Implantation de l’art tauromachique en France

Implantation de l’art tauromachique en France

Le taureau, animal culte dans les civilisations antiques

Toutes les civilisations méditerranéennes reconnaissent dans le taureau l’image de la puissance et cet animal représente dans ces cultures un véritable mythe. Dans la péninsule ibérique le taureau sauvage, l’auroch (en celte : aur=sauvage et och=taureau), est présent depuis la nuit des temps et il a toujours suscité une admiration fascinée chez l’homme. L’étude des civilisations antiques nous permet de découvrir de nombreuses fresques, des peintures où apparaît l’image du taureau. Chez les Grecs, le taureau symbolise la violence et le déchaînement : on le retrouve dans l’image de Poséidon, dieu des océans et des tempêtes, dans celle de Dionysos, dieu de la virilité représenté le front armé de cornes et enfin dans celle de Zeus qui choisit la forme du taureau pour séduire et enlever Europe.

Au début de notre ère, sous l’empereur Claude, les prêtres de la déesse Cybèle et de son fils Attis, empruntent à Mithra le sacrifice du taurobole, qui devient rite de consécration en se substituant à la castration : l’initié était couché et baigné du sang du taureau égorgé au dessus de lui. Hors les cérémonies sacrificielles, le taureau joua évidemment un rôle important dans les jeux organisés durant la haute Antiquité grecque, exercices athlétiques et gymniques. On sait que la Rome impériale appréciait beaucoup les jeux où intervenait le taureau ; cependant, loin de toute recherche esthétique, ces spectacles rassemblant animaux et gladiateurs se caractérisaient surtout par une cruauté aveugle. Le culte du taureau est présent dans toutes les civilisations méditerranéennes, cependant l’apport des jeux romains aux courses espagnoles reste nul malgré l’idée contraire souvent présente dans l’esprit des gens. La corrida est d’autant plus espagnole qu’elle est l’oeuvre lente d’un peuple et de ses gouvernants.

Cruauté et inorganisation dominent les premiers spectacles taurins

Les premières courses de taureaux dont on ait connaissance datent des fêtes royales données par Alphonse II en l’an 815, « de tout le temps qu’elle durèrent, des taureaux furent combattus. » La tradition tauromachique est déjà bien implantée dans les contrées de la péninsule ibérique, tant chez la noblesse qu’auprès du peuple qui, semble-t-il, affrontaient souvent le taureau ensemble. Dans les villages, le taureau était lâché au milieu de la foule qui le mettait sauvagement à mort à l’aide de pierres ou de traits après qu’il ait blessé ou tué les plus audacieux.

Au XIIIe siècle, le succès d’une fête royale repose sur un personnage inconnu dans les province du sud : le mata-toros. Ces individus originaires du nord possédaient vraisemblablement une technique (mise à mort à l’aide d’un coup de javelot précis et puissant) puisqu’ils bénéficiaient d’une certaine renommée et étaient bien rémunérés. Ils sont représentatifs du toreo de Navarre opposé pendant des siècles au toreo andalou. Au sud, la noblesse andalouse et les Maures combattaient les taureaux à cheval. Il convient de s’arrêter un instant pour préciser que les Maures, très férus de ces joutes, ont selon certaines analyses été à l’origine du développement de la tauromachie en Espagne. Aujourd’hui on admet que les Maures n’imposèrent pas leurs jeux mais imitèrent. Cependant l’architecture mauresque de nombreuses places de taureaux construites au XIXe siècle et début XXe comme celles de Madrid, de Barcelone, de Saint Sébastien et bien d’autres construites en briques, marque indubitablement leur influence dans l’histoire tauromachique.

Ainsi, bien qu’une différence notable soit mise en évidence entre les combats tauromachiques au nord et au sud de l’Espagne, ils se ressemblent cependant par leur inorganisation et la cruauté générale dans laquelle ils se déroulent. Souvent les spectacles s’étalent sur plusieurs jours du matin au soir et 20 à 30 taureaux déboulent en même temps dans la place car la sélection étant très sommaire, beaucoup se révèlent totalement inaptes au combat une fois lâchés dans l’arène. Les Rois Catholiques se désespéraient de voir la noblesse ainsi que le peuple se passionner pour ces spectacles cruels où la mort était constamment présente et touchait tous les protagonistes c’est à dire les chevaux, les hommes et bien sûr les taureaux. Cependant l’engouement était tel que le politique ne pouvait exercer une pression suffisante pour le contrecarrer et il faudra l’intervention de l’Eglise pour enrayer le phénomène. Le fait de s’exposer volontairement à la mort ou d’en être le témoin est une offense à Dieu, ainsi l’Eglise ne pouvait que s’offusquer du déroulement de ces fêtes. Cependant beaucoup de ses courses sanguinaires étaient organisées par les paroisses, les hospices et les hôpitaux pour lesquelles elles représentaient le revenu essentiel.

Durant le XVIe siècle, les hommes pieux se sont insurgés contre le spectacle tauromachique en promettant à ses adeptes la damnation éternelle. Leur fougue anti-tauromachie était telle qu’une autre partie du clergé s’employa à relativiser le pécher des partisans de la tauromachie si bien que les polémiques autour de la corrida s’établirent entre les religieux et les théologiens. Parmi ces derniers, le docteur Juan de Medina qui eut une chaire de théologie à Alcala à partir de 1526, s’employa à déculpabiliser les Rois Catholiques et suggéra ainsi à Isabelle la Catholique de faire protéger les cornes des taureaux pour éviter l’enfer. Le XVIe siècle fut donc le siècle des interdictions pontificales, la plus célèbre étant la bulle papale de 1567 qui menaçait d’excommunication tous les fidèles, princes ou vilains, qui prendraient part aux courses de taureaux. Redoutant le scandale populaire, Philippe II ne la publia pas et envoya un ambassadeur négocier le châtiment au Vatican. La peine d’excommunication fut levée en 1583 puis la bulle de PieV fut remise en vigueur. Malgré les polémiques rien ne changeait vraiment en pratique et finalement Clément VIII opta pour la tolérance en 1596. La ferveur tauromachique ne s’était nullement tarie et les arts chevaleresques connurent un développement considérable durant ces années-là. Le premier traité d’art de toréer (à cheval) parut en 1551 et beaucoup d’autres suivirent. L’essor de la corrida se joue alors en Andalousie.

Le rejoneo andalou à l’origine d’un spectacle mieux organisé

A cette époque, Séville connaît son siècle d’or grâce à son commerce de métaux précieux en provenance d’Amérique et les puissants s’étourdissent dans les bals, les jeux et les courses de taureaux. Depuis longtemps le taureau était tué à l’aide d’une lance que ce soit à cheval ou à pied, c’est ce que l’on appelait la lanzada. En 1531 don Pedro Ponce de Leon fut le premier à tuer le taureau du haut de son cheval après l’avoir calmement attendu. Cette technique fut qualifié dans le premier traité d’art équestre de « face à face ». Au XVIIe siècle de nombreux traités vont suivre et mettre en place des détails techniques et des obligations chevaleresques caractérisant l’homme d’honneur dans l’arène.

Ainsi le cavalier se devait de combattre à l’aide de la lance en n’utilisant l’épée que pour blesser l’animal en cas de force majeure l’obligeant à mettre pied à terre. Il devait de même éviter toute fuite et porter secours aux éventuels blessés, cette dernière pratique ayant pour héritier aujourd’hui le quite. Il faut préciser qu’à cette époque le public, bien plus qu’un simple spectateur, participait de façon importante au spectacle et l’on pouvait ainsi voir un cavalier mettre pied à terre pour ramasser le gant d’une dame tombé dans l’arène. Les spectacles se multipliaient en Andalousie alors qu’au nord le toreo de Navarre évoluait peu depuis le XIVe siècle. L’évolution de la corrida fut très rapide à cette époque là en Andalousie et le désir de codifier cet art s’intensifia. Le cheval jouait un rôle important dans le spectacle puisqu’il donnait de la hauteur au cavalier prolongeant ainsi l’attitude noble et qu’il préservait le « pouvoir » de fuir.

En 1670, les nobles regroupés autour de saint Hermandad de Maestranza de Caballeria , créent une école équestre où l’on s’entraîne à l’art de l’épée autant qu’ à celui de monter à cheval . A partir de là, la Maestranza de Séville organise toutes les courses de taureaux qui doivent marquer les évènements importants.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE ORIGINE DU TAUREAU DE COMBAT ET DU SPECTACLE TAUROMACHIQUE
A. Histoire d’un spectacle devenu la « Fiesta Nacional » espagnole. 7 ; 13 ; 25 ; 30 ; 37 ;
1. Le taureau, animal culte dans les civilisations antiques
2. Cruauté et inorganisation dominent les premiers spectacles taurins.
3. Le rejoneo andalou à l’origine d’un spectacle mieux organisé
4. Les premiers toreros « à pied 5. D’un toreo à pied désordonné à l’instauration d’un véritable art taurin
B. Implantation de l’art tauromachique en France. 11 ; 23 ; 31 ; 38
C. Mise en place d’une généalogie complexe. 12 ; 17 ; 24 ; 39 ; 41 ; 42 ; 45
1. La souche primitive : Le Bos Taurus Ibericus
2. Souches initiales du taureau de combat et grandes castes.
3. Les grands encaste modernes. Fig. 8 José Murube Fernando PARLADE
4. Quelques grandes « ganaderias » animant les corridas actuelles
DEUXIEME PARTIE CARACTERISTIQUES ANATOMIQUES ET COMPORTEMENTALES DU TAUREAU BRAVE
A. Réglementation taurine. 6 ; 17 ; 23 ; 28 ; 34 ; 36 ; 42
1. Critères morphologiques
2. Base réglementaires de sélection.
B. Développement musculaire. 13 ; 14 ; 26 ; 35 1. Bases physiologiques
2. Facteurs de développement musculaire C. Autres caractéristiques anatomiques et physiologiques. 5 ; 8 ; 10 ; 22 ; 28 ; 35 ; 36 ; 41 ;
1. Les cornes 2. La vision
3. Importance des autres sens chez le taureau brave
4. Autres particularités physiologiques
D. La bravoure. 3 ; 14 ; 18 ; 28 ; 33 ; 39 ; 41 ; 42
TROISIEME PARTIE ELEVAGE ET SELECTION AU SEIN DE LA GANADERIA
A. Un cheptel important et très diversifié. 2 ; 14 ; 18 ; 23 ; 36 ; 42
B. L’économie des ganaderias. 6
C. Maîtrise de la reproduction. 35 ; 40 ; 46

1. Reproduction traditionnelle
2. Transplantation embryonnaire
D. Mise-bas et sevrage des jeunes veaux. 14 ; 23 ; 25 ; 42
1. Déroulement de la mise bas
2. Le sevrage
E. La vie quotidienne du taureau bravo. 4 ; 10 ; 13 ; 14 ; 15 ; 18 ; 23 ; 28 ; 42
1. Limitation des contacts homme-animal
2. Comportement social et communication au sein du troupeau
3. Conduite de l’élevage et alimentation.
F. Rôle du vétérinaire au sein de l’élevage. 13 ; 25
1. Les vaccinations
2. Les traitements antiparasitaires L’élevage du taureau étant un élevage extensif, le risque parasitaire est important et dépend du type de terrain sur lequel il s’effectue. Les parasites les plus représentés chez les taureaux combattus sont, selon une étude de F.Simon Vicente et V.Ramajo Martin, les nématodes intestinaux (98%), les Theileria + Babesia (35%), la petite douve (32%) et Eimeria intestinalis (30%)
3. Autres pathologies médicales et chirurgicales
G. Méthode de sélection au sein de l’élevage. 14 ; 23 ; 28 ; 34 ; 42
1. L’épreuve des femelles
2. L’épreuve des mâles CONCLUSION LEXIQUE Tercio: tiers correspondant aux 3 tiers de la corrida: tercio des piques, tercio des banderilles, tercio de la faena et mise à mort
BIBLIOGRAPHIE

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