Historique de la lutte contre l’excision

HISTORIQUE DE LA LUTTE CONTRE L’EXCISION

EN AFRIQUE

Les campagnes contre la pratique des MGF auraient commencé en Afrique dans les années 1929 – 1930 sous l’égide des missionnaires chrétiens britanniques en poste en Afrique Orientale. En effet au Kenya l’Evêque de Mombassa a pris position contre les MGF en 1930; ensuite SEQUERRA a démontré en 1931 pour la première fois leurs conséquences néfastes sur la santé (40). Les prises de position de l’Evêque C nt créé un malaise social dans la colonie. Il faut attendre en 1976 pour que l’OMS sous l’impulsion du Conseil Economique et Social (CES) des Nations Unies, fasse paraître sa première publication sur les MGF notamment sur les conséquences médiates. Puis en 1979, elle a organisé à travers son bureau de la Méditerranée Orientale le premier séminaire international sur les pratiques traditionnelles ayant effet sur la santé des femmes et des enfants à Khartoum. D’importantes recommandations sont issues de ce premier forum international sur les MGF notamment:
– adoption de politique nationale claire en vue de l’abolition des MGF ;
– mise en place de commission nationale pour coordonner et suivre les activités des organismes impliqués en veillant si nécessaire à l’établissement d’une législation interdisant les MGF;
– intensification de l’éducation générale du public en mettant l’accent sur les dangers et les risques des MGF ;
– intensification de l’éducation et des programmes de formation en direction des matrones, accoucheuses, guérisseurs et autres praticiens de la médecine traditionnelle afin de leur démontrer les effets négatifs de l’excision et de gagner aussi leurs appuis aux efforts visant à son abolition .

En 1980 au cours d’une réunion UNICEF-OMS un plan d’action commun a été défini en vue de promouvoir la santé par le biais des services de santé primaires. Ce plan préconisait le développement d’actions orientées vers la recherche épidémiologique et vers les études socioculturelles concernant les comportements, les valeurs et les attitudes.

La persistance de la pratique des MGF en dépit des mesures entreprises a amené l’OMS en 1982 à exprimer son opposition sans réserve à toutes formes de médicalisation de l’opération et puis en 1984 à coparrainer avec l’UNICEF, le FNUAP un séminaire à Dakar qui a abouti à la création du Comité Inter-Africain pour la lutte contre les pratiques traditionnelles affectant la santé des femmes et des enfants (CIAF). Ce comité compte actuellement des comités nationaux dans 24 pays africains dont le Burkina Faso (64, 4).

AU BURKINA FASO

La lutte contre la pratique des MGF au.Burkina Faso est très ancienne; elle a connu plusieurs épisodes. Nous en distinguerons essentiellement deux:
– de la période coloniale à la période des indépendances;
– et de la période des indépendances à nos jours.

De la période coloniale à la période des indépendances

En 1945 en Haute-Volta (actuel Burkina Faso), le Père TEMPLIER SIGOARD et Monseigneur THEVENOUD ont fait comprendre aux premiers chrétiens que l’église n’approuvait pas l’excision et par conséquent ‘ont demandé son interdiction avec bien d’autres pratiques traditionnelles. Mais les filles des fidèles non excisées ne trouvaient pas de mari ou étaient mariées mais une fois chez leur mari elles étaient de facto excisées. Devant cette réaction, le colonisateur n’a pas forcé et mieux a décidé de reconnaître les us et coutumes et de composer avec un peuple traditionaliste (22, 2). La lutte va connaître une léthargie jusqu’à la période des indépendances

De la période des indépendances à nos jours

Il faut rappeler que les autorités politiques de la Haute-Volta avaient déjà depuis 1960 commencé la lutte contre l’excision. Elles avaient pris la décision “d’assainir” les campagnes en interdisant la pratique de certaines coutumes et en particulier l’excision. Mais la réaction de la population a été vigoureuse. Elle n’entendait pas changer ses coutumes, encore moins les abandonner. Il va y avoir une longue période de silence. Il a fallu attendre jusqu’en 1975, au lancement de la décennie de la femme pour voir la reprise de la lutte. L’Association des Femmes Voltaïques (AFV) a organisé une campagne nationale d’information à travers les mass médias. Une fois encore on assistera à de vives réactions d’opposition de la population mais néanmoins un pas était franchi pour les femmes qui n’avaient jamais eu l’occasion d’exprimer leurs sentiments. Approcher le problème sous un autre angle s’avérait alors nécessaire; celui par exemple de la santé et de l’amélioration du statut des femmes. C’est dans ce cadre que de 1975 à 1985 le ministère de la santé, les associations et organisations féminines ont mené des actions ponctuelles de sensibilisation à l’endroit des femmes venues en consultations prénatales ou pour différents soins (22, 49, 56). Le Burkina Faso prendra officiellement position contre les MGF en 1983 (22, 9, 58). Différentes actions essentiellement basées sur l’information et la persuasion seront menées. On peut citer entre autres :
– une semaine nationale de la femme en Mars 1985 où une recommandation globale réclamait l’adoption d’un texte interdisant l’excision au Burkina (56, 49).
– une semaine nationale de l’Union des Femmes du Burkina (UFB) à Kaya traitant de l’excision en Mars 1988.
– une semaine nationale sur “les pratiques traditionnelles affectant la santé de la femme: le cas de l’excision “est organisée en Mai 1988 par le secrétariat de l’action sociale. Les débats et communications ont permis de prendre conscience de la situation, d’analyser les causes ou justificatifs de l’excision, d’identifier les obstacles et les résistances et de proposer des actions et des stratégies à court et moyen termes. Un consensus de plus en plus large s’est dégagé pour ne connaître à la pratique que des conséquences négatives et pour affirmer la nécessité d’agir pour son éradication (49). La mise en place d’un comité national, de comités provinciaux, départementaux de lutte contre la pratique de l’excision est l’une des principales recommandations de ce séminaire. C’est ainsi qu’en Octobre 1988, un comité provisoire de lutte contre la pratique de l’excision a vu le jour et le 18 Mai 1990 il fera place à un comité national définitif.

COMITE NATIONAL DE LUTTE CONTRE LA PRATIQUE DE L’EXCISION 

Le Comité National de Lutte contre la Pratique de l’Excision (CNLPE) a été créé par Kiti n°AN-VII-0318 FP/SAN-AS/SEAS du 18 Mai 1990. Il est placé sous la tutelle technique et administrative du Ministre de l’Action Sociale et de la Famille mais bénéficie d’une autonomie de fonctionnement et de gestion. Il est composé d’une quarantaine de membres provenant des représentants d’autres ministères, d’üNG, d’Associations Féminines, d’Associations professionnelles et à caractère humanitaire, d’autorités coutumières et religieuses et de quelques personnes de bonne volonté. Le CNLPE est chargé entre autres:

1°) d’élaborer, de mettre en œuvre, de coordonner et d’évaluer toutes les stratégies de lutte visant l’abolition progressive de la pratique de l’excision et toutes les autres formes de pratiques affectant la santé et l’épanouissement des femmes et des enfants;
2°) de mener des activités de sensibilisation, d’éducation et d’information sur toutes ces pratiques;
3°) de mener des études et de faire des recherches en vue d’acquérir une connaissance adéquate du phénomène;
4°) de collecter et de publier toutes les données disponibles relatives aux pratiques affectant la santé des femmes et des enfants. Il est décentralisé dans les provinces du Burkina où il est dénommé Comité Provincial de Lutte Contre la Pratique de J’Excision. Ces Comités mènent des activités d’IEC (Information Education Communication) au niveau départemental et villageois.

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Table des matières

I. INTRODUCTION
II. REVUE DE LA LITTERATURE
II.I INTRODUCTION
Il.2 HISTORIQUE DE LA LUTTE CONTRE L’EXCISION
11.2.1 EN AFRIQUE
II.2.2 AU BURKINA FASO
II.2.2.1 De la période coloniale à la période des indépendances.
II.2.2.2 De la période des indépendances à nos jours.
Il.3 COMITE NATIONAL DE LUTTE CONTRE LA PRATIQUE DE L’EXCISION
II.3.1 STRATEGIES DU CNLPE
II.3.2 ACTIVITES
Il.4 GENERALITES SUR LES MGF
II.4.1 RAPPEL SUR L’APPAREIL GENITAL EXTERNE DE LA FEMME
II.4.2 DEFINITIONS ET CLASSIFICATION DES MGF
II.4.3 FONDEMENTS ET ORIGINES DES MGF.
II.4.4 LES MOSSI ET L’EXCISION
II.4.5 REPARTITION GEOGRAPHIQUE DES MUTILATIONS GENITALES FEMININES.
II.4.6 LES RAISONS DE LA PRATIQUE DE L’EXCISION
II.4.6.1 les motifs religieux
II.4.6.2 les motifs socioculturels.
II.4.6.3 Les motifs psycho-sexuels
II.4.6.4 Les motifs sanitaires et esthétiques
11.4.6.5 Autres raisons de la pratique des MGF.
II.4.7 LES COMPLICATIONS DE L’EXCISION
II.4.7.1 Les complications immédiates
II.4.7.2 Les Complications Médiates
ll.4.7.2.1 Complications Gynécologiques
ll.4.7.2.2 Complications Obstétricales
II.4.7.2.3 Les complications psychologiques et psycho-sexuelles.
III. OBJECTlFS
ID.I OBJECTIF GENERAL
ID.2 OBJECTIFS SPECIFIQUES
IV. MATERIEL ET METHODE
IV.I CADRE DE L’ETUDE
IV.l.1 LA PROVINCE DU SANMATENGA
IV.LLI Données Physiques
IV.l.I.2 Divisions administratives
IV.l.l.3 Situation économique et sociale
IV.1.1.4 Données sanitaires
IV.1.1.5 Données démographiques
IV.2 POPULATION D’ETUDE
IV.3 ECHANTILLONNAGE
IV.4 TECHNIQUE D’ETUDE
IV.5 PERSONNEL DE L’ENQUETE.
IV.6 INSTRUMENT DE COLLECTE DES DONNEES
IV.7 SAISIE ET ANALYSE DES DONNEES
V. RESULTATS
V.1 CARACTERISTIQUES DE L’ECHANTILLON.
V.1.1 AGE
V.1.2 NIVEAU D’INSTRUCTION
V.1.3 RELIGION
V.IA ECOUTE HEBDOMADAIRE DE LA RADIO
V.2 . CONNAISSANCES DES POPULATIONS ETUDIEES EN MATIERE D’EXCISION.
V.2.1 DEFINITION DE L’EXCISION
v’2.2 CONNAISSANCES DES COMPLICATIONS DE L’EXCISION
V.3 ATTITUDES DES POPULATIONS ETUDIEES RELATIVES A L’EXCISION
V.3.1 PROMOTION SOCIALE DES JEUNES FILLES
V.3.2 INSERTION SOCIALE DES FEMMES.
v’3.3 JUSTIFICATIFS DE L’EXCISION DONNES PAR LES VILLAGEOIS
V.3A OPINION DES POPULATIONS SUR LA RELATION ACCOUCHEMENT – EXCISION.
V.3.5 PERPETUATION DE L’EXCISION.
V.4 PRATIQUE DES POPULATIONS ETUDIEES EN MATIERE D’EXCISION
VA.l CARACTERISTIQUES EPIDEMIOLOGIQUES DES EXCISEES
VA.l.l Prévalence de l’excision
VA.1.2 Age de l’excision
VA.l.3 Religion des excisées ou de leurs parents
VA.2 CONDITIONS DE LA PRATIQUE
VA.2.1 Sociabilité de la pratique de l’excision.
VA.2.2 Villages de résidence de l’exciseuse
VA.2.3 Age idéal d’excision
VA.2.3.1 Selon le groupe social
VA.2.3.2 Selon la religion
VA.2.3.3 Selon le niveau d’instruction
VA.2A Sacrifices préalables à l’excision
VA.3 PERIODES DE LA PRATIQUE DE L’EXCISION
VAA LIEU DE LA PRATIQUE DE L’EXCISION
VA.5 COUT DE L’EXCISION
VA.6 L’AUTORITE DE DECISION DE L’EXCISION
VA.7 COMPLICATIONS DE L’EXCISION
V.5 SOURCES D’INFORMATION DES POPULATIONS SUR LES MUTILATIONS
GENITALES FEMININES.
V.6 CARACTERISTIQUES DES SUJETS INFORMES DE LA LUTTE CONTRE LA
PRATIQUE DES MGF.
VI. COMMENTAIRES
VI.1 LIMITES DE L’ETUDE.
VI.2 CONNAISSANCE DES MGF ET DE LEURS COMPLICATIONS
VI.2.1 DEFINITION DE L’EXCISION PAR LES VILLAGEOIS
VI.2.2 CONNAISSANCE DES COMPLICATIONS DES MGF.
VL3 ATTITUDES DES POPULATIONS ETUDIEES RELATIVES A L’EXCISION
VI.3.l PROMOTION SOCIALE DES JEUNES FILLES
VU.2 INSERTION SOCIALE DES FEMMES
VU.3 JUSTIFICATIFS DE L’EXCISION DONNES PAR LES VILLAGEOIS
VI.3A PERPETUATION DE LA PRATIQUE DE L’EXCISION
VI.4 PRATIQUE DES POPULATIONS ETUDIEES EN MATIF.RF. n’RxClSTON
VIA.I CARACTERISTIQUES EPIDEMIOLOGIQUES DES EXCISEES
VI.4.1.1 Prévalence de l’excision
VI.4.1.1.1 Age de l’excision
VIA.I.I.2 Religion des excisées
VI.4.2 CONDITIONS DE LA PRATIQUE
VI.4.2.1 Sociabilité de la pratique de l’excision
VI.4.2.2 Villages de résidence de l’exciseuse
VI.4.2.3 Age idéal d’excision
VI.4.3 PERIODES DE LA PRATIQUE L’EXCISION.
VI.4.4 LIEU DE LA PRATIQUE DE L’EXCISION
VI.4.5 COUT DE L’EXCISION
VI.4.6 L’AUTORITE DE DECISION DE L’EXCISION.
VI.4.7 COMPLICATIONS DE L’EXCISION
VI.5 SOURCES D’INFORMATIONS DES POPULATIONS SUR LES MUTILATIONS
GENITALES FEMININES.
VII. CONCLUSION

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