Histologie du côlon et du rectum

Histologie du côlon et du rectum

Cancérogenèse colorectale

Les cellules de la muqueuse digestive, et en particulier les cellules de la muqueuse colorectale, ont un taux de prolifération élevé aboutissant au renouvellement de l’épithélium en 3 à 6 jours.Plusieurs milliards de cellules sont ainsi renouvelées, ce qui représente autant de divisions cellulaires, de réplication de l’ADN, et donc d’erreurs de réplications réparées, ou non, par des systèmes multiples (plus de 10 systèmes de « réparation de l’ADN ») en général très efficaces.
Ces anomalies de réplication sont en général sans conséquences. Cependant, lorsqu’elles touchent des gènes importants dans le contrôle du fonctionnement cellulaire, elles peuvent être le point de départ d’un processus de carcinogenèse.La carcinogenèse colorectale résulte de l’acquisition par les cellules de l’épithélium colorectal d’anomalies génétiques aboutissant à une dérégulation de la prolifération et de la mobilité des cellules. Ces anomalies génétiques sont acquises de façon progressive, ce qui a permis de définir des séquences d’apparition de mutations.
De façon très schématique, il existe deux modes majeurs de carcinogenèse colorectale, l’instabilité de l’ADN, qui correspond à une séquence de mutations. La mutation initiale de cette voie de carcinogénèse porte sur le gène APC (chromosome 5). Ce gène est un régulateur négatif de prolifération cellulaire par l’une des voies les plus classiques et les mieux étudiées du contrôle de la prolifération, la voie Wnt (ou Wingless). Les mutations spontanées de ce gène sont relativement fréquentes. La mutation inactive le gène APC, ce qui conduit à une situation de prolifération cellulaire, au développement d’un adénome (lésion précancéreuse clonale à capacité de prolifération augmentée) (Figure 11).L’accumulation progressive de mutations génétiques sur cette lésion clonale en expansion régulière par hyperprolifération aboutit de façon peu fréquente au développement d’un cancer colorectal (Fearon et Vogelstein, 1990).On estime que 75 adénomes sur 1 000 aboutissent au développement d’un cancer. La séquence classique d’apparition des mutations est un modèle classique de carcinogenèse appelée « séquence de Vogelstein ».L’instabilité des microsatellites, l’anomalie responsable, initiatrice de cette carcinogenèse est le blocage d’un gène de réparation des mésappariements, le gène hMLH1. Le blocage survient du fait du vieillissement cellulaire, par méthylation du promoteur de ce gène.

Les Proto-oncogènes

Ce sont des gènes codant pour des protéines participant à la régulation de la prolifération cellulaire. Une fois mutés par gain de fonction, ils entraînent une prolifération exagérée et incontrôlée des cellules. La mutation d’un seul des deux allèles du gène est suffisante pour activer un oncogène.
Les mutations somatiques sur ces gènes codant certains partenaires des voies de signalisation sont fréquentes, surtout pour le gène codant la sous-unité catalytique de la PI3K (phosphatidyl-inositol 3 kinase) (muté dans 32 % des cas) et les gènes codant la protéine BRAF et la protéine KRAS, mutés respectivement dans 15 et 40 % des CCR. Les mutations du gène KRAS ont été fortement associées avec la résistance au traitement par l’anticorps monoclonal anti-EGFR (Epidermal Growth Factor Receptor). De plus, BRAF, membre de la famille de gènes RAF (BRAF, ARAF1, RAF1), code pour une sérine-thréonine kinase activée en aval de la protéine KRAS (Leroy, 2014).

L’oncogène Raf

Les trois isoformes décrites de Raf : A-raf, B-raf et C-Raf partagent une similarité de séquence significative et montrent la même capacité à faciliter l’activation oncogénique par Ras de la cascade Mek et Erk.B-raf est pourtant la seule des trois isoformes à présenter des mutations dans différents cancers. Dans la grande majorité des cas, il s’agit d’une substitution V600E augmentant l’activité kinase de la protéine (Emma, 2011). Cette mutation est retrouvée dans environ 10 % des CCR sporadiques. De plus, le fait que les mutations RAS et Braf sont exclusives, contribue à penser qu’elles partagent un rôle équivalent dans la tumorigenèse (Rajagopalan, 2002).La mutation B-Raf est fréquemment associée aux CCR MSI (Rajagopalan, 2002). En effet, la mutation B-Raf est significativement associée avec l’hyperméthylation des ilots CpG, lui même associé aux CCR MSI sporadique (Weisenberger et al., 2006). La mise en évidence d’une mutation BRAF V600E avec perte d’expression de MLH1 est quasi-spécifique d’une origine sporadique et élimine donc un syndrome de Lynch

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Table des matières

Liste des abréviations
Liste des tableaux
Liste des figures
I-Introduction générale
II-Revue bibliographique
II.1. Anatomie générale
II.2. Histologie du côlon et du rectum
II.3. Physiologie du côlon
II.4. Cancer colorectal
II.4.1. Epidémiologie
II.4.2. Facteurs de risque du cancer colorectal
II.4.2.a. Facteurs environnementaux
II.4.2.b Facteurs associés à une augmentation du risque de cancer colorectal
II.4.2.c. Effet protecteur de l’activité physique
II.4.2.d. Facteurs individuels
II.4.3. Dépistage du cancer colorectal
II.4.4. Histopathologie des adénocarcinomes colorectaux
II.4.5. Classification des carcinomes colorectaux
II.4.6. Lésions précancéreuses
II.4.6.1. Polypose Adénomateuse familiale
II.4.6.2. Cancer colique hériditraire non polypoïde (HNPCC)
II.4.7 Marqueurs tumoraux
II.4.7.1. L’Antigène Carcino-Embryonnaire (ACE)
II.4.7.2. L’antigène carbohydrate 19-9 (CA19-9)
II.4.7.3. Cytokératines (CK)
II.4.8 Cancérogenèse colorectale
II.4.8.1. Les Proto-oncogènes
II.4.8.2. L’oncogène Raf
II.4.8.3. Gène BRAF
II.4.8.4. Inhibiteurs de BRAF
II.4.8.5. La voie Raf/MEK/ERK
II.4.8.6. Rôle de la voie REK/MEK/ERK dans l’oncogenèse
III-Matériel et Méthodes
III.1. Objectifs du travail
III.2. Etude rétrospective
III.2.1. Population étudiée
III.3. Etude histopathologique et immunohistochimique
III.3.1. Etude histopathologique
III.3.2. Etude immunohistochimique cytokératines 7/20
III.3.2.1 Principe de l’immunomarquage
III.3.2.2 Etapes de la technique
III.4. Etude de la mutation V600E du gène BRAF
III.4.1. Extraction d’ADN
III.4.2. Quantification des ADN extraits
III.4.3. Détection qualitative en PCR temps réel de la mutation V600
III.4.3.1 Réactifs et appareil utilisés
III.4.3.2
III.4.3.3 Procédure de l’allélo- typage utilisant la technologie TaqMan
IV-Résultats
IV.1 Résultats de l’étude rétrospective
IV 1.1. Répartition du cancer colorectal selon les tranches d’âge chez les deux sexes
IV.1.2. Répartition du cancer colorectal en fonction du sexe
IV.1.3. Antécédents familiaux
IV.1.4 Répartition du cancer colorectal selon la zone géographique des patient
IV.1.5. Répartition des cancers selon le siège de la tumeur
IV.1.6. Répartition topographique des cancers colorectaux chez les deux sexes
IV.1.7. Evaluation des marqueurs tumoraux ACE et CA19-9
IV.2. Résultats de l’étude histologique et immunohistochimique
IV.2.1.a Résultats de l’étude histologique
IV.2.1.b Répartition du cancer colorectal selon sites métastatiques
IV.2.2. Résultat de l’immunomarquage cytokératines 7/20
IV.3. Résultats de l’étude moléculaire
IV.3.1. Résultats de la quantification d’ADN
IV.3.2. Mutation V600E du gène BRAF
V-Discussion
V.1. Discussion de l’étude rétrospective
V.2. Discussion de l’étude histopathologique et immunohistochimique
V.3. Discussion de l’étude moléculaire
VI-Conclusion générale et perspectives
VII- Recommandation
Références bibliographiques
Annexes
ABRÉVIATIONS

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