INVENTAIRE DES SRUCTURES DE PROTECTION ACTIVE DE LA CÔTE A L’EST DE COTONOU

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Aménagement du littoral

Le littoral cotonois a subi d’énormes dégâts matériels par l’érosion marine. Plusieurs maisons et installations urbaines (routes, collecteurs,…) ont été prises par la mer. Cependant, on note toujours une forte occupation du littoral. En effet plusieurs habitations et lieux de distraction ont été érigés le long du littoral. Le port en eau profonde de Cotonou y est installé et d’ailleurs fait partie des grandes causes anthropiques de l’érosion marine constatée à l’Est de la côte de Cotonou. Plusieurs collecteurs y sont également installés pour drainer les eaux de pluies dans la mer. La lagune de Cotonou a d’ailleurs été aménagée à cet effet. Le long des plages se trouvent également des installations de tourisme et de loisirs dont la plupart sont menacées par l’érosion côtière : Hôtel du lac (sur la rive gauche du chenal de Cotonou) ; Eldorado Beach Club (menacé par la mer), Motel-restaurant « Morena Plage », Centre d’affaire GBEFFA, hôtel PLM Aledjo, Biergarten, etc (Groupement Inros Lackner et Igip Afrique, 2017).

Situation géologique

La zone d’étude appartient au bassin sédimentaire côtier du Benin. L’esquisse géologique (figure 9) du bassin sédimentaire côtier du Bénin, présente huit (8) unités lithostratigraphiques allant du socle aux formations superficielles (figure 9).
– l’unité 1 : elle est datée du Turonien-Coniacien et fait reposer directement sur le socle cristallin des grès à ciment siliceux ou ferrugineux, le sable quartzeux et l’argile kaolinitique. Son épaisseur maximale dans le sondage d’avakpa est de 150m
– l’unité 2 : elle regroupe deux sous-unités séparées par une couche de glauconie oolithique. La première sous-unité (50m) date du Maestrichtien et la deuxième (180m) du Paléocène inférieur à moyen. L’ensemble est transgressif sur l’unité 1 et est dominé par des sables (grès) quartzeux fins à très fins, des argiles gris verdâtres et les calcaires grainstones oolithiques bioclastiques. A la base de la première sous-unité, on trouve de minces niveaux charbon.
– l’unité 3 : elle regroupe également deux sous-unités. La première sous-unité est datée du Paléocène supérieur et est essentiellement composée par des argiles gris sombre, feuilletées, des argiles calcareuses et de calcaire. La deuxième sous unité (Yprésien) avec une épaisseur de trente mètre (30m) est constituée d’argile verdâtre feuilletée à attapulgite et de kaolinite. On retrouve des niveaux dolomitiques calcaires glauconieux ou phosphatés et légèrement glauconieux. Le toit de l’unité 3 débute par un hardground glauconieux.
– l’unité 4 : elle est épaisse de 170m (sondage de Hêtin-Sota). Elle s’est mise en place à l’éocène moyen. Elle est constituée des argiles gris vert à attapulgite, des calcaires micritiques à intercalations d’argiles gypseuses, des bancs de calcaires (wackestones bioclastiques phosphaté), des argiles gris sombre kaolinitiques et des sables silteux.
– l’unité 5 : elle correspond au Miocène inférieur de bassin. Elle est connue grâce aux sondages de Comé et Pahou. Elle est constituée d’argiles gris-vert sombres kaolinitiques silto-sabbleux, de sables quartzeux verdâtres glauconieux phosphatés avec quelque passées carbonatées, d’argiles vertes kaolonitiques, des sables quartzeux blancs et d’argiles calcaire gris verdâtres glauconieuses.
– l’unité 6 : elle affleure largement sur les plateaux méridionaux du bassin sédimentaire côtier du Bénin. De bas en haut, nous avons une alternance d’argile, de sable quartzeux surmonté par des formations sablo-argileuses altérées en terre de barre.
– l’unité 7 : elle affleure dans les parties méridionales des plateaux d’Allada, de Sakété et dans certains lits des fleuves qui recoupent le bassin. Elle est d’âge Pliocène-Pléistocène et formée de graviers quartzeux blanchâtres se trouvant dans une matrice sablo-argileuse altérée en terre de barre, de sable quartzeux et d’argiles kaolinitiques.
– l’unité 8 : elle est constituée des dépôts alluvionnaires datant de l’Holocène. Les sédiments sont mis en place par le lac Ouémé et les fleuves Mono et Couffo. Ces sédiments sont composés de sables quartzeux avec des horizons graveleux, des argiles noires parfois très riches en débris de végétaux (parfois des niveaux tourbeux) et d’argiles vaseuses.
D’après (Blivi, 1998) la zone d’étude abrite un beach-rock visible à 60 m de la côte en basse marée. Sa hauteur est basse et n’influence en rien à la protection de la côte contre les vagues agressives qui l’érodent. Les sondages menés dans la zone portuaire montrent une continuité de ces beach-rocks dans la frange-marine. Toujours selon le même auteur, la granulométrie de ce beach-rock est mal connue à Cotonou du fait de sa position et de l’absence d’échantillonnage mais à Grand Popo, elle est constituée des grès indurés de faible épaisseur à stratifications obliques.

Situation structurale

Le bassin de Benin est caractérisé par une subsidence différentielle croissante vers le SSE (Dray et al., 1988) et par des formations sédimentaires déposées en strates monoclinales avec un pendage de 2° à 7° vers le sud (Yalo et al., 2013). Les accidents tectoniques sont peu visibles dans le bassin. Cependant, deux familles de failles ont été décrites (Slansky, 1962). La plus importante, d’âge postérieur au Lutétien et antérieur au MioPliocène, est orientée NNE-SSW, avec un rejet pouvant atteindre 100 m. La seconde famille de failles, d’orientation ENE-WSW, a abaissé d’une quarantaine de mètres le compartiment Sud du bassin par rapport au compartiment Nord. La plus importante, d’âge postérieur au Lutétien et antérieur au Mio-Pliocène, est orientée NNE-SSW, avec un rejet pouvant atteindre 100 m. La seconde famille de failles, d’orientation ENE-WSW, a abaissé d’une quarantaine de mètres le compartiment Sud du bassin par rapport au compartiment Nord (Yalo et al., 2013)

Situation géomorphologie

La géomorphologie du bassin sédimentaire côtier béninois est composée de deux domaines : le domaine des plateaux et le domaine de la plaine basse (Yalo et al., 2008).
Le domaine des plateaux : il regroupe sept (7) plateaux séparés les uns des autres par les vallées des principaux cours d’eau et repartis de part et d’autre de la dépression de Lama. Au Nord du bassin nous avons les plateaux de Kétou, Zagnando, Abomey et Aplahoué avec des altitudes comprises entre 90 et 245m. Ces plateaux sont en contact dans leurs parties Nord avec le socle cristallin. Ils sont tous recouverts par la « terre de barre » constituée de sabloargileux de couleur brun rouge. Leur sol est parfois latéritique avec des véritables cuirasses à certains endroits. La dépression du Lama qui répartit les plateaux en deux groupes forme une bande orientée WSW-ENE dont la largeur maximale n’excède pas 25km et disparait au Togo. La topographie de cette dépression au sol argileux varie entre 20 et 60m. Au sud du bassin, on retrouve les plateaux de Sakété, Allada et Comé de l’Est à l’Ouest. Ils sont d’altitude (40 à 140m) plus basse que ceux du Nord.
Le domaine de la plaine basse : il appartient à la zone margino-littoral et forme une bande continue qui s’élargit vers l’Est. Ce domaine est en contact avec la mer par un cordon littoral sableux constitué des sédiments en provenance de l’Ouest. La côte Est de Cotonou se situe donc dans cette plaine côtière avec deux unités morphologiques : les cordons littoraux et les dépressions marécageuses (figure 11)
Les cordons littoraux, plus abondants s’intercalent avec les dépressions marécageuses et lacustres. Au total, on compte trois (3) grandes générations de cordons de sable mis en place successivement par la régression marine :
• cordon de sable jaune,
• cordon de sable gris,
• cordon de sable de brun.

Situation socio-économique

Avec une superficie de 79km2, Cotonou compte environ huit-cent cinquante mille (850000) habitants. L’activité économique est tournée essentiellement autour de la pêche, l’agriculture et le commerce. D’ailleurs la ville de Cotonou est connue pour son grand marché de DANTOKPA et pour les conducteurs de taxi-moto appelés Kékéno ou Zémidjan.
Les activités les plus courantes dans les quartiers des 1er et 4ème arrondissements situés dans la zone d’études sont : les activités industrielles, les activités hôtelières, le commerce, la pêche, etc.
En effet, c’est à l’Est de Cotonou que se situe l’essentiel du potentiel industriel du pays (Gnele, 2010). Les industries sont situées dans la bande allant de la route nationale inter-états (RNIE1 vers le littoral jusqu’à la limite de KP6. On y retrouve : TRANSACIER, UBS sarl, la SOBEBRA, la SOBETEX, l’Industrie Béninoise des Corps Gras (IBCG), la Société Béninoise de Peinture et de Colorant (SOBEPEC), la Société Béninoise de Gaz Industriel (SOBEGI), SOPAB, PEB, Dépôt gazier BENIN PETRO, le Siège e la SONAPRA, Pharmaquick, Proci Morgue, PROMOUSSE, ONAB, Dépôt SONACOP, CAME, etc (Groupement Inros Lackner et Igip Afrique, 2017)
Aussi, depuis les années 80, cette partie de la ville a-t-elle connu une mise en valeur foncière à travers la mise en place de nombreuses infrastructures socio-économiques. (Eldorado Beach, Cité vie nouvelle, Zone des Ambassades, Hôtel Palm Beach, nouvelles constructions immobilières, etc.) (Gnele, 2010).
Les populations d’ENAGNON (Akpakpa Dodomè) pratiquent la pêche et le petit commerce.
C’est une zone de forte densité de population.

BASE DE DONNEES ET METHODOLOGIE D’ETUDE

Après une recherche bibliographique et des visites sur le terrain pour faire le point sur les données déjà existantes de la zone d’étude, ce chapitre présente la base de données composée d’images satellitaires et des photos de terrains utilisées dans ce mémoire et les traitements effectués pour arriver aux résultats obtenus.

RECHERCHE DOCUMENTAIRE

Elle a consisté en une collecte d’informations à travers les ouvrages, les revues scientifiques, les travaux de recherche et les rapports qui ont trait à notre sujet, afin d’avoir une idée sur les études déjà menées dans le même sens. Outre les documents précités, nous avions passé en revue les rapports d’actualisation des études avant-propos, les rapports journaliers, hebdomadaires et mensuels de la mission de contrôle (mdc).

VISITES SUR LES CHANTIERS

Trois chantiers sont ouverts durant notre stage :
• le chantier de refoulement,
• le chantier de construction du brise-lames,
• le chantier de correction des épis.
Elles nous ont permis de suivre le déroulement des travaux, de relever les difficultés du chantier et de faire un état des lieux à la fin des travaux.

BASE DE DONNEES

Photographies aériennes

Six (6) photos aériennes exportées du géoportail Google Earth ont été utilisées dans le cadre de cette étude. Ces images (figure 12) ont été acquises par le biais de DigitalGlobe et Maxar Technologies. Le tableau 1 présente les caractéristiques de ces images.
1 DigitalGlobe 18/12/2002 0,62 – Extraction de trait de côte de la zone d’étude
2 DigitalGlobe 01/06/2007 0,5
3 DigitalGlobe 21/03/2007 0,5
– Réalisation des cartes
4 DigitalGlobe 29/12/2014 0,5
5 Maxar technologies 21/01/2017 0,5
– Illustrations
6 Maxar technologies 23/04/2019 0,5

Photographies numériques

La grande majorité des photos utilisées pour illustrer les chantiers ont été prises lors des visites et des travaux sur les chantiers. Une partie a été prise dans la bibliothèque photographique de la mission de contrôle. Toutes ces photos sont prises par des appareils téléphoniques portables avec une résolution de 13 mégapixels. Elles ont servi à illustrer certaines parties du document.

METHODE D’ETUDE DU TRAIT DE CÔTE

Le secteur d’étude est situé sur la plage, derrière la piste aéroportuaire de Cotonou jusqu’à la limite Est de la commune. À partir des images satellites d’archive sur différentes périodes nous avions mené cette étude en passant par plusieurs étapes successives que sont :
– la définition d’un indicateur de trait de côte
– la digitalisation du trait de côte
– l’importation et le géoréférencement du trait de côte à l’aide d’ArcGis
– le Traitement des données
– le calcul des taux d’évolution.

Définition d’un indicateur de trait de côte

Le trait de côte est défini comme étant la limite entre la mer et la terre (MEEDDM, 2010). En réalité cette limite est une zone de transition entre le domaine maritime et le domaine continental. Elle évolue dans le temps et dans l’espace donc difficile à matérialiser.
Si cette notion de frange ou de bande côtière est souvent favorisée, il reste cependant nécessaire de conserver la notion de trait de côte afin de disposer d’un indicateur représentatif d’une limite terre-mer, commun aux différents gestionnaires, permettant de suivre l’évolution du littoral, de partager cette connaissance et d’harmoniser les méthodes de suivi. Il ne s’agit pas d’une définition théorique du trait de côte, et généralisable à tous les environnements, qu’il convient de donner, mais une définition « fonctionnelle » de la frange côtière en fonction du type de littoral et des objectifs de suivi (Mallet et Michot, 2012). Pour notre étude, nous avons choisi la limite supérieure d’humectation (limite hydrodynamique sable mouillé/sable sec) visible et continue sur les images satellitaires utilisées mais également facile à reconnaitre sur ces dernières car représentant la limite entre les parties mouillées (apparaissant en gris foncé sur les images) et les parties sèches (apparaissant en gris clair ou blanc) (Niang Diop, 1995; Trébossen, 2002).

Digitalisation du trait de côte

La digitalisation du trait de côte est faite directement sur les images satellites du géoportail Google Earth. Il consiste d’abord à créer un dossier (géodatabase) ensuite une classe d’entités et une entité polylignes dans cette géodatabase et enfin grâce à l’outil « ajouter un trajet », digitaliser la limite d’humectation prise comme le trait de côte. Le résultat de la digitalisation est extrait sous formats .kml, format lu par la plupart des logiciels de cartographie (en particulier ArcGis 10).

Importation des données

Les différents traits de côte issus de la numérisation (.kml) sont importés dans le logiciel ArcGis10. Puis grâce à l’outil de « conversion » dans « ArcToolbox », ces lignes sont converties en shapefiles dans une géodatabase contenant tous les fichiers enregistrés. La géodatabase est géoréférencée dans le système de coordonnées kilométriques UTM, datum WGS 1984 et zone 31 Nord.

Traitement des données

Le trait de côte n’est pas continu sur toute notre zone à cause du port de Cotonou et de la lagune qui divisent le littoral en trois secteurs. Les traits de côte digitalisés sur les images satellitaires des trois secteurs sont d’abord regroupés sur un même shapefile et dans une nouvelle base de données personnelle à partir de l’arborescence de « ArcCatalog ». Une nouvelle shapefile est créée sur cette géodatabase personnelle définie dans le même système de projection (UTM, datum WGS 1984 et zone 31 Nord). Les traits de côte sont ensuite fusionnés, copiés puis collés dans le nouveau shapefile précédemment créé et à l’aide de l’outil « split tool » ; ils sont coupés au niveau des ouvrages puis regroupés avec l’outil « merge » dans l’arborescence de « Editor ».

Calcul des taux d’évolution

Le DSAS (Digital Shoreline Analysis System) est un « plugin » gratuit capable par ailleurs de fonctionner comme un module dans les logiciels cartographiques comme ArcView et ArcGIS.
Cet outil de mesure permet d’analyser et de quantifier les changements de position du trait de côte. Une fois que les transects sont bien identifiés et que la ligne de base (Baseline) bien tracée, il restitue sous forme de tableau à plusieurs colonnes d’attributs : les distances entre deux trait de côte pour chaque transect (NSM : Net Shoreline Movement en m), les moyennes annuelles (EPR : End Point Rate en m.an-1) et les taux d’évolutions calculés par régression linéaire (LRR : Linear Regression Rate-ofchange en m.an-1).
– Net Shoreline Movement (NSM) indique la distance entre deux traits de côte d’un littoral donné. Ainsi des valeurs positives et négatives pour chaque mesure sont fournies. Ces valeurs sont déterminées en calculant la différence entre les valeurs de précision enregistrées pour chaque rive contribuant au calcul. Les valeurs d’exactitude sont fournies par l’utilisateur dans les champs d’exactitude de la table d’attributs de rive (Thieler et al. 2005).
– End Point Rate (EPR) est le rapport de la distance entre le premier trait de côte tracé et le deuxième sur le temps (nombre d’années) écoulé entre ces deux dates. Exprimé en m/an, c’est cet attribut que l’on retrouve dans le modèle cartographique, sous le libellé : moyenne annuelle. L’EPR convient bien lorsque l’on ne dispose que de deux traits de côte pour évaluer la cinématique littorale (Thieler et al, 2005).
– Linear Regression Rate-of-change (LRR) correspond à la valeur de la pente d’une droite de régression linéaire positionnée dans le nuage de points formés par les mesures de distance entre tous les points d’intersection de chaque transect et des traits de côte comparés. Cet attribut, qui traduit également le taux d’évolution annuelle de la ligne de référence le long de chaque transect est intéressant si l’on analyse la cinématique littorale pour plus de deux dates, car la méthode de calcul tient compte de la tendance évolutive du trait de côte sur toute la période considérée (Thierler et al., 2005).
Pour analyser l’évolution chronologique du trait de côte sur une période, nous allons :
• d’abord créer une ligne de base « Baseline » en zone terre (onshore) parallèlement aux traits de côte.
• ensuite générer de façon automatique les transects qui partent de la ligne de base et qui sont perpendiculaires aux traits de côte selon un pas (50 m dans notre étude),
• enfin étudier la cinématique du trait de côte en calculant les valeurs moyennes des variations de la position du trait de côte suivant les périodes (2002 – 2012 ; 2012 – 2014 ; 2014 – 2017 et 2017 – 2019) et sur toute la période d’étude (2002 – 2019).
Les indices EPR (End point rate) et LRR (Linear Regression Rate) proposés par le DSAS ont été choisi pour étudier la cinématique du trait de côte dans notre étude car nous disposions des positions de ligne des pleines mers. L’indice EPR ou la méthode des points extrêmes utilise la position la plus ancienne et la plus récente de chaque ligne de référence (Dolman et al., 1991). La distance entre ces deux positions le long de chaque transect est divisée par le temps écoulé pour obtenir la vitesse d’évolution au niveau de ce point. Cet indice a servi à l’étude de l’évolution du trait de côte les différentes périodes choisies. L’indice LRR par contre est une méthode établie pour calculer les taux à long terme de changement de rivage. Il permet d’estimer l’évolution de chaque segment sur l’ensemble de la période considérée. Le nombre d’individus de la série statistique est celui du nombre de traits de côte (Thior et al., 2019). Il a servi à faire la synthèse de l’évolution du littoral entre 2002 et 2019.
La marge d’erreur retenue par défaut est de 10 m pour chacune des lignes de référence. Les erreurs dans notre cas d’étude peuvent provenir des influences naturelles sur la position de la ligne de référence (vents, marées), des incertitudes liées aux images utilisées (rectification, mosaïque et précision entre images historiques), du choix de la ligne de référence et des incertitudes de mesures (numérisation du trait de côte).

INVENTAIRE DES SRUCTURES DE PROTECTION ACTIVE DE LA CÔTE A L’EST DE COTONOU

Plusieurs méthodes de protection côtière sont combinées pour lutter contre l’érosion que subit la partie Est de Cotonou. Les travaux se sont déroulés en deux (2) phases. Une première entre 2012 -2014 et la deuxième entre 2017 et 2019.
Dans ce chapitre, nous rappellerons d’abord les ouvrages de la première phase de protection côtière à l’Est de Cotonou, ensuite nous parlerons de la deuxième phase, notamment de chacun de ces ouvrages et de leurs caractéristiques, les difficultés rencontrées, leurs rôles dans la stabilisation du rivage.

RAPPEL DES OUVRAGES DE LA PREMIERE PHASE DES TRAVAUX DE PROTECTION COTIERE

Les travaux de la première phase des travaux de protection côtière à l’Est de Cotonou sont exécutés par l’entreprise Boskalis sous le contrôle du bureau Norda Stelo entre 2012 et 2014. L’entreprise a procédé à la construction d’une batterie de sept (7) épis, la réhabilitation de l’épi de Siafato et un revêtement de plage (figure 13 et tableau 2). Les ouvrages sont constitués des blocs rocheux (granite et gneiss en provenance des carrières de Zou) et des blocs de tétrapodes de 10 T. Cependant il faut noter que la distance trop grande (1 km) entre les épis n’a pas permis de stabiliser efficacement ce littoral. Il fallait donc des travaux complémentaires pour renforcer l’action de ces ouvrages et surtout gérer le problème d’érosion à l’est la lagune de Cotonou et de l’épi de fermeture (épi 7).

ETUDE DE L’EVOLUTION DU TRAIT DE COTE

La méthodologie appliquée à la base de données disponible a permis d’arriver aux résultats ci-dessous. Dans ce chapitre, nous allons présenter les résultats obtenus sur l’étude de l’évolution du trait de côte à l’aide de l’extension DSAS et sur des périodes choisies.

ETUDE SPATIO-TEMPORELLE DU TRAIT DE COTE A L’EST DE COTONOU ENTRE 2002 et 2019

Plusieurs auteurs comme Kaki et al. (2011) ; Laïbi, (2011); Bokonon-Ganta, (2017) ; Degbe, (2017) et autres ont travaillé sur l’évolution du trait de côte du Benin en général et particulièrement celui de Cotonou pour cerner les causes de l’érosion spectaculaire observée dans la zone d’étude. De nombreuses initiatives de protection du littoral ont été mis en place pour palier ce fléau naturel ; les dernières datant de 2012, ont été renforcées ou reprises récemment en 2017. Les structures de protection côtières ont toujours des impacts sur l’évolution du littoral, d’où le but de ce mémoire de relever les impacts de ces travaux de protection des phases 1 et 2 sur le littoral de Cotonou par une étude à l’aide du DSAS de la cinématique de l’évolution récente du trait de côte de Cotonou de 2002 à 2019. Les résultats de l’évolution du trait de côte sont présentés sur quatre périodes : la période antérieure aux travaux de construction des ouvrages (soit 10 ans, de 2002 à 2012) ; celles pendant les travaux des deux phases (première phase 2012 – 2014 et deuxième phase 2017 – 2019) et enfin la période postérieure aux travaux de la première phase (2014 – 2017). Les résultats du bilan de l’étude sur toute la période (2002 à 2019) sont aussi présentés pour faire l’état des lieux de l’étude.
Les résultats de l’évolution du trait de côte sont présentés sous forme de modèles cartographiques qui présentent deux volets :
 Un volet graphique et statistique intitulée « évolutions mesurées et moyennes calculées » et où figurent les variations (accumulation, érosion) de positions du trait de côte et les taux d’évolution sur différents secteurs du rivage. La colonne « moyenne sur la période » donne le déplacement moyen (en m) du trait de côte pour chaque secteur et sur toute la période alors que la colonne « moyenne par année » donne le déplacement moyen du trait de côte calculé sur une période annuelle. Les courbes du volet graphique sont tracées dans le tableur Excel avec en abscisse le nombre de mesure et en ordonnées les valeurs d’évolution mesurées et les taux obtenus par régression linéaire,
 Un volet cartographique qui montre et localise les positions des lignes de rivage.

Evolution du trait de côte entre 2002 – 2012

Cette période antérieure aux travaux de la première phase de protection côtière a donné les résultats consignés dans le tableau et la figure ci-dessous (tableau 8 et figure 18). L’analyse de ce tableau et de la figure montre :
– Un secteur en accumulation entre les transects 1 à 124 (à l’Ouest de l’épi du port) avec une moyenne de +6,37 m.an-1 soit une avancée du trait de côte de +63,7 m sur toute la période d’étude (2002-2012).
– Un secteur en érosion avvec quatre sections depuis les transects 125 à 387 avec un taux moyen variant entre -1,21 m.an-1 à – 8,4 m.an-1 dans les secttions depuis l’Est de l’épi du port (-1,68 m.an-1) jusqu’à la limite Est de l’exutoire de Sémé-kpodji en passant par la lagune, l’épi Siafato et le secteur du revêtement.
Le bilan étant négatif, environ -6,3 m.an-1 en moyenne pour toute la période 2002-2012.

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Table des matières

RESUME
INTRODUCTION
CHAPITRE 1 : PRESENTATION DU CADRE D’ETUDE
I. PRESENTATION DU CADRE INSTITUTIONNEL
1. Présentation de la mission de contrôle
2. Présentation de Inros Lackner
II. PRESENTATION DU CADRE PHYSIQUE
1. Situation géographique
2. Situation géologique
3. Situation structurale
4. Situation géomorphologie
5. Situation socio-économique
CHAPITRE 2 : BASE DE DONNEES ET METHODOLOGIE D’ETUDE
I. RECHERCHE DOCUMENTAIRE
II. VISITES SUR LES CHANTIERS
III. BASE DE DONNEES
1. Photographies aériennes
2. Photographies numériques
IV. METHODE D’ETUDE DU TRAIT DE CÔTE
1. Définition d’un indicateur de trait de côte
2. Digitalisation du trait de côte
3. Importation des données
4. Traitement des données
5. Calcul des taux d’évolution
CHAPITRE 3 : INVENTAIRE DES SRUCTURES DE PROTECTION ACTIVE DE LA CÔTE A L’EST DE COTONOU
I. RAPPEL DES OUVRAGES DE LA PREMIERE PHASE DES TRAVAUX DE PROTECTION COTIERE
II. TRAVAUX DE LA DEUXIEME PHASE DU PROJET DE PROTECTION COTIERE A L’EST DE COTONOU
1. Méthodes dures
2. Méthode souple : rechargement de plage
III. DIFFICULTES DU CHANTIER
1. Difficultés urbanistiques
2. Difficultés hydrodynamiques
CHAPITRE 4 : ETUDE DE L’EVOLUTION DU TRAIT DE COTE
I. ETUDE SPATIO-TEMPORELLE DU TRAIT DE COTE A L’EST DE COTONOU ENTRE 2002 et 2019
1. Evolution du trait de côte entre 2002 – 2012
2. Evolution du trait de côte entre 2012 – 2014
3. Evolution du trait de côte entre 2014 – 2017
4. Evolution du trait de côte entre 2017 – 2019
II. SYNTHESE DE L’EVOLUTTION DU TRAIT DE COTE DE 2012 A 2019
CONCLUSION
Références bibliographiques
Annexe 1 : Travaux du chantier
Annexe 2 : Carrière
Annexe 3 : Plan des ouvrages en enrochement

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