Intégration agriculture et élevage

Intégration agriculture et élevage

La majorité des paysans à Madagascar pratiquent à la fois l’agriculture et l’élevage. Leur différenciation peut se faire au niveau de l’interaction entre agriculture et élevage, de la prédominance de l’agriculture ou de l’élevage dans l’exploitation et de l’importation des revenus agricoles dans la composition du revenu global de l’exploitant. Par ailleurs, les systèmes d’exploitation agricoles actuels tendent aux systèmes d’intégration d’agriculture et d’élevage. La raison principale est la recherche d’autonomie de l’exploitation afin d’éviter les dépendances visà-vis des intrants extérieurs, dont les prix sont souvent élevés. Les trois piliers de l’intégration de l’agriculture et de l’élevage sont la traction animale, la production de fumure organique, les cultures fourragères et le stockage des résidus de culture (Lhoste, 1987). L’intégration entre l’agriculture et l’élevage permet d’améliorer la fertilité des sols, de recycler les biomasses végétales et animales dans l’exploitation et d’atteindre la sécurité alimentaire. De plus, ces systèmes permettent de faire face aux changements climatiques par la diminution des recours aux intrants chimiques et aux concentrés minéraux. Bref, la synergie entre l’agriculture et l’élevage peut conduire à l’augmentation de la production agricole et à l’accroissement durable des revenus des paysans (Dugué, 2010).

Elevage de vache laitière dans le Vakinankaratra

Les Hautes Terres du Vakinankaratra possèdent un climat tropical de haute altitude relativement frais. Elles sont marquées par de vaste pâturage de 37 158 000 ha, aptes à se régénérer et à évoluer  pour permettre un mode d’exploitation intensif, moyennant des mesures efficaces. Elles sont situées dans le triangle laitier de Madagascar, aire géographique comprise entre Tsiroanomandidy (Moyen Ouest), Manjakandriana (Est) et Ambalavao Tsienimparihy (Sud), où toutes les activités d’intensification de l’élevage laitier se sont opérées. Dans le Vakinankaratra, en 2002, 19 224 vaches laitières ont été recensées dont 47% croisées Pie Rouge Norvégienne, 17% races pures Pie Rouge Norvégienne et 36% zébus ou croisés non identifiés. Le mode de reproduction pratiqué est la saillie naturelle assurée par un taureau laitier (taureau du propriétaire ou d’un particulier ou d’une station de monte) et recours à l’insémination artificielle (MAEP & Ocean, 2004). Les systèmes de cultures orientés vers la production de lait considérés sont des systèmes semi intensif et intensif, se différenciant suivant les races et le type de reproduction utilisés, l’alimentation, l’hygiène et la protection sanitaire appliquée. Ils pratiquent des techniques développées pour produire, telle l’insémination artificielle, la conduite d’élevage conforme aux principes de l’hygiène (hygiène de la traite et douche dé tiqueuse) et des étables en dur. L’affouragement des animaux est assuré par les récoltes des cultures fourragères et des compléments de provende complète. Concernant la commercialisation du lait, les éleveurs organisés ou individuels vendent directement leur produit sur le marché ou aux collecteurs/trayeurs ou aux industries de transformation. Les grandes fermes livrent directement leur produit sur le marché et peuvent faire de la transformation.

Système de production agricole

Afin de rendre compte de la complexité du fonctionnement des exploitations agricoles et d’en expliciter la logique, le concept de système de production s’est peu à peu imposé pour analyser et comprendre les pratiques des agriculteurs. Un système de production est donc mis en œuvre par des exploitations qui possèdent la même gamme de ressources (même gamme de superficie, même niveau d’équipement, même taille de l’équipe de travail), placées dans des conditions socioéconomiques comparables (entre autres même mode d’accès à la terre, au travail, à l ‘équipement) et qui pratiquent une combinaison comparable de productions. En premier lieu, l’échelle d’analyse à laquelle l’application du concept de système de production est pertinente est celle de l’exploitation agricole familiale. Cette unité de production se caractérise par un certain nombre de ressources : les terres de l’exploitation (surface et type de « terroir »), la main-d’œuvre (importance, nature, formation, accès à l’information), le capital de l’exploitation (bâtiments, matériel, plantations, cheptel reproducteur, etc.). En second lieu, l’organisation du système de production peut être étudiée à une échelle d’analyse plus restreinte et complémentaire, grâce aux concepts de système de culture et d’élevage : le système de production peut être alors considéré comme une combinaison organisée de différents systèmes de culture et de différents systèmes d’élevage. Le système de culture, concept agronomique, s’applique à l’échelle de la parcelle ou du groupe de parcelles traitées de manière homogène, c’est-à-dire caractérisées par une succession de cultures et des associations éventuelles de cultures, et par l’ensemble des techniques qui leur sont appliquées suivant un ordonnancement précis, l’« itinéraire technique ». La logique agronomique de ce système de culture est étroitement liée non seulement aux conditions pédoclimatiques ou de contraintes physiques telles que l’éloignement du siège de l’exploitation. Cette logique agronomique (type de cultures, succession culturale et effets « précédent » et « sensibilité du suivant », nature et ordonnancement des opérations culturales appliquée à chaque culture, etc.) doit être analysée en terme de système à l’échelle de la parcelle, mais sa compréhension, l’explication des choix et pratiques des agriculteurs sont aussi à rechercher au niveau du fonctionnement de la combinaison des différents systèmes de culture et d’élevage, c’est à dire à l’échelle englobant du système de production.

A une échelle d’analyse équivalente, le système d’élevage se définit à l’échelle du troupeau ou d’une partie de ce dernier. Il s’agit « d’un ensemble d’éléments en interaction dynamique organisé par l’homme en vue de valoriser des ressources par l’intermédiaire d’animaux domestiques pour en obtenir des productions variées (lait, viande, cuirs et peaux, travail, fumure, etc.) ou pour répondre à d’autres objectifs. ». Ce système d’élevage peut lui aussi être caractérisé par un certain nombre de pratiques : agrégation (constitution d’ateliers ou de lots, groupes d’animaux qui seront traités de façon particulière selon leur sexe ou leur catégorie d’âge et qui sont reliés par des flux d’animaux), conduite (reproduction, santé, alimentation), exploitation (opération de prélèvement sur le troupeau : lait, laine, viande, etc.), renouvellement du troupeau (réforme, sélection des jeunes ou achat pour le renouvellement). Etroitement liées dans l’espace et dans le temps, ces pratiques d’élevage doivent être également analysées en terme de système, l’alimentation en constituant bien souvent la clef de voûte. Mais là encore, les explications des choix et pratiques des agriculteurs ne sont pas à rechercher au niveau du seul fonctionnement du système d’élevage, mais aussi de celui du système de production.

Un système de production se présente donc comme une combinaison spécifique de différents systèmes de culture et de différents systèmes d’élevage. Autrement dit, « un système de production agricole est un mode de combinaison entre terre, forces et moyens de travail à des fins de production végétale et/ou animale, commun à un ensemble d’exploitations ». Des éléments extérieurs à l’exploitation contribuent aussi à expliquer les choix et pratiques des agriculteurs, ce que de nombreux auteurs appellent « l’environnement socio-économique » : conditions d’accès aux ressources (mode d’accès au foncier, marché du travail, accès au crédit, etc.), aux subventions publiques, relations avec l’amont (conditions d’approvisionnement aux intrants par exemple) et avec l’aval (conditions de production : cahiers des charges ; conditions de vente des produits : prix saisonniers, primes de qualité, de régularité, de volumes, etc.). Si la compréhension du fonctionnement du système de production commence par celle de chacun de ses sous-systèmes constitutifs, elle se poursuit par l’analyse de la logique de fonctionnement de la combinaison de ces sous-systèmes, laquelle contribue en retour à la compréhension de chacun des systèmes de culture ou d’élevage. Analyser le fonctionnement global du système de production consiste alors à mettre en lumière les relations de complémentarité et de concurrence pour l’affectation des ressources de l’exploitation. Finalement, il convient de rappeler qu’un système de production n’est qu’un modèle et de ce fait n’a pas d’existence matérielle en tant que tel: il s’agit d’une « représentation finalisée du réel », d’une modélisation de la réalité dont l’objectif est de tenter de comprendre le fonctionnement mais aussi l’origine et les perspectives d’évolution d’un type d’exploitation donné (Cochet & Devienne, 2004).

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION
I- CONCEPTS ET ETAT DE L’ART
I-1. Intégration agriculture et élevage
I-2. Elevage de vache laitière dans le Vakinankaratra
I-3. Système de production agricole
I-4. Exploitation
I-4-1. Terre
I-4-2. Unité de production
I-5. Etudes socioéconomiques
II- MATERIELS ET METHODES
II-1. Matériels
II-1-1. Détermination du thème de recherche
II-1-2. Choix de la zone d’étude
II-1-3. Intérêt du thème d’étude
II-1-4. Benchmarking
II-2. Méthodes
II-2-1. Démarches préparatoires
II-2-2. Enquêtes
II-2-3. Données
II-2-4. Démarches de vérification de l’hypothèse 1 « Les systèmes d’agriculture – élevage ont pour but de réduire les coûts de production des cultures. »
II-2-5. Démarches de vérification de l’hypothèse 2 « Les stratégies des paysans varient en fonction de leurs moyens à disposition et de leurs objectifs de production.»
II-2-6. Limites de la méthodologie
II-2-7. Récapitulatif de la méthodologie
II-2-8. Chronogramme des activités
III- RESULTATS
III-1. Analyse des exploitations agricoles
III-1-1. Détermination des groupes d’exploitation et leurs caractéristiques
III-1-2. Détérmination des caractéristiques des groupes d’exploitation
III-2. Analyses des revenus des paysans
III-2-1. Analyse des revenus par classe d’exploitation
III-2-2. Variation des moyennes des revenus par classe d’exploitation
IV- DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
IV-1. Discussions
IV-1-1. Caractérisation des exploitations agricoles étudiées
IV-1-2. Variation des revenus des exploitations
IV-2. Recommandations
IV-2-1. Caractéristiques d’une exploitation agricole de référence
IV-2-2. Facteurs déterminants
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
WEBOGRAPHIE
ANNEXES

Lire le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *