond, impliquant des conséquences majeures et un impact sur toutes les facettes de la société. D’un point de vue économique, ce phénomène aura un impact direct sur la croissance économique, les épargnes, l’investissement, la consommation, le marché du travail, les retraites, la fiscalité et les transferts intergénérationnels. D’un point de vue social, le vieillissement de la population influence la composition et les habitudes de vie familiale, la demande de logements, les tendances migratoires et le besoin de services d’aide à la personne et de soins de santé. Sur ce dernier point, les pays développés doivent dès à présent faire face aux problématiques suivantes [Chan et al. 2008] :
– Les soins de santé et la prise en charge de personnes dépendantes requièrent une efficacité accrue du fait de la diminution du nombre d’aidants par rapport aux personnes nécessitant une prise en charge [Paré et al. 2007].
– Les demandes de soins de santé et le coût associé augmentent considérablement : en France, le montant des dépenses courantes de santé s’élève à 240 milliards d’euros en 2011, soit 12% du PIB [INSEE 2012]. Aux États-Unis, cela représente la section des dépenses publiques la plus importante [Schlender 2003].
– Les soins de santé à distance ainsi que les soins à domicile sont de plus en plus demandés pour éviter les hospitalisations à long terme [Bodenheimer et al. 2002]. De nombreuses recherches ont été menées dans le domaine de l’informatique médicale et des différents domaines associés pour développer des technologies fiables et adaptées pour supporter ce changement [Haux 2006].
– Les maladies et handicaps sont en constante augmentation : l’association US Alzheimer Association a calculé une augmentation annuelle du coût causé par les démences de type Alzheimer, passé de 33 milliards de dollars en 1998 à 61 milliards en 2002 [Koppel 2002].

Processus de Production du Handicap

Introduction au modèle conceptuel Les personnes en situation de handicap, que cette situation soit liée à l’âge et/ou au handicap lui-même, représentent environ 15% de la population mondiale. D’après le premier Rapport mondial sur le handicap 2 [World Health Organization 2011] , plus d’un milliard de personnes sont atteintes d’une forme ou d’une autre de handicap sur notre planète. Parmi ces personnes, près d’une sur cinq a de très grandes difficultés fonctionnelles ou souffre d’un handicap dit “sévère”. Le Processus de Production du Handicap (PPH) fournit un cadre formel pour comprendre les situations de handicap et agir en conséquence. Il s’agit d’un modèle conceptuel issu des travaux du Comité de révision de la proposition québécoise de classification [Fougeyrollas & RIPPH 1998] qui promeut une approche globale du handicap où la personne est considérée en relation permanente avec son environnement physique et social. Le PPH prend en considération les dynamiques entre les éléments favorisant ou entravant la pleine participation sociale de la personne. La participation sociale de tout individu est ainsi vue comme le résultat de l’interaction permanente entre les facteurs personnels (intrinsèques) et les facteurs environnementaux (extrinsèques). À partir de ce modèle simple mais fondamental, le PPH propose de mettre en évidence le phénomène de production de différences ou de distinctions en introduisant les causes et conséquences des maladies et traumatismes. Il permet de mettre en évidence la variation de possibilités en relation avec la norme biologique, fonctionnelle et sociale dont il tente de clarifier le processus de production. La figure 1.4 illustre ce processus et les différents éléments le constituant :
– Les facteurs de risques appartiennent à l’individu ou à l’environnement. Ils sont susceptibles d’altérer le développement de la personne en provoquant une maladie, un traumatisme ou toute autre atteinte à l’intégrité.
– Les facteurs personnels sont les caractéristiques propres à la personne (âge, sexe, identité culturelle, etc.). Entre autres, on y distingue l’état organique et les aptitudes. Une déficience est relative au degré d’atteinte anatomique, histologique 3 ou physiologique d’un système orgnanique. Une incapacité est relative au degré de réduction d’une aptitude (possibilité pour une personne d’accomplir une activité physique ou mentale sans tenir compte de l’environnement).
– Les facteurs environnementaux sont les éléments représentatifs des dimensions sociales ou physiques qui déterminent l’organisation et le contexte d’une société. Ces éléments peuvent être les attitudes de l’employeur et des collègues, l’accès aux aides techniques, l’accessibilité du bâtiment, la disponibilité d’une adaptation à l’organisation des tâches, la prise en compte des variables climatiques, l’organisation des services de formation professionnelle ou de réadaptation professionnelle, les mesures d’égalité des chances dans les lois reliées au travail et, le plus important, la disponibilité d’un emploi sur le marché du travail.
– Les habitudes de vie sont définies comme des activités quotidiennes ou des rôles sociaux valorisés par le contexte socioculturel pour une personne. Elles assurent la vie et l’épanouissement dans une société ou au contraire engendrent une situation de handicap totale.
Handicap : une situation universelle L’introduction de ce modèle anthropologique de développement humain permet de voir le handicap comme un état non figé mais évolutif, s’inscrivant dans une perspective universelle. Il n’y a pas deux mondes, celui des bien portant et celui des handicapés, mais un seul où le phénomène des déficiences et des incapacités n’en est qu’une modalité, qu’une variation. La situation de handicap est ainsi considérée comme variable en fonction du temps, mais aussi en fonction du contexte et de l’environnement. L’uniformité du cadre conceptuel du PPH et les éléments distincts et variables le constituant définissent le handicap comme “une situation singulière qui se conjugue au pluriel” [Ameisen et al. 2011] . En effet, le développement de tout individu est conforme au modèle universel du PPH : les déficiences et les incapacités n’en sont que les éléments constitutifs variant dans le temps. Les déficiences, par leur nature ou par leur cumul chez une même personne, peuvent conduire à des limitations dans les actes de la vie quotidienne, y compris les plus simples comme marcher, se baisser ou parler. Pour autant, les restrictions d’activités occasionnées ne conduisent pas automatiquement à des situations de handicap. Deux raisons peuvent expliquer cela :
1. Ces restrictions peuvent être plus ou moins fortes : pour les troubles visuels, les degrés de sévérité peuvent par exemple s’échelonner de la myopie à la malvoyance voire la cécité.
2. Le contexte social dans lequel elles s’exercent joue un rôle primordial : une même déficience peut être vécue de manière très différente d’une personne à l’autre selon son cadre de vie, son entourage familial ou son milieu socioprofessionnel.

DEFINITION DE LA DOMOTIQUE

 Étymologiquement, le terme domotique vient du latin “domus” qui signifie maison associé au suffixe “-tique” dérivé de automatique. Le contrôle des éclairages, la sécurité et la gestion de l’énergie sont autant d’exemples d’application qui requièrent la coordination d’une multitude d’équipements de nature hétérogène pour assurer un plus grand confort, optimiser la sécurité ou encore diminuer la consommation énergétique. La domotique fait référence à l’ensemble des équipements électroniques et informatiques que l’on retrouve dans un habitat pour coordonner et automatiser son fonctionnement. De part sa nature, la domotique s’inscrit dans le paradigme des systèmes pervasifs : elle a donc également suivi les étapes de l’évolution des systèmes électroniques. Elle reprend les grandes étapes de l’évolution de la domotique, depuis sa naissance jusqu’à sa dernière évolution où l’“intelligence” est répartie dans les équipements électroniques distribués dans l’habitat. Les premières applications domotiques apparaissent au début des années 80 avec l’introduction de l’infrarouge pour le contrôle à distance et le protocole X10 (créé en 1978) pour commander les équipements domestiques par courant porteur. Dans un premier temps, ce protocole qui utilise le réseau électrique existant répond principalement aux besoins de sécurité et de confort : gestion des lumières, du chauffage, de l’alarme, etc. Home Minder est un exemple de système utilisant les technologies infrarouge et courant porteur (X10) [Brody 1985] offrant ces fonctionnalités. Commercialisé par General Electric, c’est un des premiers systèmes qui propose une interface graphique affichée sur l’écran de la télévision. Les années 90 sont marquées par l’apparition de standards de communication par bus domotique dont le but “utopiste” est de garantir l’interopérabilité des équipements domotiques de natures hétérogènes (provenant de différents équipementiers). KNX-EIB et LonWorks-LON sont deux normes de standardisation issues d’un consensus (des acteurs du domaine) qui se sont imposées respectivement en Europe et aux États-Unis. La technologie KNX est ouverte et interopérable avec la possibilité d’intégrer de nombreux modules de transmission : paires torsadées, radio, courant porteur, ethernet, infrarouge, etc. Malgré ces avancées technologiques qui offrent de nouvelles possibilités, la domotique ne trouve pas sa place sur le marché, faute d’un besoin mal identifié. Les installations domotiques sont globalement vues comme trop “gadgets” [PIPAME 2009], trop coûteuses et difficiles à maîtriser. Pour démocratiser l’utilisation de la domotique, on met en avant au début des années 2000 les services que peut proposer la maison en dissimulant les systèmes électroniques et les technologies sous-jacentes. Les interactions entre l’utilisateur et sa maison sont ainsi mises au premier plan. L’interconnexion des équipements permet de regrouper le contrôle à distance, la gestion d’énergie et toutes les autres fonctionnalités domotiques : on parle de maison communicante. Un détecteur de présence peut par exemple servir pour l’allumage automatique des lumières suivant la localisation de la personne mais il peut aussi être utilisé en tant qu’alarme sous une certaine plage horaire. Les technologies sans fils radio comme le Zigbee ou le Z-Wave participent à cette évolution. Elles sont basées sur un réseau de modules de communication (modules discrets qui consomment peu) dont la structure du réseau peut être personnalisée pour améliorer les transmissions (amélioration des distances par rapport à la couverture radio). Le paradigme de maison intelligente prône l’utilisation de tous ces équipements diffus et interconnectés pour automatiser le fonctionnement de l’habitat et s’adapter automatiquement aux besoins de ses occupants. La multitude de capteurs présents dans le logement permet d’enregistrer un grand nombre d’informations sur son utilisateur pour par la suite lui proposer des services contextuels et adaptés à ses besoins. Bien que cette appellation ait été entendue depuis des années, l’objectif de rendre la maison “intelligente” est toujours d’actualité, notamment pour permettre l’assistance aux personnes dépendantes.

Description d’un système domotique d’assistance

Définition(s) Les technologies évoluant en permanence, il n’existe pas de définition consensuelle des systèmes domotiques d’assistance, communément appellés “habitats intelligents”. Les besoins de l’utilisateur permettent de décliner ce concept en différents systèmes d’assistance vus sous un angle différent suivant les applications qui y sont développées. Malgré tout, ces systèmes reposent sur un socle commun. “On regroupe sous l’appellation domotique l’ensemble des technologies de l’électronique, de l’informatique et des télécommunications qui sont utilisées dans les domiciles pour rendre ceux-ci plus “intelligents”. La domotique vise donc à intégrer dans un tout cohérent différents systèmes intégrant des fonctions de sécurité, de confort, de gestion d’énergie, de communication, de divertissement, d’éducation, etc. qu’on retrouve dans une maison.” Département de génie électrique et de génie informatique, Université de Sherbrooke (Québec) Pour compléter ou préciser ce qu’on appelle système domotique d’assistance, il faut placer l’utilisateur au centre de cette définition. La domotique permet d’apporter une assistance technique dans l’habitat pour compenser une situation de handicap, permettre le monitoring d’activités ou de données bio-médicales. Selon les besoins de l’utilisateur, différentes déclinaisons de ce même concept peuvent être définies. La littérature [Bonhomme 2008, Chan et al. 2008, Chan et al. 2009, Noury et al. 2003] renvoit aux termes “technologies d’assistance” (assistive technology), “télémédecine” (telemedecine), “esanté” (e-health), “télé-santé” (tele-health) ou encore “gérontechnologie” (gerontechnology). Les applications liées au bio-médical ont tendance à considérer un système domotique comme un moyen de faire de la télémédecine, e-santé, télé-santé, etc. Pour les applications destinées aux personnes âgées dépendantes, on parle plutôt de gérontechnologie. Les applications visant un public de personnes en situation de handicap plus large soulignent quant à elles l’utilisation de technologies d’assistance. La télémedecine (telemedecine) fait référence aux systèmes qui exploitent la vidéo, l’audio et d’autres moyens de télécommunications pour transmettre les informations et les données se rapportant aux diagnostics et aux traitements médicaux. Ils fournissent des services de soins et de santé à des patients situés dans des environnements physiques distants. La télémédecine touche entre autres à l’éducation du patient, la prévention de la maladie et la prise de décisions thérapeutiques. Depuis l’avènement d’Internet et au vu de l’ampleur du multimédia, la télémédecine évolue vers la télésanté (telehealth). Ce terme semble aujourd’hui plus approprié dans La domotique pour l’assistance à la personne 25 la mesure où il cadre l’ensemble des technologies, des réseaux et des services de soins basés sur la télécommunication. Il permet d’élargir le champ d’applications issues de la télémedecine en prenant en compte les ressources administratives, les données physiologiques du patient et les bases de données médicales. La télésanté comprend également des programmes d’éducation, de recherche collaborative, de consultation ainsi que d’autres services offerts dans le but d’améliorer la santé du patient [Moore 1999]. Le terme télésanté à domicile (home telehealth) agrandit le champ d’applications des télécommunications en permettant de mettre en relation les patients vivants à domicile avec des services de soins, des sources d’informations de santé, d’éducation, etc. Les soins de santé à domicile (home healthcare) se sont développés par la suite. Ils définissent les services de soins de santé ainsi que les services sociaux associés fournis aux individus et à leur famille. La télémédecine à domicile (telehomecare) rassemble les technologies de télécommunication et de visioconférence pour permettre aux prestataires de santé de communiquer avec les patients lorsqu’ils sont dans leur habitat. On parle de “visite virtuelle” qui nécessite l’acquisition (présence de capteurs) et le transfert de données physiologiques du patient (respiration, rythme cardiaque, pression artérielle, etc.) [Boulos et al. 2007]. Des dispositifs d’assistance (assistive devices) sont conçus et mis en place sur le marché pour accomplir des fonctions personnalisées suivant le besoin de l’utilisateur. Un système entièrement intégré (integrated system) est un dispositif dont les fonctions sont commandées à l’aide d’une IHM [Nisbet 1996]. D’autres termes qui renvoient à l’intégration d’équipements électroniques coopérants pour former un système sont introduits : système domotique intégré (integrated home system), maison intelligente (smart home) ou encore plus récemment habitat communicant [Jeuland 2009]. Les systèmes intégrés pour la réhabilitation (rehabilitation integrated system) se rapportent aux dispositifs d’assistance destinés à la réhabilitation des personnes handicapées. Ces dispositifs, la plupart du temps électroniques, se caractérisent par une ergonomie facilitant le contrôle du système. Le terme maison automatisée (automated house) se rapporte au concept de maison intelligente (smart home) définissant un environnement de vie instrumenté pour aider les personnes à réaliser leurs activités quotidiennes et améliorer leur qualité de vie. L’immotique représente enfin la domotique à l’échelle d’un bâtiment, d’un immeuble ou d’un grand site industriel ou tertiaire. Cette échelle implique des solutions techniques de domotique visant à gérer un nombre de modules plus important que pour un simple domicile de particulier.
Caractéristiques Malgré le nombre important de déclinaisons du concept de systèmes domotiques d’assistance, on y retrouve malgré tout des modules communs. La figure 1.6 montre l’organisation générale d’un système domotique d’assistance et des modules génériques le constituant. Les équipements de type capteurs ou actionneurs sont à la base de tout système domotique pour leur contrôle et leur commande. Un module de communication permet ensuite de véhiculer les informations issues de ces équipements pour en garantir l’interopérabilité. Le mode de transmission peut être filaire en utilisant par exemple un bus domotique (KNX/EIB, Legrand, LonWorks, etc.), ou bien sans fils via les protocoles Bluetooth, Wi-Fi, Zigbee, Infrarouge, etc. L’intergiciel (middleware) sert d’interface unique entre les couches basses de communication et l’utilisateur. Pour ce dernier, la gestion des différents protocoles de communication est cachée. Une Base De Données permet de stocker les informations de capteurs ou d’actionneurs pour alimenter un module de Supervision. L’objectif peut être par exemple de faire de la reconnaissance d’Activités de Vie Quotidienne (AVQ). Les services sont construits soit au dessus de ce module de supervision (après traitement de l’information), soit après le module intergiciel. L’utilisateur dépendant (liée au handicap ou à l’âge) peut enfin bénéficier de ces services La domotique pour l’assistance à la personne qui peuvent prendre des formes variées suivant le système considéré. Il peut s’agir de la proposition de services en fonction des habitudes de l’utilisateur, ou encore de la gestion d’alerte dans le cas d’une détection d’une situation d’urgence. Selon les caractéristiques retenues et développées, plusieurs types de systèmes peuvent être identifiés :
1. Systèmes avec des équipements mobiles ou fixes (e.g. capteurs, actionneurs) distribués dans l’habitat pour l’automatisation et/ou le contrôle à distance
2. Systèmes portables (portés par la personne ou implantés)
3. Systèmes sensibles au contexte avec proposition contextuelle et dynamique de services (context-awareness [Bricon-Souf & Newman 2007])
4. Systèmes de reconnaissance automatique d’activités (sans intervention humaine)
5. Systèmes d’information pour la collecte et la transmission d’informations relatives aux données biomédicales
6. Systèmes d’assistance robotisée pour l’aide à l’accomplissement de tâches de la vie quotidienne
Dans le cadre de ces travaux, nous nous intéressons aux systèmes domotiques pour l’assistance à la personne de type 1, 3 et 4 que l’on retrouve dans les “habitats intelligents”. Ce que nous appellons système domotique d’assistance dans la suite de ce mémoire comprend donc des équipements mobiles ou fixes distribués dans l’habitat pour l’automatisation et le contrôle à distance. L’application domotique doit être sensible au contexte pour pouvoir s’adapter aux besoins de l’utilisateur et lui proposer des services à l’exécution. La reconnaissance automatique d’activités de la personne joue également un rôle important pour l’adaptation de services.

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Table des matières

1 Contexte & Positionnement 
1.1 Contexte 
1.1.1 Évolution démographique
1.1.1.1 Vieillissement des populations
1.1.1.2 Prévalence de la dépendance
1.1.2 Processus de Production du Handicap
1.1.2.1 Introduction au modèle conceptuel
1.1.2.2 Handicap : une situation universelle
1.1.2.3 Aménagement du lieu de vie
1.1.3 Évolution des systèmes domotiques
1.1.3.1 Émergence des systèmes pervasifs
1.1.3.2 Évolution de la domotique
1.2 La domotique pour l’assistance à la personne 
1.2.1 Description d’un système domotique d’assistance
1.2.1.1 Définition(s)
1.2.1.2 Caractéristiques
1.2.2 État de l’art des projets existants
1.2.2.1 Projets d’habitats intelligents
1.2.2.2 Projets du Lab-STICC / MOCS
1.2.3 Verrous scientifiques identifiés
1.3 Motivations & Contributions 
1.3.1 Motivations
1.3.1.1 Conception universelle / centrée utilisateur
1.3.1.2 Nouveau schéma de collaboration
1.3.1.3 Supervision non-intrusive d’interactions
1.3.2 Contributions scientifiques
1.3.2.1 Langage de modélisation domotique
1.3.2.2 Flot de conception dirigé par les modèles
1.3.2.3 Modèle de supervision basé sur les ontologies
2 DSML pour la domotique d’assistance 
2.1 Introduction 
2.1.1 L’Ingénierie Dirigée par les Modèles
2.1.1.1 Organisation hiérarchique des modèles
2.1.1.2 Transformation de modèles
2.1.2 Les langages de modélisation
2.1.2.1 Définition
2.1.2.2 Les langages dédiés
2.1.2.3 Langage et MDA
2.2 État de l’art & positionnement 
2.2.1 Modélisation spécifique à une plateforme
2.2.2 Modélisation généraliste indépendante
2.2.3 Modélisation de domaine indépendante
2.2.4 Choix retenu
2.3 Description du DSML
2.3.1 Méta-modèle de l’environnement
2.3.1.1 Modélisation de l’environnement par composants
2.3.1.2 Une approche ascendante de conception
2.3.2 Méta-modèle des interactions
2.3.2.1 Les services
2.3.2.2 Les modes
2.3.2.3 Activation et définition .
2.4 Conclusion du chapitre / contribution
3 Flot de conception dirigé par les modèles 
3.1 Introduction au flot de conception 
3.1.1 Processus de conception centré utilisateur
3.1.1.1 Caractéristiques des acteurs
3.1.1.2 Intégration des acteurs dans le processus
3.1.2 Flot de conception théorique
3.1.2.1 Architecture dirigée par les modèles
3.1.2.2 Flot de conception proposé
3.2 Implémentation du flot de conception
3.2.1 Intégration du PSM Danah
3.2.1.1 Présentation de Danah
3.2.1.2 Méta-modèle Danah
3.2.2 Flot de conception pratique
3.2.2.1 Résumé des étapes de conception
3.2.2.2 Déroulement des étapes du flot
3.3 Outillage du flot de conception 
3.3.1 IntelHome Designer
3.3.1.1 Organisation du logiciel
3.3.1.2 Tableau de bord
3.3.2 Éditeur graphique
3.3.2.1 Modèle d’environnement
3.3.2.2 Modèle d’interactions
3.4 Conclusion du chapitre / contribution 
4 Modèle de supervision non-intrusif 
4.1 Introduction
4.1.1 Supervision non-intrusive
4.1.1.1 Définition
4.1.1.2 Contexte & Enjeux
4.1.2 Introduction aux ontologies
4.1.2.1 Les Logiques de Description
4.1.2.2 Les ontologies et le langage OWL
4.1.3 État de l’art & Positionnement
4.1.3.1 Ontologies pour les systèmes pervasifs
4.1.3.2 État de l’art en domotique
4.1.3.3 Choix retenu
4.2 Modélisation des interactions utilisateur-système 
4.2.1 Conceptualisation
4.2.1.1 Contexte d’application
4.2.1.2 Ontologie (T-Box)
4.2.2 Analyse sémantique
4.2.2.1 Localisation de l’utilisateur
4.2.2.2 Intention de l’utilisateur
4.2.2.3 Proposition de services
4.3 Intégration dans le flot de conception
4.3.1 La spécification ODM
4.3.1.1 Les ontologies et l’approche MDA
4.3.1.2 Ontology Definition Metamodel
4.3.2 Flot de conception pour la supervision
4.3.3 Architecture de supervision
4.4 Conclusion du chapitre / contribution 
5 Validations expérimentales 
5.1 Évaluation du DSML et du flot de conception
5.1.1 Cas d’étude : Kerpape Smart Home
5.1.1.1 Un tremplin vers l’indépendance
5.1.1.2 Description technique des appartements
5.1.2 Formalisation de l’évaluation
5.1.2.1 Critères d’évaluation
5.1.2.2 Méthodes d’évaluation
5.1.2.3 Hypothèses formulées / expérimentations contrôlées
5.1.3 Passage à l’échelle
5.1.3.1 Utilisateur du cas d’étude
5.1.3.2 Déroulement des étapes du flot
5.1.4 Expérimentation contrôlée / étudiants
5.1.4.1 Protocole d’expérimentation
5.1.4.2 Résultats de l’expérimentation
5.1.5 Expérimentation contrôlée / ergothérapeutes
5.1.5.1 Protocole d’expérimentation
5.1.5.2 Résultats de l’expérimentation
5.2 Validation de la supervision
5.2.1 Cas d’étude : Domus Smart Home
5.2.2 Application pour le suivi de personnes
5.2.3 Résultats sur les jeux de données
5.2.3.1 Limiter les coûts
5.2.3.2 Augmenter la sûreté de fonctionnement
6 Conclusion et perspectives 
6.1 Résumé des contributions
6.1.1 DSML et flot de conception domotique
6.1.2 Modèle de supervision non-intrusif
6.2 Perspectives à court terme 
6.2.1 Expérimentations contrôlées
6.2.2 Syntaxe graphique pour le DSML
6.2.3 IHM dynamique et contextuelle
6.3 Perspectives à long terme 
6.3.1 Résolution de services de haut niveau sémantique
6.3.2 QoS pour le déploiement de capteurs
6.3.3 Aide technique mobile unifiée
6.4 Le mot de la fin
Bibliographie

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