Impact de la disponibilité etde l’accès aux ressources en eau sur les activités socio-économiques et sur la santé

Télécharger le fichier pdf d’un mémoire de fin d’études

L’hydrogéologie et l’écoulement de surface :

Les séries sédimentaires du bassin renferment des eaux souterraines à plusieurs niveaux.

La nappe du Maastrichtien:

C’est une nappe qui présente des variations d’épaisseur et devient de plus en plus profonde du Nord au Sud. Au niveau de Mont-Rolland son toit serait aux alentours de 200m. Elle est moins exploitée par rapport aux autres aquifères qui sont moins profonds (Samba P.C, 2007) et du coup plus accessible, un seul forage l’exploite dans la commune.

Les sables du Quaternaire:

Elles se trouvent dans les grès du Continental Terminal ou dans les calcaires de l’Eocène. Les puits des villages les atteignent entre 10 et 20 mètres de profondeur dans la vallée et entre 25 et 50 mètres dans la zone de plateau. Ces puits sont généralement des sources d’approvisionnement en eau potable dans les villages de Pallo et utilisés pour le maraîchage dans la vallée avec une très grande affluence en saison non pluvieuse pour l’abreuvage du bétail ou en période de tarissement des mares.

la nappe calcaire du Paléocène

Elle forme un ensemble épais d’une centaine de mètres de calcaires zoogènes et de marnes. Ces calcaires sont perméables en grand, grâce à un réseau de circulation d’origine karstique. Ils servent alors de drains à la nappe maastrichtienne. (PLHA, 2011). Dans la zone, 5 forages sur 6 captent la nappe du paléocène à des profondeurs variant entre 60 et 140 mètres environ. C’est un aquifère très productif avec des débits pouvant aller jusqu’à 350m3/h.
Ce sont des nappes phréatiques perchées, source importante d’eaux alimentant de nombreux villages dans la commune.
Le réseau hydrographique de la commune de Mont-Rolland est dense, l’eau de ruissellement s’accumule et donne des marigots à écoulement saisonnier, Cependant, ces eaux sont soumises à une forte évaporation.

Les mares

Ce sont des cuvettes ou de petites dépressions éparpillées dans la vallée. Ces dépressions ou cuvettes sont jalonnées d’un chapelet de mares où stagnent les eaux durant la saison pluvieuse. Ces eaux sont utilisées par les habitants et le bétail durant les trois ou quatre mois de saison pluvieuse.

Le lac Tanma

Origine

Selon Morin (1975), C’est au Lutétien inférieur qu’aurait eu lieu la phase tectonique qui est à l’origine de l’effondrement situé à l’aplomb du lac. Et que c’est précisément au Lutétien inférieur qu’un rejet de grandes failles s’est produit entraînant un soulèvement du massif de Ndiass et en compensation un affaissement du site occupé par le lac Tanma. Ainsi, ce site fut occupé par la mer durant le Nouakchottien (période du Quaternaire 6000 à 4500 ans BP.) Comme l’essentiel des lacs de la côte Nord, ce lac fut un ancien réseau hydrographique perpendiculaire à la mer. Selon Diaw.A.T (1980), cette communication avec l’océan est par la suite rompue par l’installation des dunes durant les périodes sèches du Quaternaire plus précisément au Tafolien. Ce colmatage est à l’origine de l’évolution du réseau hydrographique vers un lac. Quoi qu’il en soit, il existe des éléments qui confirment cette ancienne occupation ou communication avec la mer. Ainsi en témoignent les nombreux dépôts et des coquillages d’origine marine situés dans le lac et ses environs. Comme en atteste la photo ci-dessous prise au niveau du lac.

caractéristiques hydrologiques

Aujourd’hui, de par son étendue : 1620 ha selon Ndoye M (2008), il est le deuxième lac du pays après le lac de Guiers. Il forme un grand bassin et reçoit saisonnièrement les eaux des nombreux marigots que comptent ses environs. On peut citer le marigot de Pout, les marigots de Fouloume, de Ndiaye Bopp, des marigots de la zone du yehé qui ont un écoulement Est-ouest et du marigot issu de Diender avec un écoulement Ouest-est.
C’est donc un grand réceptacle d’eau douce et en plus il participe de manière effective à l’alimentation des nappes souterraines. Les puits situés aux abords immédiats (jusqu’à environ 500 m) du lac connaissent un rabattement moins important par rapport à ceux situés plus éloignés. Cela est dû à la convergence et à l’infiltration des eaux de ruissellement. Malheureusement, c’est un lac très exposé à une forte évaporation. Il perd l’essentiel de son eau juste après la saison des pluies et est complètement asséché pendant une bonne partie de la saison sèche. Le bilan hydrologique reste ainsi très favorable à l’infiltration et à l’évaporation. Cette forte infiltration explique la disponibilité des ressources en eau souterraine même si aujourd’hui elles subissent les effets du déficit pluviométrique et les prélèvements importants à l’actif des hommes pour diverses activités. Ndiaye M (2008).

LE RELIEF ET LA GEOMORPHOLOGIE

Le relief se singularise à l’Est de la commune par la présence des bas-plateaux dont les altitudes dépassent 130 mètres. Ces altitudes correspondent aux unités géomorphologiques qui sont les plateaux de Thiès, la falaise et le piedmont. Progressivement en partant vers l’Ouest, les altitudes diminuent jusqu’à atteindre leur valeur les plus faibles au niveau du lac Tanma. La morphologie d’ensemble présente plusieurs unités morphologiques.
 Les parties hautes situées à l’Est correspondent au plateau sur lequel affleure la cuirasse.
 La dépression qui s’étend du plateau avec un talus qui va des collines aux abords du lac Tanma. ces pentes sont régulièrement inclinées en direction des bas-fonds dont le plus vaste ceinture le lac (Previnovo, 1993) les flancs des dépressions présentent de fortes pentes favorables à la mobilisation des particules (solides et dissoutes) vers les bas-fonds.
 Le talweg qui enregistre les valeurs altitudinales les plus faibles correspond au secteur du lac.

LES SOLS

La commune de Mont-Rolland se caractérise par la grande diversité des formations pédologiques. Ces formations résultent de la situation géomorphologique particulière du milieu.
Au niveau du plateau, on trouve des sols ferrugineux tropicaux lessivés : domaine des sols pierreux, couvrant 20% de la zone (Ndour T, 2000) qui se caractérisent par l’affleurement ou le sub-affleurement de la cuirasse et des blocs de cuirasse. L’érosion hydrique y est très fo rte et se fait par décapage superficiel ; ce qui entraine le transport des particules fines vers les zones de basses altitudes.
Le glacis est composé de plusieurs types de sol. On distingue :
• La famille sur roche complexe au pied des collines composée de marnes, alluvions, et grenailles
• Les sols bruns à engorgement temporaire appelés sols « deck ». ces sols se trouvent essentiellement dans les bas -fond et couvent 20% des terres. Ndour, T, (2000).
• Les sols hydromorphes argilo-humifères aux abords du lac et dans ses prolongements qui séparent le glacis proprement dit et les zones sableuses à l’Ouest. Par contre au fond de la dépression du lac, les sols sont de types halomorphe (Ndour, T, 2000)
Au total, selon Ndour T, 2000, 50% des sols sont occupées par les sols de versant et se caractérisent par leur forte teneur en argile et sont lourds et difficiles à travailler surtout dans le secteur du yehhe où l’eau s’infiltre difficilement.
Au Nord-Ouest de la commune se trouvent les dunes rouges non ou peu lessivées appelées sols Dior. Ces sols, selon Ndour T, 2000, représentent 10% du territoire et couvrent la zone des quatre villages wolof (Thiaye, Nguick Fall, Kemaye, Keur Lat Diop)

LA VEGETATION

La végétation est importante et les espèces rencontrées sont variées. Elle est dominée par la présence d’une strate arbustive épineuse et d’une strate herbacée. Bien que la zone se situe dans les latitudes sahéliennes, la disponibilité en eau entretient une végétation de type guinéen à l’image du palmier à huile (Eleais guineensis) qui y est très présent. La répartition des espèces est fonction de la disposition des unités géomorphologiques. L’espèce Salicornia senegalensis occupe le fonds du lac. Les terrasses sont dominées par des cultures, surtout des espèces adaptées à la salinité. On peut citer comme exemple : Philoxerus vermiularis;
Tamarix senegalensis; Ambrosia maritima (Kane M, 2007).
Les grands arbres qui formaient la strate arborée ont disparus ou sont en voie de disparation car le baobab (Andansonia digitata) et le Cadd (Accia Albida), sont les rares grandes espèces végétales les plus rencontrées dans la région et sont éparpillés dans des zones arbustives. Les parties basses sont dominées par des arbustes essentiellement épineux : Zizyphus mauritiana, Guiera senegalensis (nguer), Boscia senegalensis et de quelques grands arbres (Baobab, Ronier, Celtisinte grifolia). L’abondance des baobabs sur les versants de toute la région témoigne de la forte présence du calcaire en affleurement dans de nombreux endroits. La végétation est moins dense dans les parties hautes et est essentiellement composée de l’Acacia ataxacaltha, de Combretum micrantum (kinkéliba), d’Euphorbes et de baobab. La forêt classée de Pout se prolonge dans la zone par sa partie Sud sur près de 3500 ha. C’est une savane arborée. Les espèces dominantes sont : Acacia albida, Adansonia digitata et le «nepnep», Guiera senegalensis avec un tapis herbacé peu fourni dominé par le Cenchrus biflorus (xaaxam). Cependant cette végétation régresse sous les effets combinés de la péjoration climatique et de l’extension des champs de culture. Aujourd’hui, plusieurs espèces sont en voie de disparition.
La faune est dominée par les petits animaux tels que les lièvres, les écureuils, les perdrix, les chats sauvages et beaucoup d’oiseaux et de reptiles. Des animaux de grande taille comme le singe sont toujours présents.
Tout cela relève aujourd’hui la fragilité de la faune et de la végétation de la zone. Une végétation de steppe arbustive qui remplace la savane et l’ancienne forêt arborée.

L’humidité relative :

L’humidité relative maximale (UX) enregistre ses valeurs les plus élevées d’avril à novembre, période pendant laquelle elle est ≥ 90% en relation avec la présence des flux d’ouest. Le maximum est noté au mois de septembre avec 96%. Les valeurs les plus faibles, qui dépassent tout de même 75%, sont observées le reste de l’année avec un minimum de l’humidité relative maximale moyenne qui intervient en février 75% associé à la présence des flux d’Est. La moyenne annuelle est de 87%. L’humidité relative minimale enregistre ses valeurs les plus faibles de novembre à avril avec un minimum en février 21%. Les valeurs les plus élevées sont observées entre mai et octobre, dépassant 40% avec un maximum étalé en août-septembre 61%. Sa moyenne annuelle est de 38%.

L’évaporation Piche :

L’évaporation qui dépend pour une part importante des températures liées aux flux et de l’insolation, connaît ses valeurs les plus élevées quand les vents d’Est dominent la circulation de décembre à juin. Le maximum est enregistré en février avec 77 mm. A partir de ce mois elle diminue pour atteindre le minimum en Septembre avec 20 mm. La diminution des valeurs de l’évaporation moyenne mensuelle coïncide avec l’arrivée des flux d’ouest. La moyenne annuelle est de 49.33mm.

l’insolation :

Les valeurs moyennes mensuelles de l’insolation sont élevées pendant toute l’année dépassant partout 200 heures d’insolation. Le maximum revient au mois de mai : 340 heures au total, au cœur de la période de domination des vents du quadrant N à E, alors que le minimum intervient en décembre : 202 heures. La moyenne annuelle est de 250 heures ce qui est élevé.

Le climat de la zone de Thiès :

L’analyse des paramètres climatiques (directions et vitesses moyennes mensuelles des vents dominants, températures moyennes mensuelles, insolation, évaporation et humidité relative) montre que ces facteurs connaissent de très fortes variations qui déterminent deux grandes saisons distinctes.
– De novembre à mai
Les vents dominants sont d’Est et plus présents dans le quadrant N à E, avec le secteur NE qui domine toujours la circulation en vitesse de novembre à décembre, de secteur N en janvier et février. Ces vents d’Est s’accompagnent de températures élevées, le maximum des TX intervient en novembre avec 35,3°C.
L’amplitude thermique est élevée et connaît son maximum en février 16,5°C. L’insolation est élevée, le maximum est en novembre avec 303 heures. Ces paramètres expliquent la siccité de l’air, l’humidité relative y enregistre ses valeurs les plus faibles. L’humidité relative maximale (UX) a sa valeur la plus faible en février : 75% et c’est durant ce même mois qu’est notée l’humidité relative minimale la plus faible : 21%. Ces vents chauds et secs sont de l’alizé continental surtout et de l’alizé maritime continentalisé qui a ici des caractéristiques proches de ceux de l’harmattan. Les températures élevées, l’insolation et la vitesse du vent expliquent les valeurs élevées de l’évaporation qui atteint son maximum durant cette période : 77 en février. Cette période reçoit de faibles précipitations qui représentent à peine 0,88% des totaux reçus par la station de Thiès. Ces pluies sont dues aux invasions d’air froid polaire dans le domaine tropical. C’est la saison non pluvieuse dite « saison sèche ».
De juin à septembre
Cette seconde période est marquée par la présence des flux chauds et humides ; la mousson qui peut être d’O, de SO mais surtout de NO ; marque la domination des vents d’ouest. Dans ce quadrant, c’est le secteur NO qui enregistre les vitesses les plus élevées allant de 1,5 à 2,5 m/s. Les températures enregistrent durant cette période leurs valeurs les plus faibles. Le minimum secondaire des températures minimales survient en août : 24,7°C. L’amplitude thermique y connaît ses valeurs les plus faibles dont le minimum en juin : 8,8°C. L’insolation y connait des valeurs faibles. Ce vent d’Ouest est la mousson, sa présence explique les valeurs élevées des humidités relatives qui enregistrent durant cette période leurs maxima : 96% pour l’humidité relative maximale et des valeurs > à 40% pour l’humidité relative minimale. L’essentiel des précipitations intervient durant cette période. C’est la saison des pluies.
Entre ces deux saisons, deux mois se singularisent.
• Le mois de mai marque la diminution de la vitesse des vents d’Est et l’apparition des flux du quadrant N à O avec la présence plus marquée des secteurs NO et O. Durant ce mois, les flux du quadrant N à O enregistre des vitesses de 2,3 m/s.
• Le mois d’octobre est aussi marqué par la disparition des flux du quadrant N à O. Les vents du quadrant NE reprennent timidement la domination avec une vitesse moyenne de 1,8 m/s.
Ces deux mois, mai et octobre sont les mois de transition qui marquent :
– mai : le balancement de la circulation d’alizés dominants vers la circulation de mousson
– octobre : le passage de la circulation de mousson dominante vers la circulation d’alizés

La pluviométrie :

Le régime pluviométrique et sa variabilité dans la commune de Mont-Rolland
Notre zone d’étude disposait d’une station pluviométrique jusqu’en 1990, mais ces données sont lacunaires. Ainsi, pour l’analyse nous ferons la comparaison des données de la station référence (Thiès) ainsi que celles de la station de Pout par rapport à leur proximité à notre zone d’étude et celles de Mont-Rolland jusqu’en 1990 pour voir le comportement pluviométrique de notre zone.

Variations mensuelles de la pluviométrie :

La saison des pluies s’étale de juin à octobre, 5 mois avec le maximum noté en août 195,3 mm suivi du mois de septembre 146,7 mm et du mois d’octobre avec 32,4 mm. Ces 5 mois totalisent 99% des pluies. Les pluies sont variables. Seulement les mois de saison des pluies ont des coefficients de variation (CV) les plus faibles quoique très élevés, sont de même : 0,6 en juillet, 0,5 en août et 0,6 en septembre. Les mois non pluvieux ont des CV très élevés.

variations interannuelles de la pluviométrie :

La variabilité sera étudiée à travers les pluies annuelles et
maximum et du minimum). La figure suivante représente lacune de 1960 à 2012 à la station de Thiès.
L’année la plus humide est 1969 avec un total de 819,3 mm soit un excédent de 336,3 mm par rapport à la moyenne. La saison de pluie a duré 6 mois de mai à octobre. L’année la moins humide est 1972. Le total annuel a été de 228 mm, soit un déficit de 255mm. La saison a duré 4 mois de juin à septembre.
L’évolution interannuelle de la pluie est caractérisée par une grande variabilité et la tendance à partir de 2006 montre une augmentation des pluies.

ETUDE DU CADRE HUMAIN DE LA COMMUNE DE MONT-ROLLAND

Le cadre humain est défini par la dynamique démographique (peuplement et évolution), composition et l’organisation spatiale de la population.

Démographie

La population de la commune de Mont-Rolland est aujourd’hui estimée à 16.583 habitants répartis sur ses dix-huit (18) villages et plus d’une quinzaine de hameaux. Selon les statistiques du Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH), en 2002 la population était de 12475 habitants. En 2008 les estimations situent le nombre d’habitants à 14516 et en 2014 à 16.583. La Population masculine représente 49% de la population totale. La population est essentiellement jeune avec 60%. Depuis le début de la sécheresse des années 1970 qui a pour conséquence la baisse des rendements agricoles, une bonne partie de la population a migré, vers les grandes villes du Sénégal et en particulier vers Dakar e t dans les terres neuves. Les départs varient dans le temps et dans l’espace.
La majorité de la population est Sérère Ndut. Cette ethnie regroupe plus de 80% de la population et occupe le plateau et le glacis. Les wolofs qui se concentrent à l’Ouest autour des bas-fonds qui ceinturent le lac Tanma représentent environ 15% répartis dans les quatre villages de Kémaye, Keur Lat Diop Nguick Fall et Thiaye. Les peuls représentent moins de 2 % de la population et sont présents dans presque tous les villages. Toutes les autres ethnies confondues telle que les Diolas et les Maures représentent moins de 1 %. Sur le plan religieux, la commune de Mont-Rolland est marquée par la forte présence d’une Communauté musulmane qui se chiffre à 70 % et cohabite avec les 30% de Chrétiens catholiques. Toutefois un nombre réduit de la population pratique la religion traditionnelle.

LES ACTIVITES ECONOMIQUES DE LA COMMUNE

Dans la Commune de Mont-Rolland, la population, dans sa grande majorité, pratique l’élevage et l’agriculture. L’économie se fonde en priorité sur le développement des activités purement rurales. A côté de ces activités, l’artisanat et le commerce demeurent dynamiques.

L’agriculture

La majorité de la population pratique l’agriculture sous pluie mais avec la péjoration climatique, et l’érosion des terres, les rendements deviennent de plus en plus faibles réduisant l’activité d’année en année. De ce fait, le maraîchage et à la fruiticulture se développent de plus en plus dans la commune. En effet, avec les bassins de rétention et l’élargissement du réseau du forage de tivigne Tanghor, le maraîchage s’est très vite développé dans la zone. Toutefois, les maraîchers rencontrent beaucoup de difficultés car les factures d’eau sont élevées. L’assèchement des bassins de rétention, ralentit considérablement l’activité de ceux qui cultivent autour de ces points d’eau. Seuls les maraîchers qui sont près du lac disposent de l’eau pérenne car lorsque le lac s’assèche, ils utilisent les « céanes ».
Les surfaces cultivables ont diminué depuis la sècheresse des années 70 ce qui a fait qu’une partie importante de la main-d’œuvre ait migré. Les principales spéculations sont : le mil, le maïs, le sorgho. L’oseille, l’aubergine, le chou, la tomate, la carotte, l’ognon, le navet et le gombo sont cultivés par les femmes. En ce qui concerne la technique de production, l’agriculture est de type extensif avec des cultures itinérantes sur brulis. Les sols sont fertilisés par la fumure organique et chimique les rendant aptes à l’agriculture.
Les rendements ne sont pas assez élevés du fait de la faiblesse des superficies cultivées. La réduction de la pluviométrie, les faibles rendements, la pauvreté de certains types de sols, le bas niveau d’utilisation des engrais, le faible niveau d’équipement des paysans, constituent d’autres entraves majeures à l’agriculture dans la Commune. A cela, s’ajoutent les conflits qui existent entre agriculteurs et éleveurs en raison de la divagation des animaux. Il faut signaler aussi le manque d’eau à une certaine période de l’année, l’épuisement des sols, l’accès difficile au crédit de campagne.

L’élevage

L’élevage joue un rôle important dans l’économie de la commune. L’élevage bovine y est très développé mais rencontre d’énormes difficultés liées à l’insuffisance des points d’eau pérennes. Les mares s’assèchent un à deux mois après l’hivernage. L’eau du robinet coute très chère pour les éleveurs vue qu’un bœuf consomme en moyenne 30 litres d’eau jour. En saison pluvieuse, ces troupeaux s’installent sur le plateau pour ne pas compromettre l’activité agricole des paysans. En dehors de l’élevage sédentaire pratiqué par les sérères, subsiste le pastoralisme traditionnel pratiqué par les peuls transhumants surtout du côté de Mbeni, caractérisé par la mobilité permanente des animaux et des personnes. Il faut parcourir plusieurs kilomètres pendant la saison non pluvieuse pour trouver de l’eau ou des pâturages dans cet écosystème fragile. Ce qui réduit les capacités énergiques des animaux. Le décollage de la filière est bloqué par l’archaïsme des méthodes pastorales, avec une alimentation basée sur le pâturage naturel qui est soumis aux effets climatiques néfastes, aux feux de brousse, etc. Les modalités d’exercice de l’élevage prennent en compte les contraintes liées au milieu naturel, notamment la dispersion dans l’espace des ressources en eau et en pâturage et leur variabilité dans le temps. Il urge de créer un comité de suivi et de gestion des bassins de rétention, pour compléter les mares. Ceci permettrait de conserver l’eau de manière durable. A Cote de l’élevage bovine l’élevage de la volaille y est très développé chaque famille en possède. L’élevage porcin est pratiqué dans les cinq villages chrétiens de la commune.
Pour ce qui est du secteur secondaire, l’artisanat occupe une place de choix dans la vie active des populations surtout les wolofs. En ce qui concerne le secteur tertiaire, les activités ne sont pas très développées du fait qu’il y ait un manque d’équipements adéquats permettant leur développement.

Accès aux ressources en eau dans la commune de Mont-Rolland

La notion d’accès à l’eau potable est un indicateur qui représente la quantité et la qualité de l’eau dont dispose chaque personne par jour. L’alimentation en eau des populations est assurée par les réseaux d’AEP et les puits.

Les équipements hydrauliques

Les équipements hydrauliques dans la commune de Mont –Rolland sont constitués de forages, de bornes fontaines, de puits, et de bassins de rétention.

les forages`

Les forages dans la commune de Mont –Rolland sont au nombre de 15 dont deux non fonctionnels (Pallo et Colobane). Les forages de la commune captent les nappes du Maastrichtien et du Paléocène. Celui de Thiaye construit en 1989 capte le Maastrichtien à une profondeur moyenne de 207,25 m. sa production est très bonne avec un débit d’essai moyen de 30 m3/h. Les autres forages situés à colobane, Tivigne Tanghor, Pout Notto, réalisés en 1961 et 1987 captent le paléocène avec une profondeur moyenne de 112m. Les débits d’essai sont importants avec une moyenne de 179,5m3/h.
Les forages de la SDE sont au nombre de treize dans la commune et sont installés tout au long de la piste de la SDE dite « Pout Nord ». Ces forages renforcent Dakar en eau potable. Seuls deux ont été destinés à l’alimentation en eau des populations de la commune à travers des bornes fontaines et des branchements individuels.
Le forage construit par la CARITAS en 2005 dans le cadre d’un projet maraîcher n’a pas atteint ses objectifs car les populations ont refusé de céder les terres devant accueillir le projet. Cependant, le projet ANIDA a repris le forage pour réaliser ses objectifs dans la commune.
Selon les conclusions et les recommandations de SILOE SARL (2005), le forage a capté dans le Paléocène les formations calcaires karstiques zoogènes très productives.
Le débit maximum à la réception est de 112.30 m3/h pour un rabattement de 2,68m3/h et un débit spécifique de 41,90 m3/h.
L’eau, de bonne qualité, ne contient aucun élément en quantité excessive. Le résidu sec, de l’ordre de 789mg/l, est inférieur aux normes de potabilité 1500 et 2000mg/l fixées respectivement par l’OMS et la législation française. Le débit critique s’établit graphiquement à 60 m3/h et le débit d’exploitation de 50 à 55m3 /h est vivement souhaité, débit à ne pas dépasser vu les conditions hydrogéologiques fragiles dans le secteur.
La pompe pour l’exploitation fournira un débit de 60 m3/h pour une hauteur manométrique (HMT) de 70 m/sol et l’ouvrage, équipé d’un château d’eau de 20 m de hauteur pour 200 m3/h pourra ainsi desservir les villages polarisés et couvrir les besoins en eau du projet maraîcher.
Le forage de Tivigne Tanghor desservant les populations du centre a une profondeur de 79 m et un débit d’essai de 30m3/h et un débit d’exploitation de 40m3/h. Il est localisé dans le village de Tivigne Tanghor et dessert les villages du centre ; neuf au total.
Le forage de Palo est tombé en panne depuis quatre ans. Il dispose d’un équipement complet avec château d’eau, un réseau d’adduction d’eau potable de six bornes fontaines dont une à Pallo youga et d’un abreuvoir. Mais un autre forage est en cours de creusement pour desservir les populations et satisfaire l’alimentation en eau du bétail.

les puits

Tous les villages qui composent la commune disposaient de puits villageois mais avec la baisse de nappe phréatique et l’avènement des branchements privés, la plupart des puits ont été abandonnés et ont presque tous disparus. La commune comptait 72 puits, 16 sont fonctionnels, 35 non fonctionnels et 21sont ruinés. Seuls les villages de Pallo youga, Pallo Dial, colobane Ambroise Tine et Sambaye Karang disposent de puits fonctionnels. Ces villages ne disposant pas d’AEP s’alimentent au niveau des puits. Les populations de Fouloune pour faire face à l’indisponibilité récurrente de l’eau ont creusé un puits de plus de 50 mètres mais n’a jamais atteint la nappe. Ceci justifie la baisse drastique de la nappe phréatique.

Les bornes fontaines

Les bornes fontaines ont étés implantées par la SDE et l’ASUFOR. On dénombre 49 bornes fontaines dans la commune dont 32 qui sont fonctionnelles et 17 non fonctionnelles. Elles étaient présentes dans tous les villages desservis par la SDE mais certains les ont abandonnées au profit des branchements privés du forage. Ceci entraine des pénuries d’eau pour ces villages lorsque le château d’eau tombe en panne.

Les bassins de retentions

La commune dispose de deux bassins de rétention qui servent à l’alimentation en eau pour le bétail et le maraîchage. Ces bassins sont situés à Tivigne Tanghor (bassin de Mont-Rolland) et à Sambaye Karang. Un bassin de déversement a été construit à fouloume pour recharger la nappe phréatique mais il est aussi utilisé pour les besoins du maraîchage et de l’élevage.
II Gestion et maintenance des infrastructures hydrauliques II.1. Gestion et maintenance des forages
Seul le forage de Tivigne Tanghor alimente les populations du centre en eau. La gestion est assurée par l’ASUFOR, composée uniquement de locaux. Cette association est composée d’un président, d’un vice-président, d’un secrétaire général et son adjoint, d’un trésorier et son adjoint, de 4 releveurs et d’un conducteur.
Cependant, le château d’eau souffre d’un manque d’entretien ; l’échelle conduisant au château d’eau n’est plus utilisable, détruite par la rouille. De ce fait le château d’eau n’est plus nettoyé posant le problème de qualité de l’eau. L’eau, tirée de la nappe par la pompe, remonte directement dans le château d’eau contenant des débris de calcaire et autres matières, est servie à la population sans traitement.

Gestion et entretien des bassins de retentions

La gestion des bassins de rétention est assurée par le comité de gestion du bassin de rétention composé d’un président, d’un vice-président, d’un secrétaire général et son adjoint, d’un trésorier et son adjoint et de cinq commissions : pêche, agriculture, élevage, environnement et éco-tourisme. Le rôle du comité de gestion est de coordonner les activées autour du bassin de rétention et de développer l’agriculture, la pisciculture, l’éco-tourisme, de maintenir et améliorer l’état de l’environnement. Cependant, le comité n’a jamais atteint ses objectifs. Car depuis la constitution du bureau en octobre 2005, il y’a eu un seul renouvellement en Aout 2009 depuis cette date il n’y a plus eu de renouvellement alors que selon les textes le bureau doit être renouvelé tous les trois ans. L’entretien de l’infrastructure pose un réel problème faute de mauvaise gestion du comité. En effet seule la pisciculture faisait rentrer de l’argent dans la caisse du comité de gestion. Les maraîchers et les éleveurs utilisaient l’eau sans payer alors que s’ils versaient une modeste somme à chaque fin de mois ceci permettrait de payer les frais d’entretien de l’ouvrage. La DBRLA n’assure plus l’entretien de l’ouvrage. Le comité de gestion n’ayant pas les moyens financiers ne peut même pas assurer les réparations mineures. Faute d’entretien, l’ouvrage risque de se détériorer car l’eau passe au-dessus de la digue lors de fortes pluies. Le bassin n’ayant pas été désensablé depuis sa construction en 2005 a perdu plus de 2 / 3 de son volume, l’eau n’est disponible que quatre à cinq mois après l’hivernage.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

REMERCIEMENTS
sigles et abréviation
Introduction
Méthodologie
PARTIE I : LE CADRE PHYSIQUE ET HUMAIN DE LA COMMUNE DE MONT- ROLLAND
A. LA GEOLOGIE ET L’HYDROGEOLOGIE
I. Le bassin du Secondaire et du Tertiaire
L’histoire géologique du bassin sédimentaire Secondaire et Tertiaire
II. L’hydrogéologie et l’écoulement de surface
2-1- La nappe du Maastrichtien
2-2- Les nappes du Quaternaire
2-3 La nappe calcaire du Paléocène
2.4 Les mares
2.5 Le lac Tanma
B Le relief et la geomorphologie
C. LE CLIMAT
I. Les facteurs du climat
I.1. Les centres d’actions
I. 2. Les flux
II. Les éléments du climat
II-1- Les vents:
II-2- Les températures
II-3- L’humidité relative
II-5- l’insolation
II-6- Le climat de la zone de Thiès
CHAPITRE II : ETUDE DU CADRE HUMAIN DE LA COMMUNE DE MONTROLLAND.
I-DEMOGRAPHIE
II : LES ACTIVITES ECONOMIQUES DE LA COMMUNE
I.1. L’élevage
I.2. L’agriculture
DEUXIEME PARTIE: DISPONIBILITE ET ACCES AUX RESSOURCES EN EAUX DANS LA COMMUNE
chapitre I accès et disponibilité des ressources en eau
I : Les équipements hydrauliques de la commune
1 : Les forages
2: Les puits
3: Les bornes fontaines
4: Les bassins de retentions
II Gestion et maintenance des infrastructures hydrauliques
1. Gestion et maintenance des forages
2. gestion et entretien des bassins de rétention
II les modes d’accès à l’eau potable dans la commune de Mont-Rolland
1 Les modes d’accès
1.1 Accès par bornes fontaine
1.2 le puisage
1.3 Les branchements privés
2. Taux d’accès à l’eau potable
a) bilan EPE
b) Taus de desserte
5 la distance cause de l’inégale répartition des sources d’approvisionnement
IV. Situation de l’AEP
1. La couverture actuelle des besoins en eau des populations
2 Besoin et alimentation en eau du cheptel
3 Alimentation en eau du maraichage
Chapitre II Impact de la disponibilité etde l’accès aux ressources en eau sur les activités socio-économiques et sur la santé
I Impact sur l’agriculture
II impact sur le maraichage
a) impact de la dégradation des ressources en eau des bassins et du yéhée
b) conséquences des pompages excessifs autour du lac
III Impact sur l’élevage
IV Impact sur la santé
Chapitre III: Diagnostique des contraintes d’accès et de la disponibilité pérenne des ressources en eau
I. Les contraintes de Gestion des eaux de surface
II Les contraintes de Gestion des eaux souterraines
III contraintes de l’accès à l’eau potables
1. Les difficultés d’accès à l’eau des ménages
2. contraintes de l’accès à l’eau des éleveurs et des maraîchers
Conclusion
Bibliographie

Télécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *