Introduction à la Fièvre de la Vallée du Rift et importance de la composante vectorielle

Introduction à la Fièvre de la Vallée du Rift et importance de la composante vectorielle

Présentation de la Fièvre de la Vallée du Rift

Définition
La Fièvre de la Vallée du Rift (FVR) est une maladie infectieuse virale, contagieuse, qui affecte de nombreuses espèces d’animaux domestiques et sauvages. Elle provoque de nombreux avortements chez les femelles gestantes et une forte mortalité chez les jeunes. Elle est à la fois transmise par la piqûre d’insecte diptère infecté et par le contact direct avec les organes ; les excrétions et l’aérosol infectés. La FVR s’agit à la fois d’une zoonose et d’une arbovirose. L’homme s’infecte occasionnellement et la maladie se manifeste généralement par un syndrome grippal caractérisé par une forte fièvre. Pour un certain nombre de cas, la maladie évolue vers une encéphalite ou une fièvre hémorragique mortelle. La lésion anatomo pathologique classique se manifeste par la nécrose hépatique et l’altération de la fonction hépatique (Raveloson et al. 2009), c’est pourquoi la FVR est aussi appelée « hépatite enzootique ». La FVR entraine des conséquences graves en santé animale et en santé publique, de ce fait elle est classée parmi les maladies à déclaration obligatoire dans la liste A de l’OIE.

Importance de la Fièvre de la Vallée du Rift

L’émergence, la réémergence et l’extension de la FVR dépendent fortement des pratiques d’élevage, des coutumes, du mode d’abattage, du manque de connaissances et de sensibilisation sur la transmission de la maladie, de l’intensification des échanges commerciaux entre régions et/ou pays africains, du changement climatique et écologique et de la faiblesse des systèmes sanitaires.

Importance économique
La FVR entraine des pertes économiques substantielles, notamment dans le secteur de l’élevage, en raison du taux de mortalité élevé, de la réduction sévère des produits laitiers et du taux d’avortement important observés chez les ruminants domestiques. Au Kenya, la mortalité chez les ruminants domestiques peut atteindre 95 à 100% chez les nouveau-nées contre 20 à 100% chez les adultes (Daubney et al. 1931). L’épidémie égyptienne de 1977 était la première à atteindre un grand nombre d’animaux domestiques avec un taux d’infection allant de 52% chez les moutons et 57% chez les zébus (Meegan 1979). Le taux de mortalité causé par la FVR peut passer de 70% à 100% et de 10% à 70% respectivement chez les agneaux ou les chevreaux, et chez les moutons ou les veaux (Lefèvre 1997). À Madagascar, la maladie a causé un taux d’avortement de 16% avec un taux d’infection de 80% chez les bovins (Morvan 1991a). En Tanzanie, la mortalité entrainait une perte économique estimée à environ 4 millions de dollars chez le zébu et environ 2 millions de dollars chez les moutons et les chèvres (Sindato et al. 2011).

Importance sanitaire
Malgré l’infestation accidentelle de l’homme par le virus de la FVR, la maladie constitue une préoccupation majeure en santé Publique (Lefèvre 1997). À Madagascar, la maladie est connue comme contagieuse suite à l’observation d’une contamination virale de quatre techniciens de laboratoire qui présentaient des signes pseudo-grippaux en 1981 (Clerc et al. 1981). L’enregistrement d’un premier cas de décès humain en 1992 montrait la gravité de la maladie (Morvan 1992a). La récente épidémie de 2008 a entrainé 418 cas avec 17 morts (WHO 2008). L’épidémie la plus meurtrière a été observée en Égypte durant laquelle 2000 cas cliniques et 600 décès ont été rapportés (Lefèvre 1997). En Arabie Saoudite, 87 décès pour 516 cas sévères ont été enregistrés en 2000 (CDC 2000). La récente épidémie de 2006-2007, dans les pays d’Afrique de l’Est a causé 209 décès (Afssa 2008).

Historique et répartition géographique de la FVR

Dans le monde

Afrique de l’Est
La maladie a été décrite pour la première fois en 1931 dans la vallée du Rift, après plusieurs infections observées chez les moutons dans une ferme située au bord du Lac Naivasha, au Kenya (Daubney et al. 1931). Quatre périodes d’épidémies-épizooties de la FVR ont été ensuite observées au Kenya entre 1951 et 1979 (Davies 1985b). Le virus a été isolé à partir des moustiques capturés durant les périodes inter-épizootiques entre 1982-1984 (Linthicum et al. 1985). Une grande épidémie a encore été rapportée au Kenya entre 1997- 1998 avec 27500 cas humains (Woods et al. 2002). Entre 2006-2007, la maladie circulait dans quelques pays d’Afrique de l’Est : Kenya (684 cas et 155 décès), Somalie (114 cas et 51 décès) et Tanzanie (2 décès) (WHO 2007b). La récente épidémie de l’Afrique de l’Est a été enregistrée au Kenya avec 330 cas entre décembre 2006 et janvier 2007 (CDC 2007).

Afrique de l’Ouest
En Afrique de l’Ouest, la première circulation du virus a été connue entre 1982-1984 chez les hommes (2 cas) et chez les animaux domestiques (2/25 cas) au Sud de la Mauritanie (Saluzzo et al. 1985). Par la suite, la maladie circulait chez le bétail dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest : Cameroun, Côte d’Ivoire, Togo, Sénégal, Burkina Faso, Niger et Mauritanie entre 1985-1992 (Akakpo et al. 1989 ; Zeller et al. 1995a). Entre 1998 et 1999, la maladie frappait l’Afrique de l’Ouest avec 90 cas humains dont un fatal et 343 animaux domestiques infectés (Nabeth et al. 2001) et le virus a été isolé à partir de plusieurs lots de moustiques (Diallo et al. 2005). En 2010, une épizootie de la FVR a été enregistrée au Nord de la Mauritanie (El-Mamy et al. 2011).

Afrique centrale
En 1974, une souche du virus de la FVR a été isolée chez les moustiques (Ma. africana) sous le nom de virus Zinga dans la République Centrafricaine (Digoutte et al. 1974). Cette souche a été validée sous le nom de virus de la FVR en 1983 (Meegan et al. 1983). La maladie a frappé ensuite le Cameroun en 1989 (Zeller et al. 1995b).

Péninsule Arabe
La première circulation de la FVR dans la péninsule Arabe a été enregistrée en 2000, durant laquelle 516 cas humains (87 décès), des décès d’animaux et des avortements ont été enregistrés dans la limite entre Arabie Saoudite et Yémen (CDC 2000). Le Yémen a été touché en 2000 avec 1087 cas présumés dont 121 décès (WHO 2000). En 2004, la FVR touchait plus de mille têtes de ruminants domestiques dans plusieurs districts de l’Arabie Saoudite (Elfadil et al. 2006).

Afrique du Nord
L’épidémie de l’Afrique du Nord a été décrite pour la première fois en Égypte, en 1977, avec 575 cas humains enregistrés entre 1977-1978 (WHO 1979 ; Meegan 1979). Le Soudan a été touché en 1976 (Saleh et al. 1981). Le virus circulait dans le cheptel soudanais entre 1979-1983 (Eisa 1984). La FVR frappait l’Égypte en 1993 avec 600 à 1500 infections observées (Arthur et al. 1993). En 1997, le virus de la FVR a été isolé chez le bétail dont 84,2% des moutons et 74,2% des zébus sont porteurs d’anticorps anti-virus de la FVR (Abd El-Rahim et al. 1999). En 2007, des cas humains ont été reportés dans plusieurs localités du Soudan (Seufi et Galal 2010).

Afrique du Sud
La FVR a été enregistrée pour la première fois en Afrique du Sud en 1950-1951 (Swanepoel 1994). Elle y entraîna 100 000 morts avec 500 000 avortements chez les ovins (in Afssa 2008). En 1975, une période d’épidémie-épizootie est réapparue en Afrique du Sud (McIntosh et al. 1980). En 1969, une épidémiologie de la FVR a été enregistrée chez le bétail à Mozambique (Valadao 1969). Entre 1980 à 1989, des études sérologiques ont montré une circulation du virus de la FVR chez les humains au Botswana, Zambie, Zimbabwe et Namibie (Cléments et al. 2007). En 2004 une circulation du virus de la FVR a été signalée chez un cas humain en Namibie. En 2010 (Paweska et al. 2004), une récente épidémie de la FVR a été enregistrée dans plusieurs provinces d’Afrique du Sud avec 172 cas humains dont 15 décès (NICD 2010).

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Table des matières

INTRODUCTION
I – Introduction à la Fièvre de la Vallée du Rift et importance de la composante vectorielle
I – 1. Présentation de la Fièvre de la Vallée du Rift
I – 1.1. Définition
I – 1.2. Importance de la Fièvre de la Vallée du Rift
I – 1.2.1 Importance économique
I – 1.2.2. Importance sanitaire
I – 1.3. Historique et répartition géographique de la FVR
I – 1.3.1. Dans le monde
I – 1.3.2. Dans les îles de l’Océan Indien
I – 1. 4. Agent pathogène
I – 1.4.1. Le virus
I – 1.4.2. Structure du virus
I – 1.4.3 Cycle viral
I – 1.4.4. Propriétés physico-chimiques virales
I – 1.4.5 Infection virale dans les cellules hôtes
I – 2. Épidémiologie de la Fièvre de la Vallée du Rift
I – 2.1. Différents types de transmission
I – 2.1.1. Transmission directe
I – 2.1.2. Transmission vectorielle
I – 2.1.3. Transmission transovarienne
I – 2.2. Cycle de la maladie
I – 2.2.1 Cycle endémique
I – 2.2.2 Cycle épizootique/épidémique
I – 2.3. Vertébrés impliqués dans l’épidémiologie de la FVR
I – 2.3.1. Les espèces
I – 2.3.2. Susceptibilité
I – 2.4. Incubation et signes cliniques
I – 2.4.1. Chez les animaux
I – 2.4.2. Chez l’homme
I – 2.5. Moustiques vecteurs impliqués dans l’épidémiologie de la FVR
I – 2.5.1. Les espèces impliquées dans le monde
I – 2.5.2. Compétence vectorielle
La barrière d’infection intestinale
La barrière d’échappement intestinale
Les glandes salivaires
Un cas particulier
I – 2.5.3. Capacité vectorielle
Facteurs climatiques
Facteurs écologiques
Disponibilité d’hôtes des moustiques
Dispersion et distance de vol des moustiques
I – 3. Cadrage de l’étude
I – 3.1. Contexte
I – 3.2. Problématique
I – 3.3. Objectif de l’étude
II – Matériels et méthodes
II – 1. Site d’étude : commune d’Ambongamarina (district d’Anjozorobe)
II – 1. 1. Choix du site d’étude
II – 1.2. Situation géographique
II – 1.2.1. Biotope forestier
II – 1.2.2. Biotope lisière
II – 1.2.3. Biotope de Savane
II – 1.3. Climat de la commune d’Ambongamarina
II – 1.4. Activité principale des habitants
II – 1.4.1. Agriculture
II – 1.4.2. Élevage
II – 1.4.2. Feux de brousse et exploitation de la forêt
II – 2 Biodiversité, répartition spatiale des espèces de moustiques de la commune d’Ambongamarina et vecteurs potentiels du virus de la FVR
II – 2.1. Principe
II – 2.2. Période de capture
II – 2.3. Capture des stades préimaginaux
II – 2.4. Captures d’imagos nocturnes
II – 2.4.1 Pièges lumineux
II – 2.4.2. Double moustiquaires-pièges
II – 2.5. Capture d’imagos diurnes
II – 2.5.1. Filet
II – 2.5.2. Aspirateur Backpack CDC
II – 2.5.3. Puits de Muirhead Thomson (PMT)
II – 2.5.4. BG sentinel (Biogent Sentinel Trap)
II – 2.6. Traitement des moustiques
II – 2.7. Analyse statistique de la biodiversité
II – 3. Capacité vectorielle des moustiques vecteurs potentiels d’Ambongamarina
II – 3.1. Principe
II – 3.3. Étude du taux de parturité
II – 3.4. Étude du comportement trophique
II – 3.4.1. Hôtes disponibles
II – 3.4.2. Méthode indirecte
II – 3.4.3. Méthode directe
II – 3.4.4. Étude du comportement de repos
II – 3.4.5. Analyse statistique des données
II – 4. Liste actualisée des espèces de moustiques malgaches
II – 4.1. Historique
II – 4.2. Objectifs
II – 4.3. Méthodologie
III – Résultats globaux
III – 1. Biodiversité et distribution dans les différents biotopes
III – 1.1. Typologie des habitats des stades préimaginaux
III – 1.1.1. Forêt d’Anorana
III – 1.1.2. Les deux villages
III – 1. 2. Capture d’adultes
III – 1.2.1. Biodiversité
III – 1.2.2. Abondance spécifique
III – 2. Estimation de la capacité vectorielle
III – 2.1. Dynamique des populations des vecteurs
III – 2.1.1. Dans la forêt d’Anorana
III – 2.1.2. Dans le village d’Anorana
III – 2.1.3. Dans le village d’Antanifotsy
III – 2.2. Taux de parturité
III – 2.3. Comportement trophique
III – 2.3.1. Attirance trophique
III – 2.3.2. Origine de repas de sang
III – 2.3.3. Observation complémentaire
III – 2.3.4. Agressivité des vecteurs potentiels
III – 2.4. Comportement de repos
III – 3. Liste actualisée des espèces de moustiques malgaches
III – 3.1. Position systématique
Sous-genre Aedeomyia Theobald, 1901
Sous-genre Lepiothauma Enderlein, 1923
Sous-genre Aedimorphus Theobald, 1903
Sous-genre Diceromyia Theobald, 1911
Sous-genre Neomelaniconion Newstead, 1907
Sous-genre Skusea Theobald, 1903
Sous-genre Zavortinkius Reinert, 1999
Sous-genre Mucidus Theobald, 1901
Sous-genre Coetzeemyia Huang, Mathis et Wilkerson, 2010
Sous-genre Ochlerotatus Lynch Arribálzaga, 1891
Sous-genre Stegomyia Theobald, 1901
Sous-genre Fredwardsius Reinert, 2000
III – 3.2.3. Genre Anopheles Meigen, 1818
Sous-genre Anopheles Meigen, 1818
Sous-genre Cellia Theobald, 1902
III – 3.2.4. Genre Coquillettidia Dyar, 1905
III – 3.2.5. Genre Culex Linnaeus, 1758
Sous-genre Oculeomyia Theobald, 1907
Sous-genre Culex Linnaeus, 1758
Sous-genre Kitzimilleria Danilov, 1989
Sous-genre Culiciomyia Theobald, 1907
Sous-genre Eumelanomyia Theobald, 1909
Sous-genre Maillotia Theobald, 1907
III – 3.2.6. Genre Eretmapodites Theobald, 1901
III – 3.2.7. Genre Ficalbia Theobald, 1903
III – 3.2.8. Genre Hodgesia Theobald, 1903
III – 3.2.9. Genre Lutzia Theobald, 1903
Sous-genre Metalutzia Tanaka, 2003
III – 3.2.10. Genre Mansonia Blanchard, 1901
Sous-genre Mansonioides Theobald, 1907
III – 3.2.11. Genre Mimomyia Theobald, 1903
Sous-genre Etorleptiomyia Theobald, 1904
Sous-genre Ingramia Edwards, 1912
Sous-genre Mimomyia Theobald, 1903
III – 3.2.12. Genre Orthopodomyia Theobald, 1904
III – 3.2.13. Genre Toxorhynchites Theobald, 1901
III – 3.2.14. Genre Uranotaenia Lynch Arribàlzaga, 1891
Sous-genre Pseudoficalbia Theobald, 1912
Sous-genre Uranotaenia Lynch Arribàlzaga, 1891
CONCLUSION

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