Influence du surpoids et de l’obésité dans la conception

Physiopathologie & définition

L’Obesity Society définit l’obésité comme «un excès de tissus adipeux». Le tissu adipeux est un organe endocrine composé de cellules adipeuses. Il sécrète un certain nombre de produits, entre autres des métabolites, des cytokines, des lipides et des facteurs de coagulation. De manière significative, un taux d’adiposité excessif ou l’obésité engendre une élévation des taux d’acides gras circulant et de l’inflammation. Cela peut conduire à une résistance à l’insuline, associée au diabète de type II (traduit de l’anglais (1)). Il existe plusieurs méthodes différentes pour déterminer la proportion de tissus adipeux. Ces examens sont pour la plupart très coûteux et notamment la DEXA: absorptiométrie biphotonique à rayons X. Initialement développée dans les années 80 pour la mesure du contenu minéral osseux, elle est actuellement la méthode de référence pour la mesure de composition corporelle. De nos jours, cet instrument est principalement réservé à la recherche scientifique. Un des outils de diagnostic permettant d’évaluer les risques liés au surpoids et à l’obésité est l’indice de masse corporelle (IMC).

L’IMC est un calcul divisant le poids par la taille en mètre carré. Le résultat obtenu permet d’estimer la corpulence en kg/m2 corporels. Le résultat est une estimation de la corpulence. Il est indépendant de l’histoire familiale, du genre, de l’âge ou de la race (1). L’OMS en a effectué une classification. Cet outil est utile pour identifier l’importance de l’excès de poids et des risques associés au sein d’une population. Il a l’avantage d’être universel et facile à utiliser. Il ne permet pas l’identification individuelle du taux de masse grasse, car il ne prend pas en compte le taux de masse maigre (tissus musculaires, eau corporelle et masse osseuse). Le résultat est surestimé si la masse maigre est importante. De ce fait, d’autres investigations individuelles sont nécessaires pour évaluer la proportion d’excès de masse grasse et estimer son importance. Pour cela, il existe plusieurs techniques de mesures et d’estimations de compositions corporelles, notamment des Bio-impédancemétrie (BIA), DEXA et plis cutanés. La mesure du tour de taille est un outil permettant d’objectiver l’obésité abdominale. L’OMS a également défini des normes, selon les sexes. L’obésité abdominale ou viscérale est un déterminant important des risques cardiovasculaires et métaboliques. Elle est corrélée à la résistance à l’insuline et au diabète de type II, à l’hypertension artérielle et à l’augmentation de lipides circulant (2–4). Cette mesure reflète davantage les risques liés à l’obésité que la mesure de l’IMC seule. En complémentarité, cet outil permet d’avoir un aperçu sur l’état de santé dans une situation individuelle.

Facteurs environnementaux

L’absence de politique dans certains secteurs, comme la santé, l’agriculture, les transports, l’urbanisme, l’environnement, la transformation des aliments, la distribution, le marketing et l’éducation, pourrait en partie expliquer l’augmentation de la prévalence de l’obésité. En effet, la disponibilité, l’accessibilité des denrées et la consommation d’une alimentation à haute densité énergétique ont un lien direct avec l’incidence du surpoids et de l’obésité (10). Pendant longtemps, l’obésité touchait principalement les pays riches et développés, mais une étude a démontré qu’elle touchait finalement tous les pays, y compris ceux où sévit encore la faim de manière importante (11). Dans les régions précaires, les produits les moins chers sont souvent des produits à haute densité énergétique ou basse valeur nutritionnelle. L’étude de cohorte “CoLaus” comprenant 4000 Lausannois a mis en avant le lien entre l’alimentation et les niveaux d’éducation et/ou les niveaux financiers. Les conclusions sont que «les personnes qui jouissent d’un niveau d’éducation élevé ont les habitudes alimentaires les plus proches du régime méditerranéen, considéré comme ayant une action préventive contre les maladies cardiovasculaires, le diabète et l’obésité». A contrario, ils ont observé chez les personnes à niveau d’éducation bas, chez qui les ressources financières sont souvent limitées, une alimentation déséquilibrée (12).

Facteurs sociaux

La tendance actuelle serait d’avoir une approche de prise en charge de l’obésité bio-psycho-sociale. En effet, la société d’aujourd’hui est influencée et guidée par des pseudo-normes sociales. Les médias et les réseaux sociaux ont un impact sur les comportements et les idées de la société. L’effet de la stigmatisation de l’obésité est encore trop sous-estimé. L’obésité est souvent cataloguée comme étant une déviance, en opposition à une normalité. Jugées comme des personnes «faibles» ou «se laissant aller», les personnes obèses sont amenées à croire qu’elles sont différentes et qu’elles n’arriveront pas à réussir professionnellement, personnellement, ou encore à apporter des changements dans leur vie. La stigmatisation peut engendrer un cercle vicieux mêlé entre le besoin d’appartenance à une société ouverte et tolérante, une estime de soi erronée et une réalité de la vie insoutenable (13). Des chercheurs (sociologues, psychologues, médecins) réfléchissent à une solution permettant de freiner la stigmatisation. Il existe déjà des approches pour lutter contre, des actions préventives menées par des associations composées de professionnels de santé, axées sur l’individu, l’estime de soi et l’acceptation du corps (14). De ce fait, les personnes en surpoids ou obèses ont peur de consulter le corps médical, d’être confrontées aux regards ou jugées, et appréhendent le fait de devoir se dénuder pour être examinées. Elles n’ont pas envie d’entendre la nécessité d’entreprendre une perte de poids ou des régimes, beaucoup en ont déjà conscience.

Figure 2 : Pathologies cardio-vasculaires déclarées, en fonction de l’IMC (14) 2.2.1 Physiologie de la reproduction La reproduction humaine s’effectue via un rapport sexuel non protégé. Une grossesse est le résultat de la fécondation, c’est-à-dire la rencontre entre des cellules sexuelles femelles et mâles, également appelées gamètes. Les gamètes mâles sont les spermatozoïdes, issus de la spermatogenèse dans les testicules de l’homme. Les gamètes femelles sont les ovocytes, issus de l’ovogénèse (processus semblable à la spermatogenèse) se déroulant dans les ovaires. Les ovocytes sont contenus dans des agrégats de cellules appelés follicules ovariens, dans les ovaires. Chez la femme, le stock d’ovocytes est d’ores et déjà défini avant même la venue au monde, dès la 5ème semaine intra-utérine. Ce stock évolue au cours des phases de la vie. Le nombre et la qualité des ovocytes régressent (avec pour conséquence une diminution de la capacité d’implantation embryonnaire lors de PMA), jusqu’à l’épuisement du stock, en d’autres termes, jusqu’à la ménopause (17).

La régulation hormonale de la fonction reproductrice est similaire chez les deux sexes et se situe principalement au niveau de l’axe hypothalamo-hypophysaire. Les hormones régulatrices, appelées également gonadotrophines, sont semblables chez l’homme et la femme. Ce sont la gonadolibérine (Gn-RH), l’hormone folliculostimulante (FSH) et l’hormone lutéinisante (LH). Chez la femme, on retrouve une hormone supplémentaire pour la stimulation de la libération de Gn-RH: la leptine. En effet, le début de la puberté féminine est lié à l’adiposité et c’est la leptine qui sert de messager à l’hypothalamus. Lors de la phase d’ovulation dans le cycle menstruel ou cycle ovarien chez la femme, l’hypophyse libère les hormones sexuelles jusqu’aux ovaires. Les hormones stimulent l’expulsion de l’ovocyte du follicule ovarien (cavité à l’extrémité de l’ovaire), dans la cavité péritonéale. S’il y a un rapport sexuel non protégé avec éjaculation, les spermatozoïdes entrent dans l’appareil reproducteur de la femme. Ils arrivent jusqu’au col de l’utérus où une glande située dans la paroi libère un liquide visqueux appelé «glaire». La glaire favorise la sélection d’une petite quantité de spermatozoïdes.

L’ovocyte n’est fécondable que dans les vingt-quatre heures suivant la période d’ovulation et les spermatozoïdes sont susceptibles de rester fécondables pendant quatre à cinq jours. L’ovogenèse se termine lorsqu’il y pénétration d’un spermatozoïde dans l’ovocyte. Ils forment tous deux un ovule. Après l’ovulation, le follicule rompu se transforme en corps jaune. S’il y a ovulation, il permettra de subvenir aux besoins en hormones. A contrario, il sera éliminé (17). Des rapports sexuels fréquents et non protégés induisent une grossesse chez 50% des couples dans les 3 mois, chez 75% des couples dans les 6 mois et chez 90% des couples sous 1 an (18). En général, les personnes désirant avoir un enfant sont encouragées à avoir des rapports sexuels régulièrement et davantage pendant la période d’ovulation. Certains facteurs sont connus pour influencer négativement les chances de grossesse, comme la caféine et le tabac. Ils devraient être évités afin d’améliorer la fertilité (18).

Physiopathologie

Les termes «stérilité» et «infertilité» sont souvent employés et confondus dans la langue française. 21 Le terme «infertilité» découle du mot «infertility», couramment utilisé par les Anglo-Saxons. En français, il ne se réfère qu’aux fausses couches à répétition (19). Dans ce travail, le terme «infertilité» a été employé étant donné l’utilisation de ressources anglophones. L’infertilité se caractérise par douze mois de rapports non protégés sans résultat de grossesse, ou suite à un échec d’une insémination artificielle (5,15). A ne pas confondre avec la stérilité, qui se définie par toute impossibilité, totale ou partielle (semi-stérilité), de produire des gamètes fonctionnels ou des zygotes viables (20). En d’autres termes, la stérilité comprend une incapacité individuelle du système reproducteur, tandis que l’infertilité comprend une incapacité dans la reproduction et peut être due à plusieurs facteurs confondus. Chez l’homme, la fertilité diminue linéairement à partir de 50 ans, en raison de la qualité ou de la quantité réduites de spermatozoïdes (19). Chez la femme, on observe une diminution rapide de la fertilité à partir de 35 ans. A cette période, la fonction ovarienne est déjà diminuée. La quantité et la qualité des ovocytes dans les ovaires se réduisent. En comparaison à celle d’une femme de 20 ans, la fécondité n’est plus qu’à 50% et un vingtième à 45 ans (19).

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Table des matières

Résumé
Tables des figures et des tableaux
Liste des abréviations (glossaire)
1. Introduction
2. Cadre de référence
2.1 Surpoids & obésité
2.1.1 Physiopathologie & définition
2.1.2 Prévalence
2.1.3 Etiologie
2.1.3.1 Facteurs biologiques
2.1.3.2 Facteurs psychologiques
2.1.3.3 Facteurs sociaux
2.1.4 Complications
2.1.5 Coûts
2.2 Fertilité/Infertilité
2.2.1 Physiologie de la reproduction
2.2.2 Physiopathologie
2.2.3 Prévalence
2.2.3.1 Dans le monde
2.2.3.2 En Suisse
2.2.3.3 PMA
2.2.4 Etiologie
2.3 Influence du surpoids et de l’obésité dans la conception
2.3.1 Surpoids & obésité & fertilité
2.3.1.1 Impacts physiologiques d’origine masculine
2.3.1.2 Impacts physiologiques d’origine féminine
2.3.2 Fertilité féminine, tissus adipeux & insulino-résistance
2.3.3 Obésité, fertilité féminine & adipocytokines
2.3.3.1 Leptine
2.3.4 Surpoids & obésité & préconception
2.3.5 Surpoids & obésité & grossesse
2.4 Recommandations
2.4.1 Surpoids & obésité – TTT médicamenteux
2.4.2 Surpoids & obésité – Recommandations & prises en charge
2.4.2.1 Recommandations des sociétés savantes
2.4.2.2 Prise en charge dans les hôpitaux romands
2.4.2.3 Chirurgies bariatriques
2.4.2.4 Prévention
2.4.3 Infertilité – TTT
2.4.4 Infertilité – Recommandations
2.5 Obésité, fertilité & stratégies conceptionnelles
2.5.1 TTT médicamenteux de l’infertilité & obésité
2.5.2 FIV & obésité
2.5.3 PCOS & obésité
2.6 Fertilité & perte de poids
2.6.1 Stratégies de perte de poids & riques
2.6.2 Maintien de la perte de poids
3. Questions de recherche (QdR) et objectifs
3.1 QdR
3.2 Objectifs
4. Méthodologie
4.1 Justification
4.2 Bases de données
4.3 Medical Subject Headings term (MeSHTerms)
4.4 Critères d’inclusion/exclusion
4.5 Sélection des articles
4.6 Indicateurs/Variables de résultats
4.6.1 Variables de résultats concernant l’obésité
4.6.2 Variables de résultats concernant la fertilité
4.7 Instruments et procédure des récoltes de données
4.7.1 Grille d’analyse de la qualité des études
4.7.2 Grille d’analyse des régimes
5. Résultats
5.1 Recherche de littérature
5.2 Qualité des études
5.3 Résultats par rapport à la QdR 1
5.4 Résultats par rapport à la QdR 2
5.4.1 Analyse selon les critères d’analyse de régimes de la pratique des diététiciens
5.4.1.1 Critère 1 : intervention alimentaire
5.4.1.2 Critère 2: cinétique de perte de poids
5.4.1.3 Critère 3 : activité physique & suivi
5.4.1.4 Critère 4: conséquences sur l’organisme
5.4.2 Analyse selon les recommandations pour la femme en âge de procréer/enceinte
6. Discussion
6.1 Qualité des études
6.2 Interventions alimentaires
6.3 Activité physique & suivi
6.4 Conséquence sur l’organisme
6.5 Propositions
6.6 Forces & limites
7. Conclusion
Bibliographie

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