L’ importance de développement durable du tourisme dans la demande touristiqu

Du tourisme durable au développement durable du tourisme

Dans le premier chapitre, il est démontré que le tourisme peut être une source importante de perturbations dans les milieux où il se pratique. Dans le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (2006), le tourisme a d’ importantes répercussions environnementales, socioculturelles et économiques. Pour contrer ses effets négatifs, le développement durable du tourisme peut être mis en place. Ce sont à travers les 12 objectifs du guide « Vers un tourisme durable : Guide à l ‘usage des décideurs » (UNEP & OMT, 2006) que les décideurs du secteur touristique pourront transformer le tourisme vers un tourisme respectueux du développement durable. Dans ce guide, le tourisme dit durable doit faire un usage efficient des ressources naturelles en gardant le plus intact possible, les processus écologiques essentiels et en contribuant à la conservation des ressources naturelles et de la biodiversité. Le tourisme durable doit préserver l’ authenticité socioculturelle des sociétés d’ accueil, conserver le patrimoine culturel bâti et vivant et les valeurs traditionnelles, et contribuer à la compréhension de l’ autre et la tolérance. De ce point de vue économique, le tourisme durable doit garantir des activités économiques viables apportant aux acteurs des retombées (emplois, revenus, services sociaux,) réparties équitablement et contribuant à la lutte à la pauvreté. La participation de toutes les parties prenantes et une volonté politique forte sont nécessaires afin de développer le tourisme durable. À tout instant, et pour assurer la viabilité du tourisme durable, il est important d’ avoir un contrôle permanent des impacts et de mettre en place des mesures préventives ou correctives nécessaires (UNEP & OMT, 2006).
Comme le concept de développement durable, celui de tourisme durable peut être considéré comme flou (Butler, 1999 ; McCool & Moisey, 2008 ; Sharpley, 2000). Encore, Coccossis, en 1996, suggérait qu’ il y avait quatre interprétations du développement durable du tourisme selon différents points de vue. 1- Le point de vue économique du développement durable du tourisme, 2 -le point de vue environnemental où l’ accent est mis sur la protection de l’environnement, 3 – une vision à long terme du tourisme, reconnaissant la compétitivité des destinations et 4 – un point de vue permettant de voir le tourisme comme une stratégie de développement à travers les environnements physiques et humains (Butler, 1999). Dans « Sustainable Tourism: a State-of-the-Art Review», Butler présente aussi différentes définitions du tourisme durable, en voici quelques unes en traduction libre.
«Un tourisme qui répond maintenant aux besoins des touristes et locaux tout en préservant et améliorant les opportunités pour le futur. (World Tourism Organization 1993, p. 7)
Le tourisme durable est une sorte de tourisme, et ses infrastructures associées, qui sont capables maintenant et dans le futur, de fonctionner à l’ intérieur des capacités de régénération naturelles et dans le rendement futur des ressources naturelles ; il reconnait la contribution des gens et des communautés, leurs coutumes et leurs modes de vie qui font l’expérience touristique; il fait en sorte que les locaux doivent recevoir une part équitable des bénéfices économiques. (Eber, 1992 p. 3)
Un tourisme qui soutient les économies locales sans endommager l’environnement duquel il dépend. (Countryside Commission 1995, p. 2» ).
Par la suite, Butler indique qu’une difficulté de définir le concept de tourisme durable est que le terme durable est associé à une variété d’ activités sur la base de l’ hypothèse qu’ il porte avec lui les implications idéologiques et philosophiques du concept (Harrison, 1996 dans Butler, 1999). Selon Hunter et Green (1995 cité dans Butler, 1999), ceci a fait en sorte que le concept de tourisme durable s’ est généralisé dans la littérature scientifique sans pour autant le définir convenablement. De son côté, Wall (1996) souligne le caractère contradictoire du tourisme durable par rapport au développement durable. En effet, le développement durable est holistique et multisectoriel. Le tourisme durable n’est donc pas automatiquement le même tourisme développé en conformité avec les principes du développement durable. Tant qu ‘ il est considéré comme tel, l’ ambiguïté et la confusion se poursuivront. En confrontant, les définitions du tourisme durable présentées plus haut et la définition du développement durable qui est utilisée dans la présente recherche, il est possible de remarquer que ce que Wall affirme est tout à fait véridique. C’est pourquoi, dans la présente recherche, aucune définition du tourisme durable ne sera utilisée. En effet, puisqu’aucune définition du tourisme durable ne répond pleinement au concept de développement durable et afin de maintenir le sens de ce dernier, la présente recherche s’en tiendra au terme développement durable du tourisme afin d’expliquer l’application du concept développement durable sur le tourisme.
Finalement, afin de faire le pont entre le concept de développement durable et celui de compétence et d’approche par compétences qui en découle, Francine Pellaud (2011) pose la question suivante : éduquer au développement durable ou enseigner le développement durable? Pour l’ auteur, la frontière entre les deux n’est pas clairement définie. En effet, l’enseignement a deux missions : « celle de transmettre des savoirs et rendre accessibles certaines connaissances et de participer de manière plus ou moins active à l’éducation (Pellaud, 2011 , p. 20)). Ainsi l’école, en plus d’enseigner une panoplie de matières, doit éduquer les élèves à une série « d’éducations » (à la santé, à la citoyenneté, à l’environnement, etc.). Elle définit ainsi l’ éducation comme étant « une manière de nous comporter dans le monde à la suite de l’ apprentissage de certains savoirs – savoir-être, savoir-faire, mais également savoirs sur le savoir et savoirs conceptuels (Pellaud, 2011,
p. 22).» Ces savoirs comme la présente recherche le définira plus loin dans ce chapitre, constituent les assises de la compétence.
Dans sa représentation du développement durable, Francine Pellaud (2011) s’ appuie sur cinq principes pour aborder le développement durable: relativité, non-permanence, ambivalence, non-certitude et interdépendances. De plus, elle indique que « le développement durable, en positionnant l’Homme en centre de ses préoccupations, le replace du même coup en lien direct avec son environnement. En faisant sienne l’ idée que, si la nature peut vivre sans l ‘Homme, celui-ci ne peut se passer d’ elle et qu ‘ il doit donc vivre en harmonie avec elle, il lui donne une place de « négociateur », avec comme nouvel objectif la régulation. Mais cette fois, il ne s’ agit plus de réguler la « nature » dans son sens large, mais bien de contrôler les activités humaines, en lien avec cette
dernière et avec les Hommes (Pellaud, 2011, p. 38). »
Le passage de la protection à celui de la régulation est un facteur important pour comprendre les changements que doivent mettre en place les individus afin d’atteindre les principes de développement durable. Dans la prochaine section du chapitre, le concept de compétence et son approche seront abordés.

La compétence et l’approche par compétences.

Dans cette section, les concepts de compétence et de l’approche qui en découle feront l’ objet d’une définition. Par la suite, les éléments de chacune de ces définitions seront mis en lumière. La section se terminera avec ceux retenus pour le cadre de cette recherche.

La compétence

Comme les autres concepts de la présente recherche, la compétence n’ est pas facile à défmir (Jonnaert, 2002; Jonnaert, Ettayebi, & Defise, 2009; Perrenoud, 1995, 1999b). Pour Legendre (2001), l’enseignement d’une compétence à proprement parler est impossible. Il est possible cependant de soutenir l’ apprentissage d’une compétence puisqu’elle n’est pas de l’ordre d’un savoir ou d’un savoir-faire délimité qui peut être enseigné, appris, exercé, puis évalué.
Pour Perrenoud (1999b), à l’ instar de Le Boterf (1995), il considère que la compétence est un processus. C’ est donc dans l’ action que la compétence se définit. Perrenoud définit la compétence comme étant «l’ensemble des ressources que nous mobilisons pour agir (Perrenoud, 1999b, p. 15). » Un peu plus loin, et plus étoffée, il indique que la compétence «est la capacité d’ un sujet de mobiliser tout ou en partie de ses ressources cognitives et affectives pour faire face à une famille de situations complexes.
Cela laisse entière la question de conceptualisation de ses ressources, des relations qu’ il faut établir entre elles et la nature du « savoir mobiliser ». Penser en termes de compétence, c’est penser la synergie, l’ orchestration de ressources cognitives et affectives diverses pour affronter un ensemble de situations présentant des analogies de structures. (Perrenoud, 1999b, p. 16)>>
Ces définitions de Perrenoud démontrent que les compétences peuvent donc être décomposées en éléments plus spécifiques. Dans les curriculums des formations techniques, ces décompositions sont appelées les éléments de compétences (Perrenoud, 1995).
De son côté, Tardif présente le concept de compétence en précisant sa définition, ses caractéristiques. Il définit la compétence comme étant « un savoir agir complexe prenant appui sur la mobilisation et la combinaison efficace d’une variété de ressources internes et externes à l’intérieur d’une famille de situations. » (2006, p. 22). D’après Tremblay (2008), cette définition est large et souple et elle met en lumière la mobilisation de ressources internes et externes. Donc une compétence ne s’appuie pas seulement sur de la connaissance ou un savoir-faire, mais aussi sur un savoir agir. Ce savoir agir possède cinq caractéristiques : intégrateur, combinatoire, développemental, contextuel et évolutif (Tardif, 2006 ; Tremblay, 2008). Ensuite, Tardif indique qu’ il y a les six niveaux d’acquisition d’une compétence: débutant, nOVlce, intermédiaire, compétent, maître, expert. De plus, pour chaque niveau, il y a des apprentissages précis à faire selon compétence. De ce point de vue, il rejoint Le Boterf. En effet, comme ce dernier, Tardif indique que les individus peuvent devenir des experts (des professionnels pour Le Boterf).
Finalement, pour Tardif (2006), l’ apprentissage des compétences se fait lors de situations complexes qui génèrent de nouveaux comportements. C’ est à travers des indicateurs qu’un niveau de développement en lien avec des modèles cognitifs est déterminé permettant ainsi de marquer un degré de maîtrise attendu (Guertin, 2007 ; Tardif, 2006).
Legendre définÜ la compétence à partir du référentiel du ministère de l’Éducation c’ est à- dire « d’un savoir agir qui requiert la mobilisation de multiples ressources de divers ordres (savoir, savoir-faire, attitudes) et qui s’actualise dans un contexte d’action réel. (Legendre, 2007, p. 169) ». À partir de cette définition, elle en ressort sept caractéristiques: une compétence est inobservable, liée à l’activité du sujet, structurée de façon combinatoire et dynamique, singulière, comporte une dimension métacognitive, constructive et évolutive, comporte une dimension à la fois individuelle et collective.
Ainsi, l’auteure indique qu’une compétence est inobservable en tant que telle. Ce sont les comportements et les performances qu’ elle engendre que nous observons. Il ne faut pas la confondre avec la performance ou encore avec l’activité qu ‘elle engendre. En effet, ce que l’on observe, c’est l’activité du sujet en situation authentique (Legendre, 2007).
Plus loin, Legendre montre que la compétence est liée à l’ activité du sujet. L’ activité est ainsi indissociable du contexte professionnel réel où sont présentes des contraintes et des ressources. Dans ce contexte, l’expression de la compétence peut donc revêtir plusieurs formes, car elle résulte de la personne, de la situation et de l’ interprétation que la personne en fait. Ceci fait en sorte qu’ il Y a un écart entre le travail prescrit et le travail réel rendant l’évaluation de la compétence difficile. En effet, la compétence peut se manifester de différentes façons et les situations peuvent être complexes et imprévisibles ne permettant pas ainsi d’ être codifiée de façon stricte (Legendre, 2007).
Également pour Legendre (2007), la compétence est structurée de façon combinatoire et dynamique. Comme démontré plus haut, une compétence est composée de différentes ressources internes ou externes (savoirs, savoir-faire et attitudes). Cependant, la compétence n’ est pas la somme de ces ressources, mais bien la manière de les combiner et de les mobiliser pour répondre aux besoins de la situation.

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Table des matières

Sommaire 
Liste des tableaux 
Liste des Figures 
Liste des symboles et acronymes 
Remerciements 
Introduction 
Chapitre 1 : Problématique 
1. Le tourisme et son portrait au Québec
1.1 La capacité de charge
1.2 Le développement durable du tourisme
1.2.1 Le développement durable du tourisme au Québec
1.3 Formations des ressources humaines en tourisme
1.4 Passage du paradigme de l’enseignement au paradigme de l’ apprentissage
1.5 L’approche par compétences
1.6 Question de recherche
Chapitre 2 : Cadre de références 
2. Le développement durable
2.1 Origines du concept
2.2 Les sphères du développement durable
2.2.1 Buts économiques
2.2.2 Buts sociaux
2.2.3 Buts environnementaux
2.2.4 La sphère culturelle
2.2.5 La gouvernance
2.3 Le flou et la critique du développement durable
2.4 Évolution des modèles du Développement durable
2.4.1 Le modèle de Passet
2.4.2 L’écodéveloppement de Sachs et Strong
2.4.3 La fleur du développement durable
2.4.4 Le modèle Gendron et Revéret
2.4.5 Éléments essentiels et retenus des différents modèles
2.5 Du tourisme durable au développement durable du tourisme
2.6 La compétence et l’approche par compétences
2.6.1 La compétence
2.6.2 Paradigme d’ apprentissage et approche par compétences
3. Question de recherche et objectifs
3.1 Objectifs de recherche
Chapitre 3 : Méthodologie 
4.1 Stratégie de recherche: la recherche exploratoire
4.2 Approche préconisée: l’approche qualitative
4.3 Sélection, méthodes de recrutement et description des participants
4.4 Collecte de données
4.4.1 L’entretien semi-dirigé
4.4.2 Le journal de bord
4.5 Analyse des résultats
4.5.1 La codification
4.5.2 Méthodes d’ analyse des données
4.6 La certification éthique
4.7 Critères de scientificité
Chapitre 4 : Les résultats 
5.1 De la provenance des notions en développement durable
5.2 De l’intérêt face au développement durable
5.3 De la définition du développement durable et son but
5.4 Du modèle de développement durable et ses dimensions
5.5 Des caractéristiques des jeunes de la technique de tourisme
5.6 De l’enseignement du développement durable du tourisme et ses exemples
5.6.1 Application pratique du développement durable dans leur enseignement
5.6.2 Types d’enseignement
5.6.3 De l’ importance de développement durable du tourisme dans la demande touristique
5.7 De l’approche par compétences et ses caractéristiques
5.8 De la compétence et ses caractéristiques
5.9 De la compétence en développement durable
5.10 De l’engagement
5.11 Résumé des résultats
Chapitre 5 : Discussion
6.1 Le modèle, la définition et le but du développement durable
6.2 Approche par compétences ou paradigme de l’apprentissage?
6.3 La compétence, sa définition et ses caractéristiques
6.4 L’engagement des professeurs envers le développement durable
6.5 Illustration de la tendance de l’ adoption de la compétence du développement
durable du tourisme dans le paradigme de l’apprentissage
Conclusion
Les forces et les limites de la recherche et sa pertinence
Les Références 
Annexes

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