La cohabitation entre randonneurs et vététistes

DEGATS CAUSES PAR LE PASSAGE DES VTT

La cohabitation entre randonneurs et vététistes : un thème d’actualité

Les situations de conflits entre randonneurs et pratiquants du VTT, appelés vététistes, sont bien connues aujourd’hui. Le débat revient régulièrement dans l’actualité des médias. À titre d’exemple, le magazine du Club Alpin Suisse [CAS] (novembre 2017, p. 25) a dû répondre à maintes reprises à des plaintes de randonneurs dans leur courrier des lecteurs. L’opinion du CAS se veut neutre et ne fait que reprendre la prise de position commune sur la coexistence entre randonnée pédestre et vélos / VTT émise entre autres par le CAS, conjointement avec Suisse Rando, le Bureau de prévention des accidents [bpa], Swiss Cycling, SuisseMobile, les Remontées Mécaniques Suisses et Suisse Tourisme (avril 2017). L’émission radio Sport Matin (Reymond, C., 8 décembre 2017) de la Radio Télévision Suisse (RTS) a également présenté ce thème avec comme titre La difficile cohabitation entre VTT et randonneurs. Cette émission permet de faire une bonne introduction sur le sujet, car un aperçu des enjeux principaux de cette problématique y ont été abordés, tels que l’interdiction ou la limitation d’accès aux VTT, la création de sentiers spécialement dédiés aux VTT, l’homologation d’itinéraires pour VTT, et les règles de bonne conduite de chaque utilisateur.

Ces points ont été illustrés par des exemples de cas concrets en Suisse et à l’étranger. Il y est par exemple expliqué que les chemins pédestres peuvent être interdits pour des raisons de protection de la nature, comme c’est le cas au Creux du Van où la protection de la biodiversité est mise en valeur. Les interdictions peuvent également assurer la sécurité des promeneurs, comme par exemple sur certains bisses en Valais, car ce sont souvent des chemins étroits. L’Autriche, de son côté, a décidé d’interdire la promotion d’itinéraires qui ne sont pas spécialement homologués pour les VTT. Sport Matin explique ensuite qu’en Suisse, la législation est pour l’instant moins restrictive, et des projets sont en cours pour assurer le bon développement du VTT, comme par exemple le canton du Valais et Valais Wallis Promotion qui ont mis en place un document stratégique Vélo-VTT Valais/Wallis (2016), présenté plus loin dans ce travail.

En parallèle, il existe déjà une association, appelée Pro VTT, qui vise à défendre les intérêts de cette pratique sportive et qui est intervenue dans l’émission Sport Matin. Son directeur, Laurent Savioz, explique que ce sport évolue et a des attentes qui diffèrent de certains itinéraires VTT homologués, souvent trop faciles et larges pour la pratique du VTT. En effet, les vététistes cherchent aussi à circuler dans des chemins plus techniques et étroits et veulent pouvoir circuler sur des chemins pédestres en haute montagne. Cependant, les problèmes de cohabitation sont présents et il faut trouver des solutions, notamment pour apaiser les peurs et répondre aux préjugés négatifs de certains randonneurs vis-à-vis des VTT. À titre de bon exemple, le canton des Grisons offre des chemins balisés avec une signalisation claire, où les randonneurs savent sur quels chemins ils peuvent croiser des vététistes.

Finalement, l’émission Sport Matin a conclu en nommant quelques exemples de bonne conduite, comme par exemple utiliser des clochettes pour avertir les randonneurs de la présence des VTT, ou éviter de freiner trop abruptement pour laisser des traces de freinage et dégrader les chemins. Suite à cela, la RTS a à nouveau abordé le thème de la cohabitation dans deux émissions. Dans la première émission, On en parle (Clément, S., 12 juillet 2018), il a été demandé à Ludo May, vététiste professionnel et habitant du Val de Bagnes, et Vincent Pellissier, chef du service de la mobilité et ingénieur cantonal en Valais, de donner leur avis sur le sujet. L’avis de Ludo May reflète ce que Laurent Savioz a énoncé dans l’émission Sport Matin, car il explique que les besoins des vététistes ont changé. Grâce à l’évolution technologique et les nouveaux VTT disponibles sur le marché, les vététistes sont aujourd’hui motivés à fréquenter les chemins pédestres. Pour lui, les vététistes ont également envie de connaître beaucoup d’itinéraires et la solution est donc de favoriser la cohabitation. De plus, avec ses 15 ans de pratique, à part quelques petites tensions, il n’a jamais rencontré de problèmes et jamais connu de collision entre randonneurs et vététistes. Vincent Pellissier partage son avis et explique que les problèmes de cohabitation relèvent plutôt d’une question historique et culturelle.

Selon lui, la cohabitation est en réalité très peu problématique et la montagne doit rester un lieu de liberté. Dans la deuxième émission, Forum (Coquoz, E., 3 août 2018), le sujet de la cohabitation a été brièvement présenté avec Ludo May et Thierry Larget, Député Vert au Grand Conseil Valaisan et chargé d’affaires à Pro Natura. Selon Thierry Larget, les conflits arrivent dans n’importe quelle pratique. Il faut coordonner et anticiper les différents usages, puis répartir les espaces là où la cohabitation s’avère difficile. Selon lui, il ne faudrait donc pas forcément interdire certains chemins, mais plutôt favoriser le développement de chemins VTT et baliser plus de secteurs afin de mieux répartir l’espace. Ludo répète que ce sport est en pleine évolution, ce qui explique les changements de pratique, et qu’idéalement, selon lui, les vététistes ne souhaiteraient pas être contraints de fréquenter seulement des sentiers qui leur seraient réservés. Il souligne que les vététistes ont les mêmes motivations que les randonneurs : être dans la nature et admirer les paysages. Ces exemples de médias démontrent que des situations conflictuelles existent entre randonneurs et vététistes, qu’il y a des intérêts à défendre pour chaque utilisateur et que des solutions existent. Cet intérêt médiatique démontre également que c’est un sujet d’actualité, car le VTT est une pratique en pleine évolution.

Développement du VTT dans la région

La pratique du VTT est en hausse en Suisse. Selon l’enquête sur l’activité et la consommation sportives de la population suisse de Lamprecht, M., Fischer, A. & Stamm, H. P. (2014, p. 19), le pourcentage de la population suisse pratiquant du VTT en Suisse a passé de 6,1% à 6,3% entre 2008 et 2014 (document électronique type PDF). De plus, la grande majorité des vététistes en Valais provient de la Suisse. En effet, les Suisses représentent 61,1% de la clientèle VTT en Valais, le reste provenant majoritairement de l’Europe (Canton du Valais & Valais Wallis Promotion, 2016, p.5) (document électronique type PDF). Par conséquent, ces chiffres montrent qu’il y a de plus en plus de pratiquants de VTT en Suisse et que ceux-ci représentent une croissance exploitable en Valais. Verbier, destination alpine située dans la commune de Bagnes, ne fait pas exception à cette tendance.

Depuis quelques années, la région développe des infrastructures spécifiques, comme le Verbier Bike Park et ses 8 pistes de vélo de descente, et accueille les vététistes dans plus de 800 kilomètres de routes forestières et sentiers pédestres existants (Verbier Bike Park, 2018). Téléverbier, société des remontées mécaniques, ne cesse d’augmenter le nombre de cartes journalières pour vélos vendues depuis 2012. Selon les chiffres du Verbier Bike Park, entre 2012 et 2017, l’augmentation annuelle moyenne est de +18,6%. Quant à la bike school du Verbier Bike Park, elle a affiché chaque année, entre 2012 et 2017, une augmentation moyenne de cours donnés de 36%, et même une augmentation de 42% entre 2016 et 2017 (F. Tirefort, manager du Verbier Bike Park School and Guide, communication personnelle, 11 janvier 2018). De plus, selon une communication personnelle (11 novembre 2017), un magasin de sport à Verbier estime même avoir une répartition du chiffre d’affaires ski / vélo de 60 % / 40%, ce qui représente bien le potentiel des ventes et locations de matériel de vélo et l’opportunité d’avoir un commerce qui peut vivre de manière durable sur l’année.

Après avoir constaté la croissance de l’activité VTT dans la région, il est également important de comprendre l’évolution du VTT qui est la raison pour laquelle il y a une augmentation du nombre de vététistes dans les chemins pédestres. Tout d’abord, voici une définition du VTT, selon le site internet de la Mountain Bikers Foundation et l’article Le VTT qu’est-ce que c’est ? (2018) : Le vélo tout terrain (VTT) ou vélo de montagne (de l’anglais mountain bike) ou encore vélo de randonnée sportive est une pratique sportive où les pratiquants sont nommés « vététistes » ou « pilotes » [également bikers en anglais]. Les pratiquants utilisent des vélos spécifiques, destinés à subir les contraintes d’une utilisation sur terrain accidenté, hors des routes goudronnées. (Mountain Bikers Foundation, 2018)

Comme le mentionnent Weed & Bull (ma traduction) (2014, p. 290) dans une étude scientifique, le vélo comprend plusieurs pratiques, et il est difficile de les différencier sans connaissance de ce sport. En plus des catégories de vélo générales, telles que le vélo de route, le BMX, le VTT ou le vélo itinérant, il y a également différentes pratiques à relever dans la catégorie du VTT. De plus, selon Zajc & Berzelak (ma traduction) (2016, p. 11), il est d’abord primordial de bien comprendre les styles de pratiques du VTT, afin de pouvoir mieux contrôler le développement d’une telle activité dans une région. Zajc & Berzelak différencient donc trois pratiques de VTT, rattachées à quatre types de vélos différents. Ils expliquent que les vélos sont souvent catégorisés en fonction du débattement (de la taille) des suspensions se trouvant à l’arrière et / ou à l’avant du vélo, à savoir :

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Table des matières

INTRODUCTION
1. CONTEXTE SOCIO-ECONOMIQUE
1.1. LA COHABITATION ENTRE RANDONNEURS ET VETETISTES : UN THEME D’ACTUALITE
1.2. DEVELOPPEMENT DU VTT DANS LA REGION
1.3. CADRE JURIDIQUE
1.4. SITUATION JURIDIQUE ACTUELLE DANS LA REGION DE VERBIER / VAL DE BAGNES
2. REVUE LITTERAIRE
2.1. PREFERENCES DES VETETISTES
2.2. MOTIVATIONS DES VETETISTES
2.3. PERCEPTION DES RANDONNEURS VIS-A-VIS DES VETETISTES
2.4. DEGATS CAUSES PAR LE PASSAGE DES VTT
2.5. CONFLITS ENTRE UTILISATEURS
2.6. SOLUTIONS PROPOSEES
3. QUESTION DE RECHERCHE ET OBJECTIFS DU TRAVAIL
4. METHODOLOGIE
5. PRESENTATION ET DESCRIPTION DES RESULTATS
5.1. STATUT DES REPONDANTS
5.2. SITUATION DE COHABITATION
5.3. SUGGESTIONS D’AMELIORATION
5.4. PLAINTES DEPOSEES A L’OFFICE DU TOURISME
5.5. RENCONTRES INFORMELLES AVEC DES PROFESSIONNELS
6. INTERPRETATION DES RESULTATS
6.1. STATUT DES REPONDANTS
6.2. SITUATION DE COHABITATION
6.3. SUGGESTIONS D’AMELIORATION
6.4. PORTEE DES RESULTATS
6.5. AUTOCRITIQUE
CONCLUSION
REFERENCES
DECLARATION DE L’AUTEURE

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