Importance de la pharmacopee traditionnelle au senegal et en afrique

Dans les pays en voie de développement, l’élevage est majoritairement extensif et surtout pratiqué pour subvenir aux besoins des populations en protéines d’origine animale. Du fait de la faiblesse de leurs moyens économiques, les éleveurs ont recours à la pharmacopée vétérinaire pour faire face aux pathologies qui surviennent dans leurs élevages (Ba, 1994, 1996). Ces pratiques et connaissances locales sont de plus en plus considérées et respectées au sein même des sciences conventionnelles et du monde du développement moderne. Ces procèdés sont en général le fruit de l’observation empirique et de l’expérience des gens du pays à travers les siècles, et sont notamment très censées du point de vue écologique. Le savoir qu’ils transmettent, ainsi que l’association des matériaux et des techniques peuvent être d’une énorme valeur pour générer des initiatives qui seraient suffisamment rentables, réalisables aux niveaux socioculturels et politique, sans conséquence sur l’environnement, et donc défendables, afin d’améliorer les moyens d’existence et le bien-être de l’homme.

Au Burkina Fasso, plusieurs plantes médicinales dont Solanum incanum L., Anogeissus leiocarpus DC. et Pterocarpus erinaceus Poir., sont ainsi utilisées en macérés aqueux pour traiter les maladies de la volaille du fait de leurs propriétés pharmacologiques (Yameogo et al., 2005). Cependant, à une époque ou l’on assiste à une nécessité impérieuse de préciser les vertus thérapeutiques des plantes médicinales selon les recommandations de l’OMS (1974), il apparaît aussi souhaitable d’envisager leurs potentialités toxicologiques.

IMPORTANCE DE LA PHARMACOPEE TRADITIONNELLE AU SENEGAL ET EN AFRIQUE

Jusqu’au début 19ème siècle, la médecine constituait exclusivement en ce que nous considérons aujourd’hui comme la médecine traditionnelle. Cette dernière étant une expression assez vague désignant en générale, les pratiques anciennes des soins de santé liées à une culture. En Afrique, l’évolution de la médecine et pharmacopée traditionnelles a suivit trois périodes :
– une situation précoloniale qui constitue la période faste, durant laquelle les tradipraticiens et les guérisseurs pratiquaient librement leurs connaissances et étaient les seuls garants de la santé des populations humaines comme animales ;
– la période coloniale marquée par l’introduction par le colonisateur de la technologie et de la médecine occidentale (ou moderne). Dans ce contexte, la médecine et pharmacopée traditionnelles bien que combattues restent toujours utilisées par la majorité de la population rurale qui sont éloignées des centres urbains;
– enfin la période post-coloniale marquée par un changement de la situation. En effet, avec les indépendances autour des années 60, l’homme africain ressent le besoin de retrouver ses sources, la médecine traditionnelle partie intégrante de cet héritage allait ainsi reprendre ses droits. On estime actuellement que plus des trois quart (3/4) (environ 80%) de la population africaine se tournent vers la médecine et pharmacopée traditionnelles pour se soigner (Nacoulma, 1998). Dans le domaine particulier de la santé animale, des facteurs tels que les considérations économiques (prix élevés des médicaments, faible pouvoir d’achat des petits éleveurs), l’insuffisance des effectifs de professionnels de la santé animale surtout dans les zones rurales, les grandes distances à couvrir pour avoir les soins vétérinaires, la force des croyances traditionnelles, l’impossibilité de traiter certaines maladies, etc. contribuent à un recours important et toujours croissant à la pharmacopée traditionnelle par les éleveurs. En 1976, l’OMS a décidé d’incorporer la médecine traditionnelle dans ses programmes, et a invité par sa résolution AFR/ RC28/R3 les états membres à prendre « les mesures appropriées pour l’utilisation des médicaments essentiels et des plantes médicinales de la pharmacopée traditionnelle pour satisfaire les besoins fondamentaux des collectivités et assurer le développement de l’industrie pharmaceutique africaine ». Néanmoins, comme il existe des risques liés à l’usage «empirique » (inefficacité thérapeutique, toxicité, etc..), il a été souligné la nécessité d’assurer une validation scientifique de cette médecine et pharmacopée traditionnelles à travers des expérimentation rigoureuses tant pour la toxicité que pour l’efficacité thérapeutique.

LES METHODES D’ETUDE TOXICOLOGIQUE 

Les études toxicologiques sont destinées à assurer l’innocuité du tradimédicament. En effet elles permettent de fixer, d’une part les limites de l’innocuité du produit, et d’autre part de mettre en évidence les fonctions où l’organe atteint lorsque la dose administrée quitte la zone thérapeutique pour entrer dans la zone toxique. Les études de toxicologie de routine, exposant les animaux de laboratoire à des doses et pendant des durées d’exposition variées, permettent de révéler la gamme des effets du produit testé : ces données constituent la base fondamentale de l’évaluation toxicologique, et en indiquant l’organe, le système cible ou la nature de la toxicité, elles font ressortir les axes à privilégier pour des recherches approfondies ultérieures. Les essais de toxicologie sont diviser généralement en deux catégories :
-Essais de toxicité aiguë
-Essais de toxicité par administration répétée.

Essais de toxicité aiguë

Ils sont réalisés avec une seule administration du produit. Ils sont programmés pour déterminer la dose létale 50 (DL50) du produit, définie comme « l’estimation statistique d’une dose unique du produit supposée tuer 50% des animaux » (Frank 1991). Le dispositif expérimental s’établit comme suit :
❖Sélection de l’espèce : ce sont en générale la souris et le rat qui sont privilégiés du fait que se sont des animaux à sang chaud avec un schéma métabolique proche de l’homme.
❖Voie d’administration : elle peut être orale par gavage, parentérale cutané. Notons que cette administration est unique.
❖Dose et nombre d’animaux : Weill (1952) (cité par Franck, 1991) propose l’utilisation de 4 animaux par dose, une procédure de test simplifié a été proposé par Bruce (1985) (cité par Franck ,1991) avec l’utilisation de 6 à 9 animaux en tout. La diminution du rapport entre deux doses successives permet d’augmenter la précision de la DL50.
❖Les facteurs environnementaux doivent être les mêmes pour tous les animaux du moins pour les animaux du même lot.

Essais de toxicité par administration répétée

L’administration dans ce cas est répétée sur une durée variable.
❖ La voie d’administration : la voie d’administration choisie est celle prévue pour l’emploie thérapeutique.
❖ Dose d’administration : deux ou trois doses sont en générale retenues.
❖ Durée d’administration : en fonction de la durée on d’administration du produit on distingue :

• les essais de toxicité subaiguë avec une durée de deux à quatre semaines d’administration.
• les essais de toxicité à long terme avec une durée d’administration de trois à six mois ou d’avantage.

❖ Conditions expérimentales
Des animaux jeunes et en période de croissance sont en générale utilisés, les rats E.O.P.S. plus résistants aux infections et présentant une mortalité spontanée plus faible que les animaux conventionnels sont les espèces les plus courantes. Les animaux traités et les témoins sont soumis aux mêmes conditions d’expérimentation.
❖ Examens et mesures à effectuer
• Poids du corps : doit être déterminé sur une base hebdomadaire, sa diminution est un indice simple, mais sensible d’effets toxiques.
• Observations générales : elles comprennent l’aspect, le comportement et tous les anomalies visibles. Les animaux morts ou moribonds seront soumis à un examen macroscopique.
• Examens de laboratoire :

➤ Des examens hématologiques qui comprennent généralement l’hématocrite, le taux d’hémoglobine et la numération globulaire (érythrocytes et leucocytes).
➤ Des analyses biochimiques réalisées chez l’animale dont on prévoit un usage prolongé du tradimédicament sont susceptibles de mettre en évidence son innocuité (absence de perturbation biochimique) ou sa toxicité sur divers organes ou fonctions. C’est ainsi par exemple que le foie est exploré à travers le dosage des transaminases, de la cholestérolémie et de l’urémie; le rein est testé par la détermination de la créatininémie et de l’urémie ; Le métabolisme lipidique est étudié à travers l’analyse du cholestérol et des triglycérides ; ou encore que le métabolisme glucidique est analysé par la détermination de la glycémie, la recherche et le dosage de la glucosurie, etc.

• Des examens post mortem qui interviennent en fin d’expérience sur les animaux sacrifiés et consistent à un examen anatomo-pathologique (autopsie) ou histologique pour identifier des lésions macroscopiques ou tissulaires.

Ainsi il apparaît clairement que de telles études de toxicité joue un rôle important dans la stratégie générale de la valorisation scientifique des plantes médicinales et donc de la pharmacopée africaine. En effet elles permettent de connaître la zone d’innocuité et de prévoir les effets toxiques du tradimédicament à court, moyen ou long terme.

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Table des matières

INTRODUCTION
1ère PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I- IMPORTANCE DE LA PHARMACOPEE TRADITIONNELLE AU SENEGAL ET EN AFRIQUE
II- LES METHODES D’ETUDE TOXICOLOGIQUE
II.1- Essais de toxicité aiguë
II.2- Essais de toxicité par administration répétée
III- CARACTERISTIQUES ETHNOBOTANIQUES DES PLANTES ETUDIEES
III.1-. Solanum incanum L
III.1.1- Classification (Kerharo et Berhaut, 1974)
III.1.2. Répartition géographique et description botanique
III.1.3. Synonymie et noms vernaculaires
III.1.4. Utilisation en pharmacopée
III.1.4.1. Utilisation en médecine traditionnelle humaine
III.1.4.2 Utilisation en médecine vétérinaire traditionnelle (Ethnomédecine vétérinaire)
III.1.4.3. Utilisation en médecine moderne
III.1.4.3. Autres utilisations Plusieurs utilisations ont été mentionnées dans la littérature
III.1.5. Pharmacologie et toxicité
III.1.5.1. Pharmacologie
III.1.5.2. Toxicité
III.1.6. Composition phytochimique et propriétés biologiques
III.1.6.1 Les glucoalcaloïdes
III.1.6.2. les Saponines
III.1.6.3. L’acide chlorogenique
III.2- Anogeissus leiocarpus. (DG).Guill. et Perr
III.2.1. Classification
III.2.2- Répartition géographique et description botanique
III.2.2.1. Répartition géographie
III.2.2.2. Description botanique
III.2.3. Synonymie et Noms vernaculaires
III.2.3.1. Synonymie
III.2.3.2. Noms vernaculaires
III.2.4. Utilisation
III.2.5. Pharmacologie et toxicité
III.2.6. Phytochimie et propriétés biologiques
III.2.6.1. les Tanins
II.2.6.2. La Gomme d’ Anogeissus leiocarpus
III.3. Pterocarpus erinaceus Poir
III.3.1. Classification
III.3.2. Répartition géographique et description botanique
III.3.2.1. répartition géographique
III.3.2.2. Description botanique
III.3.3. Synonymie et noms vernaculaires
III.3.3.1. Synonymie
III.3.3.2. Noms vernaculaires
III.3.4. Utilisations
III.3.4.1. utilisation en médecine traditionnelle
III.3.4.2. Utilisation en médecine vétérinaire traditionnelle
III.3.5. Pharmacologie et toxicité
III.3.6. Composition phytochimique
2ème PARTIE : ETUDES EXPERIMENTALES
I- MATERIEL ET METHODES
I.1. Matériel
I.1.1. Matériel végétal
I.1.2. Matériel animal
I.1.2.1. toxicité aigue
I.1.2.2. toxicité sub-aigue
I.1.3. Matériel de prélèvement et d’analyse
I.1.4. Réactifs
I.2. Méthodologie
I.2.1. détermination de la toxicité aigue
I.2.2. Détermination de la toxicité subaiguë : effets sur les paramètres biochimique et hématologiques
II.2.2.1. Méthodes des dosages biochimiques
I.2.2.2. Principe de la détermination des constances hématologiques
I.2.3. Analyse statistique
II- RESULTATS
II.1. Les résultats de la toxicité aiguë
II.1.1. La toxicité aiguë de l’extrait aqueux de Solanum incanum L
II.1.1.1.Voie orale
II.1.1.2.Voie intra péritonéale
II.1.2. La toxicité aiguë de l’extrait aqueux d’Anogeissus leiocarpus DC
II.1.2.1. Par la voie orale
II.1.2.2. Par la voie intra péritonéale
II.1.3. La toxicité aiguë de l’extrait aqueux Pterocarpus erinaceus Poir
II.1.3.1. Par la voie orale
II.1.3.2. Par la voie intra péritonéale
II.2. La toxicité sub-aiguë des extraits aqueux
II.2.1. L’évolution du poids corporel au cours de l’administration
II.2.2. L’évolution des paramètres biochimiques
II.2.3. Effets sur les paramètres hématologiques
III- DISCUSSION
III.1. La toxicité aigue
III.2. Toxicité sub-aigue
III.2.1. L’évolution du poids corporel
III.2.2. Effets sur les paramètres biochimiques
III. 2.3. Effets sur les paramètres hématologiques
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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