Intégration d’un nouveau dispositif de contrôle de qualité dans des coopératives laitières autour de Casablanca

Au Maroc, la production laitière bovine assure un rôle fondamental dans l’agriculture du pays en terme de création d’emplois, de distribution de revenus (des exploitations agricoles jusqu’aux consommateurs) et de fourniture de protéines animales à une population urbaine en plein essor démographique, et dont les habitudes alimentaires évoluent vers davantage de qualité des produits consommés (Sraïri et Faye, 2004).

L’industriel se trouve donc aujourd’hui avec d’un coté une demande croissante des produits de qualité par le consommateur, et d’autre, avec un approvisionnement par l’amont qui n’arrive pas à satisfaire les standards de qualité. Parmi ces défaillances au niveau de la qualité de lait on peut souligner un faible taux butyreux du lait réceptionné par l’industriel. Le plus grand industriel dans la filière laitière marocaine, la Centrale Laitière, a établi un système de rémunération à la qualité qui cherche promouvoir une amélioration de la qualité du lait par l’amont.

Dans l’amont de la filière on trouve des centaines des milliers de petits agriculteurs qui avec un cheptel réduit pratiquent un système d’élevage mixte peu spécialisé. Ils s’organisent principalement en coopératives laitières où ils amènent leur lait qui est ensuite collecté par l’industriel. L’attention donné dans la filière à la qualité du lait a amené à une réflexion sur quels sont les goulots d’étranglement pour une amélioration de la qualité. Un de ces goulots est l’absence des moyens par les coopératives de mesurer le contenu en matière grasse de lait individuel des éleveurs, ce qui cause de graves problèmes de passager clandestin, dans lesquels les éleveurs écrèment le lait, aboutant a une diminution de la qualité du lait de mélange dans les coopératives.

En avril 2012 la Centrale Laitière a mis en œuvre un plan pour promouvoir l’installation dans les coopératives laitières de Lactoscans. Le Lactoscan est une machine qui permet réaliser de façon facile et rapide, un contrôle des paramètres physico-chimiques du lait amené par les membres des coopératives, et en particulier le taux butyreux.

Des producteurs privés (PPs) : Ce sont des éleveurs qui réalisent la vente du lait directement à l’industriel. Leur volume de production du lait est assez grand pour que cela soit rentable pour l’industriel de leur donner des bacs réfrigérants Les producteurs privés profitent des services particuliers fournis par la CL (financement et importation de vaches, accès au financement bancaire, assistance à l’obtention des subventions…). En contrepartie, le lait qu’ils fournissent à l’industriel doit appartenir à un même troupeau, il leur est interdit de collecter du lait d’autres éleveurs.

Des producteurs de lait : On dénombre autour de 400 000 exploitations considérées laitières dont 100 000 producteurs saisonniers (MDRAPM, 2012). Les exploitations sont essentiellement diversifiées et de petite taille, orientées vers une production mixte lait/viande, et basées sur un cheptel bovin dont 15 % est de race pure importée (Holstein et Montbéliarde), 35 % de type croisé (race local-race pure) et 50% de races locales (Sraïri, 2011).

Les effectifs de cheptel bovin ainsi que la production du lait sont très dépendants du climat et de la présence d’eau. Pour cette raison, 82% des exploitations laitières sont concentrées dans les zones irriguées en raison des potentialités de production (ressources fourragères)(MADRPM, 2012).Le nombre de vaches laitières exploitées reste faible puisque un 80% des élevages ont moins de 5 vaches et reposent sur une assise foncière de moins de 5 ha (Sraïri, 2007). Néanmoins, l’activité laitière est considérée comme très importante au sein de la ferme car elle assure un revenu stable à la majorité des éleveurs dans les exploitations de petite taille.

– Les coopératives laitières. Elles collectent le lait de leurs adhérents, le vendent à un industriel et redistribuent la recette versée par l’industriel à leurs membres. À part le service de collecte, elles proposent d’autres services à leurs adhérents comme la fourniture d’intrants pour l’élevage, l’achat et l’utilisation collective de matériel agricole, la création d’épiceries ou des services dans le domaine social (E. Oudin 2006).
– Centres de collecte privés. Les centres de collecte privée (CCP) sont des entreprises de collecte du lait. Ils fonctionnent de façon identique aux coopératives laitières en ce qui concerne leur activité. Ils disposent d’un bâtiment où les éleveurs amènent leur lait. Il y a aussi des CCPs qui ont un service de ramassage. Ils fournissent aussi des services aux éleveurs avec lesquels ils travaillent (par exemple vente d’alimentation de bétail par crédit avec le lait). La principale différence entre les CCPs et les coopératives est le régime de propriété et le principal but de leur activité. Le principal objectif de l’activité des CCPs est le bénéfice de son propriétaire.
– Colportage Parallèlement aux centres de collecte on trouve la collecte du lait par colportage, qui s’est développée ces dernières années dans les bassins d’approvisionnement proches des grands centres de consommation (agglomérations urbaines). Ce type de collecte permet aux éleveurs certaines commodités comme la souplesse des modalités de paiement, le passage des véhicules des colporteurs jusque dans les exploitations ou l’absence de contrôles inopinés sur la qualité du lait. Cependant, la continuité dans la collecte n’est pas garantie.

– Un industriel principal : La Central Laitière. La société privée Centrale Laitière (CL) représente actuellement plus de 60% des volumes de lait annuellement traités par les industriels. Elle possède la plus importante plateforme de distribution du Maroc avec 30 bases logistiques desservant 70 000 points de vente et traite le lait produit par plus de 110 000 exploitations à travers près de 300 coopératives et elle recueille le lait amené directement par quelque 200 exploitations de grande taille (Centrale laitière, 2008). La marque multinationale, Danone actuellement propriétaire du 67% des actions du groupe, fournit à la Centrale Laitière le savoir-faire technique et la capacité de vendre des produits avec une marque reconnue.
– Autres industriels : On trouve la présence d’autres entreprises de transformation du lait. Dans certaines zones, la CL est presque l’unique industriel présent (par exemple à Ben Slimane). Dans d’autres zones, (Berrechid, Settat et Ben Ahmed) il y a une présence assez importante d’autres transformateurs qui opèrent dans la région : Nestlé, Prolait, Superlait.

– Mahlabats, épiceries et cafés. A part les grandes surfaces, il y a de nombreux points de vente du lait. Les mahlabats (laiteries artisanales), épiceries et cafés sont des groupements d’acteurs qui peuvent acheter le lait directement des colporteurs ou des éleveurs à travers le circuit informel pour le transformer ou non, et revendre le lait au consommateur final.

– Associations d’élevage et Union des coopératives. Ce sont des groupements constitués par les coopératives et qui interviennent en ayant pour mission de donner des services et d’agir selon l’intérêt commun de leurs membres.
– l’Office de développement de la coopération (ODCO). Cet organisme qui fut créé en 1962 est chargé de centraliser et d’instruire les demandes de constitution des coopératives et de leurs unions, de diffuser la documentation sur la coopération, de financer des campagnes de vulgarisation et de formation, d’assister les coopératives dans le domaine juridique et celui de la gestion et de s’assurer que la gestion des coopératives et de leurs unions est conforme à la législation en vigueur. L’ODCO étudie et propose les réformes législatives ou réglementaires relatives à la création et au développement des coopératives.
– Les organismes de l’État. Les Directions Départementales de l’Agriculture (DPA) et les Centres des Travaux (CT) sont en charge des services d’appui à la formation de coopératives, et de l’organisation des subventions aux éleveurs par l’État. Les coopératives doivent inviter aussi au moins une personne de l’administration aux AGs, à titre consultatif.
– Autres acteurs de la filière :
– Fournisseurs de biens et de services pour les coopératives, aliments de bétail, électricité, location du bâtiment, ou toute autre fourniture nécessaire pour les coopératives.
– Banques où les coopératives possèdent au mois un compte où sont versées leurs recettes.
– La communauté de personnes vivant autour des coopératives.

Ces acteurs s’organisent autour des flux de lait, financiers, d’information, de services… dont la gestion conditionne leurs performances économiques, techniques, et sociales.

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Table des matières

INTRODUCTION
1. LE CONTEXTE D’ÉTUDE
1.1 La filière laitière au Maroc. Une diversité d’acteurs et de voies d’approvisionnement en lait
I. Les acteurs principaux
II. Organisation générale de la chaine d’approvisionnement du lait des producteurs aux consommateurs
1.2 Les coopératives laitières au Maroc
I. Les coopératives comme maillon intermédiaire
II. Des statuts coopératifs fixés par la loi
III. Structure générale des coopératives
1.3 Qualité du lait
I. Un terme avec plusieurs connotations
II. …résultat d’un ensemble de facteurs
2. PROBLEMATIQUE ET MÉTHODE
2.1 La problématique et les objectifs d’étude
I. Vers une démarche de qualité au sein des coopératives laitières marocaines
II. Objectif de l’étude
2.2 Partie théorique
Le comportement de passager clandestin dans les coopératives
La démarche de qualité au sein de coopératives : le cas des coopératives viticoles en France
2.3 La méthode d’étude et le procès de sélection des coopératives
I. Délimitation de la zone d’étude
II. Étude exploratoire
III. Le choix des coopératives étudiées
IV. La collecte de données
V. Traitement des données
3. LA DÉMARCHE DE QUALITÉ MISE EN PLACE PAR LA CL
3.1 Organisation de la collecte par la CL dans la zone d’étude
3.2 Le contrôle et le paiement à la qualité par la CL
3.3 Introduction du Lactoscan
I. Recherche et test du Lactoscan par la CL
II. Processus de vente de la machine aux coopératives
III. Caractéristiques du Lactoscan SA et de l’Ekomilk
3.4 Logiques par rapport à la nouvelle démarche
I. Vision de la Centrale Laitière sur la démarche
II. Vision de la coopérative
III. Vision de l’éleveur
4. RÉSULTATS
4.1 ÉTUDE DE CAS 1 : Coopérative BS 1
I. Contexte externe de BS 1 et BS 2
II. Présentation de la coopérative de BS 1
III. Les services de la coopérative
IV. La gestion de la qualité au niveau de la coopérative
4.2 ÉTUDE DE CAS 2 : Coopérative BS 2
I. Présentation de la coopérative BS 2
II. Services de la coopérative
III. La gestion de la qualité au niveau de la coopérative
4.3 ÉTUDE DE CAS 3 : Coopérative Berr.3
I. Présentation de la coopérative Berr 3
II. Services de la coopérative
III. La gestion de la qualité au niveau de la coopérative
4.4 ÉTUDE DE CAS 4 : Coopérative B.Ah 4
I. Présentation de la coopérative
II. Services de la coopérative
III. La gestion de la qualité au niveau de la coopérative
CONCLUSION

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