DISPERSION DE L’INFORMATION ET EFFICACITE DES MARCHES

DISPERSION DE L’INFORMATION ET EFFICACITE DES MARCHES

« CONTEXTE, PROBLÉMATIQUE ET METHODOLOGIE »

Le questionnement sur le rôle de système de communication des marchés est assez ancien. Il a été formulé explicitement pour la première fois dans l’article fondateur d’Hayek (1945) et a donné lieu à de nombreux travaux dès les années 60 (Hurwicz 1961). Cependant, cette problématique revêt de nos jours un enjeu particulier pour le développement suite aux politiques de libéralisation qu’ont connues les agricultures de l’ensemble des pays en développement (PED) au cours des années 80. Ces politiques (aux résultats ambigus) ont en effet donné lieu quelques années plus tard à un débat sur les institutions du marché et les moyens d’améliorer leurs performances. Dans ce cadre ont été mis en place différents outils visant à renforcer la « circulation de l’information » au sein des marchés (systèmes d’information de marché, marchés de gros). Les résultats décevants de ces actions pourraient s’expliquer par le fait que le rôle de système de communication des marchés a été négligé. La conception de politiques mieux adaptées semble passer par un diagnostic des performances des marchés agricoles des PED en tant que systèmes de communication.

Dans le champ des sciences économiques, la question du rôle de système de communication des marchés (déjà présente de manière plus ou moins implicite chez A. Smith) a été formulée pour la première fois par F. Hayek en 1945. Elle se ramène au problème de l’allocation des ressources dans un contexte où l’information est « dispersée » entre les agents économiques. Le questionnement porte alors sur la capacité des institutions du marché à « cadrer » les comportements des opérateurs pour orienter le processus d’échange vers une « bonne » diffusion d’information et un « bonne » allocation des ressources. Certains commentateurs ont par la suite montré que cette problématique comporte deux aspects selon le pas de temps retenu : à court terme, il s’agit de l’analyse (normative) de l’auto-régulation d’un marché « à institutions données » tandis qu’à long terme il s’agit de l’analyse (positive) de l’émergence des institutions de marché (question de l’auto-organisation).

L’application de cette problématique au cas des filières agricoles (jusqu’ici inédite) revient à les considérer comme des institutions de marché certes plus complexes que les marchés centralisés « à la Walras » de la théorie (car comprenant plusieurs niveaux d’échange et des interconnections plus complexes que l’organisation « en étoile » des marchés walrassiens), mais essentiellement de même nature. La filière est alors considérée comme une « réponse » à un problème de coordination entre producteurs et consommateurs entre lesquels l’information est dispersée. Notre problématique de recherche porte donc sur les liens de causalité entre d’une part les paramètres des problèmes de coordination adressés aux filières agricoles et d’autre part les caractéristiques des institutions de marché qui les structurent. L’objectif est d’analyser ces causalités à la fois en termes positifs (l’émergence des institutions de marché) et normatifs (l’efficacité des institutions de marché en terme de diffusion d’information et d’allocation des ressources).

La méthodologie retenue repose sur le constat que les connaissances théoriques existantes ne fournissent de propositions testables concernant les liens de causalité entre caractéristiques des problèmes de coordination et des institutions de marché que pour des problèmes de coordination beaucoup plus simples que ceux adressés aux filières agricoles des PED. Nous avons donc opté pour une démarche de construction d’hypothèse à partir d’une approche inductive, reposant sur la comparaison de trois couples (problème de coordination – institutions de marché). Ces couples ont été choisis dans le secteur des céréales en Afrique de l’Ouest qui par bien des aspects est confronté à un problème de coordination d’une difficulté extrême. Dès lors, la recherche est organisée en quatre étapes : la construction d’une grille de caractérisation des problèmes de coordination et des institutions de marché, l’application de cette grille aux trois filières céréalières, l’élaboration d’une explication évolutionniste des institutions de marchés des trois filières et enfin l’analyse des performances de ces institutions à partir d’une analyse empirique puis de simulation informatiques de processus de marché à l’aide d’un système multi-agents (SMA). Nous présenterons successivement le contexte dans lequel s’inscrit cette recherche (et ses enjeux pour le développement), sa problématique (et la place qu’elle occupe dans le questionnement général des sciences économiques) et enfin la méthodologie adoptée.

LES MARCHES COMME INSTITUTIONS

Les deux dernières décennies ont été marquées par des changements importants concernant les marchés, à la fois dans les domaines empirique et théorique. Sur le plan empirique, la période est marquée par le mouvement de libéralisation des agricultures des pays du Sud et de l’Est, son succès mitigé et les réflexions auxquelles ce demi-échec a conduit. Sur le plan théorique, c’est le succès grandissant des théories économiques institutionnalistes qui est le fait le plus marquant de la période (prix Nobel à R. Coase et D. North). Ces deux tendances (empirique et théorique) ont convergé vers l’idée que les performances des marchés dépendent des institutions qui les structurent. L’ensemble des pays en développement (PED) ont en effet connu dans les années 80 une vague de libéralisation intense de leur économie. La commercialisation des produits agricoles n’a pas échappé à ce mouvement. La libéralisation s’est traduite par l’ouverture au secteur privé et le démantèlement, la privatisation ou le recentrage des offices publics de commercialisation sur des missions de service public (gestion d’un stock de sécurité pour les offices céréaliers par exemple)1. La libéralisation ne s’est cependant pas limitée au retrait pur et simple de l’Etat.

Des mesures d’accompagnement ont été mises en place pour « supprimer les entraves à la libre concurrence ». Les actions correspondantes (variables selon les pays et les produits) avaient pour finalité de lutter contre les barrières à l’entrée, l’opacité du marché ou encore les oligopoles. Ceci s’est traduit en pratique essentiellement par des mesures réglementaires (suppression des licences et autres autorisations administratives) et par la mise en place de « services de marchés » fournis par l’Etat (systèmes d’information de marché, programmes de crédit destinés à « ouvrir » le marché aux petits opérateurs). Le cadre d’analyse sous-jacent à cette politique était celui de la concurrence imparfaite, qui a donné lieu à de nombreuses études empiriques basées sur le célèbre modèle « Structure- Comportement-Performance ». Les résultats mitigés de ces politiques (difficilement explicables par les outils de l’économie classique) ont favorisé quelques années plus tard l’émergence d’idées nouvelles dans la manière d’appréhender les marchés et leurs performances.

Ce changement de paradigme a été permis dans le même temps par la place grandissante occupée dans les sciences économiques par les théories « institutionnalistes » de J. Stiglitz, D. North ou O. Williamson. Cette nouvelle manière d’analyser les marchés et leur performance a trouvé un écho favorable chez les décideurs publics du fait des mauvais résultats des politiques de libéralisation. Par ailleurs, de nombreuses « passerelles » ont renforcé cette convergence de vue entre le monde académique et les décideurs : la présence de J. Stiglitz comme chief economist de la Banque Mondiale, les liens entre cette institution et l’International Society for New Institutional Economics (ISNIE)… Ces nouvelles approches appréhendent les marchés comme des institutions c’est à dire comme des systèmes de règles cadrant le déroulement des transactions. Ainsi, le courant de l’Economics of Rural Organization de P. Bardhan et J. Stiglitz a beaucoup mis en avant l’impact des défaillances du marché du crédit sur les institutions des marchés agricoles (existences de transactions liées) tandis que le courant de la New Institutionnal Economics de R. Coase, D. North, O. Williamson et A. Greif a insisté pour sa part sur l’impact du système d’enforcement permettant de garantir le respect des engagements sur les dispositifs institutionnels cadrant les transactions bilatérales. Les implications en matière de politique publique sont importantes.

L’idée centrale est que les pouvoirs publics (Etats ou bailleurs de fonds) doivent mettre en place des politiques à même de renforcer la performance des marchés. Ceci ouvre considérablement le champ des actions publiques envisageables (Klitgaard 1991) : il ne s’agit plus seulement de supprimer les « entraves » à la libre concurrence mais bien de contribuer à la mise en place des institutions du marché (règles du jeu de l’échange). Cette nouvelle approche a suscité une forte « demande sociale » vis-à-vis de la recherche. Les théories institutionnalistes de Williamson, North ou Stiglitz ont ainsi trouvé un champ d’application privilégié dans le domaine de la commercialisation des produits agricoles. Ceci a conduit à un renouveau des études de filières nourries notamment par nombre d’études empiriques menées dans les pays en développement2. Ces travaux ont débouché sur des actions concrètes. En effet, la Banque Mondiale, la FAO et la quasi-totalité des agences d’aide ont adopté cette nouvelle « philosophie » en matière d’action publique : « [Une action du gouvernement est souhaitable] pour rendre le marché plus compétitif et transparent ». Cette action prend concrètement la forme des « services de marché (marketing services) qui ajoutent de la valeur au même titre que les engrais et les investissements d’irrigation » (Banque Mondiale, 1990).

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Table des matières

INTRODUCTION : DISPERSION DE L’INFORMATION ET EFFICACITE DES MARCHES, « CONTEXTE, PROBLEMATIQUE ET METHODOLOGIE » CONTEXTE DE LA RECHERCHE – L’EMERGENCE DUN NOUVEAU THEME DE POLITIQUE ECONOMIQUE : « LA REGULATION DES MARCHES PAR LINFORMATION »
1.Les marchés comme institutions
2.La régulation des marchés par l’information
2.1. Le constat d’une forte dispersion de l’information au sein des marchés agricoles des PED
2.2. Les actions mises en place pour renforcer la « circulation de l’information » au sein des marchés
2.2.1. Les systèmes d’information de marché (SIM
2.2.2. Les marchés de gros
2.3. Les résultats : deux paradoxes
2.3.1. Premier paradoxe : l’existence d’une allocation des ressources « non chaotique
2.3.2. Deuxième paradoxe : le faible impact des SIM
3.Les marchés comme systèmes de communication
3.1. Une relecture des marchés en termes de systèmes de communication
3.2. Une relecture des politiques visant à renforcer la « circulation de l’information
3.2.1. Une relecture des politiques
3.2.2. Une relecture de l’impact des politiques
3.2.3. Une relecture de la conception des politiques
PROBLEMATIQUE DE LA RECHERCHE – L’ALLOCATION DES RESSOURCES DANS UN CONTEXTE DE DISPERSION DE LINFORMATION : « LES FILIERES COMME SYSTEMES DE COMMUNICATION »
1.La problématique générale des institutions comme systèmes de communication
1.1. A. Smith : la division du travail et la nécessité de la coordination (la problématique de l’allocation des ressources
1.2. F. Hayek : la division du savoir et le problème de la coordination (la problématique de l’allocation des ressources dans un contexte de dispersion de l’information)
1.2.1. Une interprétation « cognitive » de la théorie d’A. Smith
1.2.2. La dispersion de l’information
1.2.3. La transmission de l’information par les comportements
1.3. R. Coase : les institutions comme « solutions » aux problèmes de coordination
1.3.1. Le « chaînon manquant » à l’analyse d’A. Smith ou le rôle des institutions dans la coordination économique et l’allocation des ressources
1.3.2. L’inclusion du concept d’institution dans l’approche hayékienne : les institutions comme des systèmes de communication
1.3.3. Quelques définitions des institutions
1.4. I. Vaughn : les deux sens de la « main invisible » (auto-régulation et auto-organisation)
1.4.1. Les deux aspects de la « main invisible
1.4.2. Les confusions entre ces deux aspects
1.4.3. Le positionnement de la problématique de thèse par rapport à ces deux aspects de la coordination
1.5. Les institutions comme systèmes de communication : l’exemple des firmes automobiles (Aoki)
1.6. Les institutions comme systèmes de communication : une formalisation de la problématique)
2.La définition de notre problématique de recherche : les filières comme systèmes de communication
2.1. Le type de problème analysé : la coordination entre producteurs et consommateurs d’un même bien
2.1.1. L’objectif assigné aux filières céréalières
2.1.2.Les approches traditionnelles des filières
2.1.3. Un changement d’échelle d’analyse : la filière comme solution à un problème de coordination entre producteurs et consommateurs
2.2. La catégorie d’institutions envisagées : les filières comme des institutions de marché
2.3. Le type de relations examinées entre problème de coordination et institutions
2.3.1. La question de l’origine des institutions de marché
2.3.2. La question de l’efficacité des institutions
METHODOLOGIE GENERALE – UNE APPROCHE COMPARATIVE
1.Un rapide état de l’art
1.1. Une analyse séparée des deux dimensions du problème (origine et efficacité des institutions de marché
1.2. Des connaissances théoriques encore très limitées
2.La méthodologie adoptée
2.1. Le choix d’une démarche inductive
2.2. Le choix des terrains
2.2.1. L’identification d’un cas « extrême »
2.2.2. L’identification de cas « comparables »
2.3. Les étapes de la recherche
2.3.1. La construction d’une grille de caractérisation des problèmes de coordination et des institutions de marché
2.3.2. La caractérisation des problèmes de coordination et des institutions de marchés des trois filières Céréalières
2.3.3. L’analyse de l’origine des institutions de marché
2.3.4. L’analyse de l’efficacité des institutions de marché
PARTIE 1 : CONSTRUCTION D’UNE METHODOLOGIE POUR CARACTERISER LES PROBLEMES DE COORDINATION ET LES INSTITUTIONS DE MARCHE
CHAPITRE 1 – PROBLEMES DE COORDINATION ET INSTITUTIONS DE MARCHE DANS LES THEORIES ECONOMIQUES : UNE RELECTURE EN TERME DE SYSTEME DE COMMUNICATION
1.Une typologie des différents problèmes de coordination abordés dans la littérature
1.1. Les critères de classification utilisés  
1.2. Une typologie des différents problèmes de coordination analysés dans la littérature
2.Les différentes institutions de marché étudiées dans la littérature : une revue
2.1. Quelles institutions de marché face au problème de coordination de Lucas (PCL) ?  
2.1.1. La « solution » de R. Lucas : les anticipations rationnelles (sans institutions
2.1.2. L’intérêt de ce type d’analyse
2.2. Quelles institutions de marché face aux problèmes de coordination de Walras (PCW) et d’Hurwicz (PCHu)
2.2.1. La « solution » de L. Walras : une institution de marché centralisée (avec commissaire-priseur
2.2.2. La « solution » de V. Smith : une institution de marché avec « double enchère
2.2.3. L’efficacité comparée de ces différentes institutions
2.3. Quelles institutions de marché face aux problèmes de coordination de Radner (PCR) et Grossman (PCG) ?
2.3.1. La « solution » de R. Radner : un système incomplet de marchés contingents
2.3.2. La « solution » de S. Grossman : le « program trading
2.4. Quelles institutions de marché face au problème de coordination de Debreu (PCD) ?
2.4.1. La « solution » de G. Debreu : un système complet de marchés contingents
2.4.2. L’intérêt de cette analyse
2.5. Quelles institutions de marché face au problème de coordination de Kirzner (PCK) ? 
2.5.1. L’inadéquation des institutions de marché centralisées
2.5.2. L’absence de théorisation des institutions de marché par Kirzner
2.6. Quelles institutions de marché face au probleme de coordination de Hayek (PCHa) ?
2.6.1. Une version cognitive du problème de coordination
2.6.2. L’inadéquation des institutions de marché centralisées
2.6.3. L’absence de théorisation des institutions de marché par Hayek
3.Une typologie des institutions de marché basée sur une relecture en terme de système de communication
3.1. Identification des composants des systèmes de communication
3.1.1. C. Shannon : « réseau de communication » et « langage »
3.1.2. D. Mc Kay : une approche cognitive du langage utilisé dans les communications
3.1.3. La nécessité d’une « grammaire » dans la communication
3.1.4. Synthèse : les éléments des systèmes de communication
3.2. Une relecture des institutions de marché en terme de systèmes de communication
3.2.1. Le « réseau de communication » des institutions de marché
3.2.2. Le « langage » des institutions de marché
3.3. Une typologie des institutions de marché
4.Conclusion : des typologies insuffisantes pour caractériser les problèmes de coordination et institutions de marché du monde réel
4.1. Les limites des problèmes de coordination analysés
4.2. Les limites des institutions de marché proposées
CHAPITRE 2 – UNE METHODOLOGIE POUR CARACTERISER LES PROBLEMES DE COORDINATION ET LES INSTITUTIONS DE MARCHE DES FILIERES AGRICOLES  
1.Une typologie pour caractériser les problèmes de coordination des filières agricoles des PED
1.1. Le caractère trop général de la typologie issue de la revue de littérature
1.2. Une typologie des problèmes de coordination adaptée à l’analyse des filières agricoles des PED
1.2.1. La distinction de deux catégories d’agents : les producteurs et les consommateurs
1.2.2. L’élimination de certains critères (non discriminants
1.2.3. La spécification des types de dotations et préférences prises en compte dans l’analyse
1.2.4. La spécification des types de coûts inclus dans l’analyse
1.2.5. Les critères de caractérisation des dotations, préférences et coûts
1.2.6. Une typologie pour caractériser les problèmes de coordination des filières agricoles des PED
2.Une typologie pour caractériser les institutions de marché des filières agricoles des PED
2.1. La typologie issue de la revue de littérature : les marchés comme institutions et comme systèmes de communication
2.2. La recherche de critères opérationnels pour caractériser les différents composants des institutions de marché des filières agricoles des PED
2.2.1. Caractériser les acteurs intermédiaires
2.2.2. Caractériser les connexions entre acteurs
2.2.3. Caractériser le « vocabulaire » des institutions de marché
2.2.4. Caractériser la « grammaire » des transactions
2.3. Synthèse : une typologie des institutions de marché adaptée aux filières agricoles des PED
3.Collecter les données
3.1. Les informations à recueillir et les types d’acteurs à enquêter
3.2. Quelques problèmes méthodologiques et leurs solutions
3.3. Les méthodes d’enquête retenues
3.4. Les enquêtes réalisées
CONCLUSION SUR LA METHODOLOGIE DE CARACTERISATION DES PROBLEMES
DE COORDINATION ET DES INSTITUTIONS DE MARCHE
PARTIE 2 : PROBLEMES DE COORDINATION ET INSTITUTIONS DE MARCHE – LE CAS DE TROIS FILIERES CEREALIERES OUEST-AFRICAINES
CHAPITRE 3 – LES PROBLEMES DE COORDINATION ADRESSES AUX FILIERES CEREALIERES D’AFRIQUE DE L’OUEST
1.Les systèmes de production
1.1. La filière « céréales sèches » du Mali  
1.1.1. Des niveaux de récolte plutôt faibles
1.1.2. Des niveaux de récolte très variables et imprévisibles
1.1.3. Un revenu fortement dépendant des ventes de céréales
1.1.4. Une forte dispersion spatiale des producteurs
1.2. La filière « riz irrigué de l’Office du Niger » au Mali
1.2.1. Des récoltes de riz abondantes et stables
1.2.2. Des revenus relativement élevés mais fortement dépendants des ventes de riz
1.2.3. Des coûts monétaires de production élevés
1.2.4. Une concentration des producteurs dans une même zone de production
1.3. La filière « maïs » du Bénin
1.3.1. Des récoltes de maïs relativement abondantes
1.3.2. Des récoltes moins variables au sud du pays
1.3.3. L’existence de sources de revenu alternatives aux ventes de céréales
1.3.4. Des producteurs assez dispersés
2.Les systèmes de consommation
2.1. Les filières maliennes
2.1.1. Des revenus faibles et fluctuants
2.1.2. Une demande en céréales très « rigide »
2.1.3. Une demande diversifiée en terme de qualité
2.2. La filière « maïs » du Bénin
2.2.1. Des revenus plus élevés qu’au Mali (mais irréguliers
2.2.2. Une demande rigide
2.2.3. Des préférences diversifiées en matière de qualité
3.Les « services » nécessaires à la commercialisation
3.1. Les filières maliennes
3.1.1. Un système de crédit défaillant pour les céréales sèches mais plus performant pour le riz
3.1.2. Un système de transport et de communication peu développé pour les céréales sèches (mais meilleur pour le riz
3.1.3. Une répartition « dispersée » des emplacements dans les marchés urbains
3.2. La filière « maïs » du Bénin
3.2.1. Un système de crédit défaillant
3.2.2. Un système de transport meilleur qu’au Mali
3.2.3. Une diversité linguistique et culturelle
4.Comparaison des problèmes de coordination : points communs et différences
CHAPITRE 4 – LES INSTITUTIONS DE MARCHE DES TROIS FILIERES CEREALIERES
1.Les « niveaux de transaction » des institutions de marché des trois filières céréalières
1.1. Les différentes catégories de commerçants
1.2. Les différents « niveaux » de transactions
1.3. Un découpage de la filière en différents « segments »
2.Les « réseaux de communication » des institutions de marché des trois filières céréalières
2.1. Les « réseaux de communication » des systèmes de collecte (SdC)
2.1.1. Le nombre (et la taille) des grossistes impliqués dans la collecte
2.1.2. Les relations de fidélisation
2.1.3. Les lieux de vente et le caractère « public » des transactions
2.1.4. Le recours à des « aides
2.2. Les « réseaux de communication » des systèmes de gros (SdG)
2.2.1. Le recours aux systèmes de gros
2.2.2. Le nombre et la taille des grossistes des zones de production (GP) et de consommation (GC)
2.2.3. Les relations de fidélisation
2.2.4. Les lieux de vente et le caractère « public » des transactions
2.2.5. L’absence de recours à des « aides  1
2.3. Les « réseaux de communication » des systèmes de distribution (SdD
2.3.1. Le type, le nombre et la taille des commerçants
2.3.2. Les relations de fidélisation entre grossistes, détaillants et consommateurs
2.3.3. Les lieux de vente et l’observabilité des transactions par des tiers
2.3.4. Le recours à des « aides » par les grossistes
3.Les « langues » des institutions de marché des trois filières céréalières
3.1. Les « mots » du marché
3.1.1.Vocabulaire utilisé pour qualifier les produits
3.1.2. Vocabulaire utilisé pour qualifier les quantités
3.1.3. Vocabulaire utilisé pour exprimer les prix
3.2. La « grammaire » du marché
3.2.1. Les règles de négociation dans les systèmes de collecte (SdC)
3.2.2. Les règles de négociation dans les systèmes de gros (SdG)
3.2.3. Les règles de négociation dans les systèmes de distribution (SdD
CONCLUSION SUR LA CARACTERISATION DES PROBLEMES DE COORDINATION
ET DES INSTITUTIONS DE MARCHE
PARTIE 3 : L’ORIGINE DES INSTITUTIONS DE MARCHE
CHAPITRE 5 – LE « MYSTERE » DE L’ORIGINE DES INSTITUTIONS DE MARCHE : QUELQUES ECLAIRAGES THEORIQUES
1.Le « mystère » de l’origine des institutions
2.Une theorie évolutionniste de l’origine des institutions : la « sélection culturelle » (F. Hayek
2.1. Les unités du processus d’évolution
2.1.1. Le débat sur les unités de réplication (« replicators
2.1.2. Le débat sur les unités de sélection (« vehicles
2.2. Les mécanismes du processus d’évolution
2.2.1. Le mécanisme d’innovation
2.2.2. Le mécanisme d’imitation
2.2.3. Le mécanisme de sélection
2.2.4. Une dimension « oubliée » par Hayek : le rôle des rapports de force dans les trois mécanismes d’évolution
3.Les difficultés de mise en oeuvre empirique des approches évolutionnistes
3.1. Les difficultés de mise en oeuvre des théories évolutionnistes des institutions
3.2. Le recours à une approche « fonctionnaliste » : intérêt et limites
3.2.1. Le fonctionnalisme : une définition
3.2.2. La fiabilité du raisonnement fonctionnaliste ou l’efficacité des processus de sélection
4.Conclusion : une méthodologie d’analyse de l’origine des institutions de marché
4.1. Les mécanismes régissant la dynamique des institutions
4.1.1. La chaîne de causalité entre problème de coordination et institutions de marché
4.1.2. La prise en compte des limites cognitives des agents : l’approche évolutionniste
4.2. La mobilisation de ces mécanismes pour mettre en oeuvre une analyse empirique de l’origine des institutions
CHAPITRE 6 – L’EMERGENCE DES INSTITUTIONS DE MARCHE DE NOS TROIS FILIERES CEREALIERES : UNE EXPLICATION EVOLUTIONNISTE
1.L’explication des institutions de collecte (IdC
1.1. L’explication du degré de concentration de l’activité au niveau des grossistes des zones de production
1.1.1. Le faible rôle des « barrières à l’entrée
1.1.2. La mise en évidence de corrélations positives entre précarité de la situation des producteurs, taille des grossistes et nombre de collecteurs
1.1.3. Une hypothèse explicative
1.2. L’explication du poids variable des places de marché
1.2.1. Le flou des explications théoriques
1.2.2. La mise en évidence d’une corrélation positive entre précarité de la situation des producteurs et poids des places de marché
1.2.3. Une hypothèse explicative
1.3. L’explication du rôle des OP, de la fidélisation et du « type » de collecteurs
1.3.1. Des explications théoriques assez hétérogènes
1.3.2. La mise en évidence d’une corrélation entre la précarité de la situation des producteurs, le poids des OP, le poids de la fidélisation et l’existence d’une proximité sociale entre grossistes et collecteurs
1.3.3. Une hypothèse explicative
1.3.4. Un test d’hypothèse : le faible rôle du crédit dans les transactions de maïs au Bénin
1.4. L’explication des modes de rémunération des collecteurs : la réduction du risque moral
1.4.1. Une explication théorique : les règles de rémunération comme incitations
1.4.2. Test de l’explication par les incitations
1.5. Les relations de causalité entre problèmes de coordination et institutions de collecte : une synthèse
2.L’explication des institutions de gros (IdG)
2.1. Première hypothèse : l’explication par les coûts de communication (induits par les distances)  
2.2. Deuxième hypothèse : l’explication par le crédit
2.3. Troisième hypothèse : l’hétérogénéité des offres des grossistes (GP) inter et intra zones de production
2.4. L’explication des éléments « résiduels » : le rôle des lobbies
3.L’explication des institutions de distribution (IdD)
3.1.L’explication de l’existence d’un double circuit de distribution (avec et sans détaillants) dans les deux pays  
3.2. Le recoupement entre les systèmes de distribution du riz et des céréales sèches
3.3. L’explication du degré de fidélisation des consommateurs et détaillants et de la règle d’obligation de faire crédit aux clients réguliers
3.4. L’explication du recours à des aides (les « magasiniers ») au Bénin
3.5. L’explication de l’interdiction du marchandage au Mali
4.L’explication des institutions de marché
4.1. L’explication des réseaux de communication : la division « verticale » du travail au sein des filières
4.1.1. Une explication « cognitive » de la division du travail
4.1.2. Le rôle des barrières à l’entrée
4.2. L’explication du « langage » des filières
4.2.1. L’explication de la « pauvreté » du vocabulaire utilisé pour exprimer les paramètres de l’échange
4.2.2. L’explication du recours aux unités de mesure locales pour exprimer les quantités
4.3. Conclusion : l’interdépendance entre le langage et le réseau de communication des institutions de marché
5.La dynamique d’émergence des institutions de marché : l’exemple de la filière riz
5.1. L’apparition d’un embryon de filière durant la période de monopole public  
5.2. La naissance de la filière en 1987 : une organisation « duale »
5.3. La première mutation : la domination des « marchands »
5.4. La deuxième mutation : l’évolution des « marchands » vers les statuts de « gérants » et de « forains »
5.5. La troisième mutation : des « gérants » et « forains » aux grossistes et collecteurs
5.6. La quatrième mutation : l’intervention des « grands commerçants importateurs » de Bamako dans la collecte
5.7. L’organisation actuelle de la filière
6.Conclusion
6.1. La confirmation de certains déterminants théoriques de la dynamique des institutions
6.2. Les liens de causalité entre problèmes de coordination et institutions de marché et l’explication des institutions de nos trois filières
CONCLUSION DES ANALYSES DE L’EMERGENCE DES INSTITUTIONS DE MARCHE
PARTIE 4 : L’EFFICACITE DES INSTITUTIONS DE MARCHE
CHAPITRE 7 – L’EFFICACITE DES MARCHES : UN ECLAIRAGE THEORIQUE
1.Introduction
1.1. Une question ancienne
1.2. … réactualisée aujourd’hui à la lumière de l’économie institutionnelle
1.2.1. De l’efficacité de la coordination… à l’efficacité des institutions
1.2.2. La « pertinence » d’institutions de marché par rapport à un problème de coordination donné
1.3. … et ayant donné lieu à une grande diversité d’approches
1.3.1. Les trois « classes » de critères
1.3.2. Les deux échelles d’analys
2.L’efficacité comme maximisation du bien être
2.1. Au niveau local : la recherche du « juste prix  
2.2. Au niveau global : la construction d’une « fonction de préférence collective »
3.L’efficacité comme minimisation des coûts de l’échange
3.1. La mesure des coûts au niveau global : les coûts d’information (Hurwicz
3.1.1. Les coûts de communication
3.1.2. Les coûts de traitement de l’information
3.1.3. La minimisation des coûts au niveau global : une méthode incohérente
3.2. La mesure des coûts au niveau local : les coûts de transactions
3.2.1. La prise en compte de nouveaux coûts dans l’analyse (liés à la coordination locale)
3.2.2. Les difficultés de mesure des coûts de transaction
3.2.3. L’absence de lien avec le niveau global (« no-bridge »)
3.3. La mesure de l’efficacité comme une minimisation de coûts : une approche incomplète
4.L’efficacité comme maximisation de la diffusion d’information
4.1. Au niveau global : la diffusion d’information par les processus d’échange  
4.1.1. L’agrégation d’information dans les prix d’équilibre : les critères de Fama
4.1.2. La diffusion d’information par les processus de marché : l’approche « market-process » (Ecole Autrichienne
4.2. Au niveau local : les asymétries d’information, sources de « bruit » dans la communication
4.2.1. Les problèmes induits par l’existence d’asymétries d’information
4.2.2. Les conséquences sur la circulation d’information au niveau global : l’existence de « bruits
4.3. La mesure de l’efficacité des marchés par la diffusion d’information : quelques critiques
4.3.1. La critique de Grossman et Stiglitz
4.3.2. La critique d’Hirschleifer
4.3.3. La critique d’Orléan
5.Conclusion
5.1. Synthèse sur les différents critères d’efficacité : intérêt et limites 5.1.1. Les critères
5.1.2. Les relations entre les critères
5.1.3. Le rôle des valeurs « injectées » dans l’analyse
5.1.4. Le jugement des critères de performance
5.2. Deux voies possibles pour analyser l’efficacité des institutions de marché
5.2.1. Le recours à des critères « indirects » : coupler des critères sur les coûts et sur les flux
5.2.2. Le recours à des critères directs : les simulations de processus de marché « virtuels
CHAPITRE 8 – LES PERFORMANCES DES INSTITUTIONS DE MARCHE DES TROIS FILIERES CEREALIERES COMME SYSTEMES DE COMMUNICATION ET COMME MECANISMES D’ALLOCATION DES RESSOURCES
1.Introduction méthodologique
1.1. La définition de critères de performance
1.2. La méthode d’évaluation de la performance des institutions de marché
2.La performance des institutions de collecte
2.1. L’impact de chacune des caractéristiques des institutions de collecte sur les critères de performance retenus
2.1.1. L’impact du degré de concentration de l’activité au niveau des grossistes (nombre, taille
2.1.2. L’impact des barrières à l’entrée mises en place par les associations de commerçants
2.1.3. L’impact des mécanismes centralisés de fixation des prix
2.1.4. L’impact du poids des relations de fidélisation
2.1.5. L’impact du poids des marchés de brousse
2.1.6. L’impact du rôle joué par les OP
2.1.7. L’impact du recours à des collecteurs
2.1.8. L’impact du degré d’autonomie des collecteurs
2.1.9. L’impact du positionnement social des collecteurs (près des producteurs versus près du grossiste qui les emploie)
2.2. La performance des différentes institutions de collecte
2.2.1. La filière « céréales sèches » du Mali
2.2.2. La filière « maïs » du Bénin
2.2.3. La filière « riz irrigué » du Mali
2.2.4. Conclusion sur la performance des institutions de collecte
3.La performance des institutions de gros
3.1. L’impact de chacune des caractéristiques des institutions de gros sur les critères de performance retenus
3.1.1. L’impact de la fidélisation
3.1.2. L’impact du lieu de l’échange
3.1.3. L’impact des associations de commerçants
3.2. Les performances des différentes institutions de gros
3.2.1. Les institutions de gros du Mali
3.2.2. Les institutions de gros du Bénin
3.2.3. Conclusion sur la performance des institutions de gros
4.La performance des institutions de distribution
4.1. L’impact de chacune des caractéristiques des institutions de distribution sur les critères de performance retenus
4.1.1. L’impact de l’existence d’un double circuit de distribution (avec ou sans détaillants
4.1.2. L’impact du recours à des courtiers
4.1.3. L’impact du poids des relations de fidélisation
4.1.4. L’impact de la règle d’obligation de faire crédit aux clients réguliers
4.1.5. L’impact de l’interdiction du marchandage
4.2. Les performances des différentes institutions de distribution
4.2.1. La performance des institutions de distribution du Mali
4.2.2. La performance des institutions de distribution du Bénin
4.2.3. Conclusion sur la performance des différentes institutions de distribution
5.La performance des institutions de marché
5.1. La performance des institutions de marché du point de vue des flux réels
5.2. La performance des institutions de marché du point de vue de la minimisation des coûts
5.3. La performance des institutions de marché comme systèmes de communication
5.3.1. La performance des institutions de marché comme « réseau de communication »
5.3.2. La performance des institutions de marchés comme « langage
6.Conclusion : implications pour le diagnostic et les politiques publiques
6.1. Une diffusion de l’information par les transactions
6.2. Le marché, un système de communication nécessairement imparfait
6.2.1. La « tension » entre les différentes dimensions de la communication
6.2.2. La « tension » entre la communication et les autres fonctions des institutions de marché
6.3. Implications pour les politiques
CHAPITRE 9 : ANALYSE DE L’EFFICACITE COMPAREE DES INSTITUTIONS DE GROS : RESEAUX MARCHANDS VERSUS MARCHES DE GROS LA SIMULATION DE MARCHES VIRTUELS
1.Le choix d’une modélisation informatique
1.1. Pourquoi simuler (ou les limites de l’observation)
Les arguments généraux
Les arguments spécifiques à notre question de recherche
Conclusion sur l’intérêt des simulations : « Connaître, c’est simuler »
1.2. Comment simuler  
1.2.1. Expérimentation versus modélisation
1.2.2. Modélisation mathématique versus informatique
2.La realisation d’un modèle : « Markets »
2.1. La conception du modèle
2.1.1. La construction de la problématique
2.1.2. L’idée générale du modèle
2.2. La structure du modèle
2.2.1. Les entités du modèle
2.2.2. La dynamique du modèle
2.3. Les « sorties » du modèle (indicateurs d’efficacité et variables d’interprétation)
3.Les simulations réalisées et leurs resultats
3.1. Plan d’expérience  
3.2. Test de la fiabilité du modèle
3.3. Résultats attendus des simulations
3.4. Les résultats obtenus
3.4.1. L’analyse de la performance relative des institutions : quels domaines d’efficacité respectifs pour les réseaux marchands et les marchés de gros
3.4.2. L’analyse du niveau de performance des institutions
L’interprétation économique des résultats
Conclusion : interêt, limites et perspectives de la modélisation informatiqu des marchés
CONCLUSION DES ANALYSES DES PERFORMANCES DES INSTITUTIONS DE MARCHE
CONCLUSION GENERALE
APPORTS THEORIQUES ET METHODOLOGIQUES
Une nouvelle manière d’analyser les filières
Une double analyse : positive et normative
Une analyse évolutionniste de l’origine des institutions de marché
Une analyse atypique de l’efficacité des institutions de marché
IMPLICATIONS POUR LES POLITIQUES PUBLIQUES
La légitimité d’une intervention publique
Les modalités du diagnostic
Les modalités de l’action publique
3.1. Agir sur les institutions versus sur l’information  
3.2. Comment agir sur les institutions
3.3. Comment agir sur l’information
PERSPECTIVES
Extension du domaine empirique
Extension des outils mobilisés
Extension des analyses elles-mêmes à de nouveaux aspects
3.1. La prise en compte des problèmes liés à la coordination « locale » dans les processus de diffusion d’information et d’allocation des ressources
3.2. La prise en compte du « langage » du marché
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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