Intégration des champignons mycorhiziens arbusculaires dans les itinéraires techniques agricoles

Face à un accroissement démographique élevé, une tendance pluviométrique à la baisse, et une faible productivité de l’agriculture, l’Etat du Sénégal a décidé, de mettre en oeuvre une nouvelle orientation agro-sylvopastorale. Elle a été élaborée à la suite d’une large concertation avec les organisations professionnelles agricoles, les ONG, les structures de la société civile etc. Cette orientation a ainsi défini les conditions permettant d’assurer la sécurité alimentaire et de faire de l’activité agricole, sur une base durable, le moteur de la croissance économique. L’activité agricole du Sénégal repose sur des mises en valeur annuelles de 2,5 millions d’hectares, dont les 36% sont localisés sur des sols pauvres (Anonyme, PNAT,1994). Sur l’ensemble des superficies emblavées, les deux principaux types d’agriculture sont les cultures sous pluie, qui concernent plus de 90% des terres, et les cultures irriguées qui concernent moins de 5% des terres (DEL/L Berger et al, 1996).

Dans le cas des cultures sous pluie, il s’agit d’une agriculture que l’on appelle aussi agriculture traditionnelle ou paysanne. Ce mode d’agriculture, pratiquée dans toutes les zones agro-écologiques du Sénégal, est le plus souvent de type familiale. Il porte principalement sur, les graminées notamment le mil (pennisetum typhoides) et le maïs (Zea mays), les légumineuses telles que l’arachide (Arachis hypogea) et le niébé (Vigna unguiculata). La baisse de la pluviométrie sur l’ensemble des zones agro-écologiques (Anonyme, 1994) la pauvreté des sols, influent négativement sur la production agricole sous pluie. Ces phénomènes environnementaux induisent ainsi un risque dans la sécurité alimentaire et économique des populations rurales. Les itinéraires culturaux pratiqués, notamment la monoculture et la réduction des jachères, entraînent, en plus des faibles niveaux de productions, un appauvrissement et une dégradation des sols, c’est à dire un déséquilibre environnemental. A ces facteurs, qui rendent l’activité agricole sous pluie vulnérable, s’ajoute la pauvreté qui caractérise le monde rural et les faibles niveaux d’investissements agricoles qui y sont réalisés depuis un certain nombre d’années.

Dans le cas des cultures irriguées, il s’agit d’une agriculture intensive encore appelée agriculture conventionnelle. Elle a été rendue possible grâce à la maîtrise de l’eau et s’exerce à travers les systèmes d’irrigation gravitaire et à pression, principalement dans les zones agroécologiques des Niayes, de la Casamance et du fleuve. Elle est pratiquée sous forme familiale, mais aussi sous forme entrepreunarial, c’est à dire industrielle et commerciale. Elle porte principalement sur les spéculations maraîchères telles que l’oignon (Allium cepa), le gombo (Abelmoschus esculentus) et la tomate (Lycopersicum esculentum), et sur quelques espèces pérennes (manguiers, leucéna, agrumes…). Malgré la maîtrise de l’eau, les niveaux de production jugés satisfaisants pour certains, restent néanmoins faibles. Ce type d’agriculture conduit à un déséquilibre irréversible et accéléré de l’environnement, dont la principale cause est l’utilisation incontrôlée des ressources externes, notamment les fertilisants chimiques, les produits phytosanitaires, et de l’eau d’irrigation. Ce déséquilibre environnemental est matérialisé par des phénomènes de salinisation des sols, de pollution des nappes, de modification des structures des sols…

SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE 

Situation agricole du Sénégal

Généralités
Le Sénégal avec une population de prés de 10 millions d’habitants, est situé à l’extrême ouest du continent Africain et s’étend sur une superficie de 196 720 km². Il est limité par la Mauritanie au nord, le Mali à l’est, la Guinée Bissau et la Guinée au sud et sud est, et par l’Océan Atlantique à l’Ouest. Le relief du Sénégal est plat avec une altitude moyenne de 40 mètres sur prés de 75% du territoire et un point culminant à 580 mètres situé dans le sud est, (PNAT 1994). De par sa position, la partie Nord Sénégal appartient à la région sahélienne et la partie sud à la région soudanienne. Cette situation lui confère une diversité de ses ressources naturelles matérialisée par la diversité des zones éco-géographiques.

La végétation
Les formations végétales du Sénégal ont une distribution fortement liée à la pluviométrie de telle façon que l’on retrouve au nord une végétation essentiellement constituée d’épineux caractéristiques des zones à faible pluviométrie tels que les balanites (figure1) et les acacias avec une faible couverture fourragère. Par contre au sud, on retrouve une forêt semi- sèche dense avec des espèces comme Khaya senegalensis. D’autres formations végétales sont aussi retrouvées le long des cours d’eau, il s’agit des forêts galeries, sur les berges des fleuves, dans le cas des mangroves. Des formations telles que les « Niayes » sont en disparition irréversible à cause de l’urbanisation (Anonyme , 2000). Le tapis herbacé est dense et diversifié dans la partie sud du pays et lâche en allant vers le nord du pays.

La plupart des sols sont sablonneux, pauvres et sensibles à l’érosion éolienne et hydrique, prés de la moitié des sols, 47% sont médiocres ou inaptes à l’agriculture, et 36% sont pauvres à moyen et offrent de faibles rendements (Anonyme, 1994). En plus de la pauvreté qui caractérise la plupart des sols, un phénomène croissant de salinisation touche des terres situées sur quatre des six zones agro-écologiques, (Sadio, 1991). Cette salinisation est due à une remontée des nappes phréatiques souvent suite à un assèchement des plans d’eau, à une mauvaise conduite de l’irrigation. Le tableau 3 présente la répartition des superficies affectées par salinité. Il convient de rappeler que le phénomène de salinisation des terres est un phénomène évolutif.

Les eaux
En plus des précipitations, le Sénégal dispose des ressources en eaux de surface et souterraines. Les ressources en eau de surface sont fournies principalement par les fleuves Sénégal et Gambie, mais aussi par les cours d’eau de la Casamance et de la Kayanga, et du Lac de Guiers (Anonyme, 1994). Il existe aussi des sources d’eau non pérennes ou encore des mares temporaires répartis sur l’ensemble du territoire, qui sont remplis lors de la saison des pluies. Les ressources en eaux souterraines sont fournies par les nappes superficielles, les nappes semi profondes, les nappes profondes et la nappe de la zone du socle réparties dans deux grands ensembles géologiques structuraux, le bassin sédimentaire sénégalo-mauritanien et le socle ancien, (Anonyme, 2000).

Les minéraux
Les phosphates constituent la principale richesse minière du Sénégal. Le sous-sol renferme 120 millions de tonnes de phosphate de chaux et 100 millions de phosphate d’alumine. Selon les Industries Chimiques du Sénégal (ICS), la production annuelle moyenne de phosphate est de 2 millions de tonnes.

Les spéculations étudiées

Plusieurs spéculations sont cultivées comme légumes dans les différentes zones agroécologiques du Sénégal avec des variations selon les périodes. La saison froide reste la principale saison de production de légumes avec des sur approvisionnement des principaux marchés urbains et ruraux concernant principalement la tomate (Lycopersicum esculentum), l’oignon (Allium Cepa), le poivron (Capsicum annuum); le gombo (Abelmoschus esculentus), le jaxatu (Solanum aethiopicum). Elles sont produites en condition de culture intensive avec l’irrigation. Les autres cultures concernent le niébé (Vigna unguiculata(L.) Walp), le Maïs (Zea mays), le mil (Pennisetum),… Elles sont effectuées pendant la saison des pluies et ne font pas l’objet de surplus au niveau des marchés. Elles peuvent être conservées jusqu’à la période de soudure. Les spéculations suivantes ont été testées dans les différentes expérimentations.

La tomate (Lycopersicum esculentum) 

Généralités
La tomate (Lycopersicum esculentum), est une plante originaire d’Amérique du sud appartenant à la famille des solanacées et qui se multiplie normalement par graines. Sa croissance peut être déterminée ou indéterminée, ce qui permet de classer les variétés. Les températures optimales de croissance sont de 13 à 20°C la nuit et de 20 à 27°C le jour avec un écart nécessaire de 6 à 7°C entre le jour et la nuit au moment de la floraison. Les meilleures rendements sont obtenus pendant la saison sèche avec l’obligation de procéder à l’irrigation. Les principales zones de production du Sénégal sont les Niayes pour la tomate fraîche et le Fleuve pour la tomate industrielle. Du point de vue nutritif, la tomate contient :
– 94% d’eau
– 22 calories/100g
– des minéraux : Ca, P, Fe, Na, K
– des vitamines : vitamine A, C, thiamine.

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Table des matières

INTRODUCTION
I. SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I-1 Situation agricole du Sénégal
I.I.1. Généralités
I.I.2. Les ressources naturelles
I.I.2.1. Le climat
I.I.2.2. La végétation
I.I.2.3. Les sols
I.I.2.4. Les eaux
I.I.2.5. Les minéraux
I.I.3. Les types d’agricultures
I.I.3.1. L’agriculture sous pluie
I.I.3.2. L’agriculture de décrue
I.I.3.3. L’agriculture irriguée
I.I. 4. Les spéculations étudiées
I.I.4.1. La tomate
a) Généralités
b) Caractères morphologiques
c) Culture de la tomate
I.I.4.2. Le niébé
a)Généralités
b) Caractères morphologiques
c) Culture du niébé
I.I.4.3. Le Gombo
a).Généralités
b) Caractères morphologiques
c) Culture du gombo au Sénégal
I.I.4.4. Le maïs
I.I.4.5. Le mil
I.I.4.6. Le Jaxatu
I.I.4.7. L’oignon
I.I.4.8. Le poivron
I.I.4.9. La salade
I.I.5. Etat actuel de la durabilité de l’agriculture au Sénégal
I.2. Les acteurs de l’activité agricole
I.2.1. Contexte
I.2.2. La composante OP (Organisations de Producteurs) du PSAOP (Programme des Services Agricoles et des Organisations de Producteurs)
I.2.3. Les structures de Recherche et de Conseil Agricole et Rural
I.3. Potentialités agronomiques des mycorhizes
I.3.1. Généralités et définition des mycorhizes
I.3.2. Rôle des mycorhizes arbusculaires dans l’agriculture
I.3.2.1. La conservation de la structure du sol
I.3.2.2. La nutrition hydrominérale et la protection phytosanitaire
I.3.2.3. La résistance au stress hydrique
I.3.2.4. Dépendance mycorhizienne
I.3.2.5. L’inoculation en plein champ
I.3.2.6. Technologie de l’inoculum mycorhizien
II.MATERIEL ET METHODES
II.1. Sites expérimentaux
II.1.1. Ferme pilote d’irrigation de Keur Momar SARR
II.1.2. Centre de Bel Air
II- 2 Potentiel mycorhizogène (MPN) des sols étudiés
II.2.1. Préparation des terres
II.2.2. Conduite de la culture
II.2.3. Récolte et coloration
II.2.4. Observations
II.2.5. Estimation du nombre le plus probable de propagules
II-3 Matériel fongique
II.3.1. Origine
II.3.2. Production de l’inoculum
II.4. Matériel végétal
II.4.1. Tomate
II.4.2. Gombo
II.4.3. Niébé
II.4.4. Autres spéculations
II.5. Produits phytosanitaires
II.6. Fertilisants
II.7. Substrats de production d’inoculum
II.8. Dispositifs expérimentaux
II.8.1. Dépendance mycorhizienne
II.8.2. Dose d’inoculum mycorhizien
II.8.3. Mycorhize et culture intensive
II.8.4. Mycorhize et régime hydrique
II.8.5. Substrats de production d’inoculum
II.9. Paramètres mesurés
II.9.1. Pourcentage de colonisation racinaire par les champignons mycorhiziens arbusculaires
II.9.2. Rendement et poids sec végétatif
II.9.3. Croissance
II.9.4. Aspects économiques
II.9.5. Efficacité des champignons mycorhiziens arbusculaires
II- 10 Analyse statistique
III RESULTATS
III.1. Effectivité des propagules endogènes
III.2. Efficacité des champignons mycorhiziens arbusculaires
III.2.1. Dépendance mycorhizienne
III.2.2. Gain de croissance
III.3. Influence de la dose d’inoculum
III.4. Mycorhize et régime hydrique
III.5. Substrats de Production d’inoculum
III.6. mycorhize et culture intensive
III.6.1. Croissance et développement végétatif de la tomate et du gombo
III.6.2.Rendement des cultures
III.6.3. Aspects économiques
IV. DISCUSSIONS
VI. CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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