Influence de la métropolisation

Les populations réparties sur l’ensemble du territoire québécois vivent des situations contrastées. Certains territoires connaissent des croissances économiques et démographiques alors que d’autres doivent gérer la décroissance. En effet, la situation est très inégale sur le territoire. Les régions périphériques sont celles qui connaissent davantage de problèmes. Tout le contraire des régions centrales, les milieux périphériques subissent des problématiques démographiques plus difficiles. Le vieillissement de la population, occasionné par le départ des jeunes et par le faible taux de natalité, crée une situation complexe dans certaines régions éloignées des grands centres. Par ailleurs, la situation économique est préoccupante. En outre, la transition à une économie postfordiste met à mal certains territoires industriels sur le plan économique et de ce fait même, sur le plan social.

POSITION DU PROBLÈME ET OBJET D’ÉTUDE

Contexte démographique 

Le facteur démographique est un aspect fondamental du développement de tous les territoires. Dans l’histoire, les gouvernements ont dû ajuster leurs décisions et planifier leurs actions conformément au rythme de croissance des populations. La croissance très rapide dans certaines régions, inquiète autant que la croissance très faible ou la décroissance sur d’autres territoires. Dans tous les cas, des questions se posent au sujet de la manière d’agir pour pérenniser la vitalité économique et sociale et assurer des conditions de vie satisfaisantes pour tous.

À l’instar de la plupart des pays du monde, le Canada a connu une baisse du taux de natalité de sa population à partir du début des années 1950. Selon le département des affaires socioéconomiques des Nations-Unies, le taux de fécondité au Canada est passé de 3,65 enfants par femme en 1955 à 1,63 enfant en 2010 (United Nations, 2012). De nombreux pays d’Europe (moyenne de 2,67 enfants par femme), du Japon (3 enfants par femme) et de l’Australie (3,18 enfants par femme) qui affichaient des taux de fertilité inférieurs à 4 enfants par femme dans les années 1950 ont également vu ce taux diminuer à 1,34 pour le Japon, 1,5 en moyenne pour l’Europe et 1,89 pour ce qui est de l’Australie. On retrouve une situation similaire pour les pays les moins avancés. Alors que  les taux de fécondité de 6 ou 7 enfants par femme étaient pratiquement la norme dans les années 1950, ils deviennent très rares en 2010.

Le Québec n’échappe pas à cette baisse de la natalité. Les données statistiques sont éloquentes à ce sujet. L’indice synthétique de fécondité était de 4,66 enfants par femme en 1927, il était encore de 4,4 enfants par femme en 1954. À partir de 1958, les taux commencent à diminuer à 3,94, puis 2,65 en 1966, pour atteindre 1,94 en 1971 . En 2011, l’indice synthétique de fécondité était de 1,69 enfant par femme, un des taux les plus faibles au Canada avec ceux des quatre provinces maritimes, mais dépassant celui de l’Ontario (1,52) . De même, le taux brut de natalité est un des plus faibles avec 9,9 naissances pour 1000 personnes, semblable aux taux de l’Île-du-Prince-Édouard (9,7) et du Nouveau-Brunswick (9,6) , mais bien en deçà des taux de la Colombie-Britannique (14,1), de la Saskatchewan (13,8) ou de l’Alberta (13,8). Autre indicateur, l’âge moyen de la population permet d’illustrer le vieillissement de la population au Québec. La moyenne est passée de 20 ans en 1901, à 25 ans en 1951 et à 43 ans en 2001 (Statistiques Canada, 2013).

Cependant, une légère hausse de l’indice de fécondité est observée pour les dernières années dans les pays occidentaux. En effet, depuis 2006, l’indice de fécondité au Québec est demeuré supérieur à 1,65 enfant par femme, alors qu’il était inférieur à 1,5 au début des années 2000. « De 2001 à 2011, la population du Québec connaît une progression de 7,9 % ». Ces données masquent cependant les disparités régionales au sein du territoire québécois.

Les dix-sept régions administratives du Québec diffèrent du point de vue démographique par leur poids et leur dynamisme. Par exemple, la région administrative de Montréal représente en 2011 24,5 % de l’ensemble de la population québécoise suivie par la région de Montérégie avec 18,3 %. Les autres régions administratives constituent chacune moins de 8 % du poids de l’ensemble. En regroupant les régions suivant le bloc régional d’appartenance, il apparaît que les régions urbaines composent 43 % de l’ensemble de la population, les régions manufacturières 49,8 % et les régions ressources seulement 7,2% du poids démographique de la province .

Contexte économique 

Le Québec et ses régions ont vécu les différentes étapes économiques qui ont marqué les pays occidentaux de l’après-guerre, en passant par les différentes crises économiques et les transformations dans la division du travail du fordisme au post-fordisme. D’autres changements socioéconomiques touchent actuellement le Québec et ses territoires. D’après Polèse (2009a : 29), « le Québec est aujourd’hui une économie mature ». Pour exemple, il en donne, la tertiarisation avancée de sa grande ville (Montréal), sa remétropolisation, la déconcentration de l’industrie manufacturière vers des villes moyennes et l’essor des économies résidentielles. Cependant, certaines régions sont plus avantagées que d’autres. Suivant Polèse et Shearmur (2002a), la région formant l’arc industriel du Québec qui va de Saint-Jean-Richelieu à Rivière-du-Loup en passant par l’Estrie et la Beauce, est un « terroir fertile » pour l’entrepreneuriat, grâce à des salaires moins élevés que dans les régions ressources et la relative proximité des frontières canadiennes. Les régions plus éloignées du bas du fleuve seraient aux prises avec le « syndrome du rentier encombrant » (Polèse, Shearmur, 2002a).

Influence de la métropolisation 

La mondialisation et la métropolisation participent du même processus. Pour Wackermann (2000), les villes sont les supports de l’internationalisation politique, économique et culturelle. Elles se sont adaptées pour accéder aux fonctions nationales puis mondiales. Plus encore, elles sont les centres de l’économie mondiale et sont associées à une centralité culturelle et économique mondiale. De fait, les métropoles auraient un rôle de commandement mondial et un rayonnement commercial d’envergure (Wackermann, 2000). Elles seraient, selon le même auteur, des « régulateurs de la mondialisation, des interfaces entre le global et le local. Elles sont génératrices de développement et accélératrices des échanges » (Wackermann, 2000 : 69). Plus encore, pour Wackermann, elles sont des vitrines, des porte-parole et des carrefours mondiaux. Elles sont également l’aboutissement du tourisme, la place du négoce et le centre des décisions économiques mondiales.

La métropolisation, phénomène associé à la mondialisation serait né avec le postfordisme dans les années 1960, accompagnant la montée du capitalisme et le « triomphe planétaire progressif du néo-libéralisme » (Di Méo, 2010 : 24). Le processus de métropolisation s’est renforcé grâce à l’évolution de l’importance du secteur des services, de l’amélioration des transports et des communications ainsi qu’en raison de l’augmentation de la mobilité humaine. L’accélération des échanges et la globalisation auraient créé un « monde de villes » (Dollfuss, 1994 in Charbonneau et al, 2003 : 245) dans lequel apparaît la montée en puissance de métropoles. Ces villes se sont constituées dans chaque pays et plus particulièrement dans les pays industrialisés. Elles sont devenues des lieux stratégiques internationaux. Pour ces raisons, elles jouent un rôle primordial dans la mondialisation, car « elles répandent un souffle néolibéral » et participent à la reproduction du modèle. De telle sorte que la désindustrialisation et la tertiarisation du post-fordisme ont accéléré l’émergence des grandes villes en renforçant le processus de concentration d’activités et en attirant les ressources humaines les plus qualifiées (Wackermann, 2000). « La progression de la mondialisation contribue à une mutation profonde et permanente des fonctions ainsi que des structures des villes, de même que de leurs rapports réciproques » (Wackermann, 2000 : 70).

CONCLUSION 

Cette étude a débuté par une réflexion sur la situation économique et démographique du Québec dans un contexte mondialisé et urbanisé. À ce sujet, les situations économiques et démographiques sont plus avantageuses dans le cas des très grandes villes ou métropoles nationales car elles reçoivent une plus grande part des investissements nationaux et internationaux et abritent souvent une grande proportion de la population nationale. D’un autre côté les petites municipalités et celles qui sont plus éloignées des centres vivent des situations préoccupantes en raison des difficultés à retenir leur population et à la baisse des natalités. La diminution de la population peut être renversée par l’augmentation des naissances et par la rétention de sa population ou par l’apport de nouveaux arrivants. C’est cependant plus facile à dire qu’à faire. Les recherches consultées mettent l’accent sur diverses solutions liées à la manière d’inciter les populations à avoir plus d’enfants, à augmenter le nombre d’immigrants ou encore à rendre un territoire plus attractif afin de retenir sa population et accueillir de nouveaux arrivants. En effet, il est possible d’encourager les immigrants à s’installer dans une région ou une ville mais encore faut-il que les personnes y trouvent un milieu pour s’enraciner, y travailler et avoir le goût d’y demeurer.

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Table des matières

INTRODUCTION 
1. POSITION DU PROBLÈME ET OBJET D’ÉTUDE 
1.1 Contexte démographique
1.2 Contexte économique
1.3 Grands processus mondiaux
1.3.1 Effets de la mondialisation
1.3.2 Influence de la métropolisation
1.4 Orientations politiques et sociales quant à la problématique démographique
1.4.1 Politiques natalistes
1.4.2 Politiques d’immigration au Québec et constat de la situation
1.5 Définition des concepts
1.5.1 Construction territoriale et concept de région
1.5.2 Ville moyenne
1.5.3 Vitalité territoriale
1.5.4 Revitalisation
1.5.5 Rétention de la population
1.5.6 Attraction et attractivité
1.6 Les territoires attractifs
1.6.1 Stratégie du gouvernement québécois pour assurer l’occupation et la vitalité des territoires
1.6.2 Création de pôles économiques et innovateurs
1.6.3 Théorie de la classe créative
1.6.4 Marketing territorial
2. ASPECTS MÉTHODOLOGIQUES DE LA RECHERCHE 
2.1 Opérationnalisation
2.1.1 Définition des politiques publiques et de plan stratégique
2.2 Terrain à l’étude
2.2 Type de recherche et méthode de recherche
2.3 Instrument de mesure
3. RÉSULTATS 
3.1 Description
3.1.1 Vision stratégique et schéma d’aménagement et de développement
3.1.2 Schéma d’aménagement et de développement
3.1.3 Politique familiale
3.1.4 Politique culturelle
3.1.5 Politique de développement social
3.1.6 Politique d’immigration
3.1.7 Politique du développement durable
3.2 Comparaison et analyse
3.2.1 Concordances et différences entre les villes de Saguenay et Sherbrooke
3.2.2 En lien avec les théories de l’attraction
3.3 Interprétation des résultats
CONCLUSION

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