Immigration et strategies d’insertion spatiale et economique

Ce thème d’étude et de recherche intitulé «Immigration et stratégies d’insertion spatiale et économique: étude de cas de la communauté chinoise à Dakar » se propose d’étudier comment une communauté étrangère essaie de s’insérer dans un espace urbain déjà saturé. En effet, Dakar, capitale du Sénégal a enregistré depuis la période coloniale beaucoup de migrants originaires de la sous région et des autres pays développés. Ces migrants sont surtout visibles dans les secteurs d’activités comme le commerce. Comme dans la majorité des villes intéressées par l’immigration internationale, on constate à Dakar une sorte de spécialisation par pays d’origine, qui résulte de la combinaison entre l’offre nationale en matière d’emplois (opportunités offertes par le milieu d’accueil) et les spécialisations et compétences de départ des immigrants (libanais, Bissau-guinéens, Cap- Verdien, Européens et autres). C’est ainsi que les guinéens contrôlent pratiquement la filière de commercialisation des fruits et celle du charbon de bois. Les Bissau- Guinéens et les Cap-Verdiens sont souvent employés dans le bâtiment et la domesticité à Dakar et dans les autres grandes villes.

Les maliens assurent la filière de commercialisation des produits agricoles et de l’élevage entre le Sénégal et le Mali. Quant aux français et Libano-Syriens, ils sont présents dans les activités industrielles et financières, l’hôtellerie, la restauration haut de gamme, les activités de représentation commerciale et de conseil. A Dakar, le centre ville est occupé par ces communautés migrantes auxquelles s’ajoutent des commerçants sénégalais appelés Baol Baol. Ces derniers, issus pour la plupart des campagnes, ont fini aussi par assoir leur propre commerce. La présence de tous ces acteurs a abouti à une compétition pour l’occupation de l’espace. Ces derniers, en fixant leur choix sur l’espace dakarois ont fini par le rendre saturé. Ainsi, depuis plus d’une décennie, Dakar continue d’accueillir de nouveaux migrants. Cela concerne le déplacement de population des pays riches vers les pays sous développés comme le Sénégal. A ce titre, l’étude entreprise sur la communauté migrante chinoise à Dakar s’inscrit dans cette perspective.

PROBLEMATIQUE 

Jusqu’au début des années 1990, une carte représentant les principaux foyers de la diaspora chinoise dans le monde (F. Dufaux 2003) montre, à l’exception de l’Afrique du Sud que l’Afrique n’hébergeait aucun chinois. Pourtant, moins d’une décennie plus tard, des ressortissants de la chine populaire étaient signalés par les media, un peu partout sur le continent africain, au point d’être présentés comme les nouveaux « envahisseurs ». Ce phénomène de diffusion a continué et on parle actuellement de plus 130 000 ressortissants chinois vivant en Afrique (2006). « Les chinois arrivent » titrait un quotidien marocain à l’automne 2003 ; « ils imitent sans vergogne toutes les grandes marques de l’électroménager (…) et bientôt ils imiteront les djellabas et les babouches, produits authentiques de l’artisanat marocain ». « Ils sont partout. Bientôt on va les voir en train de vendre des beignets-haricot dans les quartiers (2004) », renchérit un journaliste camerounais l’année suivante. A Bamako, leur présence est plus discrète, car disséminée dans l’ensemble des quartiers du centre couvrant un spectre d’activités beaucoup plus large avec une distribution hétéroclite de produits .

Dakar, comme toute les capitales africaines, n’échappe pas à cette diffusion car depuis la période colonial; elle ne cesse d’accueillir des étrangers venus d’horizons diverses. Prés de 78%(ESAM 2002) des étrangers vivant au Sénégal se sont installés à Dakar. Les résultats ce recensement confirment cette préférence des étrangers pour Dakar. Cet attrait résulte essentiellement de l’existence d’un secteur informel pouvant accueillir des migrants. La croissance de ce vaste secteur informel est accompagnée du commerce de détail et de services, essentiels à la survie des populations pauvres. La plupart des étrangers établies à Dakar se sont insérées dans cet environnement économique car, même si le chômage est élevé à Dakar, ce sont les citadins de souche qui sont les plus frappés. Français, guinéens, mauritaniens, Libano-Syriens et sénégalais se partagent le commerce de gros et de détail.

REVUE CRITIQUE DE LA LITTERATURE 

Une recherche documentaire traitant des communautés migrantes mais aussi sur le commerce à Dakar nous a permis de faire une revue plus large sur le thème. Nombreuses sont les études qui ont été effectuées sur la ville de Dakar. Lat Soukabe Mbow dans (…) : le commerce de détail de Dakar, a insisté sur l’organisation du commerce occupé dans la majorité des cas par les libano syriens, les français. En ce qui concerne le commerce africain, il est dominé par les wolofs, les guinéens et les Negro Beïdanes. Mais depuis lors, le milieu a connu de profondes mutations. C’est dans le but de réactualiser la liste des acteurs que nous nous proposons d’étudier la présence chinoise dans le tissu commercial dakarois.

Macoura Sarr, 2007, (Recomposition socio spatiale et logique de territorialité : processus de construction d’espaces identitaires pour le contrôle du centre ville de Dakar), aborde les espaces de reproduction du commerce dans le centre ville de Dakar. Il fait ressortir le caractère cosmopolite des activités commerciales : Du plus petit commerce jusqu’à la vente de médicaments, à « Keur Serigne Bi », rien n’a été occulté. Il montre le rôle combien important des migrants dans le secteur commercial du centre ville. Abordant l’insertion urbaine des migrants, il a insisté sur les modes de regroupement des Modou Modou et sur les mutations spatiales occasionnées par ces derniers. Le milieu ayant enregistré de nouveaux acteurs, il s’avère très important d’étudier les réseaux employés par ces derniers pour s’insérer dans l’économie urbaine. De plus, il sera très intéressant, dans cet espace aux enjeux fonciers multiples, d’étudier les systèmes d’appropriation de l’espace des migrants chinois pour marquer leur présence. Toujours dans la même lancée, nous étudierons aussi les circuits utilisés par ces derniers pour intégrer le tissu commercial ; si on sait bien que ces circuits ne sont pas vacants.

Antoine Kernen et B. Vullet (Mai 2008), dans « les petits commerçants et entrepreneurs chinois au Mali et au Sénégal », font une étude comparée sur les entreprises chinoises en Afrique en portant leur choix sur ces pays cités. Ils ont montré que ce n’est pas seulement l’existence de compagnies pétrolières chinoises qui vont changer la donne en Afrique, mais ces nombreuses entreprises qui trouvent en Afrique un marché facile. De plus il semble que Dakar, en tant que pôle économique de la sous région, devrait offrir de meilleures opportunités économiques pour les commerçants chinois. Dans ce travail la question de la concurrence avec les entreprises locales n’apparait pas et mérite d’être mentionné.

Ainsi, pour combler cet étude et apporter quelques éléments de réponse ; nous accentuerons notre travail sur la concurrence effrénée des produits ‘’Made in china’’ avec nos produits locaux et industriels. Nous spécifierons sur les prix et les systèmes de distribution de ces articles dans le marché.

Par ailleurs, Sylvie Bredeloup, 2008 « Les migrants entrepreneurs chinois à Dakar », propose à ce sujet une contribution remarquable. Son analyse part des données collectées sur la recomposition suscitée ici, au Sénégal, ou dans d’autre pays africains par les migrants chinois. Après avoir rappelé les temps forts des relations diplomatiques entre la chine et le Sénégal, elle retrace les parcours suivis par les migrants chinois, en dresse le profil et montre comment ils provoquent la recomposition de certaines filières économiques. En vérité, la présence chinoise à Dakar modifie les règles de l’économie de base et les procédures de mise au travail au sein du secteur informel selon l’auteur. Si la question du profil migratoire et l’itinéraire emprunté par les ressortissants de la chine sont dressés dans cette étude, il reste que les méthodes utilisées pour l’émergence d’un marché informel autour du centenaire sont laissées en friche. Il s’agira pour nous d’étudier le processus de la mise sur place de cet espace informel au sein d’un quartier résidentiel.

En outre, dans « Dakar et ses étrangers, la construction…de la cohabitation communautaire, 2008 », Alfred Ignis Ndiaye fait l’analyse de l’expérience des communautés migrantes à Dakar. Il essaie de comprendre comment les étrangers peuvent vivre en paix dans une grande ville pluriethnique et pluriculturelle comme Dakar, alors que les migrants sont laissés à euxmêmes, différents éléments tendant à les fragiliser. Dans ce travail, seule la cohabitation communautaire a été privilégiée; et dans cette solidarité entre migrant la question des pratiques commerciales fustigée par les commerçants sénégalais n’a pas été étudiée. Et, pour apporter des éléments de réponse sur cette question ; nous étudierons les stratégies de distribution et les prix proposés par les migrants chinois. Ceci nous permettra de faire une comparaison entre les prix anciennement proposés aussi bien par les chinois et les autres commerçants pour mesurer le degré de concurrence. Toujours dans la migration, l’insertion réussie de certaines communautés est de plus en plus perçue comme source de frustration par certains acteurs économiques sénégalais. Il s’agira pour nous de voir, en l’absence d’un arbitrage accepté de l’Etat, comment les chinois ont réussi à assoir cette concurrence qui favorise des dérives, des conflits et des frustrations chez les autres communautés.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
I Problématique
II Revue critique de la littérature
III Cadre théorique et conceptuel
IV Cadre opératoire
V Méthodologie
PREMIERE PARTIE : EVULOTION DU SECTEUR ECONOMIQUE DE LA VILLE DE DAKAR
CHAPITRE I : LE COMMERCE DAKAROIS AVANT L’ARRIVEE DES CHINOIS
CHAPITRE II : LES FACTEURS DE L’INSERTION CHINOISE DANS LE TISSU COMMERCIAL
DEUXIEME PARTIE : LES STRATEGIES D’INSERTION DES CHINOIS DANS LE TISSU COMMERCIAL
CHAPITRE I : LA PRESENCE DES CHINOIS DANS LE COMMERCE DAKAROIS
CHAPITRE II : LES STRATEGIES D’INSERTION
CHAPITREIII : PRODUITS ET PRIX PROPOSES PAR LES CHINOIS
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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