Information sur la vaccination anti-HPV

Les difficultés en consultation quand parle de vaccination anti-HPV

Plusieurs interviewés ont pointé des difficultés quand il s’agit d’aborder le sujet de la vaccination en consultation. Il existe des difficultés liées à la conduite et au contenu de la consultation, comme le manque d’intelligibilité lié à la barrière du langage : « le problème, c’est qu’en fait, vous employez parfois des termes qu’on ne comprend pas, donc moi, si on m’explique les grandes lignes, ça me suffit » E2. Un temps de consultation insuffisant est aussi évoqué : « Je pense qu’on ne m’a pas expliqué. En fait quand on va chez le médecin on nous dit « ce serait bien, il y a ce vaccin-là qui existe, ce serait bien que vous le fassiez pour vos enfants ». Mais après je comprends bien aussi, il y a du monde qui attend derrière, on n’a pas beaucoup de temps, il y a qu’un quart d’heure, vingt minutes par patient, après ça s’enchaîne, et c’est vrai qu’on prend moins le temps, même nous de poser les questions (…).

Prendre la responsabilité d’une décision pour l’autre

Au-delà du fait de décider de faire cette vaccination anti-HPV, il s’agit de prendre la décision pour l’adolescent. Cela peut impliquer de tenir compte son avis, en considérant que l’adolescent est en capacité de décider, ou apte à avoir une opinion sur cette vaccination. Les principales raisons évoquées à la prise de décision parentale sont le manque de maturité : « C’était géré par nous et je trouvais qu’à 12 ans, elle n’avait pas la maturité pour décider, c’est ça » .
L’âge de l’enfant, considéré comme trop jeune au moment de la vaccination, est aussi un critère: «Non, parce qu’elle est trop jeune et que pour l’instant ce n’est pas de son âge de savoir ce qui est bon pour elle : ce qu’elle estime être bon pour elle, c’est Snapchat ® quoi ! ». C’est aussi le caractère inadapté d’une telle pression décisionnelle pour un adolescent qui est souvent relevé : «C’est très lourd à porter, de demander à un enfant de choisir, et après s’il y a un souci… Déjà en tant qu’adulte on a du mal à y voir clair enfin, souvent on responsabilise parfois trop les enfants quoi, à leur demander les avis sur tout et n’importe quoi… C’est plus anxiogène qu’autre chose me semble-t-il » .

La confiance dans le soignant : implications et limites

Différentes études ont déjà démontré que le médecin généraliste est la principale source d’information sur les vaccinations pour les patients . Dans une étude américaine de 2018, 262 couples parent-adolescent étaient interrogés individuellement sur le processus de prise de décision de la vaccination anti-HPV : plus de 50% ont mentionné que l’intervention du soignant avait joué un rôle dans la décision de vaccination . Connaître l’avis du médecin semble être un élément important pour la prise de décision, le plus souvent justifié par le fait de ne pas avoir la connaissance médicale suffisante pour se forger une opinion. En effet, il semble que les préoccupations du public sur les vaccins ne concernent pas que la sécurité du vaccin mais aussi les politiques vaccinales, les recommandations, les coûts et les recherches récentes .
Bien loin d’une relation asymétrique du médecin « détenteur du savoir médical » avec le patient en demande d’information, il s’agirait plutôt, selon les parents interviewés ici, d’utiliser les connaissances médicales pour avancer dans la réflexion. Expliqué plusieurs fois dans les entretiens, chacun détient son domaine de connaissance et d’expertise ; celui concernant la vaccination anti-HPV est détenu par le médecin. Il lui revient de partager cette connaissance, puisque légalement « Toute personne a le droit d’être informée sur son état de santé.

Information sur la vaccination anti-HPV

Nous avons abordé précédemment l’importance de l’information sur le vaccin pour les parents. Si le soignant qui recommande la vaccination anti-HPV veut être entendu et compris, il doit fournir au parent et à l’adolescent(e) une information suffisante sur l’infection à HPV et sur le vaccin. Si le moyen utilisé pour diffuser cette information est primordial (discours oral, affichage, remise d’un document d’information), le contenu de l’information et son intelligibilité l’est tout autant, quelle que soit la zone géographique concernée . L’information sur la vaccination anti-HPV doit être accessible. En France par exemple, l’Institut National du Cancer met à disposition via son site Internet un dépliant en trois parties reprenant les raisons, les modalités, les effets indésirables et la nécessité de réaliser le dépistage par frottis cervico-vaginal à partir de 25 ans malgré la vaccination. Fréquemment citée dans les entretiens, la remise d’un dépliant est appréciée des parents : ils y reçoivent un résumé contenant des références médicales et scientifiques validées par le soignant et la possibilité de reprendre ces informations plus tard (avec l’adolescent(e), le conjoint, l’entourage). Cela permet également de se donner le temps de la réflexion, qui semble être indispensable à chaque parent interviewé dans leur processus décisionnel.

Adolescence et éducation à la sexualité

La vaccination anti-HPV, recommandée à partir de l’âge de onze ans, met le soignant en face d’une situation souvent encore inédite : aborder la sexualité avec l’adolescent. Dans plusieurs études, les parents mentionnent leurs inquiétudes sur l’évocation des relations sexuelles : réaliser la vaccination pourrait être interprété par les adolescents comme une autorisation implicite pour débuter leur activité sexuelle. Durant les entretiens, les parents mentionnaient souvent le jeune âge de leur enfant et le fait qu’ils ne se sentaient pas concernés par les explications qu’ils leur donnaient, vu qu’ils n’avaient pas encore de relations sexuelles. De plus, les autorités de santé ont recommandé en 2012 d’avancer l’âge de la vaccination anti-HPV en passant de 14 à 11 ans. Les raisons évoquées étaient la possibilité d’une co-administration avec le rappel vaccinal quadrivalent Diphtérie-Tétanos-Poliomyélite-Coqueluche (ou n’importe quel autre rattrapage vaccinal) entre 11 et 13 ans et la plus grande efficacité du vaccin s’il est réalisé avant le contact avec le papillomavirus. Dans l’étude de la DREES de 2015 sur les 44 attitudes pratiques des médecins généralistes, sur 1712 participants, on trouvait que 11% des médecins interrogés étaient réticents à aborder le thème de la sexualité avec les adolescentes.

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Table des matières

INTRODUCTION
MATERIEL ET MÉTHODES 
1. Population
2. Guide d’entretien et données
3. Analyse
RESULTATS
1. Population
1.1. Difficultés de recrutement
1.2. Caractéristiques de la population d’étude
2. Données
2.1. Les raisons de la décision de vaccination
2.1.1. Interférences entre l’histoire personnelle et familiale et la décision
a) Maladie, culture et mœurs
b) Les avis contraires
c) Sur le plan personnel
2.1.2. Le rôle de la consultation et du soignant
a) Le corps médical et paramédical
b) Les difficultés en consultation quand parle de vaccination anti-HPV
c) L’opinion du soignant en question
2.1.3. Eviter la maladie
a) Progrès médical et avancées
b) La peur de la maladie elle-même, ou de l’effet secondaire du vaccin
c) …compensée par une balance bénéfice/risque et un souhait de prévention
2.2. La parentalité
2.2.1. La responsabilité parentale
a) Prendre la responsabilité d’une décision pour l’autre
b) Obtenir l’accord sans imposer
c) Quelle légitimité ?
2.2.2. Avoir peur
a) De ne pas faire le bon choix
b) Avoir peur des reproches ou des regrets
2.3. Aborder la sexualité et la féminité via la vaccination anti-HPV
2.3.1. Sexualité et vaccination anti-HPV
2.3.2. Féminité
a) Préserver le corps
b) Préserver la possibilité de maternité
DISCUSSION 
1. Principaux résultats
2. Forces et faiblesses
2.1. Biais de l’étude
2.2. Réalisation des entretiens
3. La confiance dans le soignant : implications et limites
4. Légitimité et peur
5. Information sur le vaccin, éducation et sexualité
5.1. Information sur la vaccination anti-HPV
5.2. Adolescence et éducation à la sexualité
CONCLUSION

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