Soutenance mémoire
Individualités comportementales en situation sociale chez le cheval
Traitement des données
Cette partie de l’étude a deux objectifs : 1- distinguer le profil comportemental de chaque individu ; 2- évaluer la constance des réactions au cours de différentes situations. Le profil comportemental est apprécié à partir de l’épreuve phare de chaque catégorie situationnelle. Nous rappelons que nous qualifions d’épreuve phare, les épreuves qui sont les plus proches des situations rencontrées dans les conditions domestiques. Elles sont, en outre, le plus fréquemment rapportées dans la littérature (e.g. Wolff et al. 1997, Visser et al. 2001). Les autres épreuves d’une même catégorie permettront d’évaluer la constance des réactions dans d’autres situations.
Individualités comportementales
Afin d’individualiser les différents profils, nous utilisons des analyses multivariées non inférentielles comme cela a été fait chez les primates (Stevenson-Hinde et al. 1980, Deputte 1986, Deputte 2000), le chat (Feaver et al. 1986), la chèvre (Lyons et al. 1988), le cheval (Visser et al. 2001). C’est-à-dire qu’elle nous permet de distinguer les individus les uns par rapport aux autres, ceci par rapport aux variables prélevées, i.e. les comportements manifestés.Les unités de mesures étant hétérogènes (fréquences en nombre par unité de temps, durée et latence en unité de temps), nous utilisons l’Analyse en Composantes Principales (ACP). L’interprétation des analyses fondées sur des méthodes géométriques repose, notamment, sur la prise en considération des contributions des variables, colonnes de la matrice, et des observations, lignes de la matrice de données. Lorsque nous présentons les résultats de ces analyses, les premières variables citées sont celles situées du côté positif de l’axe correspondant au facteur considéré (par convention l’axe horizontal pour le premier facteur et vertical pour le second).Les matrices de données brutes qui comportent fréquences d’occurrences, latences et durées, sont traitées par ACP normée (Gtabm®). Si, à la suite d’un premier traitement de cette matrice, on remarquait que la forte contribution d’une variable (point extrême) n’était due qu’à un sujet (fréquence isolée d’un comportement), celle-ci était retirée de la matrice et une nouvelle analyse était alors entreprise.L’analyse multivariée doit nous permettre d’obtenir a priori pour une épreuve donnée une typologie bipolaire : “positif” ou “négatif”, correspondant aux modalités d’un trait. Ces qualificatifs sont arbitraires et ne préjugent pas de la valeur du trait. Par exemple, pour la catégorie de situations relatives à la domesticité, nous qualifions les individus qui restent proches de l’homme de “domestiques” et ceux qui sont en retrait de “farouches”.Cette qualification atténue fortement les différences interindividuelles, car nous ne distinguons plus les sujets qui sont à l’extrême d’un type et ceux qui ont tendance à être d’un certain type. Mais ce qui nous intéresse principalement est l’approche multidimensionnelle de l’individualité, i.e. l’association des types des 4 catégories étudiées pour un même sujet. Nous définissons ainsi le profil comportemental d’un sujet par l’association de chacun des types retenu dans les 4 catégories situationnelles.Dans le but d’établir des groupes de comportements mutuellement liés, nous traitons la matrice composée de tous les individus en ligne (n=106) et des variables (comportements, n= 14) contribuant le plus à l’extraction des facteurs principaux pour chacune des dimensions étudiées par une analyse des correspondances multiples, ACM (Gtabm®).Pour chaque groupe, la comparaison de la distribution observée (pour chaque type d’une dimension associé à un type d’une autre dimension) à une distribution théorique fondée sur l’équiprobabilité des types au sein de l’échantillon est évaluée par un test exact du χ² (Siegel & Castellan 1988).Afin d’apprécier les différences entre mâles et femelles au sein d’un groupe, la comparaison de la distribution observée à une distribution théorique fondée sur l’équiprobabilité des profils au sein de l’échantillon est évaluée par un test exact du χ² (Siegel & Castellan 1988).
Les analyses ont été réalisées sur chacun des 4 groupes (n = 20 pour chaque groupe de chevaux, n = 33 pour chaque groupe de poneys), ce qui nous permet de distinguer les individus d’un même groupe les uns par rapport aux autres, comme cela sera réalisé pour le traitement des données prélevées lors des interactions sociales (cf. 2ème partie). Toutefois, une analyse globale est entreprise pour chaque épreuve (n = 106), afin d’apprécier les différences entre les 2 âges ou entre les 2 races. La comparaison de la distribution observée à une distribution théorique fondée sur l’équiprobabilité des profils au sein de l’échantillon est évaluée par un test exact du χ² (Siegel & Castellan 1988).
Constance des réactions
La constance des réactions individuelles pour des mêmes variables, entre épreuves de la même catégorie et entre sessions d’une épreuve lorsque le cas se présente, est appréciée par des tests de concordance de Kendall, W (StatXact®). La constance des réactions individuelles pour des variables différentes est appréciée par des tests de corrélation par rang de Spearman, rs (Statview®).Les analyses ont été réalisées sur l’ensemble des individus (n = 106), excepté pour les épreuves dont les dispositifs diffèrent. Dans ce dernier cas, les analyses sont menées selon la similitude des situations : pour les épreuves de l’« objet nouveau » et du « conflit entre la motivation alimentaire et la présence d’un objet nouveau », les situations sont similaires pour chaque groupe d’âge (n = 53, 20 chevaux et 33 poneys) ; pour l’épreuve de motivation sociale, les circonstances sont semblables pour chaque race (n = 40 pour les chevaux, n = 66 pour les poneys).
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Table des matières
Introduction
1. Terminologie, conceptions et explorations du concept relatif au tempérament
1.1. Conception antique
1.2. Conception moderne
1.3. Exploration du tempérament
2. Individualités comportementales en situation sociale chez le cheval
Chapitre 1: Individualités comportementales en situations expérimentales
1. Introduction
2. Méthodes
2.1. Sujets
2.2. Principes généraux
2.2.1. Habituation
2.2.2. Protocole
2.2.3. Variables prélevées
2.2.4. Traitement des données
3. Résultats
3.1. Grégarisme
3.1.1. Isolement social “continu”
3.1.2. Isolement social “répétitif” par apparition et disparition de congénères
3.1.3. Motivation sociale
3.1.4. Conflit entre motivations sociale et alimentaire
3.2. Domesticité
3.2.1. Mise en présence d’un homme immobile
3.2.2. Mise en présence d’un homme cherchant à établir un contact
3.3. Nouveauté
3.3.1. Objet nouveau
3.3.2. Conflit entre motivation alimentaire et présence d’un objet nouveau
3.4. Soudaineté
3.5. Bilan
Chapitre 2: Individualités comportementales en situation sociale
1. Introduction
2. Méthodes
2.1. Sujets
2.2. Principes généraux
2.2.1. Méthode d’observation
2.2.2. Conditions d’observation
2.2.3. Variables prélevées
2.3. Traitement des données
3. Résultats
Chapitre 3: Relations entre individualités comportementales
1. Introduction
2. Méthode
3. Résultats
Discussion et conclusions
Bibliographie
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