Information des patients et voies de recours en cas d’infections nosocomiales

Gestion d’une épidémie

L’axe majeur dans la lutte contre une épidémie repose sur le renforcement de l’application des precautions standard et la mise en oeuvre, le plus tot possible, de mesures de prevention complementaires. Aussi l’application des mesures complementaires ne doivent pas attendre les confirmations microbiologiques et epidemiologiques. Les recommandations preconisent:

– d’evaluer la necessite de mettre en oeuvre une sectorisation ou un regroupement (≪ cohorting ≫) des patients et du personnel soignant afin de garantir l’efficacite des mesures de prevention.

– de discuter l’opportunite de mettre en oeuvre un depistage systematique des patients, des personnes ≪ contact ≫ des cas et eventuellement du personnel soignant en fonction de l’agent pathogene responsable de l’epidemie, en collaboration avec le laboratoire de microbiologie et le service de sante au travail.

– de mettre en place une information ecrite sur les mesures a prendre aupres des professionnels de sante et des visiteurs. En cas de transfert de patients, les etablissements d’accueil doivent etre informes de la situation.

– de discuter de l’opportunite d’informer les patients sortis de l’etablissement qui ont etes exposes au risque.

– un depistage des soignants ne sera pas systematiquement recommande, notamment en l’absence d’arguments suggerant leur role dans la transmission. Une telle decision impliquera la definition prealable des mesures collectives ou individuelles proposees.

– d’etablir un suivi de chaque nouveau cas afin d’evaluer l’efficacite des mesures mises en place.

– d’organiser, a distance de l’epidemie, un audit des pratiques de soins.

– de rediger un bilan d’investigation de l’epidemie afin de favoriser les retours d’experience. Le cout d’une infection nosocomiale peut etre determinee en partie par la valeur des ressources consommees directement par l’infection et imputables directement a l’infection. Ce cout est reparti entre couts medicaux (cout des soins, des medicaments, des tests diagnostiques) et non medicaux (logistique, infrastructure, administration).

Contexte

Au cours des dix dernieres annees, la France a connu plusieurs epidemies d’infections nosocomiales de grande envergure a Acinetobacter baumannii. Nous citerons l’epidemie survenue de 2003 a 2004 dans 15 departements francais. Cette epidemie a touchee 290 patients hospitalises essentiellement en Reanimation. Le bacille responsable etait producteur de BLSE (β-lactamase a spectre etendu) type VEB-1 (Vietnamiese Extended β-lactamase-1) et n’etait sensible qu’a l’imipeneme et la colistine.

Les signalements d’infections nosocomiales a Acinetobacter baumannii sont en constante augmentation au cours des dernieres annees. Sur 10288 signalements d’infections nosocomiales recues d’aout 2001 a mai 2011, 343 (3,3%) concernaient des infections a Acinetobacter baumannii resistant a l’imipeneme (ABRI). Ils representaient entre 2 et 3 % de l’ensemble des signalements d’infections nosocomiales entre 2003 et 2008. Ce pourcentage est passe a 3,2% en 2009 puis a 5,1% en 2010 et a 11,1% en 2011. Les sites les plus frequemment concernes etaient les infections respiratoires (37%), les bacteriemies/septicemies (18,9%) ou les infections urinaires (12,6%) [75]. L’objectif principal de notre etude a ete de decrire l’epidemie d’ Acinetobacter baumannii ayant touche le service de Reanimation du CHU d’Angers du mois d’aout 2011 au mois de septembre 2013 ainsi que d’evaluer les mesures prises pour la controler.

Investigation épidémiologique

Du mois d’aout 2011 au mois de septembre 2013, 49 cas d’infections nosocomiales a Acinetobacter baumannii furent confirmes au sein du Service de Reanimation Medicale du CHU d’Angers. En septembre 2011, une alerte concernant une epidemie d’A. baumannii en reanimation medicale etait notifiee par le service de bacteriologie par une alerte donnee a l’Equipe Operationnelle d’Hygiene (EOH) et a la presidente du Comite de lutte contre les infections nosocomiales (CLIN). Prealablement, un cas d’infection a A. baumannii avait ete constate en aout 2011, cas qui fut suivi d’un cas de colonisation en septembre. L’episode avait ete classe en “pre-alerte epidemique”. En novembre 2011 quatre nouveaux cas etant apparus; un signalement a ete effectue a l’Agence Regionale de Sante et a l’InVS via le CCLIN Ouest. En lien avec le laboratoire de Bacteriologie, un depistage pharynge et rectal hebdomadaire etait alors instaure chez tous les patients du service de Réanimation médicale.

L’EOH precisait aux soignants du service de Reanimation medicale les mesures de precautions complementaires contact (PCC) mises en place ainsi que le renforcement des procedures de bionettoyage. Il s’agissait d’un Acinetobacter baumannii avec hyperproduction de cephalosporinase mais sensible aux carbapenemes.

Rôle de l’environnement

Si le manuportage joue un role essentiel dans la dynamique de l’epidemie, le role de l’environnement ne doit pas etre neglige. Ceci est encore plus vrai en cas d’epidemie persistante.

L’epidemie d’Acinetobacter baumannii qui a debute en septembre 2011 en Reanimation medicale du CHU d’Angers n’a connu que de breves ‘accalmies’ pendant les deux annees ou elle a sevi. Les multiples prelevements environnementaux effectues se sont tous averes negatifs. Nous pensons que ces prelevements, quoi qu’utiles dans la recherche epidemiologique, ne doivent pas retarder la mise en place des mesures de controle de l’epidemie. D’une part les prelevements peuvent avoir ete effectues au mauvais endroit et au mauvais moment et d’autre part, ce sont les patients, infectes ou colonises, qui representent le reservoir primaire de la bacterie A. baumannii.

Levin et al. n’ont retrouve A. baumannii que dans 2,1% des prelevements environnementaux effectues autour de patients porteurs de ce germe. Les prelevements positifs se trouvaient dans l’environnement proche (lit, table de nuit) et non dans les parties communes du service. La dissemination intra-hospitaliere de l’epidemie serait due davantage aux manquements de l’observance des regles d’hygiene par les professionnels de sante. Selon Levin, la decontamination du lit et du materiel proche du patient est suffisante pour tarir les sources d’infection.

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Table des matières

INTRODUCTION
I.DEFINITIONS
I.1 Infection nosocomiale
I.2 Bacterie multiresistante aux antibiotiques
I.3 Epidemie nosocomiale
I.4 Investigation d’une epidemie
I.5 Gestion d’une epidemie
II.INFECTIONS NOSOCOMIALES (IN)
II.1 Dispositif de surveillance des IN
II.2 Signalement des IN
II.3 Risque eleve d’infection nosocomiale en Reanimation
II.4 Epidemiologie des infections nosocomiales
◦ Etude Reseau Europeen HELICS sur les Infections nosocomiales acquises en Soins Intensifs
◦ ENP 2012
◦ Etude Rea-RAISIN 2012 sur les Infections nosocomiales en Reanimation
Adulte
II.5 Retentissement des infections nosocomiales
◦ Consequences en terme de mortalite
◦ Impact economique
II.6 Information des patients et voies de recours en cas d’infections nosocomiales
III. INFECTIONS NOSOCOMIALES A ACINETOBACTER BAUMANNII MULTIRESISTANT
III.1 Les bacteries du genre Acinetobacter
III.2 Les particularites de l’espece Acinetobacter baumannii
◦ Resistance aux penicillines et cephalosporines
◦ Resistance aux carbapenemes
◦ Autres resistances (aminosides, fluoroquinolones, tetracyclines …)
III.3 Les Epidemies d’Infections Nosocomiales a Acinetobacter baumannii
◦ Facteurs de risque d’acquisition d’une colonisation ou d’une infection
◦ Mode de transmission dans l’environnement hospitalier Mesures de controle et de gestion
◦ Consequences des Infections nosocomiales a Acinetobacter baumannii
IV.L’EPIDEMIE AU CHU ANGERS
IV.1 Contexte
IV.2 Materiel et Methodes
IV.3 Resultats
IV.5 Discussion

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