Historique de la vaccination

La pandémie de la COVID‐19 résonne toujours dans nos têtes tel un véritable cataclysme, atteignant plus de 219 millions de cas et 4,55 millions de morts dans le monde (le 6 octobre 2021).

Par son ampleur et sa gravité, la COVID-19 a suscité une mobilisation sans précédent de la communauté scientifique internationale pour contrôler la propagation du SARS-CoV-2. Les gouvernements ont collaboré à l’échelle mondiale pour lutter contre les contacts infectieux. Les nations ont adopté des mesures barrières ainsi que plusieurs restrictions sociales qui ont bouleversé le quotidien de tout un chacun. Il a fallu déployer toutes les ressources nécessaires, et prendre des décisions cruciales et urgentes pour combattre ce type de coronavirus. Grâce à cette cohésion historique et inédite, une campagne de vaccination contre ce virus a pu être lancée à l’échelle mondiale et en un temps record.

Le fil conducteur de cette thèse tend à déterminer la contribution du pharmacien d’officine dans la vaccination contre la COVID-19 en situation de pandémie.

LA VACCINATION 

DÉFINITION 

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la vaccination consiste à immuniser une personne contre une maladie infectieuse, généralement en lui administrant un vaccin. (1) La pharmacopée européenne définit les vaccins comme des préparations contenant des antigènes ayant la propriété de créer chez l’homme une immunité active et spécifique contre l’agent infectant ou la toxine ou l’antigène. Les réponses immunitaires comprennent l’induction des mécanismes innés et adaptatifs (cellulaires, humoraux) du système immunitaire. Ainsi, si l’organisme se trouve par la suite exposé à ces mêmes agents pathogènes, il est immédiatement prêt à les détruire, ce qui permet de prévenir la maladie. Il est établi que la vaccination permet de combattre et d’éliminer des maladies infectieuses potentiellement mortelles. On estime qu’ainsi plus de 2 à 3 millions de décès par an sont évités grâce à la vaccination. C’est l’un des investissements les plus rentables dans le domaine de la santé.

HISTORIQUE DE LA VACCINATION 

Dès l’antiquité, il a été remarqué que les personnes contractant une première fois certaines maladies infectieuses ne tombaient pas malades une seconde fois. Ce phénomène s’expliquait soit par l’accoutumance à un poison venant de l’extérieur, soit par épuisement d’une matière interne à l’organisme, innée et potentiellement nuisible.

La variole et les premières inoculations délibérées :
Dès le Vème siècle, la variole est mentionnée dans les textes médicaux chinois. Mais c’est au cours du XIème siècle que la pratique de variolisation se précise en Chine. La population devait en effet faire face à des épidémies de variole, aussi appelée « petite vérole », qui faisaient chaque fois des milliers de victimes.

Plusieurs idées d’inoculation ont été proposées comme utiliser le pus ou les squames broyés d’un patient malade et les placer dans les narines d’un sujet sain ; ou encore faire porter le linge souillé d’un enfant malade à un enfant sain durant plusieurs jours. En bref, le principe était de prélever du liquide des pustules varioliques d’un individu modérément infecté pour les inoculer à des personnes saines, dans le but de déclencher une forme légère de variole afin de les immuniser.

C’est dans ce contexte sanitaire que les premiers exemples d’immunisation sont relatés. L’efficacité de la procédure de variolisation se faisait de plus en plus ressentir: en 1721, à Boston, le taux de mortalité c’est-à-dire la proportion des victimes par rapport à la population totale des individus « variolisés » était plus de sept fois inférieur à celui observé parmi les individus « non variolisés » (selon Moser). (2) Toutefois, les résultats étaient irréguliers et des personnes continuaient de mourir à cause de la variole.

Dans les années 1770, un éleveur ayant lui-même contracté une vaccine transmise par son troupeau atteint de variole bovine, décida d’inoculer de la vaccine à sa femme et ses enfants afin de les protéger d’une épidémie de variole. Cette méthode leur a conféré une immunité longue de 15 ans.

À la fin du 18ème siècle, un médecin de campagne anglais, Edward Jenner, expérimente une nouvelle technique d’inoculation. Dans un premier temps, il inocule du pus de vache souffrant de la variole bovine dans la peau d’un enfant de 8 ans. Puis, un mois plus tard, il inoculait du pus de variole humaine pour contrôler si le sujet avait bien été immunisé.

Ce travail fut la première approche scientifique de contrôle de maladie infectieuse. Si on inoculait le virus de la variole de la vache à une personne saine, sous la forme de doses prélevées sur une personne infectée par la vaccine, cette personne serait automatiquement protégée. Autrement dit : « une forme de maladie bénigne pour l’homme, mais voisine d’une maladie mortelle peut nous protéger contre celle-ci ». Il constata également que l’immunité conférée ne persistait pas toute la vie ; d’où la naissance de l’idée des doses de rappel.

Par la suite, des médecins et biologistes poursuivirent ces travaux d’immunisation devenant de plus en plus rationnels. À la seconde moitié du 19ème siècle, Pasteur (1822-1895) a pu démontrer les mécanismes d’une immunité active durable et protectrice par l’utilisation de germes atténués. Il travaillait sur les animaux d’élevage cherchant à déterminer le rôle des microbes dans la survenue des maladies contagieuses. Ainsi, il réussit à démontrer que le choléra des poules était dû à une bactérie. Il avait déniché des vielles cultures de cette bactérie dans son laboratoire pour les administrer à des volailles. Le constat fut sans appel ; elles tombent malades mais ne meurent pas, et ce même avec des germes frais et virulents. C’est en 1881 que Pasteur énonce pour la première fois le principe de la vaccination « inoculer des virus affaiblis ayant le caractère de ne jamais tuer, afin de contracter une maladie bénigne qui préserve de la maladie mortelle ». Pasteur orienta ses recherches sur une maladie touchant à la fois les animaux et les hommes : la rage. Il parvint à isoler, purifier et inactiver la souche de l’agent contagieux à partir de cerveaux humains morts de cette maladie. En 1885, il venait de mettre au point le premier vaccin humain à virus atténué.

En continuant les recherches, le virus employé dans le vaccin contre la rage fut détruit, ouvrant ainsi la voie à des vaccins à base de microbes tués. La démarche de Pasteur restait empirique, car il ignorait quel était l’agent infectieux responsable de la rage. C‘est pourquoi les recherches furent destinées à isoler les agents infectieux responsables des épidémies. Les scientifiques démontrèrent que ce sont les toxines sécrétées par le bacille de la diphtérie et du tétanos qui rendent ces maladies redoutables.

Parallèlement, Von Behring fit la découverte des anticorps. Cette dernière ouvrit la voie à la production des vaccins contenant des « anatoxines », c’est-à-dire des toxines modifiées pour leur faire perdre leur toxicité. Au total, à cette période on dénombrait cinq vaccins qui ont été développés contre les maladies suivantes : la variole, la rage, le typhus, la peste et le choléra. Pour ces trois dernières maladies, la technique de production de vaccins appréhendée était l’inactivation.

Le XXème siècle connaîtra quant à lui un véritable essor de la vaccination et de ses techniques qui permettra d’éliminer des infections potentiellement mortelles. Au début du XXème siècle, Albert Calmette et Camille Guérin ont obtenu le premier vaccin antituberculeux à partir d’une souche atténuée de Mycobacterium bovis. Le fameux BCG, bacille Calmette et Guerin, qui reste à l’heure d’aujourd’hui le vaccin le plus utilisé. De nombreux vaccins seront développés par la suite dont les vaccins contre la diphtérie, le tétanos, la fièvre jaune ou encore la grippe. C’est en 1902 que débute en France l’obligation légale de vaccination, limitée d’abord à celle contre la variole. Vers la fin du XXème siècle, les techniques de recombinaison génétique permettront de produire de nouveaux vaccins à des coûts raisonnables. Depuis tout un éventail de vaccins potentiels contre différentes maladies sont en préparation, et ceux déjà sortis sont réévalués et améliorés en permanence. Les progrès réalisés en l’espace de 150 ans de vaccination sont énormes, et c’est une belle victoire qui touche aujourd’hui le monde entier.

BASES IMMUNOLOGIQUES

Quel est le but du système immunitaire ?
De façon simple, reconnaître le soi et le non-soi, les séparer et retirer le non soi de l’organisme. Normalement, les pathogènes ne passent pas les barrières mécaniques, physiques et chimiques qui nous protègent. Ces barrières sont constituées par la peau et les muqueuses, le mucus et les cils qui tapissent l’appareil respiratoire, les composants bactéricides contenus dans certains liquides, la  présente dans plusieurs surfaces du corps.

En cas de blessures, les agents pathogènes peuvent pénétrer l’épiderme. Les premières lignes de défense de la réponse immune sont mobilisées, il s’agit de l’immunité innée. Elle agit de la même manière quelle que soit la nature de l’agent infectieux. Cette réponse rapide et non spécifique permet de commencer à neutraliser le pathogène.

Les cellules de l’immunité innée sont représentées par :
• Les cellules phagocytaires qui ingèrent les agents infectieux et les détruisent grâce à leur action de phagocytose : les macrophages et les polynucléaires neutrophiles
• Le système du complément ; assez complexe, il s’agit d’un ensemble de protéines enzymatiques logées dans le sang, qui attire les cellules de l’immunité innée
• Les cellules dendritiques ; la cellule dendritique phagocyte le pathogène et migre en empruntant la circulation lymphatique jusque dans les ganglions (organes lymphoïdes secondaires).

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Table des matières

I. INTRODUCTION
II. LA VACCINATION
A. DÉFINITION
B. HISTORIQUE DE LA VACCINATION
C. BASES IMMUNOLOGIQUES
D. EFFICACITÉ ET INTÉRÊTS DE LA VACCINATION
1. Mécanismes de la vaccination
2. Intérêts de la vaccination
E. HÉSITATION VACCINALE ET MOUVEMENTS ANTI-VAX
1. Hépatite B et Sclérose en plaques
2. Autisme et Rougeole-Oreillons-Rubéole
3. Adjuvants vaccinaux et aluminium
4. Autres rumeurs
5. Hésitation vaccinale concernant la COVID-19
III. LA COVID-19
A. HISTOIRE DE LA COVID 19
B. RÉPLICATION DU VIRUS
C. MODES DE TRANSMISSION
D. SYMPTÔMES
E. DIAGNOSTIC
F. TRAITEMENT
G. LES VARIANTS
H. IMMUNITÉ ADAPTATIVE À LA COVID-19
IV. LES VACCINS CONTRE LA COVID-19
A. MISE AU POINT D’UN NOUVEAU VACCIN
1. Recherche et essais cliniques
2. Fabrication d’un vaccin
3. Contrôles
B. PROCESSUS DE FABRICATION ACCÉLÉRÉ DANS LE CONTEXTE DE LA COVID-19
1. Caractérisation de l’agent causal en un temps record
2. Connaissances sur l’immunité anti-coronavirus
3. Travaux sur les vaccins ARNm
4. Plateformes vaccinales
5. Effort financier
6. Étapes des essais cliniques superposées
7. Anticipation de la libération des lots des vaccins
C. CLASSIFICATION DES VACCINS CONTRE LA COVID-19
1. Vaccins à virus entier inactivés
a. Définition
b. Avantages/Inconvénients
c. Exemples
2. Vaccins sous-unitaires
a. Mécanismes d’action généraux
b. Avantages/Inconvénients
c. Exemples
3. Vaccins à acides nucléiques
3.1 Vaccins à ADN/ARN encapsulés dans des nanoparticules lipidiques
a. Mécanismes d’action généraux des vaccins à ADN/ARN encapsulés dans des nanoparticules
b. Avantages/Inconvénients des vaccins à ARN/ADN encapsulés dans des nanoparticules
c. Exemples des vaccins à ARN/ADN encapsulés dans des nanoparticules
3.2 Vaccins à ADN/ARN encapsulés dans des vecteurs viraux
a. Mécanismes d’action généraux des vaccins encapsulés dans des vecteurs viraux
b. Avantages/Inconvénients des vaccins encapsulés dans des vecteurs viraux
c. Exemples des vaccins encapsulés dans des vecteurs viraux
D. SCHÉMAS VACCINAUX
E. IMMUNOGÉNICITÉ DES VACCINS CONTRE LA COVID-19
F. EFFICACITÉ DES VACCINS CONTRE LA COVID-19
1. Moderna
2. Pfizer
3. Janssen
4. Vaxzevria
G. EFFETS INDÉSIRABLES DES VACCINS CONTRE LA COVID-19
1. Surveillance des effets indésirables
2. Vaccin Vaxzevria
3. Vaccin Janssen
4. Vaccin Moderna
5. Vaccin Pfizer
V. RÔLE ET IMPLICATION DU PHARMACIEN DANS LA VACCINATION CONTRE LA COVID-19
A. LA VACCINATION : NOUVELLE MISSION DU PHARMACIEN
B. MISE EN PLACE DE LA VACCINATION ANTI-COVID À L’OFFICINE
1. Les commandes
2. Qui peut-on vacciner ?
3. L’acte vaccinal
4. Observation du patient
5. Traçabilité des vaccins
6. Facturation
C. RÔLE DU PHARMACIEN DANS UNE SITUATION DE PANDÉMIE QUI ÉVOLUE DE FAÇON QUOTIDIENNE
1. Exemples de questions et situations au comptoir
VI. CONCLUSION

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