INTERET DE LA TOMOGRAPHIE VOLUMIQUE A FAISCEAU CONIQUE (CBCT)

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Anatomopathologie

Page et Schroeder distinguent quatre stades histo-pathologiques dans la rupture de l’homéostasie parodontale et la progression de la maladie [13].
– La lésion initiale : qui apparait dans les 2 à 4 jours qui suivent le début de l’accumulation de la plaque bactérienne.
– La lésion précoce : qui apparaît après 5 à 7 jours d’accumulation de plaque ; les premiers signes d’inflammation gingivale sont observables cliniquement.
– En l’absence de traitement, la lésion précoce évolue rapidement en lésion établie, en 3 semaines environ après l’arrêt du brossage. La lésion reste toujours centrée autour du fond du sulcus, mais son extension au sein du tissu conjonctif gingival progresse.
– La lésion avancée : caractérisé par l’extension de l’inflammation en direction apicale associée à une destruction des tissus d’ancrage. L’inflammation s’étend dans le tissu conjonctif en direction de l’os alvéolaire et du ligament parodontal, entrainant une perte osseuse significative et la formation d’une poche parodontale.

Etiopathogénie

Biofilm et complexes bactériens

Il est maintenant clairement montré que les maladies parodontales, gingivites et parodontites, sont des maladies infectieuses provoquées par certaines des 300 à 500 espèces bactériennes qui peuvent coloniser la cavité buccale. Certaines de ces bactéries vont coloniser les surfaces dentaires et former la plaque dentaire encore appelée biofilm dentaire [14-16].

Réaction inflammatoire et réponse immunitaire

L’exposition constante aux bactéries, à leurs composés et aux produits de leur métabolisme stimule l’ensemble des réactions de défense de l’organisme constitué par la réponse inflammatoire locale et par les réactions immunitaires. Les bactéries parodontopathogènes accumulées dans l’environnement sous-gingival peuvent alors initier et entretenir des destructions tissulaires parodontales et en particulier des destructions osseuses alvéolaires. Il y a alors la formation d’une poche parodontale qui est la traduction clinique pathognomonique de ces destructions tissulaires et donc des parodontites. Les lyses tissulaires tant conjonctive qu’osseuse [17] sont le résultat soit de l’action directe des bactéries par libération d’enzymes et de substances cytotoxiques, soit de leur action indirecte suite à l’activation des cellules de défense de l’hôte [18].

Facteurs de risque

Les maladies parodontales ont une étiologie multifactorielle. Nous avons :
 des facteurs locaux fonctionnels : dents absentes non remplacées, malocclusion, Para-fonctions.
 des facteurs systémiques ou intrinsèques : certaines pathologies systémiques associées à la présence du facteur local peuvent faciliter la destruction des tissus parodontaux. Ces facteurs systémiques peuvent être : les maladies métaboliques (diabète), les maladies hématologiques (leucémie, thrombopénie, neutropénie cyclique), la prise de certains médicaments (anticonvulsifs, immunosuppresseurs, contraceptifs oraux), la malnutrition, les facteurs psychologiques (émotion, stress), les facteurs héréditaires [19].

MOYENS D’IMAGERIE EN PARODONTOLOGIE

L’imagerie ne saurait se substituer à l’examen clinique dont elle est le complément.
Elle permet de faire l’évaluation des lésions osseuses au moment du bilan initial comme au cours de la surveillance du traitement et ultérieurement pour la recherche des récidives [21].

APPORT DIAGNOSTIQUE DE L’IMAGERIE

L’imagerie est le seul moyen d’évaluation non agressive des pertes osseuses.
Dans la pratique quotidienne :
– l’imagerie ne saurait remplacer ni dispenser de la clinique et du sondage ;
– la technique exclusivement utilisée est le long cône qui ne peut pas mettre en évidence les pertes osseuses vestibulaires, palatines ou linguales.
L’interprétation radiologique suit les étapes suivantes et s’assure :
– de l’absence d’image pathologique indépendante du processus parodontopathique ;
– des caractéristiques des pertes osseuses : localisées, généralisées, horizontales, verticales ;
– de la présence éventuelle de cratères inter-proximaux et d’atteintes inter-radiculaires ;
– de la visibilité de la lamina dura (ou mur alvéolaire).
L’imagerie conventionnelle permet donc une évaluation de l’étendue des lésions et du stade de la maladie. Le recours à l’imagerie sectionnelle par scanner RX ou technique cône beam, permettrait d’affiner cette évaluation en passant de l’imagerie bidimensionnelle (OPT, long cône) à l’imagerie tridimensionnelle [21].

RADIOGRAPHIE BIDIMENSIONNELLE

ORTHOPANTOMOGRAMME

L’Orthopantomogramme (OPT) ou panoramique dentaire est le cliché de première intention en parodontologie. Le cliché panoramique permet une vue d’ensemble des deux maxillaires et des articulations temporo-mandibulaires (ATM), mais est affecté par les problèmes inhérents à cette technique bidimensionnelle, à savoir la superposition des structures anatomiques, la présence de nombreux artefacts ou encore la distorsion des mesures linéaires [21].

BILAN LONG CONE

Le bilan long cone est une étude radiologique pour une exploration des couronnes, des racines dans le cadre d’un bilan parodontal [20]. L’évaluation complète du système dento-alvéolaire comprend 21 clichés : 17 clichés retro alvéolaires, et 4 clichés rétro-coronaires [21]. L’éloignement du faisceau et l’orthogonalité du rayonnement à l’axe de la dent d’une part, et au plan du film d’autre part sont garants du minimum de déformation et d’agrandissement de l’image par rapport à son modèle anatomique [21]. C’est une méthode bio-mensurative, assurant l’évaluation anatomique des structures parodontales et la mesure de la perte osseuse en raison de son caractère bidimensionnel [21].
L’intérêt d’obtenir des radiographies reproductibles dans le temps pour suivre l’évolution de la maladie a fait proposer l’utilisation de supports de films personnalisés moulés sur l’arcade du sujet, véritables empreintes solidaires du tube à rayons X par l’intermédiaire de l’angulateur [21].
L’imagerie bidimensionnelle ne permet pas toujours de bien objectiver les pertes osseuses vestibulo-linguales ou palatines d’où l’indication de l’imagerie tridimensionnelle.

RADIOGRAPHIE TRIDIMENSIONNELLE

TOMODENSITOMETRIE (SCANNER RX)

Le scanner apparaît comme une technique très performante pour faire un bilan topographique précis des lésions, bilan qui peut, parfois, être insuffisamment informatif avec les techniques radiologiques standard comprenant le panoramique dentaire et les clichés rétro-alvéolaires.
L’approche axiale, circonférentielle, des poches parodontales et les reconstructions bidimensionnelles verticales par des logiciels spécifiques dentaires de types Dentascan ont pu être proposées pour l’évaluation des lésions osseuses : pertes osseuses vestibulaires ou linguales et de leurs dimensions [21].

LA TOMOGRAPHIE VOLUMIQUE A FAISCEAU CONIQUE OU CONE BEAM COMPUTED TOMOGRAPHY (CBCT)

Principes (figure 2)

Les scanners cbct utilisent un détecteur bidimensionnel qui permet une rotation unique du portique pour générer un balayage de toute la région d’intérêt, par rapport aux scanners ct classiques dont les multiples “tranches” doivent être empilées pour obtenir une image complète. En comparaison avec les géométries conventionnelles à faisceau en éventail ou en spirale, la géométrie du faisceau conique est plus efficace dans l’utilisation des rayons X, la rapidité inhérente à l’acquisition de données volumétriques et le potentiel de réduction du coût du scanner. La technique du faisceau conique ne nécessite qu’un seul balayage pour capturer tout l’objet connu sous le nom de champ de vision qui se réfère à la zone de l’anatomie qui est capturée avec un cône de rayons X. Ainsi, le temps requis pour acquérir une seule projection de faisceau conique est le même que celui requis par une seule projection en éventail [5].
Bien que le cbct existe depuis plus de deux décennies, son véritable potentiel n’a pas encore été pleinement exploité. Ce n’est que récemment qu’il est devenu possible de développer des systèmes cliniques cbct à la fois peu coûteux et suffisamment petits pour être utilisés dans les théâtres d’opération, les cabinets médicaux et dentaires, les salles d’urgence et les soins intensifs [5]. Quatre facteurs technologiques et spécifiques ont convergé pour rendre cela possible :  tout d’abord, des réseaux de détecteurs plats compacts et de haute qualité ont été développés,  deuxièmement, la puissance de l’ordinateur nécessaire à la reconstruction de l’image par faisceaux coniques est devenue largement disponible,  troisièmement, les tubes à rayons X nécessaires au balayage à faisceau conique sont des ordres de grandeur moins coûteux que ceux requis pour les tomodensitométries conventionnelles,  quatrièmement, en se concentrant uniquement sur le balayage de la tête et du cou, on peut éliminer le besoin de vitesses de rotation du portique inférieur à la seconde qui sont nécessaires pour l’imagerie cardiaque et thoracique.

INTERET DE LA TOMOGRAPHIE VOLUMIQUE A FAISCEAU CONIQUE (CBCT) EN PARODONTOLOGIE

JUSTIFICATION ET OBJECTIF

Justification

Les examens cliniques et radiographiques sont essentiels pour établir des diagnostics des affections parodontales ainsi que des options de traitement appropriés. Les examens radiographiques conventionnels ne fournissent pas d’informations adéquates concernant l’étendue des destructions osseuses consécutives aux maladies parodontales [23]. L’accessibilité limitée par les entrées de furcation combinée à l’anatomie complexe et à la morphologie des molaires pose des problèmes pour une instrumentation efficace lors des atteintes de furcation [24].
La tomographie volumique à faisceau conique est un examen radiologique tridimensionnel dédié à l’exploration dento-maxillo-faciale :
o en endodontie, pour la recherche et la localisation des canaux radiculaires supplémentaires, pour un bilan péri-apical pré-chirurgical.
o en chirurgie buccale, avant l’extraction de dents de sagesse pour voir le rapport des racines avec le nerf dentaire inférieur, dans les cas de traumatismes alvéolo-dentaires.
o en implantologie, pour un bilan pré-implantaire et une estimation du volume osseux au niveau du site implantaire, pour des greffes osseuses [25]. L’amélioration de la précision diagnostique et l’optimisation de la planification du traitement en parodontologie grâce à l’utilisation de l’imagerie tridimensionnelle avec la tomographie volumique à faisceau conique sont discutées de manière controversée dans la littérature [26].

Objectif

L’objectif de ce travail était de déterminer à travers une revue de la littérature l’intérêt de la tomographie volumique à faisceau conique en parodontologie.

MATERIELS ET METHODES

Stratégie de recherche bibliographique

Il s’agissait d’une revue de la littérature sur l’intérêt de la tomographie volumique à faisceau conique en parodontologie. Une recherche de références (manuelle et électronique) a été effectuée. La recherche manuelle a été effectuée sur une période de un mois, concernait les livres, thèses, et revues spécialisées en radiographie dento maxillo-faciale et parodontologie disponibles dans la bibliothèque du Département d’Odontologie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. La recherche électronique des articles publiés a été faite dans 3 bases de données, à savoir : -PubMed : PubMed est une base de données bibliographique. Elle est un projet du Centre National pour l’information Biotechnologique (NCBI pour l’acronyme en anglais) de la Bibliothèque Nationale de Médecine (NLM pour l’acronyme en anglais), située au NIH (National Library of Medecine) des Etats-Unis. PubMed est accessible à travers le site Web de NLM. – Google scholar : Moteur de recherche qui indexe les périodiques scientifiques dont les revues libre d’accès mais aussi les thèses, bibliographies, rapports de recherche, ouvrages électroniques… provenant de laboratoires, d’universités ou d’académies. Cet outil, qui couvre le domaine médical, la physique, l’informatique, et les sciences économiques, est principalement destiné aux étudiants et aux chercheurs. – Embase : Embase est une base de données bibliographiques couvrant près de 8 500 revues biomédicales de 90 pays. Elle est disponible en ligne à travers un certain nombre de fournisseurs d’interface de bases de données. Son accès est payant.
A l’aide de l’arbre MeSH utilisé le 23/03/2018 dans PubMed (“cone-beam computed tomography” OR “cone-beam” AND “computed” AND “tomography” AND “periodontitis” OR “periodontitis”) 546 articles ont été retrouvés. Pour GOOGLE SCHOLAR (Cbct or cone beam and periodontology or periodontitis) 17 articles ont été retrouvés et dans EMBASE (‘cone beam computed tomography’/mj AND ‘periodontics) 22 articles.

Critères de choix des documents

Critères d’inclusion

Ont été inclus dans cette recherche les documents suivants :
 articles traitant l’intérêt du CBCT en parodontologie publiés entre 2008 et 2017
 livres traitant l’intérêt du CBCT en parodontologie
 études réalisées chez les humains et rédigées en anglais ou en français.

Critères de non inclusion

N’ont pas été inclus dans cette recherche les :
– lettres, et les avis d’experts,
– articles de recherche sur les animaux
Les documents fournis par la recherche électronique au niveau des bases de données et par la recherche manuelle (livres, thèses, mémoires) ont été passés en revue. Dans un premier temps, les titres et résumés des articles retrouvés grâce à la stratégie de recherche ont été passés en revue. Les articles qui n’étaient pas pertinents pour une inclusion ont été écartés dès ce stade conformément aux guides d’analyse de la littérature et gradation des recommandations de l’ANAES. Les données recueillies ont subi une analyse après mise en oeuvre des critères d’inclusions.

DISCUSSION

Le succès du traitement parodontal dépend de nombreux facteurs. L’un des facteurs les plus importants est une image précise de la morphologie de la destruction de l’os parodontal pour planifier le plan de traitement. Les radiographies sont nécessaires pour déterminer l’étendue et la sévérité des pertes osseuses [27]. La présente revue de la littérature a permis de faire la synthèse des études pertinentes portant sur l’intérêt et utilisations de la tomographie volumique à faisceau conique (cbct) en parodontologie. L’une des limites de cette étude est liée au niveau de preuve qui est faible de manière générale de toutes revues de la littérature.
Ainsi, le cbct serait utilisé en parodontologie pour :
les mesures des tissus mous Dans la pratique courante, les clichés radiographiques conventionnels ne permettent pas de mesurer les tissus mous. Le cbct offre des méthodes pour les mesures. La méthode de tomographie volumique à faisceau conique des tissus mous appelé Soft Tissue Cone-Beam Computed Tomography (st-cbct) de Januário et al. [28] a été développée pour améliorer la qualité de l’image des tissus mous. Cette technique est simple et non invasive. Elle permet de mesurer et déterminer les relations entre : le rebord gingival et la crête osseuse, le rebord gingival et la jonction amelo-cementaire, la distance entre la jonction amelo-cementaire et la crête osseuse. Fu et al. [29] avaient mené une étude portant sur le biotype des tissus et sa relation avec la morphologie osseuse sous-jacente. Le but était de déterminer les dimensions de la gencive et de l’os alvéolaire sous-jacent dans le bloc incisivo-canin maxillaire. Aucune différence statistiquement significative n’avait été observée entre les mesures cliniques et celles de cbct, à l’exception des mesures palatines des tissus mous. Les mesures cbct étaient une représentation précise de la gencive et de l’os.
Schertel et al. [30] avaient mené une étude dont le but était de mesurer la couronne clinique et la quantité de gencive recouvrant l’émail des dents maxillaires à l’aide de la tomographie volumique à faisceau conique des tissus mous (st-cbct) et de proposer un protocole pour l’application de cette méthode non invasive. Ils avaient conclu que le st-cbct est un outil utile pour évaluer la longueur réelle de la couronne anatomique et la quantité de tissu gingival qui doit être enlevée chirurgicalement dans une procédure d’élongation coronaire. les défauts intra osseux parodontaux Selon Mohan et al. [22], les clichés panoramiques ne permettent pas de déterminer l’étendue de la perte osseuse parodontale dans les zones de furcation. Les images cbct fournissaient de meilleures informations diagnostiques sur le niveau des défauts intra osseux parodontaux en trois dimensions que la radiographie conventionnelle. Le cbct était plus précis que les mesures directes utilisant une sonde parodontale et aussi fiable que les radiographies pour les zones inter-proximales. Bien que la radiographie bidimensionnelle soit utile pour le diagnostic des maladies parodontales, sa limite a été connue au cours des investigations des pertes osseuses.
Ainsi, quand les défauts intra osseux parodontaux ne peuvent pas être diagnostiqués avec la radiographie bidimensionnelle, le cbct est une technique indiquée [22]. Ozmeric et al. [32] avaient réalisé une étude dont le but était de comparer les mesures obtenues avec la tomographie volumique à faisceau conique à la radiographie conventionnelle (RC) dans l’évaluation de l’espace du ligament parodontal dans les pertes osseuses. Une différence statistiquement significative avait été observée entre les mesures (p <0,05 et p <0,001). Les espaces des ligaments parodontaux dans les pertes osseuses étaient mieux visibles avec les radiographies conventionnelles que cbct. La variation entre les observateurs par rapport à chaque technique avait été évaluée et aucune différence significative n’avait été trouvée (p> 0,05).
Selon les travaux de yu-jiao et al. [33] menés sur 150 sites provenant de 11 molaires et 14 prémolaires de 6 patients (2 hommes et 4 femmes) dont le but était de proposer une méthode de mesure à six sites dans l’évaluation de la perte osseuse parodontale, les taux de coïncidence diagnostique de quatre observateurs étaient de 86,7%, 87,3%, 88,7% et 88,0%, respectivement. Il n’y avait pas de différence significative entre la mesure des images cbct et les mesures cliniques des observateurs (p = 0,84). L’analyse de régression linéaire multiple avait montré que des variables indépendantes telles que la catégorie de dents, le site et l’observateur n’avaient aucune influence linéaire sur les valeurs. La variance entre les observateurs n’était pas significative (p = 0,30). La méthode de mesure à six sites proposée dans leur étude était une méthode de mesure tridimensionnelle utile pour l’évaluation de la maladie parodontale. Le diagnostic d’une lésion parodontale avait été rendu facile et précis avec l’utilisation de cbct, sans nécessité d’une exposition chirurgicale de la zone touchée pour évaluer le défaut osseux [22]. Le cbct pouvait aider à planifier le traitement, à optimiser le suivi post-opératoire et à exposer le patient à une dose de radiation plus faible [34 – 37].
Les défauts osseux parodontaux avaient été mesurés lors de l’intervention chirurgicale en utilisant la jonction amelo-cementaire comme point de référence. Il n’y avait pas de différence statistiquement significative entre les mesures cliniques et cbct (P> 0,05). Le cbct reproduisait fidèlement la mesure clinique des défauts osseux parodontaux [38 – 43]. Le cbct sur la vue de reconstruction de 5,2 mm avait permis des mesures comparables des niveaux de l’os parodontal et des défauts comme avec la radiographie intra-orale. Le cbct avec des sections transversales de 0,4 mm d’épaisseur avait montré des valeurs plus proches du gold standard, indiquant une évaluation plus précise de la perte osseuse parodontale [44]. La tomographie volumique à faisceau conique fournissait de meilleures informations diagnostiques et quantitatives sur les niveaux d’os parodontaux en trois dimensions que la radiographie conventionnelle [45,46].
Le cbct pourrait fournir des mesures plus précises que les radiographies péri-apicales selon Li et al. [47]. Cependant, pour les mesures verticales des défauts intra-osseux, comparé aux mesures effectuées pendant l’intervention, le cbct ne présentait aucun avantage par rapport aux radiographies péri-apicales. Une nouvelle méthode devrait être développée pour mesurer avec précision les défauts intra-osseux parodontaux en utilisant le cbct à l’avenir.
Sur la précision diagnostique du cbct pour les lésions parodontales, Les travaux de Braun et al. [48] indiquaient qu’une analyse des défauts parodontaux était possible à l’aide de la troisième dimension. En particulier, dans l’orientation vestibulo-linguale, les défauts étaient plus précis.
Natasa et al. [49] ont effectué une recherche sur 6 publications évaluant qualitativement et quantitativement l’utilisation du cbct pour la détection de défauts intra-osseux et son influence sur le diagnostic et le plan de traitement des atteintes osseuses. Il n’y avait pas suffisamment de preuves scientifiques pour justifier l’utilisation de cbct pour le diagnostic ou la planification du traitement pour les défauts intra-osseux. De plus, l’efficacité de cbct pour de telles tâches de diagnostic n’avait été évaluée qu’à de faibles niveaux de précision.
Akshaya et al. [50] avaient inclus dans leur étude cent (100) pertes osseuses parodontales chez quinze (15) patients souffrant de parodontite devant subir une chirurgie parodontale. Le jour de la chirurgie avant l’anesthésie, le cbct du quadrant à opérer avait été pris. Après decollement d’un lambeau, des mesures cliniques des pertes osseuses parodontales avaient été effectuées à l’aide d’un pied à coulisse numérique. Les mesures prises pendant la chirurgie avaient ensuite été comparées aux mesures effectuées avec cbct et soumises à une analyse statistique en utilisant le test de corrélation de Pearson. Dans l’ensemble, il y avait une corrélation très élevée de 0,988 entre les mesures prises chirurgicalement et celles de cbct. La corrélation était plus élevée pour les pertes horizontales que pour les pertes verticales. Le cbct est très précis dans la mesure des pertes osseuses parodontales et s’avère être un outil très utile dans le diagnostic parodontal et l’évaluation du traitement. les atteintes des furcations Le suivi radiographique de la cicatrisation osseuse après greffage d’une perte osseuse dans une furcation était difficile en raison du chevauchement des zones gagnantes et perdantes dans la greffe. La nouvelle méthode d’imagerie de tomographie volumique à faisceau conique, offre l’opportunité de localiser et mesurer les densités des os dans les pertes osseuses telles qu’une perte osseuse verticale, une greffe osseuse dans une atteinte des furcations. Cette précision permettrait de quantifier de façon reproductible le remodelage osseux après le greffage [5].
Les images acquises par cbct dans l’évaluation de la perte osseuse alvéolaire dans l’atteinte de la furcation avaient conduit à une nouvelle approche dans l’évaluation des patients parodontaux et s’avérait être une excellente ressource pour décider des thérapies appropriées [51, 52].
Basé sur un niveau de preuve modéré, cbct était utile pour les cas parodontaux impliquant une atteinte de la furcation, mais il ne devrait être utilisé que dans les cas où l’évaluation clinique et l’imagerie radiographique conventionnelle ne fournissaient pas l’information nécessaire pour un diagnostic adéquat [39].
Pajnigara et al. [53] ont mené des travaux sur 200 atteintes de furcation de classe II chez 40 patients, qui avaient été évalués cliniquement et par cbct (avant et après la chirurgie). Après les mesures cliniques et cbct préopératoires, une allogreffe osseuse a été placée dans la lésion de l’atteinte de la furcation et les lambeaux avaient été suturés. Six mois plus tard, ces défauts avaient été évalués en enregistrant des mesures sur le plan clinique post-chirurgicales et également des mesures cbct post-chirurgicales. Il y avait une différence statistiquement significative entre les mesures cbct en pré-chirurgie et les mesures cliniques pré-chirurgie (Pvalue <0,0001, IC 95%) versus les mesures cbct post-chirurgies et les mesures cliniques post-chirurgicales cbct (P-value <0,0001, IC 95%) dans les deux aspects verticaux et horizontaux.
L’utilisation de cbct était indiquée pour le diagnostic des atteintes de furcation dans les maladies parodontales. L’imagerie tridimensionnelle pré-chirurgicale et post-chirurgicale permettait au clinicien d’optimiser les décisions thérapeutiques et d’évaluer plus précisément le temps de cicatrisation.
Padmanabhan et al. [54] sur 14 patients avec 25 sites d’atteinte de furcation des molaires mandibulaires avaient réalisé le cbct pour mesurer la hauteur, la largeur et la profondeur des atteintes de furcation des molaires mandibulaires en classe II et classe III. Les mesures chirurgicales de l’atteinte des furcations avaient été évaluées au cours d’une chirurgie par lambeau d’assainissement, qui avait été comparées à des mesures de cbct.
L’analyse statistique avait été réalisée en utilisant un test T apparié et un graphique de Bland-Altman. Les mesures de cbct versus les mesures cliniques étaient respectivement de 2,18 ± 0,86 mm et 2,30 ± 0,89 mm pour la hauteur de furcation, 1,87 ± 0,52 mm et 1,84 ± 0,49 mm pour la largeur de furcation et 3,81 ± 1,37 mm et 4,05 ± 1,49 mm pour la profondeur de furcation. Les résultats avaient montré qu’il n’y avait pas de difference statistiquement significative entre les paramètres mesurés, indiquant que les deux méthodes étaient statistiquement similaires. Ils avaient conclu que l’exactitude de l’évaluation de l’atteinte des furcations des molaires mandibulaires par cbct était comparable à celle des mesures chirurgicales directes. Ces résultats indiquaient que cbct est un excellent outil de diagnostic d’appoint dans la planification du traitement parodontal.
Selon les travaux de Zhong et al. [55] sur Vingt huit (28) molaires mandibulaires atteintes de furcation examinées directement et mesurées par cbct, Huit (8) paramètres avaient été sélectionnés pour décrire l’apparence exacte de chaque atteinte de furcation, y compris les dimensions des atteintes verticales, les dimensions des atteintes horizontales et les dimensions d’entrée de la furcation. Les résultats avaient été comparés aux données correspondantes obtenues par sondage et radiographie péri-apicale. Aucune différence significative n’avait été trouvée entre les données obtenues par cbct et les mesures de sondage (p> 0,05). Les distances entre l’entrée de furcation et la crête alvéolaire mesurées par cbct étaient inférieures à celles détectées directement (p<0,05), mais les différences étaient inférieures à 0,5 mm (respectivement 0,21, 0,24, 0,35 mm). La localisation de l’entrée de la furcation pouvait causer des différences. Le cbct pourrait fournir des images tridimensionnelles précises et détaillées des atteintes de furcation. La classification de la morphologie osseuse mésio-distale sur les images cbct avait aidé les cliniciens à établir un plan de traitement précis avant la chirurgie et pouvait être utilisée pour comprendre l’influence de la morphologie osseuse sur la régénération des atteintes de furcation [56].

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Table des matières

INTRODUCTION
I- GENERALITES SUR LES MALADIES PARODONTALES
1.1 Définition
1.2 Epidémiologie
1.3 Classification
1.4 Anatomopathologie
1.5 Etiopathogénie
1.5. 1. Biofilm et complexes bactériens
1.5.2. Réaction inflammatoire et réponse immunitaire
1.5.3. Facteurs de risque
1.6 Diagnostic
1.7 Traitement
II- MOYENS D’IMAGERIE EN PARODONTOLOGIE
2.1. Apport diagnostique de l’Imagerie
2.2 Radiographie Bidimensionnelle
2.2.1 Orthopantomogramme
2.2.2. Bilan long cone
2.3. Radiographie Tridimensionnelle
2.3.1 Tomodensimetrie (scanner RX)
2.3.2 Cone Beam Computed Tomography (CBCT)
2.3.2.1 Principes
2.3.2.2 Indications
2.3.2.3 Limites
2.3.2.4 Avantages
III- INTERET DE LA TOMOGRAPHIE VOLUMIQUE A FAISCEAU CONIQUE (CBCT)
3.1. Justification et Objectif
3.1.1. Justification
3.1.2. Objectif
3.2. Matériels et Méthodes
3.2.1. Problème de recherche
3.2.2. Stratégie de recherche bibliographique
3.3. Résultats
3.4- Discussion
CONCLUSION
References

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