IMPACTS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE SUR LA RIZICULTURE EN BASSE CASAMANCE

Les sols ferralitiques

   Ces sols sont de couleur rouge à rouge brun, couleur symbolisant particulièrement le phénomène de fertilisation. Les sols ferralitiques rouges, provenant essentiellement de la dégradation du matériel sablo-limoneux du Continental Terminal, ont, d’après les travaux de Diémé (2009), une épaisseur comprise entre 4m et 6m. Ayant un caractère pauvre en matières organiques et en éléments nutritifs, bien drainés, les sols ferralitiques sont renouvelables après 2 à 3ans de mise en culture (PADERCA, juillet 2008). Ils représentent dans la communauté rurale de Nyassia un atout pour la pratique de cultures essentiellement pluviales comme l’arachide, le mil, le niébé et le maïs, offrant ainsi une large opportunité culturale aux populations locales. Ces cultures pluviales sont, en général, pratiquées après défrichage de la forêt et la destruction du couvert végétal par brûlis. En Basse Casamance, le mode de culture traditionnel a entrainé une détérioration continue de la plupart des caractéristiques physiques et chimiques des sols, favorisant ainsi une chute de la productivité des terres. En effet, le délaissement de la jachère combiné à la pratique annuelle de la déforestation des populations locales, affectent négativement la fertilité des sols. Les sols ferralitiques faciles à cultiver du fait de leur structure sableuse, sont très fragiles vue les multiples agressions érosives des plateaux.

Les vents

   Caractérisé par sa direction et sa vitesse, le vent se définit comme de l’air en mouvement à la surface de la terre. La saison éolienne à Ziguinchor est principalement composée de deux périodes : la première de novembre à février comprend quatre mois (4). Cette période connue sous le nom de saison sèche est particulièrement dominée par la circulation d’alizé. Celui-ci, avec une prédominance du Nord et d’Est correspond soit à l’alizé maritime chaud et humide (direction Nord), soit à l’Alizé continental plus connu sous le nom d’harmattan chaud et sec (direction Est). L’intervalle compris entre les mois de mars et avril qui, avec comme directions dominantes Ouest, Nord-est et Nord, représente la période de transition entre la saison sèche et la saison pluvieuse. La seconde période de mai à septembre comprend cinq (5) mois. La circulation éolienne durant cette période est dominée par les directions Sud-ouest et 0uest. Un vent d’une telle direction en saison estivale dans la zone tropicale est appelé mousson. La mousson est un vecteur favorisant les conditions pluviométriques qui, par conséquent conditionnent les activités agricoles sous pluie, la riziculture en particulier. Le moi d’octobre représente également une période de transition saisonnière, correspondant à la fin de l’hivernage et au début de la saison sèche. En somme, à Ziguinchor, nous avons la prédominance de l’Alizé en saison sèche avec une direction Nord à Est, tandis que la prédominance de la direction sud-ouest à nord-ouest, définit la présence de la mousson qui caractérise la saison des pluies ou hivernage. En effet, la durée de la prédominance de ce flux varie en fonction de la précocité du début et de la fin de l’hivernage, mai aussi de la situation tardive de l’installation et du retrait de celui-ci.

L’humidité relative

   L’humidité peut être définie comme l’état de ce qui est humide ( Niang, 2004). Ainsi, on parle d’humidité du sol, d’humidité absolue c’est-à-dire la masse de vapeur d’eau contenue dans l’air, exprimée en g/m3. Concernant notre étude, nous allons nous intéresser à l’humidité relative ou encore degré hygrométrique, donné par le rapport exprimé en pourcentage entre la masse d’air de vapeur d’eau contenue dans l’air (humidité de l’air ambiant) et celle que contiendrait le même air à saturation (humidité saturante). L’importance de l’étude de l’humidité relative est de faire apparaître les périodes humides des périodes sèches. Une période est dite humide si la valeur de son humidité atteint les 75%, contrairement à la période sèche qui se situe en dessous de cette valeur. L’observation des courbes d’évolution mensuelle de l’humidité relative moyenne montre quatre mois humides que sont juillet, août, septembre et octobre avec, respectivement 81,7%, 84,4%, 82,6% et 78,4%. C’est cette période d’humidité qui est considérée comme étant la période propice aux activités agricoles, particulièrement du riz. Ces mois atteignent généralement leur point de rosée avec une valeur de 100%.

Les contraintes liées aux précipitations dans les rizières

   La Basse Casamance appartient au domaine climatique sud-soudanien, avec notamment la prédominance de la nuance atlantique. Cette position lui confère des caractéristiques particulières dont l’importance pluviométrique constitue un des points essentiels de l’originalité de la région. A Côté de l’importance des précipitations, la Basse Casamance, en particulier la Communauté Rurale de Nyassia, dispose d’un réseau hydrographique dense qui favorise la pratique de la riziculture dans les bas-fonds. La qualité des différents sols, permettant l’inondation ou la stagnation des eaux de pluie dans les bas-fonds de la Basse Casamance, fait partie de la particularité de cette région. Selon White (1986) cité par Sagna (2005) le climat régit les fonctions les plus essentielles de la société dans une localité. Il ajoute ainsi que la dégradation climatique peut engendrer des changements dans un système économique et social existant et avoir une influence négative pour les populations.

L’excès d’eau et ses effets dans les rizières

   Comme définition, l’excès d’eau représente l’importance de la quantité hydrique précipitée qui entrave une meilleure exploitation et une bonne productivité des rizières. Les précipitations enregistrées sont appréciées en fonction de l’importance de leur hauteur. Le riz est par excellence une plante d’eau. L’exploitation des bas-fonds exige d’importantes quantités d’eau précipitées pour assurer les meilleures conditions du cycle végétatif du riz. L’importance pluviométrique favorisant l’inondation des rizières, reste un atout important qui facilite la culture des parcelles. L’analyse des pourcentages des totaux annuels par rapport à la moyenne de la série démontre par ailleurs la présence des années globalement excédentaires. Signalons également qu’à côté de la mauvaise répartition pluviométrique annuelle, nous notons l’inégale répartition de la pluviométrie moyenne mensuelle dans la Communauté rurale de Nyassia (figure n°12). En Basse Casamance, notamment dans la Communauté Rurale de Nyassia, l’appréciation de certaines quantités d’eau par les paysans, devient contraire en fonction de la situation de leurs rizières. Les populations considèrent que les rizières généralement situées en amont des basfonds sont les moins inondées par rapport à celles situées en aval de la vallée. Contrairement à la situation précédente, les rizières situées en aval restent les mieux inondées. En effet, les populations détentrices de rizières dans ces zones apprécient différemment les précipitations : excédentaires. En aval des bas-fonds, la particularité des parcelles est marquée par leur profondeur. Cependant, la profondeur des parcelles, accentuant l’importance des hauteurs d’eau, impacte parfois négativement sur l’exploitation des rizières. Dans la Communauté rurale de Nyassia, les démarrages de la riziculture de bas-fonds sont généralement enregistrés dans la seconde quinzaine du mois d’Août. Or, c’est dans ce mois que sont recueillies les précipitations pluvieuses les plus importantes de la série (figure n°12). Les paysans, sous l’influence des quantités pluviométriques, sont alors obligées de couper les digues pour permettre à l’eau de passer. La mise en œuvre des cultures dans les bas-fonds est ainsi soumise aux quantités d’eau reçues dans les parcelles. La multiplication ou encore le développement latéral des plants de riz, exige un certain nivellement des hauteurs d’eau dans les parcelles. Le riz est une plante qui nécessite, à la fois, une quantité d’eau suffisante et un ensoleillement important (Ndiaye, 2009). En effet, pour son bon développement végétatif, le riz doit alternativement garder ses feuilles en contact avec les rayons solaires. L’abondance des précipitations en Casamance, notamment dans la Communauté Rurale de Nyassia, favorise la noyade de certaines variétés de riz, en particulier remarquables par leur taille moyenne. Il faut préciser que cette situation n’est plus observée dans la zone depuis quelques décennies. Cette situation est à l’origine de la réduction des parcelles à récolter qui, à son tour, favorise la baisse des rendements, sachant que la productivité des rizières de la Région de Ziguinchor, assez importante au début des années 1960, connaît depuis 1970 un déclin chronique (Wieser, 1994).

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Table des matières

Introduction Générale
Problématique
Méthodologie
Première partie : Discussion conceptuelle et Présentation de la zone d’étude
Chapitre I : Discussion conceptuelle
Chapitre II : cadre physique
I – Cadre géologique et géomorphologique
II -Différents types de sols
III – Hydrographie
IV – Aspect climatique
 Les vents
 Les températures
 La pluviométrie
 L’insolation
 L’évaporation
 L’humidité relative
Chapitre III : Cadre humain
1- : Histoire et évolution administrative de la zone
2 – Evolution du peuplement
3- Structuration démographique
4- Répartition de la population
5 – Caractéristiques socio-économiques
Deuxième partie : Impact du changement climatique sur l’environnement biophysique des terres rizicoles
Chapitre I : Conséquences physiques du changement climatique dans la C.R de Nyassia
I – Les contraintes liées aux précipitations pluvieuses dans les rizières
1-) le déficit hydrique et ses effets dans les rizières
2-) L’excès d’eau et ses effets dans les rizières
II – La perte des terres rizicoles
III – Le recul du couvert végétal
Chapitre II : Conséquences humaines du changement climatique dans la C.R de Nyassa
I – Instruments et techniques culturales dans la C.R de Nyassia
II – La faiblesse des productions rizicoles
III – La faiblesse du nombre de casiers semés
IV – Le morcellement du parcellaire dans les ménages paysans dans la C.R de Nyassia
V – Estimation des consommations journalière, mensuelle et annuelle
VI – La faiblesse du nombre de mois couverts par la production rizicole annuelle
VII – Le bilan de la production à partir de la campagne agricole 2009
VIII – Importance de la valeur sociologique du riz et de la riziculture pour la société paysanne de la C.R de Nyassia
IX – La menace sur les pratiques socioculturelles liées au riz
Troisième partie : Stratégies d’adaptation et perspectives
Chapitre1 : les stratégies adoptées
I : les stratégies des populations locales
II : Les stratégies développées par les pouvoirs publics
Chapite2 : les perspectives
Conclusion générale
Références bibliographiques

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