Impacts de la variabilité pluviométrique sur l’agriculture en basse Casamance

Le changement climatique est l’un des défis les plus complexes de ce siècle naissant et aucun pays n’est à l’abri de ses effets. Selon la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique (CCNUCC), le changement climatique est défini comme « des changements du climat qui sont attribués directement ou indirectement à une activité humaine, qui modifient la composition de l’atmosphère globale et qui viennent s’ajouter à la variabilité naturelle du climat observée au cours de périodes comparables ».

La variabilité climatique actuelle se comprend par l’inconstance dans laquelle sont les éléments du climat. Les observations montrent une tendance à la hausse des températures. Concernant les précipitations, il est prévu que les moyennes annuelles devraient augmenter à l’échelle mondiale au cours du XXIème siècle, même si à l’échelle de l’Afrique de l’ouest, les augmentations et diminutions prévues sont de l’ordre de 5 à 20 %. (Performances MC, 2010) .

L’Afrique subsaharienne est une région naturellement fragile (dont les deux tiers sont constitués de déserts ou de terres arides), très exposées aux sécheresses et aux inondations. Or, le changement climatique devrait accroitre la fréquence de ces phénomènes. Les économies de la région sont fortement dépendantes des ressources naturelles. La biomasse fournit 80% des approvisionnements nationaux en énergie primaire. L’agriculture pluviale contribue pour environ 23% au PIB (Afrique du Sud non comprise) et emploie près de 70% de la population. Le caractère inadapté des infrastructures pourrait entraver le processus d’adaptation au changement climatique, compte tenu notamment des capacités limitées de stockage d’eau, malgré les ressources abondantes.

Le Sénégal, à l’instar de toute la zone sahélienne, est confronté depuis plus de trois décennies à une crise climatique dont les effets se font sentir pratiquement dans tous les aspects socioéconomiques. La variabilité, voire le déficit pluviométrique, associée à l’augmentation des températures, semblent être les principales manifestations de cette crise climatique, favorisant de la sorte l’acidification des sols et la remontée des eaux salées à l’intérieur des vallées. Le déficit pluviométrique, ayant pour cause principale la sécheresse, porte atteinte sur l’environnement, l’agriculture et l’économie. A cet effet, SAGNA (1988), stipule que : « la variabilité pluviométrique interannuelle en Afrique de l’Ouest préoccupe les populations. Le déficit pluviométrique qui s’est amorcé en 1968, s’accompagne d’un dessèchement de la zone soudano-sahélienne ».

Synthèse bibliographique 

En plus d’offrir une large compréhension du phénomène, cette partie est d’une importance capitale car permet également de mesurer à qu’elle point la problématique étudiée à susciter d’interrogations dans le milieu de la recherche scientifique. Sur le plan géolologique, Michel P., 1971. Affirme que La basse Casamance est la partie du vaste bassin sédimentaire Sénégalo-mauritanien occupé par les formations de l’ère quaternaire et qui a connu sa plus grande extension au Lutétien Selon Boivin P. (1991). Le dépôt de sédiments secondaire-tertiaires atteint plusieurs dizaines de mètres en Basse Casamance. Des séries de transgressions et de régressions marines se sont alternées durant des phases climatiques différentes. Les derniers sédiments déposés en milieu continental sont généralement consolidés en grès argileux bariolés et forment le Continental terminal, de faciès sidérolithique. Ce matériau a été mis en place sous l’action d’un climat tropical à tendance subaride, à pluviométrie irrégulière et en période de rhexistasie à la fin du Tertiaire (Miocènepliocène). Le Continental terminal marque partiellement le domaine de la commune de Mlomp, car ses modelés disparaissent progressivement vers la vallée pour laisser place à de bas plateaux mollement ondulés (sols peu évolués). Dans la partie sud de l’estuaire du fleuve Casamance, où se situe notre zone d’étude, ils sont très morcelés et ceinturés d’alluvions de différentes époques du quaternaire.

Sur le plan pédologique, Sambou S., 2008. Dans son mémoire de DEA soutient que : L’étude de la dégradation des sols de rizières dans la communauté rurale de Mlomp, implique une prise en compte de plusieurs facteurs. Ceux-ci sont d’ordres physique, chimique ou biologique. Ces types de dégradation se manifestent par des processus d’ensablement et d’appauvrissement des rizières de terrasse. On note un renforcement de leur vulnérabilité à la sécheresse. Ce phénomène amoindrit la fertilité des sols et occasionne une plus grande perméabilité d’où des conséquences négatives sur le riz au stade de maturation. La riziculture développée dans notre zone d’étude reste tributaire d’une pluviométrie souvent très mal répartie dans le temps. C’est pourquoi, conscient de leur vulnérabilité et de celle de leur écosystème de production agricole, des stratégies sont depuis longtemps développées par les populations locales. Senghor, 2006. Dans son mémoire intitulé : Les pratiques culturales et gestion de la fertilité des terres rizicoles en milieu diola. Il met en exergue les modifications observées en matière de gestion de la fertilité des terres Mlompoises.

Problématique

L’intérêt porté par la majorité des climatologues au changement climatique est relativement récent. Il y a 40 ans, c’était plutôt le domaine de la paléoclimatologie. Pour quelle raison cette « mode » est-elle apparue brusquement dans les années 1970 ? La réponse est assez évidente : la population du monde augmentant de manière exponentielle menace l’environnement, ce qui peut provoquer une catastrophe pour les futures générations. L’homme est de plus en plus conscient de ce que ses gestes peuvent causer comme dégâts irréparables. Mais il faut se garder de tomber dans l’autre extrême et considérer tout changement de notre environnement comme le résultat de l’action de l’homme. La réalité est très complexe et elle résulte de la superposition de causes naturelles et de l’action de l’homme. Qu’elle est la situation locale de la pluviométrie dans un contexte global de changement climatique ?

La baisse des rendements agricoles dus à la détérioration des conditions climatiques et l’amenuisement du cheptel constituent un réel problème auquel fait face le monde entier. Les pays du sud sont les plus touchés par ce problème car leurs conditions d’existence dépendent essentiellement des ressources naturelles qui sont tributaires de la situation météorologique. Selon le site Pressafrik, « l’offre nationale du riz au Sénégal est d’environ 250 000 tonnes dont 75% proviennent de la Vallée du Fleuve Sénégal. La mise en marché effective de la production locale tourne autour de 50% de cette offre, soit 125 000 tonnes. La demande est estimée à près d’un million de tonnes, d’où un gap de 875 000 tonnes. ». Qu’elles sont les conséquences de la baisse des rendements agricoles pour le développement de la commune ? De nombreux pays ressentent déjà les effets du changement climatique, tels que l’irrégularité et l’imprévisibilité de la pluviométrie, l’incidence accrue des tempêtes et les sécheresses prolongées. Le changement des conditions météorologiques favorise aussi l’apparition de ravageurs et de maladies qui s’attaquent aux cultures et au bétail. Les terres cultivées, les pâturages et les forêts, qui représentent 60 pour cent de la surface de la terre sont progressivement exposés à la variabilité accrue et au changement du climat. Le changement climatique menace les acquis du développement et ralentit la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), en particulier ceux qui se rapportent à la réduction de la faim et de la pauvreté ainsi qu’à la protection de l’environnement. Cependant quelles sont les conséquences de ces contraintes climatiques sur la population dont les activités sont liées en grande partie à la pluviométrie ?

Malgré son énorme potentiel et l’appuie des autorités étatiques, le secteur agricole traverse une crise. Il souffre de la baisse de la pluviométrie mais surtout de sa variabilité dans le temps et dans l’espace. Il faut noter aussi la faible utilisation des intrants, la faible mécanisation du secteur, les problèmes fonciers, la diminution des surfaces cultivables, le manque de main d’œuvre du a l’émigration, de l’insuffisance du capital semencier etc. La production annuelle ne parvient pas à couvrir les besoins en céréales et l’autosuffisance alimentaire n’est toujours pas atteinte. Par exemple, pour la campagne 2011/2012, l’analyse du bilan céréalier prévisionnel laisse apparaître une production nationale céréalière insuffisante pour couvrir les besoins. Les disponibilités nationales céréalières prenant en compte la production nette et stock initial sont évaluées à 969 821 tonnes pour des besoins estimés à 2 525 430 tonnes, soit une couverture de 38 % 4 dont représentant cinq mois des besoins estimés. (ANSD, 2012). Comment se manifeste réellement cette crise sur les activités humaines dans la Commune de Mlomp ?

Les travaux menés dans le cadre de la ratification de la CCNUCC et portant sur les impacts du changement climatique sur le territoire sénégalais relèvent trois principaux « secteurs » de vulnérabilité, largement interdépendants, que sont: les ressources en eau, l’agriculture et les zones côtières. Les activités (pêche, agriculture, maraîchage, tourisme, élevage…) menées dans ces trois secteurs occupent plus de 70 % de la population et contribuent fortement au PIB national, d’où l’impact direct de toutes modifications du climat sur les populations, mais aussi, sur l’économie globale.

Le cadre physique 

Il s’agit des facteurs naturels qui, par leur importance, ont contribué largement dans le système d’exploitation et de peuplement de la Commune.

Le relief 

Le relief à l’instar du reste de la Casamance se caractérise par sa monotonie. Cette monotonie du relief facilite sa mise en culture qui se fait avec un outillage rudimentaire. La faiblesse des pentes amoindrit l’érosion par ruissellement et la perméabilité des sols favorise l’infiltration qui alimente l’écoulement souterrain.

Le relief de la Commune de Mlomp de façon générale ne fait pas exception à l’altitude de la Basse Casamance, en particulier celles des zones bordant les rives du fleuve Casamance. En effet, dans cette partie sud du pays l’altitude moyenne ne dépasse nulle part trente mètres. Ainsi de cette monotonie, nous avons une vaste plaine avec quelque fois de petites cuvettes surtout dans le domaine des rizières. On y rencontre de très bas plateaux sableux prolongés en bas de pente par des rizières profondes et de bas-fonds, des mares de petite étendue dispersées dans tout le terroir. De manière générale, le relief est homogène dans l’ensemble du territoire.

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Table des matières

Introduction générale
Synthèse bibliographique
Problématique
Première partie : présentation générale du milieu
Chapitre 1 : le cadre physique
Chapitre 2 : le cadre humain
Deuxième partie : la variabilité pluviométrique et ses impacts sur la production agricole
Chapitre 1 : évolution de la pluviométrie
Chapitre 2 : impact de la variabilité pluviométrique sur la production agricole
Troisième partie : les incidences de la variabilité pluviométrique sur la riziculture et les stratégies d’adaptation et perspectives
Chapitre 1: les incidences de la variabilité pluviométrique sur les sols rizicoles
Chapitre 2 : les stratégies d’adaptation développées et perspectives
Conclusion générale
Bibliographie
Liste des illustrations
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