IMPACT DE LA FÉMINISATION SUR LE STATUT SOCIAL DU VÉTÉRINAIRE

IMPACT DE LA FÉMINISATION SUR LE STATUT SOCIAL DU VÉTÉRINAIRE

CHEZ LES VÉTÉRINAIRES
Conséquences sur le statut (salarié/libéral)

Les données déjà relevées ont montré que les femmes sont plus attirées que les hommes par le salariat (35,5 % de salariées parmi les femmes vétérinaires en 1998, et les femmes représentaient 57 % des vétérinaires salariés en 1999 [15]), ainsi que par le secteur public, et lorsqu’elles s’installent, elles le font plus tardivement que les hommes (en moyenne à 36 ans au lieu de 31). En avril 2001, d’après les inscriptions à l’Ordre des vétérinaires et les cotisations de la CARPV (Caisse Autonome de Retraite et de Prévoyance des Vétérinaires), les femmes représentent 16 % des praticiens libéraux. [11] Cette préférence pour le salariat est encore plus marquée lorsque la femme est mariée à un vétérinaire: on passe à 41,4 % de salariées. [8] On peut cependant relativiser ce fait si l’on considère que 80 % des salariés (en 2002) sont sortis depuis moins de 10 ans et 51 % depuis moins de 4 ans, or plus de 60 % des vétérinaires sortis depuis moins de 10 ans sont des femmes: il est donc logique que la majorité des salariés soient des femmes. Par ailleurs ces salariées ne le resteront pas forcément longtemps puisque la plupart des salariées interrogées dans les études précédentes déclaraient vouloir s’installer; 86 % des postes de vétérinaire salarié sont occupés pendant 4 ans ou moins (emploi transitoire pour de jeunes vétérinaires diplômé(e)s)  et l’analyse des données recueillies au cours de l’enquête du SNVEL (Syndicat National des Vétérinaires d’Exercice Libéral) d’octobre 2000 montre que la proportion de femmes choisissant le libéral est la même que chez les hommes.Ce phénomène d’augmentation du salariat est également lié aux difficultés d’installation que peuvent rencontrer les jeunes vétérinaires. 70 % des vétérinaires ayant rencontré des difficultés pour intégrer le monde professionnel étant des femmes, il est logique qu’une forte proportion des salariés soit des femmes.À cela s’ajoute le fait qu’en étant salariée la femme vétérinaire bénéficie d’une meilleure protection sociale pour les congés maternités. Si les ¾ des femmes interrogées lors de l’enquête du SNVEL ont eu leurs enfants pendant leur activité libérale, 50 % d’entre elles déclarent avoir eu des difficultés, principalement financières et professionnelles. Le soutien financier et la durée de congé rémunéré sont bien moindres que pour une salariée. D’autre part la plupart des assurances (pour les libérales) ne couvrent pas les grossesses pathologiques, qui ne sont pas prises en compte comme perte de revenus donnant droit à des indemnités journalières par les mutuelles et les assurances complémentaires.

Conséquences sur la durée de travail et les gardes

Les femmes sont plus nombreuses que les hommes à travailler à temps partiel, qu’elles soient libérales – 39 % effectuent un ½ ou ¾ temps – ou salariées – 52 %, surtout lorsqu’elles ont des enfants. Pour l’ensemble des femmes, on arrive à un taux de 44 % de travail à temps partiel.Là encore, le fait d’être mariée à un vétérinaire joue: on passe à un taux de 58 %. En outre les femmes, même à plein temps, travaillent en moyenne 10 h de moins que les hommes par semaine à âge comparable.Les femmes semblent également plus réticentes à assurer des gardes, surtout lorsqu’elles ont des enfants.Certains ont cité comme un avantage le fait que les femmes travaillent à temps partiel, pour s’adapter à la charge de travail; dans l’enquête [11] beaucoup de confrères estiment que le changement d’organisation de l’emploi du temps provoqué par l’arrivée des femmes est bénéfique puisqu’il leur permet à eux aussi de travailler à temps partiel.

Conséquences pour la caisse de retraite

La plupart des vétérinaires interrogés dans les études précédentes craint que les deux points précédents mettent en danger l’équilibre de la CARPV qui fonctionne selon un système de répartition, les cotisations des actifs assurant les prestations des retraités. Selon les résultats de l’enquête menée en 2000 par le SNVEL, les femmes travaillent majoritairement à temps plein et il n’y a, a priori, aucune différence de cotisation entre un cabinet tenu par une femme et un autre tenu par un homme (toutes choses égales par ailleurs). De plus, en cas de travail à temps partiel, si les cotisations sont moindres les pensions versées par la suite seront inférieures elles aussi (il n’y a donc pas de baisse pour les autres cotisants). Dans La lettre de la CARPV du mois de mars 2001, Jean Crespin soulignait: “le coût de la retraite propre d’une femme est identique à celle d’un homme qui comprend souvent des droits dérivés pour l’épouse survivante”.

Cas des congés maternité

Les absences dues aux congés maternité (et dans une proportion moindre aux maladies des enfants) sont souvent citées comme gros inconvénient à la collaboration avec une femme ou à son emploi.

Conséquences sur les relations humaines

Ce qui est cité le plus souvent est l’approche relationnelle différente de la clientèle par la femme: plus de sensibilité, de douceur, une meilleure écoute et beaucoup de compréhension, ce qui attire les clients en canine. [3] De plus, l’ambiance de travail semble meilleure avec les femmes.Remarque: aucune donnée n’est parue sur les conséquences de la féminisation dans les autres secteurs que la clientèle. Le Club Vétérinaires et Entreprise a cependant réalisé une enquête en 2001 auprès des vétérinaires travaillant dans le privé [7] qui a montré une forte inégalité de salaire entre les hommes et les femmes : les femmes touchent en moyenne 300 KF/an contre 420 KF/an pour les hommes, et l’écart entre salaires reste présent à tous les stades d’ancienneté. De plus la prise de responsabilité d’encadrement provoque une hausse de salaire de 136 KF/an pour un homme, contre seulement 32 KF/an pour une femme… il est donc moins motivant pour une femme que pour un homme de s’élever dans la hiérarchie.La féminisation en clientèle semble poser plus de problèmes qu’elle n’apporte d’avantages; nous allons essayer avec notre étude de voir ou en sont les choses aujourd’hui tant au niveau du statut (salarié ou libéral) qu’au niveau du temps de travail et des gardes. Nous essaierons également de voir l’impact de la féminisation pour les autres statuts que celui de clinicien, notamment dans les secteurs public et privé.

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Table des matières

Liste des abréviations et sigles utilisés
Index des figures
Index des tableaux
INTRODUCTION
1ère PARTIE:DONNÉES DÉJÀ PARUES SUR LA FÉMINISATION DEPUIS LES ANNÉES 70
I. LES CHIFFRES DE LA FÉMINISATION
A. DANS LES DIFFÉRENTS SECTEURS DE TRAVAIL
B. DANS LES ÉTUDES
B.1. Études en général
B.2. Études vétérinaires
C. CHEZ LES VÉTÉRINAIRES DIPLÔMÉS
II. CONSÉQUENCES DÉCRITES DE LA FÉMINISATION
A. EXEMPLE DES AUTRES MÉTIERS
A.1. Architectes et médecins
A.2. Autres métiers
B. CHEZ LES VÉTÉRINAIRES
B.1. Conséquences sur le statut (salarié/libéral)
B. 2. Conséquences sur la durée de travail et les gardes
B.3. Conséquences sur la caisse de retraite
B.4. Cas des congés maternités
B.5. Conséquences sur les relations humaines
2ème PARTIE:ÉTUDE DE TERRAIN ET DISCUSSION (ENQUÊTE AUPRÈS DES VÉTÉRINAIRES)
I. CHOIX DES DESTINATAIRES
II. MISE EN PLACE DU QUESTIONNAIRE
A. CHOIX DES QUESTIONS POSÉES
B. MODALITÉS DE RÉPONSES
III. REPONSES ET ANALYSE
A. TAUX ET DELAI DE REPONSE
A. 1. Taux de réponse
A.2. Délai de réponse
B. REPONSES AU QUESTIONNAIRE COMMUNES A TOUS LES VETERINAIRES
B.1. Données personnelles
B.2. La situation familiale des vétérinaires
B.2.1. Situation matrimoniale et nombre d’enfants
B.2.2. Le personnel de maison
B.3. Les formations complémentaires
B.3.1. Nombre de formations complémentaires
B.3.2. Type de formations complémentaires
B.4. L’orientation professionnelle
B.4.1. Type d’exercice
B.4.2. Lieu d’exercice
B.4.3. Les couples vétérinaires et le travail
B.5. Les horaires
B.5.1. Temps plein ou temps partiel
B.5.2. Heures effectuées
B.5.3. Raisons du choix
B.5.4. Avantages et inconvénients de chacun de ces choix
B.5.5. Influence des enfants et du conjoint dans le choix du temps partiel pour les femmes
B.6. La retraite
B.6.1. Retraite de base
B.6.2. Retraite complémentaire
B.6.3. Autres moyens pour se constituer une retraite
B.6.4. Assurance décès – invalidité
B.7. Grossesse et travail
B.7.1. Problèmes rencontrés au cours de la grossesse
B.7.2. Impact sur le choix de l’orientation professionnelle
B.7.3. Impact sur le travail des autres
B.8. Changements d’orientation au cours du parcours professionnel
B.8.1. Changements déjà faits
B.8.2. Satisfaction par rapport au travail
B.8.3. Changements prévus
C. REPONSES AU QUESTIONNAIRE SECTEUR PROFESSIONNEL PAR SECTEUR PROFESSIONNEL
C.1. Sans travail
C.1.1. Raison de l’inactivité
C.1. 2. Situation professionnelle antérieure
C.1.3. Changements prévus
C.2. Vétérinaires dans l’armée
C.2.1. Choix de métier
C.2.2. Horaires
C.2.3. Retraite
C.2.4. La grossesse
C.2.5. Satisfaction et changements
C.3. Vétérinaires du secteur public
C.3.1. Formations complémentaires
C.3.2. Orientation professionnelle
C.3.3. Les horaires
C.3.4. La retraite
C.3.5. La grossesse
C.3.6. Satisfaction et changements
C.4. Vétérinaires salariés du privé
C.4.1. Formations complémentaires
C.4.2. Orientation professionnelle
C.4.3. Les horaires
C.4.4. La retraite
C.4.5. La grossesse
C.4.6. Satisfaction et changements
C.5. Vétérinaires praticiens
C.5.1. Formations complémentaires
C.5.2. Orientation professionnelle
C.5.3. Salariat ou statut libéral ?
C.5.4. Les gardes
C.5.6. Les horaires
C.5.7. La retraite
C.5.8. La grossesse
C.5.9. Satisfaction et changements
CONCLUSION
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE

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