Impacts des pluies sur les différents types de construction

En Afrique de l’ouest. L’urbanisation actuelle connaît un développement exponentiel avec des conséquences socio-économiques déplorables à cause des longues sécheresses répétées et du manque d’emploi des ruraux. Ainsi, le taux d’accroissement démographique urbain est le plus élevé au monde avec 4,2 %. En Europe, il est de 1,5 % et en Amérique latine 3,1 % (Bouvier, 1990). Cette croissance a entraîné la multiplication anarchique des lotissements par les propriétaires coutumiers du sol. Ce développement rapide des villes s’est surtout fait sur le littoral du continent au détriment de l’intérieur. Cela s’explique par le passé, des colonisateurs qui, pour des raisons d’accessibilité pour leurs comptoirs commerciaux, avaient privilégié ces villes côtières.

Contexte de l’étude

Le Sénégal a connu le même phénomène depuis son accession à l’indépendance. Le taux d’urbanisation est de 41 %. Il est très inégal selon les régions. Il est de 97 % dans la région de Dakar, de 13,9 % dans la région de Matam et 10 % dans les régions de Fatick et Kolda (DPRS ,2002). Ce taux d’urbanisation est le plus élevé de la sous région. La croissance démographique urbaine est difficile à maîtriser du fait de l’occupation anarchique du sol. Elle est plus aggravée par l’exode rural du fait de la sécheresse. Cette croissance rapide n’est pas accompagnée d’équipements et d’infrastructures d’assainissement pour l’évacuation aussi bien des eaux usées que des eaux pluviales. Dans ces conditions, les inondations se multiplient chaque hivernage gênant ainsi le déplacement des populations et leurs conditions de vie.

Avec cette démographie galopante, l’extension des zones d’habitation pose un problème majeur. Cela pousse les autorités locales ou les promoteurs immobiliers à ignorer souvent la morphologie de l’espace. Aujourd’hui, l’extension des zones d’habitation s’est faite dans des bas-fonds, ou même dans le lit des cours d’eau, ce qui aggrave les problèmes d’assainissements d’une manière générale. Cette situation est plus remarquable dans les villes côtières du Sénégal qui se caractérisent par un noyau périurbain dense, situé non loin des cours d’eau, dans des zones de faible topographie (Saint-Louis, Rufisque, Bargny, et surtout les villes de la vallée du Sénégal).

La commune de Matam rencontre ces mêmes problèmes environnementaux. Localisée en amont dans la moyenne vallée du fleuve, la commune de Matam est limitée au sud par la communauté rurale de Ogo, au nord et à l’est par le fleuve Sénégal et la République islamique de Mauritanie et à l’ouest par la commune de Ourossogui. Elle est bâtie sur un bourrelet de berge de faible étendu entouré de zones inondables. Son extension et son urbanisation présentent des limites. Toute la partie ouest de la commune est régulièrement inondée car la nature des sols ne permet pas une infiltration rapide des eaux.

L’espace présentement habité s’étire le long du fleuve sur une levée alluviale de 16 m de hauteur en moyenne, sur 137 ha de superficie. Une digue entourant la ville fait office de protection contre les crues du fleuve. Les inondations aux lourds impacts sont récurrentes dans la commune.

Après Bakel et Podor, ce fut le tour de Matam de recevoir les français. Ces localités se voient doter d’une administration du reste sommaire et d’une fonction commerciale, née de l’arrivée des traitants ouolofs de Saint-Louis et du bas Sénégal qui y vendaient des produits manufacturés et en ramenaient des produits locaux : mil, maïs cuirs et peaux et surtout de la gomme arabique. C’est à cette fonction commerciale principalement, que ces bourgs fluviaux : Bakel, Podor, et Matam notamment, doivent leur nom d’escale. Ainsi, en fonction de leur situation géographique et de l’importance qu’elles pouvaient constituer par le commerce, ces escales évoluèrent différemment.

Selon la légende, Matam doit sa naissance à des pêcheurs toucouleurs venus de kounghané hayré dans la ville de Bakel. Ces derniers, à la période des basses eaux, descendaient le fleuve à la recherche de zones poissonneuses. Arrivés à l’emplacement actuel de la ville, ils pêchaient et séchaient le produit de leurs prises qu’ils allaient échanger vers le haut -Sénégal après la saison sèche contre du mil, du maïs et des cotonnades. (Kane A., 1977) Les effets de l’installation française sont très importants car, d’une part, ils ont façonné le paysage périurbain de Matam et, d’autre part, ils ont permis de fixer les éléments étrangers, ouolof surtout. De même cette installation donna à Matam sa vocation d’escale. Cela explique la présence de bâtisse coloniale le long du fleuve.

PRESENTATION DU CADRE GEOGRAPHIQUE DE LA COMMUNE DE MATAM

Le nom de Matam vient d’ailleurs de l’activité commerciale. Les vendeurs exigeaient le paiement au comptant. Cela donnait en toucouleur « matama ». Il fallait avoir en main le prix de la marchandise pour pouvoir l’acquérir. Le mot matama, qui signifie l’action de serrer quelque chose dans la main, donna à la ville son nom Matam.

La morphologie de la ville est régulière et aérée. Le plan de la ville est en damier. Les îlots sont limités par des ruelles perpendiculaires. Le développement s’est fait de manière linéaire suivant le cours d’eau du fleuve. Matam est formée de quatre quartiers qui sont du sud au nord : Gourel serigne, Tantadji, Tiayéde et Ganedé. La grande difficulté de matérialiser de façon nette la limite entre Tiayéde et Ganedé, d’une part et, d’autre part, le fait que la majorité de leurs habitants soient des pêcheurs, ont conduit à les considérer comme un seul unique quartier : celui de Soubalo. Sur le plan morphologique, on note à Matam l’opposition entre village traditionnel qui n’est pas loti au nord et les quartiers plus ou moins urbanisés du sud qui sont occupés plus récemment.

Matam n’est urbanisée que dans ses quartiers du sud et du centre. Au nord, la zone Soubalo n’est pas lotie. Les maisons sont emboîtées les unes contre les autres. Cette disposition montre l’occupation anarchique du sol. Cette zone Soubalo ressemble à un village du moyen âge encastré dans une ville qui cherche à se moderniser. Ce manque d’urbanisation ne se trouve pas seulement dans cette zone, mais c’est là qu’il est le plus perceptible. L’extension de la ville est préoccupante voire impossible. La population s’accroît alors que la ville ne s’agrandit pas. Les habitations sont de type semi urbaines avec des constructions artisanales précaires et des édifices à base de matériau locaux (argile, paille, et bois, etc.). C’est pourquoi la ville est toujours exposée à la dégradation due à l’impact des fortes pluies.

SITE ET SITUATION DE MATAM

Le site de Matam 

Matam est bâtie sur une haute levée dont l’altitude varie entre 13 et 16 m et domine le lit mineur du fleuve Sénégal. A l’intérieur des terres à l’ouest elle surplombe le lit majeur, large à cet endroit de plusieurs kilomètres et dont l’altitude varie sensiblement de l’ouest vers l’est, de 21 m à Ourossogui limite entre le diéri et le walo à 13 m aux environs immédiats de la ville selon Ahmadou Kane (1977). Du nord au sud, les altitudes sont relativement basses et varient entre 10 et 12 m. Aussi, pendant les hautes eaux, les marigots de Balel et de Navel, très vite remplis, déversent leur surplus d’eaux dans les zones inondables ou collengal qui encerclent pratiquement Matam du sud et à l’ouest et au nord.

A l’est, en territoire mauritanien, à 9 km environ du fleuve, une succession de collines orientées nord – ouest, sud – est, et d’altitude moyenne de 16 m domine le lit majeur. Toutefois, les altitudes étant plus basses à l’ouest qu’à l’est les eaux, pendant la crue, pénètrent plus facilement et plus rapidement en rive gauche sénégalaise qu’en rive droite. Ces terres portent le nom en toucouleur de walo et au-delà de ces terres il y a le diéri (terre jamais submergée).

Les différentes unités du site de Matam 

La vallée alluviale du Sénégal se distingue des paysages qui la bordent au nord et au sud, par son modelé. Ses éléments caractéristiques se sont formés au cours du quaternaire récent selon Pierre Michel (1970). Il s’agit d’un système de levées enserrant des dépressions plus ou moins allongées. Les variations du climat ont participé au creusement fluviatile et à l’alluvionnement qui ont découpé la moyenne vallée du Sénégal en un système de levées et de dépressions.

Les levées post-nouakchotiennes

Lors du maximum de la transgression marine (Nouakchotiennes) la mer a remonté le lit du fleuve jusqu’à Bogué, à 250 km du rivage actuel. Il s’est constitué un profond golf marin. Celui-ci s’est progressivement transformé en une vaste lagune par suite de la formation d’une série de cordons littoraux gênant les communications avec la mer. Alors commença la formation progressive d’un long delta dont les parties hautes émergeaient au fur et à mesure que se développait la sédimentation, l’alluvionnement fluvial se substituant à la sédimentation lagunaire. Ainsi, le fleuve construisit de « puissants bourrelets de berge » dont les parties hautes ne sont plus submersibles, entre Bakel et Boghé et qui passent à l’aval de formations fluvio deltaïques. Cet ensemble constitue les levées post-nouakchotiennes. Elles bordent le lit du fleuve et sont constituées essentiellement de sables fins et de limons. Ce sont des « fondé » des paysans de la vallée. La hauteur de ces grandes levées diminue progressivement vers l’aval en fonction de la faible pente du fleuve. Elles s’élèvent à 23 m dans le secteur de Bakel. Elles atteignent plus de 16 m dans la région de Matam et s’abaissent de 8 m vers Boghé.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DU CADRE GEOGRAPHIQUE DE LA COMMUNE DE MATAM
CHAPITRE 1 : SITE ET SITUATION DE MATAM
1 Le site de Matam
2 La situation de Matam
CHAPITRE 2 : EVOLUTION DEMOGRAPHIQUE ET SPATIALE
1 Evolution démographique
2 Evolution spatiale
CHAPITRE 3 : LA MORPHOLOGIE URBAINE ET LA STRUCTURE DE L’HABITAT
1 La morphologie de la ville
2 La structure de l’habitat
DEUXIEME PARTIE : ANALYSE DES PRECIPITATIONS DE L’HIVERNAGE 2007 ET LEURS IMPACTS DANS LA COMMUNE DE MATAM
CHAPITRE 1 : ANALYSE DES PRECIPITATIONS
1 Les perturbations pluvieuses
2 Analyse des précipitations
3 L’apport pluviométrique en 2007
CHAPITRE 2 : IMPACTS DES PRECIPITATIONS DE L’HIVERNAGE 2007 DANS LA COMMUNE DE MATAM
1 Impacts des pluies sur l’habitat
2 Impacts des pluies sur les différents types de construction
3 Impacts des précipitations sur l’environnement et sur le vécu des populations
4 Les recommandations générales
CONCLUSION GENERALE
Bibliographie
Listes des figures
Listes des photos
Listes des tableaux
Table des matières

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