Inhibiteurs de la transcriptase inverse (TI)

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Transcription inverse

Une des enzymes du VIH, la transcriptase inverse (TI), convertit le matériel génétique (ARN) du virus en ADN proviral. Une fois cette transformation accomplie, le matériel génétique du virus est identique à celui de la cellule « hôte ».
Il existe une classe de médicaments appelés inhibiteurs de la transcriptase inverse qui ralentissent ou bloquent l’action de l’enzyme TI. Cette classe se subdivise en deux sous-types :
• inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse (INTI), couramment appelés analogues nucléosidiques
• inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse (INNTI), couramment appelés analogues non nucléosidiques (Figure 1, page 9).

Intégration

L’ADN précédemment obtenu, à cause de sa ressemblance au matériel génétique de la cellule, est facilement intégré dans le génome de cette dernière par l’intermédiaire de l’intégrase. Lorsque l’ADN du virus s’intègre dans l’ADN de la cellule, le virus fait désormais partie de celle-ci.
On donne le nom d’inhibiteurs de l’intégrase aux médicaments qui empêchent le VIH de s’intégrer dans les cellules humaines (Figure 1).

Assemblage

L’ADN viral est ensuite transcrit en ARN viral pour produire des protéines virales. Après activation de la protéase, ces protéines sont assemblées pour donner naissance à de nouveaux virions.
Lorsqu’une nouvelle copie du VIH est produite, elle ne consiste d’abord qu’en une seule longue chaîne de protéines virales. L’enzyme protéase agit comme des ciseaux pour couper cette chaîne de protéines en petits morceaux. Ces derniers sont ensuite assemblés de sorte à créer des structures globulaires.
Les inhibiteurs de la protéase (IP) sont des médicaments qui bloquent l’activité de la protéase du VIH. Ils empêchent celle-ci de couper les longues chaînes de protéines virales nouvellement créées. Lorsque les IP sont utilisés, de nouveaux virus peuvent continuer à se former, mais ils sont défectueux et ne peuvent pas infecter d’autres cellules (Figure 1, page 9).

Bourgeonnement

Cette structure globulaire sort de la cellule infectée en emportant un morceau du revêtement cellulaire (Figure 1).

Maturation

Les particules issues du bourgeonnement son encore immatures. La dernière étape de maturation, essentielle, aboutit à la formation de la capside et du noyau. Elle rend les virions capables d’infecter d’autres cellules (Figure 1 ; Le CRIPS, 20118 ; CATIE, 2016 ; PISTES, 2018).

Inhibiteurs de la transcriptase inverse (TI)

Inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse (INTI), couramment appelés analogues nucléosidiques

Ils diffèrent des nucléosides naturels, purines et pyrimidiques, par l’absence du groupement hydroxyle en position 3’ du désoxyribose. Ils agissent après avoir été transformés dans la cellule en composés triphosphates par les enzymes cellulaires (Infectiologie, 2018; Pharmaetudes, 2018):
– par inhibition compétitive avec le nucléoside naturel triphosphorylé au niveau de la TI
– en stoppant l’élongation d la chaine d’ADN viral en formation (terminateur de chaîne)
– affinité 100 fois plus grande pour la TI que pour les ADN polymérases cellulaires.
Exemples : Lamivudine ou 3TC (EPIVIR®, ZEFFIX®) ; Stavudine ou d4T (ZERIT®) ; Didanosine ou ddI (VIDEX®) ; Zidovudine ou AZT (RETROVIR®) ; Emtricitabine ou FTC (EMTRIVA®) ; Abacavir ou ABC (ZIAGEN®) ; Tenofovir ou TDF (VIREAD®).

Inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse (INNTI), couramment appelés analogues non nucléosidiques

Ils n’ont pas besoin de bio-activation et sont directement actifs. Ils agissent sur un site proche du site actif de la transcriptase reverse, différent de celui des INTI. Ils inhibent la transcriptase inverse du VIH-1 par liaison directe en perturbant le site catalytique de l’enzyme.
Exemples : Efavirenz EFV (SUSTIVA®) ; Nevirapine NVP (VIRAMUNE®) ; Etravirine EVR (INTELENCE®) ; Delavirdine DLV (RESCRIPTOR®).

Inhibiteurs de l’intégrase

Ils agissent par blocage de l’intégration de l’ADN proviral dans l’ADN chromosomique de la cellule infectée, empêchant ainsi la réplication virale. Cette intégration est divisée en plusieurs étapes, chacune pouvant être bloquée indépendamment des autres :
– formation du complexe enzyme-ADN viral
– préparation des extrémités 3’ de l’ADN viral double brin par l’intégrase
– import du complexe de pré-intégration du cytoplasme vers le noyau de la cellule infectée
– intégration de l’ADN viral dans l’ADN génomique (transfert de brin)
– réparation de l’ADN après intégration.
On distingue deux grandes familles d’inhibiteurs d’intégrase :
– INtegral Binding Inhibitors (INBI) qui empêchent la fixation de l’ADN viral sur
l’intégrase et donc le “complexe de pré-intégration”.
– INtegrase Strand Transfer Inhibitors (INSTI) qui inhibent la fixation de l’ADN de l’hôte
dans le noyau, interdisant ainsi le transfert de brin. Ce sont les seules molécules ayant fait pour l’instant la preuve d’une efficacité clinique (MK-0518).
Exemples : Raltegravir RAL ou MK-0518 (ISENTRENSS®).

Inhibiteurs de la protéase

La protéase du VIH clive spécifiquement les précurseurs viraux protéiniques au cours du bourgeonnement des virions à la surface des cellules infectées. Cette étape est essentielle pour la formation de particules virales matures, infectieuses. Ces précurseurs contiennent un site de clivage reconnu uniquement par la protéase du VIH et par certaines protéases virales étroitement apparentées.
Les antiprotéases sont des analogues de ces sites de clivage et s’adaptent exactement aux sites actifs des protéases du VIH‐1 et du VIH‐2, se comportant comme des inhibiteurs sélectifs et réversibles. Ceci entraîne la production de particules virales immatures et non infectieuses, bloquant ainsi l’extension de l’infection aux cellules naïves.
Exemples : Atazanavir ATV (REYATAZ®) ; Indinavir IDV (CRIXIVAN®) ; Fosamprenavir FPV (TELZIR®) ; Nelfinavir NFV (VIRACEPT®) ; Tipranavir TPV (APTIVUS®), Saquinavir SQV (INVIRASE®) ; Ritonavir RTV (NORVIR®) (Infectiologie, 2018; Pharmaetudes, 2018).

Efavirenz

L’Efavirenz est l’ARV utilisé en première intention dans le traitement du VIH chez les enfants âgés de 3 ans et plus (Figure 2 ; OMS, 2013). Il fait partie des INNTI utilisés dans le traitement de l’Hépatite B même s’il ne l’est pas en première intention. Les médicaments utilisés en première intention étant le Ténofovir (TDF) et la Lamivudine (3TC). Mais dans le cas d’une co-infection VIH-Hépatite B, l’Efavirenz est utilisé en combinaison avec d’autres ARV :
– la combinaison Ténofovir + Lamivudine + Efavirenz (TDF + 3TC + EFV) est utilisée en première ligne
– et en cas d’échec thérapeutique, l’un des protocoles suivants est utilisé: Ténofovir + Lamivudine + Zidovudine + Lopinavir (TDF + 3TC + AZT + LPV/r) ou Ténofovir + Lamivudine + Zidovudine + Lopinavir + Atazanavir (TDF + 3TC + AZT + ATV/r) (CNLS-IST, 2018).

Propriétés physicochimiques

L’Efavirenz se présente sous une poudre cristalline blanche ou beige. Il est soluble dans les solvants organiques comme l’éthanol, le dimethylsulfoxide (DMSO) et le dimethylformamide (DMF). Il est faiblement soluble dans les solvants aqueux. Son point de fusion se situe entre 139 et 141°C.

Synthèse

En 1995, les laboratoires de recherche « Merck » ont présenté une procédure pratique pour la synthèse asymétrique de l’Efavirenz. L’étape clé de ce processus est une addition énantiosélective de 1,2-cyclopropylacétylure de n-lithium à la trifluoroéthanone en présence de l’auxiliaire chiral à base d’éphédrine (composé 3), (Figure 3). Après un contrôle strict de la stoechiométrie du réactif et des conditions de réaction, la réaction d’addition peut être terminée en quelques minutes pour donner de l’alcool tertiaire chiral (composé 4) à 98%. Après une simple recristallisation, le produit d’addition optiquement pur (composé 4 pur) est obtenu avec un rendement de 93%. Une transformation supplémentaire de 4 par un processus séquentiel de cyclisation / déprotection (ou déprotection / cyclisation) (via l’intermédiaire 5 ou 6) donne lieu à la formation d’Efavirenz (Figure 4) (Shen Li et Jun-An Ma, 2015).

Mécanisme d’action

L’Efavirenz est un INNTI du VIH-1. Il empêche la conversion de l’ARN du virus en ADN et par conséquent prévient la formation de nouveaux virus. Il n’inhibe pas de façon significative la transcriptase inverse du VIH-2.

Pharmacocinétique

Absorption

Chez 35 patients recevant 600 mg d’Efavirenz en prise quotidienne unique, la valeur de la Cmax à
l’état d’équilibre était de 12,9 ± 3,7 μM (29%) [moyenne ± écart-type (% coefficient de variation)] tandis que la valeur de la Cmin à l’état d’équilibre était de 5,6 ± 3,2 μM (57%). Quant à l’aire sous la courbe, elle atteint 184 ± 73 μM·h (40%) (Base de données publiques, 2018).

Distribution

L’éfavirenz est fortement lié aux protéines plasmatiques humaines (de 99,5 à 99,75% environ), et surtout à l’albumine. Chez des patients infectés par le VIH-1 (n = 9) et ayant reçu de 200 à 600 mg d’Efavirenz par jour pendant au moins un mois, les concentrations dans le liquide céphalorachidien sont comprises entre 0,26 et 1,19% (moyenne de 0,69%) de la concentration plasmatique correspondante. Cette proportion est environ trois fois supérieure à la fraction plasmatique (libre) non liée aux protéines, de l’Efavirenz (Base de données publiques, 2018).

Biotransformation

Des études chez l’Homme et des études in vitro sur des microsomes hépatiques humains ont montré que l’Efavirenz était principalement métabolisé par le cytochrome P450 en métabolites hydroxylés avec glucuronoconjugaison ultérieure de ces métabolites. Ces métabolites sont inactifs contre le VIH-1. Les études in vitro suggèrent que les cytochromes P450 3A4 et 2B6, respectivement CYP3A4 et le CYP2B6, sont les principales isoenzymes responsables du métabolisme de l’Efavirenz et que ce dernier inhibe les isoenzymes 2C9 et 2C19 du cytochrome P450 (Base de données publiques, 2018).

Elimination

Après administration unique, l’éfavirenz possède une demi-vie d’élimination relativement longue,  d’au moins 52 heures. Les métabolites glucuronoconjugués sont éliminés dans les urines.

Effets indésirables/ secondaires

Système nerveux central (étourdissements, difficulté à s’endormir, difficulté à se concentrer, somnolence pendant le jour), éruptions cutanées, augmentation des taux d’enzymes hépatiques (alanine amino transférase ALAT, l’aspartate amino transférase ASAT, la gamma-glutamyl transférase γGT et la phosphatase alcaline PAL), augmentation du taux de cholestérol sanguin, augmentation du volume des seins chez l’homme, chute du taux de vitamine D dans le corps (CATIE, 2016).

Dosage de l’Efavirenz comprimés (méthode USP)

C’est une méthode basée sur l’utilisation de la CLHP.
– Diluant : acétonitrile + eau (1 :1).
– Solution A : méthanol + acide trifluoroacétique + eau (1 :0,005 :9).
– Solution B : méthanol + acide trifluoroacétique + eau (9 :0,005 :1).
– Phase mobile : elle est constituée comme suit (Tableau I)

Définition du médicament et notions de qualité

Un médicament est toute substance ou composition présentée comme ayant des propriétés préventives ou curatives à l’égard des maladies humaines. Toute substance ou composition pouvant être administrée à l’homme en vue d’établir un diagnostic médical ou de restaurer, corriger ou modifier des fonctions physiologiques chez l’homme est également considérée comme médicament (WHO-DDE, 2005).
La qualité est l’aptitude d’un ensemble de caractéristiques intrinsèques à satisfaire des exigences (ISO 9000, 2015).
Un médicament de qualité est par conséquent un médicament présentant les caractéristiques répondant à un certain nombre d’exigences prédéfinies par les institutions réglementaires nationales (Exemple : Direction des Pharmacies et du Médicament au Sénégal, la Food and Drug Administration aux Etats-Unis) et internationales (OMS : Organisation Mondiale de la Santé). S’assurer que tous les médicaments qui arrivent au chevet du patient sont des médicaments de qualité, est un problème de santé publique du fait des conséquences qu’un médicament falsifié ou contrefait pourrait avoir sur la santé du malade. Vu le fort taux de médicament contrefait ou falsifié dans les pays à revenu faible ou intermédiaire (WHO, 2018a), il est important d’établir des méthodes analytiques simples et fiables pour réaliser le contrôle de la qualité des médicaments entrant sur les marchés de ces pays. L’utilisation de ces méthodes passe d’abord par une étape dénommée validation.

Validation d’une méthode analytique

Définition et objectifs

Selon la norme NF EN ISO / CEI 17025, la validation d’une méthode est la « confirmation par examen et l’apport de preuves objectives du fait que les exigences particulières en vue d’une utilisation prévue déterminée sont remplies ». Pour la norme NF U47-600-1 cette confirmation « consiste à comparer les valeurs des critères de performance déterminées au cours de l’étude de caractérisation de la méthode à celles attendues ou assignées au préalable (limites d’acceptabilité, objectifs à atteindre), puis à déclarer la méthode d’analyse valide ou non valide ».
La validation d’une méthode analytique se fait par la détermination des paramètres relatifs à la méthode et appelés critères généraux de validation : l’exactitude, la spécificité, la linéarité, la fonction de réponse, la fidélité (répétabilité, fidélité intermédiaire reproductibilité), la limite de détection, la limite de quantification, la justesse.

Critères généraux de validation

Exactitude

L’exactitude exprime l’étroitesse de l’accord entre le résultat et la valeur de référence acceptée, aussi appelée « valeur vraie ». L’étroitesse de l’accord ainsi observée est la résultante de la somme des erreurs systématiques et aléatoires, en d’autres termes l’erreur totale liée au résultat. Par conséquent, l’exactitude est l’expression de la combinaison de la justesse et de la fidélité. De ce fait, c’est la caractéristique de performance majeure qui est étudiée dans une approche globale. Cette étude peut se faire par l’utilisation d’un outil graphique qui repose sur une approche statistique fondée sur le calcul d’un intervalle de dispersion. Cet outil est le profil d’exactitude (ANSES, 2015).

Spécificité

La spécificité d’une procédure analytique quantitative est la capacité à établir de manière univoque l’existence de la substance à analyser en présence d’autres composants potentiellement présents. Une procédure d’analyse est dite « spécifique » lorsqu’elle permet de garantir que le signal mesuré provient seulement de la substance à analyser ou qu’elle permet de mesurer quantitativement un paramètre physico-chimique ou un groupement fonctionnel d’une ou de plusieurs substance(s) dans l’échantillon (ICH Q2R1, 2005 ; ANSES, 2015).

La linéarité

La linéarité d’une procédure analytique est sa capacité, à l’intérieur de l’intervalle de dosage, à fournir des résultats directement proportionnels à la concentration (quantité) en substance présente dans l’échantillon (Djiambeu, 2015).

La fonction de réponse

Elle traduit à l’intérieur de l’intervalle de dosage, la relation existante entre la réponse et la concentration en substance à examiner dans l’échantillon (Djiambeu, 2015).

La fidélité

La fidélité à un niveau donné correspond à l’étroitesse de l’accord entre les résultats obtenus en appliquant le procédé expérimental à plusieurs reprises dans des conditions déterminées. Selon les conditions d’exécution de l’essai, cette caractéristique s’exprime sous forme de répétabilité, de fidélité intermédiaire et de reproductibilité (Centre d’expertise en analyse environnementale du Québec, 2015)
– Répétabilité : elle est évaluée dans des conditions où les résultats d’essai sont obtenus par la même méthode sur des échantillons identiques dans le même laboratoire, par le même opérateur,  utilisant le même équipement et pendant un court intervalle de temps.
– Fidélité intermédiaire : elle évalue les conditions où les résultats d’essais indépendants sont obtenus par la même méthode sur des échantillons d’essais identiques dans le même laboratoire, par les mêmes opérateurs et utilisant les mêmes équipements à des jours différents.
– Reproductibilité : la reproductibilité à un niveau donné correspond à l’étroitesse de l’accord entre les résultats individuels obtenus sur le même échantillon soumis à l’essai dans des laboratoires différents et dans les conditions suivantes : analyste différent, appareil différent, jour différent ou même jour (ICH Q2R1, 2005).

La limite de détection (LD)

La limite de détection d’une méthode est la plus basse concentration pour un composé analysé dans une matrice réelle qui, lorsqu’il subit toutes les étapes d’une méthode complète, incluant les extractions chimiques et le prétraitement, produit un signal détectable avec une fiabilité définie statistiquement différent de celui produit par un « blanc » dans les mêmes conditions (Centre d’expertise en analyse environnementale du Québec, 2015).

Limite de quantification d’une méthode (LQ)

La limite de quantification d’une méthode est la concentration minimale qui peut être quantifiée à l’aide d’une méthode d’analyse avec une fiabilité définie (Centre d’expertise en analyse environnementale du Québec, 2015).

La justesse

La justesse à un niveau donné correspond à l’étroitesse de l’accord entre la valeur certifiée par un organisme reconnu et le résultat moyen qui serait obtenu en appliquant plusieurs fois le procédé expérimental. La justesse se mesure, à un niveau donné de concentration, dans la zone quantifiable pratique de la méthode (ICH Q2R1, 2005 ; Centre d’expertise en analyse environnementale du Québec, 2015).

Validation par le profil d’exactitude

Définition

Le profil d’exactitude est un outil qui permet graphiquement de vérifier l’adéquation de l’exactitude des niveaux étudiés et l’intervalle d’acceptabilité. Sa construction repose sur la détermination classique des paramètres de performance (critères de validation) mais qui sont combinés pour faciliter la prise de décision sur la validité de la méthode. Le profil d’exactitude est un outil de prédiction pour la réalisation des mesures en routine, mais également un outil de diagnostic des sources d’erreurs à contrôler en routine (ANSES, 2015).

Mise en oeuvre

Une méthode de dosage est efficace lorsqu’elle permet d’obtenir un résultat qui ne s’écarte pas trop de la vraie valeur. La différence entre la valeur réelle et la valeur mesurée doit appartenir à un intervalle de limites d’acceptations (± 𝝀) et la garantie du résultat doit être assurée par un risque d’erreur à priori fixé.
De manière pratique, la validation par le profil d’exactitude revient à déterminer un intervalle dans lequel doit se situer le résultat de dosage pour que la méthode soit validée. L’estimation de cet intervalle se base sur la moyenne des résultats obtenus à l’issue de la détermination des différents critères généraux de validation. Il faut à priori définir le pourcentage des résultats qui doivent se trouver dans les limites d’acceptation (définir le risque), définir ces limites et les concentrations de validation. Il est ensuite recherché un intervalle dans lequel se situe ce pourcentage par rapport aux résultats d’un dosage, obtenus par une méthode de dosage, dans un laboratoire donné, à une concentration définie. Cet intervalle est l’intervalle de confiance estimée obtenu à partir des essais réalisés. La confrontation entre les limites prédéfinies (domaine de validation) et cet intervalle de confiance, aux concentrations étudiées, est appelé un profil d’exactitude et permet de prendre la décision de validation ou non de la méthode de dosage dans un laboratoire.
Le choix du domaine de validation correspond à une obligation légale. Par exemple dans le domaine pharmaceutique :
– pour les substances pures ou les spécialités pharmaceutiques, le domaine doit au moins couvrir entre 80 et 120 % de leurs valeurs nominales.
– pour une vérification de concentration continue, le domaine doit s’étendre entre 70 et 130 % de la concentration attendue (Figure 5 ; Feinberg et Laurentie, 2010 ; Siavelis, 2014 ; ANSES, 2015).

Spectrophotométrie UV-Visible

Principe général

La spectrophotométrie peut être décomposée en trois mots : photo pour photons ou lumière, métrie pour mesure et spectre. C’est une méthode physique non destructive fondée sur l’interaction entre une matière et un rayonnement constitué de photons dont la longueur d’onde appartient au domaine de l’ultra-violet (UV, 200 – 400 nm) et du visible (400 – 750 nm). Cette interaction produit un spectre qui peut être mesuré par un spectrophotomètre (Bernard et al., 2014 ; Djiambeu 2015). Lorsqu’une lumière d’intensité I0 passe à travers une solution, une partie de cette intensité est absorbée par les solutés présents dans cette solution. L’intensité transmise I est par conséquent inférieure à I0. On définit l’Absorbance (A) et la Transmittance (T) de la solution comme :
A= log (I0/I) et T=I/I0; A=-log T.
L’absorbance est une valeur positive sans unité. Elle est d’autant plus grande que l’intensité transmise est faible. La relation de Beer-Lambert décrit que, à une longueur d’onde donnée λ, l’absorbance d’une solution est proportionnelle à sa concentration et à la longueur du trajet optique (distance sur laquelle la lumière traverse la solution). Alors, pour une solution limpide contenant une seule substance absorbante (Bernard et al., 2014 ; Djiambeu 2015) : A λ = Ꜫλlc.
A λ : absorbance (sans unité) de la solution pour une longueur d’onde λ.
Ꜫλ: coefficient d’extinction molaire du soluté absorbant en solution. Il rend compte de la capacité de cette substance à absorber la lumière, à la longueur d’onde λ (en L. mol-1. cm-1).
l: en cm est la longueur du trajet optique.
c: concentration du soluté absorbant de la solution (en mol.L-1).

Appareillage et fonctionnement

Le spectrophotomètre mesure l’absorbance d’une solution à une longueur d’onde donnée. L’absorbance (ou la transmittance) peut être mesurée par un spectrophotomètre dont le schéma de principe est représenté ci-dessous (Figure 6). A partir d’une source de lumière polychromatique, un système dispersif (prisme, réseau) et un diaphragme permettent de sélectionner la longueur d’onde souhaitée. Après absorption d’une partie des radiations par la solution, un photodétecteur recueille l’intensité transmise. L’afficheur du spectrophotomètre donne directement l’absorbance (ou la transmittance) de la solution (Bernard et al., 2014 ; Djiambeu 2015, Wikipedia, 2018).

Principe de la méthode

Cette méthode a consisté au dosage quantitatif de la substance active Efavirenz contenu dans les comprimés dosés à 600 mg d’Efavirenz substance active, en mesurant l’absorbance de la substance active contenue dans les solutions préparées à partir de ces comprimés et lues à une longueur d’onde de 251 nm.

Mode opératoire

– Préparation de la solution à analyser
Peser 1 comprimé d’Efavirenz dosé à 600 mg. Procéder ensuite au pesage de la quantité suffisante pour obtenir la masse de substance active dont on a besoin pour obtenir une solution dosée à x mg/mL de substance active. Cette quantité est ensuite introduite dans une fiole jaugée et est dissoute avec de l’éthanol. La dissolution est facilitée par trempage de la fiole dans un bain à ultrasons et ensuite suivie d’une filtration en utilisant un filtre de porosité 0,45 μm.
Les solutions préparées sont immédiatement lues sur le spectrophotomètre.
– Préparation de la solution de référence
Elle a été obtenue en dissolvant la quantité suffisante d’Efavirenz substance de référence pour une concentration x donnée, dans de l’éthanol.
– Lecture sur l’appareil
L’ouverture du logiciel Spectra manager déroule un menu à partir duquel il est possible de régler la longueur d’onde et le nombre de lectures souhaité. Le dispositif de l’appareil prévoit deux cuves qui doivent être rincées 2 à 3 fois avec l’éthanol), et remplies avec le blanc et soumises à l’auto-zéro. La première cuve sera retirée, vidée et remplie après rinçage avec la solution précédemment préparée puis soumise à la lecture.
– Intérêt de la méthode
La méthode permet d’identifier l’Efavirenz et se caractérise par l’apparition d’un spectre à la longueur d’onde maximale d’absorption de cette molécule.
La quantification est faite à partir de l’absorbance enregistrée qui est proportionnelle à la concentration de la solution en analyte, à une longueur d’onde donnée.

Protocole de validation

Spécificité

Trois solutions ont été préparées :
– La première : solution à 10μg/mL d’Efavrirenz obtenue à partir d’un lot (Lot 1) d’Efavirenz comprimés.
– La seconde solution : solution à 10μg/mL d’Efavrirenz obtenue à partir d’un autre lot (Lot 2) d’Efavirenz comprimés.
– La solution référence : solution à 10 μg/mL obtenue à partir de la substance de référence Efavirenz.
Elles ont été soumises à la lecture sur une plage de longueur d’onde de 200 à 750 nm et les spectres obtenus ont été superposés.

Fonction de réponse

Des solutions de concentration de 1,25 à 10 μg/mL de substance active Efavirenz ont été préparées et leurs absorbances lues à 251 nm. En se basant sur les valeurs obtenues, une relation a été établie entre les absorbances lues et les concentrations correspondantes.

Fidélité

Elle fournit une indication sur les erreurs dues au hasard et est obtenue en estimant la répétabilité et la fidélité intermédiaire à chaque niveau de concentration utilisé en validation.
– La répétabilité : trois niveaux de concentration (80,100 et 120% correspondant respectivement à 5,6 μg/mL, 7 μg/mL et 8,4 μg/mL) ont été choisis. Trois prises d’essais indépendantes ont été effectuées par niveau avec trois lectures par prise. Les absorbances obtenues ont permis de calculer le coefficient de répétabilité de la méthode (CVR) en utilisant la formule ci-dessous.

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Table des matières

GENERALITES
1. Hépatite B
2. VIH
2.1. Fixation ou attachement
2.2. Fusion
2.3. Transcription inverse
2.4. Intégration
2.5. Assemblage
2.6. Bourgeonnement
2.7. Maturation
3. Différents types d’antirétroviraux
3.1. Inhibiteur de fusion
3.2. Antagonistes ou inhibiteurs du CCR5
3.3. Inhibiteurs de la transcriptase inverse (TI)
3.4. Inhibiteurs de l’intégrase
3.5. Inhibiteurs de la protéase
4. Efavirenz
4.1. Structure chimique
4.2. Propriétés physicochimiques
4.3. Synthèse
4.4. Mécanisme d’action
4.5. Pharmacocinétique
4.6. Effets indésirables/ secondaires
4.7. Dosage de l’Efavirenz comprimés (méthode USP)
5. Définition du médicament et notions de qualité
6. Validation d’une méthode analytique
6.1. Définition et objectifs
6.2. Critères généraux de validation
6.3. Validation par le profil d’exactitude
7. Spectrophotométrie UV-Visible
7.1. Principe général
7.2. Appareillage et fonctionnement
TRAVAIL EXPERIMENTAL
1. Objectifs
2. Cadre d’étude et méthodologie
2.1. Cadre d’étude
2.2. Matériel
2.3. Description de la méthode
3. Protocole de validation
3.1. Spécificité
3.2. Fonction de réponse
3.3. Fidélité
3.4. Limites de détection (LD) et de quantification (LQ)
3.5. Exactitude
3.6. Justesse
3.7. Analyse et traitement des données
RESULTATS
1. Spécificité
2. Fonction de réponse
3. La fidélité, la justesse et l’exactitude
4. Limites de détection (LD) et de quantification (LQ)
DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES

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