Historique de la politique linguistique éducative

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Choix des témoins

Etant donné que l’enquête porte sur la politique linguistique éducative malgache, elle s’intéresse aux rapports aux langues des acteurs de l’éducation au sein de l’école privée Loriot d’Ambohimanambola. Nous avons observé les classes de CE et de CM2. La perspective qualitative nous a conduits à limiter le nombre des témoins. Cependant, nous insisterons sur la qualité des informations. Les témoins choisis sont, de ce fait, le directeur, deux enseignants, quatre élèves et quatre parents d’élèves.
En premier lieu, le directeur, premier responsable de la politique linguistique éducative de l’établissement est choisi. Cette personne est susceptible d’avoir des idées sur la politique linguistique éducative institutionnelle pour pouvoir choisir celle qui sera appliquée dans l’établissement.
En second lieu, deux enseignantes dont l’une de la classe de CE et l’autre de la classe de CM2. Celles-ci formeront un groupe de témoins parce qu’elles mettent en œuvre concrètement des politiques linguistiques éducatives dans la classe. Effectivement, elles devraient appliquer la politique linguistique éducative de leur établissement mais il est également possible qu’elles la changent selon les réalités linguistiques de la classe. Par ailleurs, elles ont une influence sur les rapports aux langues des élèves. Ainsi, il est intéressant de connaître quelle politique linguistique éducative ces enseignantes appliquent-t-elles et comment elles l’appliquent.
En troisième lieu, quatre élèves intéressent notre enquête à savoir deux dans la classe de CE et deux dans la classe de CM2. Futurs citoyens du pays, les élèves forment le public-cible de l’enseignement. Ils apprennent avec les langues décidées par la politique linguistique éducative de leur établissement scolaire. Il est alors intéressant d’observer comment les élèves réagissent par rapport à ces langues dans les salles de classe. En outre, le directeur de l’établissement a choisi chacun des témoins.
En dernier lieu, quatre parents dont un parent pour chaque élève ont attiré notre attention dans le cadre de l’enquête menée. Ces derniers sont les responsables de la politique linguistique familiale. Et, il s’avère d’autre part qu’ils influencent les rapports aux langues des enfants. L’on se demande à quel point et jusqu’où vont ces influences.
La partie suivante va décrire les profils détaillés des témoins selon leurs catégories.

Profils des témoins

Il convient de décrire les profils des témoins dans ce protocole d’enquête parce que nous partageons l’avis de BLANCHET et de BULOT annonçant qu’ « une enquête sociolinguistique rend compte d’une production dont sont clairement connues les conditions de productions (autant la situation d’interaction que les statuts des participants, par exemple) » (BLANCHET, BULOT, 2013, p. 37).
Le directeur de l’établissement n’est autre que l’enseignante de la classe de CM2. Elle est âgée de 44 ans. Par sa fonction, elle loge dans l’enceinte de l’école privée Loriot d’Ambohimanambola. Elle est de la région d’Analamanga (Hautes Terres centrales de Madagascar) et parle le merina, également qualifié de malgache officiel. Elle a obtenu son CEPE en 1982, son BEPC en 1986 et son baccalauréat en 1990. Elle a également suivi des études supérieures à l’Université d’Antananarivo en filière Lettres Allemandes, où elle a obtenu son diplôme de licence en lettres allemandes en 1996. En considérant son niveau de vie, illustré par ses biens matériels tels que l’école, nous estimons qu’elle appartient à la classe sociale aisée.
Comme mentionné ci-dessus, l’enseignante de la CM2 se réfère également à la directrice de l’établissement. L’enseignante de la CE est âgée de 34 ans. Elle habite à Ambohibato, un village situé à 400m de l’établissement. Elle est également originaire de la région d’Analamanga comme la directrice de l’école où elle enseigne. Elle a obtenu son CEPE en 1992 et son BEPC en 1997. Elle n’est pas titulaire du baccalauréat mais a continué jusqu’en terminale. Nous la classons dans la catégorie sociale moyenne en nous fondant sur son revenu mensuel.
Les élèves-témoins sont au nombre de 4 dont 2 en CM2 et 2 en CE. L’élève-témoin 1 est un gaçon de 7 ans. Il est en classe de CE. Il vit dans le même quartier que son enseignante, c’est-à-dire à Ambohibato. Il a effectué son cursus scolaire dans la même école. L’élève-témoin 2 est une fille de 7ans. Elle se trouve également en classe de CE. Elle vit aussi dans le même village d’Ambohibato. Et elle a entre autre fait ses études dans la même école. L’élève-témoin 3 est une fille de 10 ans. Elle vit comme les précédents dans le même village, Ambohibato. Elle a effectué toutes ses études dans le même établissement. L’élève-témoin 4 est un garçon de 11 ans. Il est en classe de CM2 comme l’élève-témoin 3. Il vit aussi à Ambohibato et ses études successives ont été faites dans le même établissement.
Le parent-témoin 1 est âgé de 43 ans et est le père de l’élève-témoin 1. Il exerce le travail de commerçant. Il réside à Ambohibato comme son fils. Il est titulaire d’un BEPC. Son niveau de vie manifesté par ses biens matériels (3 maisons, 2 quincailleries) nous amène à le catégoriser dans la classe sociale aisée. Le parent-témoin 2 est la mère de l’élève-témoin 2. Elle a 32 ans et occupe la fonction d’enseignante FRAM à l’EPP de son village. Elle demeure à Ambohibato et elle est titulaire d’un diplôme de licence. Compte tenu de son revenu, assez modeste, elle appartient à la catégorie sociale moyenne. Le parent-témoin3 est le parent de l’élève-témoin 3. Elle est âgée de 36 ans et elle enseigne dans la même école que sa fille. Elle a suivi ses études jusqu’en classe de première. Elle habite à Ambohibato. Son revenu nous amène à la classer dans la catégorie sociale moyenne. Le parent-témoin 4 est la mère de l’élève-témoin 4. Elle est âgée de 48 ans. Elle est ménagère et possède comme niveau d’instruction le BEPC. Elle vit également à Ambohibato. En considérant son niveau de vie, nous la classons dans la catégorie sociale moyenne.

Modalités de réalisation de l’enquête

Pour la réalisation de notre enquête, nous avons eu recours à quelques techniques bien définies grâce à des outils et des matériels spécifiques.

Outils d’enquête

La présente enquête a recouru à trois outils spécifiques à toute enquête sociolinguistique, à savoir l’entretien, l’observation participante et l’observation de classe. La mobilisation de ces trois outils nous avantage dans la mesure où les lacunes des uns peuvent être compensées par les atouts des autres. Cela nous permet aussi de recueillir le maximum de données possibles.
Par ailleurs, il nous semble judicieux de préciser ici que le guide d’entretien, les thématiques de l’observation participante et la grille d’observation de classe utilisés ont été empruntés au projet « Appui aux réflexions sur le choix d’une politique linguistique éducative à Madagascar » initié par la DERP et la DCI, deux directions du MEN. Ce projet vise effectivement à appuyer la prise de décision quant à l’adoption d’une politique linguistique éducative à Madagascar. Il est destiné à recueillir et à analyser des données sur la pluralité linguistique, la diversité des situations éducatives et linguistiques à Madagascar. Ce qui correspond également aux objectifs de notre enquête. Du coup, en considérant la similarité des visées de ce projet et de notre travail, en tenant compte de la pertinence des outils de recueil de données, nous avons décidé d’utiliser ces outils. Ainsi, nous gagnerons du temps en passant outre à l’élaboration de ces outils d’enquête.

L’entretien

En premier lieu, nous avons fait passer un entretien à chaque témoin. Il s’agit d’entretien directif, constitué de questions fermées ou mi-fermées dont les réponses sont prédéterminées et ne permettant qu’un choix limité au témoin et semi-directif constitué de questions ouvertes, auxquelles le témoin peut répondre à sa guise ; il reste à l’enquêteur de le suivre.
Ces entretiens se caractérisent par le fait d’être organisés et ils sont présentés et réalisés auprès des témoins en tant qu’enquête explicite.
L’entretien directif permet de recueillir les informations attendues, estimées nécessaires à la compréhension de la situation étudiée. L’entretien semi-directif, permet plutôt de recueillir, dans le discours des témoins, du matériau linguistique plus autonome sinon plus spontané que lors de réponses fermées (BLANCHET, 2000, p. 45).
Ces types d’entretiens présentent néanmoins deux difficultés. La première est que l’entretien directif risque de refléter davantage les représentations a priori du chercheur que celles des enquêtés. La seconde est que leur situation explicite amène les témoins à croire en l’existence de réponses exactes ou attendues par l’enquêteur. Ainsi, ils essayent de répondre par rapport à cela (BLANCHET, 2000, p. 46).
Pour y pallier, nous avons également réalisé une observation participante

L’observation participante

Nous avons procédé à une observation participante, auprès des enseignants, dans l’enceinte de l’établissement enquêté. En revanche, celle des parents s’est déroulée dans notre domicile. Les deux observations participantes se sont déroulées autour d’un pot pour détendre l’atmosphère. Nous avons informé les témoins à l’avance sur les modalités du déroulement de l’observation participante en leur expliquant qu’il s’agit de discussion où chacun est libre d’intervenir sur des thèmes que nous avons inscrits sur un tableau.
Selon BLANCHET, « l’observation participante est une méthode principalement issue de l’ethnologie » (BLANCHET, 2000, p. 41). Elle vise à recueillir des données en participant soi-même aux situations qui les produisent (BLANCHET, 2000, p. 41). Donc la conversation devrait en principe se dérouler spontanément puisque les témoins participent hors de toute situation explicite et formelle d’enquête. Par ailleurs, cet outil d’enquête se fonde sur le principe que l’enquêteur appartient à la communauté sociale enquêtée ou être suffisamment intégré, adopté. Ce qui a été notre cas puisque nous habitons dans la même commune que les témoins.
Selon BLANCHET, l’observation participante présente trois avantages. Le premier avantage est qu’elle permet de réduire le fameux paradoxe de l’enquêteur où la présence de l’enquêteur modifie les pratiques à observer même si le témoin ne se trouve pas en situation d’enquête. Le deuxième est qu’elle permet d’intégrer l’analyse et d’assumer les effets produits par le sujet-chercheur dans son interaction avec les témoins, de comparer les pratiques par rapport au discours sur les pratiques. Le troisième et dernier avantage est qu’elle permet d’enquêter de l’intérieur des situations étudiées et donc d’observer des phénomènes habituellement cachés aux étrangers (BLANCHET, 2000, p. 42).

Les thématiques de l’observation participante

Nous avons fait de l’observation participante avec les enseignants-témoins et les parents-témoins. Trois thématiques de discussion ont été définies, à savoir les langues à pratiquer à la maison, les souhaits en langue(s) d’enseignement à Madagascar au niveau primaire, collège, lycée et université, les langues à maîtriser par les enfants malgaches.
La première thématique vise à récolter les points de vue des témoins sur les langues à pratiquer à la maison, à identifier leurs rapports aux langues abordées durant la conversation, et à connaître leurs souhaits à propos des langues à pratiquer à la maison.
La deuxième thématique consiste à identifier leurs conceptions de la politique linguistique éducative malgache et leur permet d’indiquer leurs besoins en langues d’enseignement, à comparer avec les langues d’enseignement actuelles. La troisième et dernière thématique est destinée à identifier leurs rapports aux langues en contact.

La grille d’observation de classe

La grille d’observation de classe est constituée d’un tableau à six colonnes dont les entrées respectivement « les minutes », « les activités », « les langues utilisées », « la compréhension du ou des destinataires », « le recours à la traduction » et « la compréhension du ou des destinataires concernant la traduction ». Le remplissage de la grille utilise des sigles pour faciliter le recueil de données. Le recueil a été fait selon une méthode quantitative qui « expliquent » selon BLANCHET (BLANCHET, 2000, p. 33) et a une tendance chiffrée. Le tableau est minuté et rend compte de la circulation des langues pendant le cours et leurs fonctions respectives.
Divers matériels ont été utilisés durant l’enquête. Ils vont être présentés dans la sous-partie suivante.

Matériels de collecte de donnée

Nous avons enregistré les enquêtes via un dictaphone et une caméra.
Le dictaphone épargne à l’enquêteur les prises de notes susceptibles d’entraver les conversations durant l’entretien et pendant l’observation participante. Il permet de collecter le maximum de données durant l’observation de classe.
La caméra permet de ne pas rater les données et leur traitement. Elle permet également de voir les langages gestuels, éléments importants, non perçus avec le dictaphone ainsi que les expressions des témoins pouvant renseigner sur leurs certitudes ou non de leurs propos.

Choix de langues d’enquête

Liberté a été donnée aux témoins dans le choix de la langue d’enquête entre le malgache ou le français. Celles-ci ont les statuts de langues officielles au pays. Les choix à ce sujet pourraient déjà donner des idées sur les rapports aux langues des témoins. Tous les témoins ont choisi d’être enquêté en malgache. Nous nous demandons si cela manifeste une volonté de valoriser la langue nationale ou alors le manque de compétence en français.
Cependant, même en utilisant des techniques, des outils, des matériels et des langues présumés adéquats, des obstacles peuvent apparaître lors de la réalisation de l’enquête.

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Table des matières

PREMIERE PARTIE : PROTOCOLE D’ENQUETE ADOPTEE
1. Objectifs et cadrage méthodologique
2. Présentation du terrain
3. Modalités de réalisation de l’enquête
DEUXIEME PARTIE : DES POLITIQUES LINGUISTIQUES EDUCATIVES AUX REALITES DE CLASSE
1. Historique de la politique linguistique éducative de l’Etat malgache
2. Politique linguistique éducative de l’établissement
3. Réalités des langues d’enseignement dans les classes
4. Politiques linguistiques familiales
TROISIEME PARTIE : RAPPORTS AUX LANGUES DES TEMOINS
1. Rapports aux langues de chaque type de témoins
2. Langues et enseignement
3. De l’entretien à l’observation participante : changement de points de vue ou validation de réponses
CONCLUSION GENERALE

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