Soutenance mémoire
Arachide
L’arachide, Arachis hypogaea (photo 4) est une légumineuse annuelle cultivée dans la zone intertropicale. Elle appartient à la famille des légumineuses, sous-famille des papilionacées. L’arachide est une plante à fleurs jaunes de 20 à 90 cm de hauteur et présente la particularité d’enterrer ses fruits après fécondation. Il s’agit d’une espèce mégatherme, mais son cycle végétatif est relativement court (90 à 150 jours) et la floraison intervient environ un mois après le semis. L’existence d’une assez large adaptabilité variétale permet une grande extension géographique de la culture. L’arachide arrive à se développer sur des sols variées plus particulièrement sur des sols bien drainés et pas trop argileux pour éviter les pertes au moment de la récolte. L’intérêt de cette espèce réside dans sa rusticité, notamment vis-vis de la sècheresse et des qualités physiques et même chimiques du sol. Sa qualité légumineuse dans les successions culturales et son rôle dans l’alimentation de la population comme source lipidique et protidique sont aussi importants. Au Sénégal, les arachides cultivées sont érigées ou rampantes. La tige principale née du bourgeon terminal de l’épicotyle est toujours érigée. Les ramifications sont toujours ascendantes dans les formes érigées, ou courent sur le sol sur une partie au moins de leur longueur chez les formes rampantes. Le système racinaire est de type pivotant et se caractérise par la présence de nodosité. Les feuilles sont pennées et possèdent le plus souvent deux paires de folioles. Les inflorescences se présentent comme des épis de 3 à 5 fleurs. Elles prennent naissance sur les rameaux végétatifs à l’aisselle d’une feuille complète ou rudimentaire. Les fleurs sont jaunes papilionacées et sessiles. La ramification chez l’arachide constitue le critère le plus important de sa classification (ISRA, 2001). Cet aspect particulier de la morphologie décrit par Bunting distingue trois types d’arachide.
– Les arachides en une série de ramification alternée correspondant au type Virgina. La couleur du feuillage est vert foncé et son cycle végétatif se situe entre 120 et 150 jours.
– Les arachides en une série de ramification séquentielle correspondent aux types Spanish et Valencia. Leurs feuillage est de couleur vert claire avec un cycle végétatif de 90 jours.
Néanmoins, depuis le mois de janvier 2018 dix nouvelles variétés d’arachide ont été obtenues par le Centre National de Recherches de Bambey. Ces variétés dénommées « Sunnu Gaal », « Taaru », « Yaakar », « Rafeet kaar », « Tosset », « Essamay », « Raw gadu », « Jaambar », « Kom Kom », et « Amoul Morom » devrait permettre de multiplier les rendements par trois et de replacer le Sénégal en tête des pays producteurs d’arachide. Leur cycle de maturité est de 90 jours. A Ouro Sidy, c’est la variété Spanish hâtive qui est couramment utilisée à cause de la bonne tenue de la production des graines à la sécheresse. Cette plante est importante dans l’alimentation locale. Elle est en grande partie consommée sur place sous formes diverses. Les cacahuètes écrasées sont cuites en sauce avec les jeunes feuilles du niébé qui accompagnent le couscous locale. Elle accompagne aussi le riz. Ses feuilles sont par contre utilisées comme fourrage pour les animaux.
Evolution des superficies cultivées en niébé
Le niébé est cultivé sur plus de 430 ha, environ 3 % des superficies emblavées dans tout le département. Les surfaces emblavées pour la culture du niébé sont insignifiantes dans le département (sept sur 17 années ont des superficies inférieures à 100 ha avec quatre années où les surfaces emblavées sont au-dessous de 50 ha). Il s’agit de 2002 (46 ha), 2003 (14 ha), 2006 (8 ha) et de 2012 (35 ha). La figure 33 montre une augmentation des superficies en 2004 (2698 ha) avant de redescendre brusquement en 2005 (621 ha). Six des 17 années ont des superficies en dessus de la moyenne. Le reste de la série est constitué d’années où les surfaces emblavées sont au-dessous de la moyenne, à part 2007 où aucune superficie n’a été emblavée pour la filière niébé. La courbe de tendance indique un profil en baisse des superficies. En définitive, l’évolution des superficies cultivées des principales cultures à Kanel de 2002 à 2018 laisse apparaître certaines remarques. Nous notons une augmentation des superficies emblavées pour les différentes cultures en 2017, excepté pour le mil qui a affiché des superficies stables ces trois dernières années.
Evolution des productions de niébé
Nous observons une prédominance d’années où les quantités produites sont faibles (10 sur 17 années). La production se situe à 124 tonnes en moyenne. Après deux années de faibles productions (2002 et 2003), les quantités récoltées en niébé connaissent une hausse en 2004 et 2005 (figure 38). Ces années ont enregistré respectivement 486 et 186 tonnes. Après ces années d’importantes productions, les quantités produites chutent brusquement en 2006 atteignant ainsi une tonne avant de connaître une hausse en 2008 (150 tonnes). Cette année est suivie de quatre années marquées par une baisse drastique de la production. Il s’agit de 2009, de 2010, de 2011 et de 2012. L’année 2013 constitue le second pic le plus important après 2004. Elle marque une amélioration des quantités récoltées à l’opposé des cinq dernières années de la série qui connaissent des quantités produites relativement faibles même si les productions de 2017 et de 2018 sont un peu supérieures à la moyenne (132 et 210 tonnes). La régularité des quantités récoltées, malgré les grands pics observés en 2004 et 2013 explique en partie le profil horizontal de la tendance. L’évolution des quantités produites des principales cultures du département de Kanel montre une évolution en hausse excepté le niébé et le maïs qui gardent un profil horizontal. Le sorgho, en revanche, affiche un profil en baisse. Dans les différentes figures des productions, nous notons que l’année 2014 est une année où les quantités produites des différentes cultures sont essentiellement faibles. Seul le mil a enregistré une production qui avoisine la moyenne de la série. A l’opposé, l’année 2013 est une année où les légumineuses ont eu des productions record contrairement aux variétés de céréales à pailles. Globalement, nous pouvons dire que les productions des céréales à paille sont faibles de 2002 à 2008 et importantes dans le reste de la série. En ce qui concerne les légumineuses, la production est faible sur toute la série. La culture sous pluie est concentrée principalement dans le Diéri (sorgho, maïs, niébé, arachide, etc.) et le Ferlo (où le mil domine). Toutes ces spéculations sont de cycle court et résistent bien à la sécheresse. Elles sont composées de céréales à paille, de légumineuses à grains, des légumes et des fruits. Les espèces de céréales concentrent plus de 90 % des surfaces emblavées (93 %), alors que les légumineuses n’occupent que 7 %. Ces légumineuses sont très souvent cultivées en rotation avec le sorgho, ou occupent une petite parcelle dans un champ avec les légumes et les fruits. Les quantités produites suivent la même tendance. Les céréales à paille totalisent 96 % des quantités récoltées en moyenne de 2002 à 2018 contre 4 % pour les légumineuses. Ces céréales de paille constituent les aliments de base de la population. Elles permettent aux populations de se nourrir et sont des cultures phares dans les stratégies de sécurité alimentaire. C’est pourquoi l’étude des principales cultures va nous permettre d’apprécier les effets du déroulement de l’hivernage 2018 sur ces différentes cultures. Cette étude nous permettra également d’étudier les stratégies adoptées par les populations en vue de limiter les conséquences de l’irrégularité des saisons des pluies.
Les attaques des oiseaux ravageurs et des parasites
Dans la Commune de Ouro Sidy, les cultures sont régulièrement menacées par les parasites et les oiseaux ravageurs. Leur présence en trop grand nombre cette année dans les champs ont causé d’importantes pertes de rendement selon la population locale. Les attaques des oiseaux ont eu lieu essentiellement au semis et lors de la maturation avec des attaques avant la récolte pour le mil, le maïs et le sorgho. Pour les parasites, leur action s’est faite à la levée des cultures sur les feuilles, les racines et les fruits surtout lors de la longue pause sèche du mois d’août. Dans le Diéri, plus de 88 % des agriculteurs disent subir des attaques de parasites et 67 % des attaques d’oiseaux ravageurs (figure 42). Les parasites ont causé plus de dégâts dans le Diéri que les oiseaux ravageurs surtout au moment des pauses sèches. La zone du Ferlo est plus touchée par les attaques des oiseaux ravageurs (95,1 %). Néanmoins, 48,8 % des paysans ont été importunés par les attaques de parasites lors de la longue pause sèche du mois d’août.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
1. Synthèse bibliographique
2. Problématique
2.1. Contexte
2.2. Justification
3. Objectifs
3.1. Objectif général
3.2. Objectifs spécifiques
4. Hypothèses
4.1. Hypothèse générale
4.2. Hypothèses spécifiques
5. Analyse conceptuelle
6. Méthodologie de recherche
6.1. Recherche documentaire
6.2. Collecte des données
6.3. Travail de terrain
6.4. Traitement et analyse des données
7. Plan de rédaction
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DU MILIEU PHYSIQUE ET DES CARACTERISTIQUES DEMOGRAPHIQUES ET SOCIO-ECONOMIQUES DE LA COMMUNE DE OURO SIDY
Introduction
Chapitre 1 : Présentation du milieu physique
1. Relief et géologie
2. Climat
2.1. Facteurs généraux
2.2. Eléments du climat
2.2.1. Vents
2.2.2. Températures
2.2.3. Pluviométrie
3. Ressources hydriques
3.1. Eaux de surface
3.2. Eaux souterraines
4. Sols
5. Végétation
Chapitre 2 : Caractéristiques démographiques et socio-économiques
1. Caractéristiques démographiques
1.1. Peuplement
1.2. Données démographiques
1.2.1. Evolution de la population
1.2.2. Répartition spatiale de la population
2. Infrastructures
2.1. Forages
2.2. Education et formation
2.3. Accès à la santé
3. Activités socio-économiques
3.1. Agriculture
3.1.1. Capital foncier
3.1.2. Capital humain
3.1.3. Capital matériel
3.1.4. Fertilisation et origine des semences
3.2. Elevage
3.2.1. Espèces animales élevées
3.2.2. Equipements liés à l’élevage
3.2.3. Alimentation du bétail
3.2.4. Abreuvement du bétail
Conclusion
DEUXIEME PARTIE : ANALYSE DE L’EVOLUTION PLUVIOMETRIQUE DE 1971 A 2018 ET DE L’HIVERNAGE 2018 DANS LA COMMUNE DE OURO SIDY
Introduction
Chapitre 1 : Analyse de l’évolution pluviométrique de 1971 à 2018
1. Evolution de la pluviométrie
1.1. Evolution interannuelle des précipitations
1.2. Evolution du nombre de jours de pluie
2. Caractérisation des saisons pluvieuses
2.1. Dates de début et de fin de l’hivernage
2.2. Durée de l’hivernage et précipitations décadaires
3. Etude des séquences sèches
Chapitre 2 : Analyse de l’hivernage 2018
1. Début, fin et durée de l’hivernage 2018
2. Répartition décadaire des précipitations
2.1. Répartition décadaire des précipitations à Kanel
2.2. Répartition décadaire des précipitations à Malandou
2.3. Répartition décadaire des précipitations à Namary
2.4. Répartition décadaire des précipitations à Fété Bowé
2.3. Répartition mensuelle du nombre de jours de pluie
4. Séquences sèches
4.1. Analyse des séquences sèches
4.2. Analyse mensuelle des séquences sèches
4.2.1. Analyse des séquences sèches du mois de juillet
4.2.2. Analyse des séquences sèches du mois d’août
4.2.3. Analyse des séquences sèches du mois de septembre
Conclusion
TROISIEME PARTIE : IMPACTS DU DEROULEMENT DE L’HIVERNAGE 2018 SUR LES ACTIVITES AGRICOLES ET LES STRATEGIES D’ADAPTATION DANS LA COMMUNE DE OURO SIDY
Introduction
Chapitre I : Principales cultures
1. Plantes cultivées
1.1. Espèces de céréales à paille
1.1.1. Mil
1.1.2. Sorgho
1.1.3 Maïs
1.2. Légumineuses alimentaires à graines
1.2.1. Arachide
1.2.2. Niébé
1.3. Légumes
1.3.1. Gombo
1.3.2. Potiron
1.4. Fruits
1.4.1. Bissap
1.4.2. La pastèque
2. Evolution des superficies cultivées et productions agricoles à Kanel
2.1. Evolution des superficies cultivées à Kanel de 2002 à 2018
2.1.1. Evolution des superficies cultivées en mil
2.1.2. Evolution des superficies cultivées en sorgho
2.1.3. Evolution des superficies cultivées en maïs
2.1.4. Evolution des superficies cultivées en arachide
2.1.5. Evolution des superficies cultivées en niébé
2.2. Evolution des productions agricoles à Kanel de 2002 à 2018
2.2.1. Evolution des productions de mil
2.2.2. Evolution des productions de sorgho
2.2.3. Evolution des productions de maïs
2.2.4. Evolution des productions d’arachide
1.2.2.5. Evolution des productions de niébé
Chapitre II : Impacts de l’hivernage 2018 sur les activités agricoles et les stratégies d’adaptation
1. Impacts du déroulement de l’hivernage 2018 sur l’agriculture
1.1. Analyse des rendements de 2018 par rapport à la moyenne 2002-2018
1.2. Facteurs explicatifs des rendements de 2018
1.2.1. Facteurs climatiques
1.2.1.1. Pauses pluviométriques
1.2.1.2. Fin précoce de l’hivernage
1.2.2. Les attaques des oiseaux ravageurs et des parasites
1.2.3. Les difficultés rencontrées par les agriculteurs
2. Impacts du déroulement de l’hivernage 2018 sur l’élevage
2.1. Effets de la première pluie des 27 et 28 juin 2018
2.2. Effets des longues pauses sèches
2.3. Effets de la fin précoce de l’hivernage 2018
2.4. Difficultés rencontrées
3. Stratégies d’adaptation
3.1. Stratégies d’adaptation des agriculteurs
3.1.1. Réactions face aux longues pauses sèches
3.1.2. Réactions face à la baisse de production
3.2. Stratégies d’adaptation des éleveurs
3.2.1. Stratégies d’adaptation en cas de manque de pâturage
3.2.2. Stratégies d’adaptation en cas de rareté de points d’eau
Conclusion
CONCLUSION GENERALE
Bibliographie
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