Impacts de l’évolution du couvert végétal sur la consommation en bois de chauffe des ménages

Le monde fait aujourd’hui face à de véritables problèmes environnementaux. La pollution industrielle, le réchauffement climatique, la dégradation des terres, la surexploitation et l’épuisement des ressources naturelles ainsi que l’affaissement des nappes constituent les véritables défis auxquels nous sommes confrontés.

En effet, dans les pays africains notamment dans ceux de l’Afrique subsaharienne, la dégradation du couvert végétal est devenue depuis quelques décennies une réalité. Elle se traduit par une baisse en quantité et en qualité des ressources ligneuses. Ainsi, selon la FAO (1999), le continent africain a perdu 10,5 % de sa superficie forestière entre 1980 et 1995 . Au Sénégal de 1970 à 1983 les ressources naturelles sont passées de 62 % à 34 % soit une diminution 3 %, par an en moyenne (CSE, 2005). Cette dégradation résulte de la combinaison de plusieurs facteurs. Le déficit pluviométrique des années 70 associé à l’expansion agricole, aux feux de brousse, à l’exploitation abusive et au surpâturage en constituent les facteurs majeurs. Par conséquent, ce phénomène présente d’énormes risques et les conséquences se font déjà sentir par les populations surtout celles du milieu rural qui dépendent principalement du bois de chauffe pour la cuisson et/ou le chauffage. Pour ces populations, la baisse du potentiel ligneux a rendu dure la collecte du bois de chauffe et entraîné d’autres conséquences sociales et économiques au niveau des ménages. La Commune de Djilor située, dans l’Arrondissement du même nom, dans le Département de Foundiougne, région de Fatick, plus précisément sur l’axe Foundiougne-Passy offre un exemple typique de cette situation qui, prévaut dans la grande partie des zones rurales du pays.

Problématique

Contexte

Selon le PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement) au-delà du PIB et du PNB, le niveau de développement économique d’un pays se mesure aussi par la satisfaction d’un certain nombre de besoins à savoir : l’éducation, la santé, la longévité, l’information, la qualité de vie, etc. À bien des degrés, la satisfaction de ces besoins nécessite pour une grande part la consommation d’énergie. L’utilisation de l’énergie s’avère donc être un levier indispensable à l’amélioration des conditions de vie, de croissance et d’épanouissement des populations d’une nation donnée.

Cependant, dans les pays en voie de développement, en particulier dans ceux non pétroliers à l’image du Sénégal, le secteur de l’énergie constitue un véritable problème économique et environnemental allant même parfois jusqu’à porter atteinte au développement des populations. En effet, au Sénégal, où la consommation énergétique est essentiellement basée sur les combustibles pétroliers importés et sur le bois, l’État a de plus en plus du mal à satisfaire les besoins en énergie. Malgré une allocation de 43 %  des recettes d’exportation du pays à l’acquisition du pétrole, la hausse du prix du pétrole continue de perturber gravement le bon fonctionnement des villes et des industries. Souvent dans l’impossibilité d’acheter un pétrole toujours plus cher et de satisfaire une population croissant en nombre (taux de croissance de la population 2,4 % entre 1988 et 2004) et en besoins énergétiques, les services étatiques de distribution d’électricité se trouvent dans l’obligation de priver une partie de la population d’électricité, ce qui se traduit par des délestages vécus au niveau des populations et de différentes couches de l’économie nationale.

En ce qui concerne le bois, principale source d’énergie des ménages sénégalais, il est constaté une réduction du potentiel ligneux. Le Sénégal, considéré comme un pays boisé, jusque dans les années 50, avec des savanes arborées et arbustives, excepté la Casamance, voit son couvert végétal diminuer d’année en année. Éstimé à 71 % en 1978, le couvert forestier régresse chaque année de 1,2 % . Actuellement, il ne couvrirait que 25 % du territoire . Dans maints endroits, les effets cumulatifs des années successives de sécheresse (1970-1980) n’ont pas, en effet, épargné le couvert végétal. C’est le cas à Fété Olé, une zone mise en défens depuis 1974, où il a été attesté, suite aux déficits pluviométriques, une régression de 4,6 % de Boscia senegalensis entre 1976 et 1983, de 20 % de Guiera senegalensis, de 2 % de Balanites aegyptiaca, de 20 % de Acacia senegal, de 14,7 % de Grewia bicolor et de 10,7 % de Commiphora africana (Enda tiers monde , 1988 ; CSE, 2005). À ces crises climatiques se sont ajoutées l’expansion agricole et la forte demande urbaine en bois consécutive à l’accroissement démographique. Par exemple, des villes comme Dakar, ne serait-ce que pour satisfaire l’énorme marché que constituent les foyers domestiques tributaires en grande partie du charbon de bois, prélève d’énormes quantités de matières ligneuses (environ 15 % de la consommation totale en charbon de bois, dans les régions à l’Est du Sénégal, principalement à Kolda) . De nos jours, rien que la production du charbon de bois au Sénégal dont la plus grande part est pour l’alimentation des villes entraînerait un déboisement dans les lieux de collecte de 18 000 ha à 33 000 ha par an ; ce qui représenterait 11 à 20 % du total estimatif annuel de la déforestation (CSE ; 2005) . Pour ce qui est de l’agriculture, le déséquilibre des systèmes traditions d’agriculture cyclique signifié par le raccourcissement, puis la disparition du temps de jachère a entraîné une culture sans relâche des terres. Les rendements diminuant avec l’appauvrissement des sols, pour conserver la même production, les paysans choisissent, en générale d’étendre les surfaces cultivées par le défrichement des zones boisées. Dans le bassin arachidier, par exemple, la perte de fertilité a poussé les populations à se déplacer vers le sud, dans des zones qui étaient jusque-là préservées de pressions anthropiques .

Par conséquent, en milieu rural, où, par faute de moyens, les ménages n’ont recours qu’aux ressources forestières locales pour satisfaire leur besoin énergétique en cuisson, l’approvisionnement en bois devient de plus en plus difficile. Les femmes, généralement en compagnie de leurs filles, parcourent des distances très éloignées de leurs villages , et passent un long moment dehors pour trouver du bois mort nécessaire à la préparation des repas. Ce qui constitue un manque à gagner, car, ce temps pouvait être consacré à des activités productrices comme l’agriculture et/ou l’éducation. Parfois, le bois mort devenant rare, si elles ne contribuent pas au déboisement en coupant du bois vif, d’autres substituts tels que les résidus agricoles ou les bouses de vache sont utilisés comme combustible, privant ainsi au sol des éléments minéraux nécessaires à sa fertilité. Selon la FAO; (1985) , un phénomène similaire s’observe dans certaines régions du Sénégal, où, pour des besoins énergétiques, des arbres importants comme Acacia albida qui fixe naturellement l’azote et jadis plantés pour fertiliser le sol sont détruits.

Dans la Commune de Djilor qui constitue notre zone d’étude, la situation énergétique ne fait pas exception à la règle. Les années de sécheresse, l’expansion agricole, la demande urbaine et d’autres facteurs ont largement affecté les ressources ligneuses de la localité qui constituent la principale source d’énergie des ménages. Par rapport à une telle situation, si rien n’est fait, vu l’accroissement de la population qui va entraîner une augmentation de la demande en bois énergie, en matières premières et en aires de pâturage, les ressources ligneuses de la localité seraient considérablement réduites entraînant des effets néfastes dans la consommation en bois des ménages. Pour y remédier, l’État sénégalais, dans le cadre d’un partenariat public-privé avec deux ONG néerlandaise (Hivos et SNV), a essayé de réduire la pression des ménages sur les ressources en lançant, en décembre 2009, le Programme National de Biogaz (PNB) à but domestique au niveau de certaines Communes des régions de Kaolack, de Kaffrine et de Fatick dont celle de Djilor.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

Introduction
Problématique
Méthodologie
PREMIÈRE PARTIE : PRÉSENTATION DE LA ZONE D’ÉTUDE
Chapitre I : le cadre physique
Chapitre II : Caractéristiques socio-démographiques
Chapitre III : Les activités socio-économiques
DEUXIÈME PARTIE : ÉVOLUTION DU COUVERT VÉGÉTAL: CAUSES ET CONSÉQUENCES SUR LA CONSOMMATION EN BOIS DE CHAUFFE DES MÉNAGES
Chapitre IV: Étude diachronique de l’occupation du sol de la Commune de Djilor de 1973 à 2014
Chapitre V: État des lieux actuels du couvert végétal ligneux de la Commune de Djilor : Analyse à partir des espaces de prélèvement du bois
Chapitre VI: Causes et conséquences de la régression du couvert végétal dans la Commune de Djilor
TROISIÈME PARTIE : STRATÉGIES DE LUTTE ET IMPACTS : ÉTUDE DE CAS DU BIOGAZ
Chapitre VII : Historique du biogaz au Sénégal et description du Programme National de Biogaz domestique SénégaL (PNB-SN)
Chapitre VIII : Analyse du recours au biogaz dans la Commune de Djilor
Conclusion générale
Bibliographie
Tables des illustrations
ANNEXES

Lire le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *