Soutenance mémoire
Histoire générale de la bibliothèque universitaire
Pour la politique documentaire et la documentation électronique, une historiographie qui reste en partie à faire
Un manque d’ouvrages consacrés aux bibliothèques universitaires
Dans le domaines des sciences de l’information, les études sur le numérique sont courantes. Certes il existe depuis peu des rapports et des mémoires d’étude (notamment pour le diplôme de conservateur des bibliothèques) sur l’état des lieux du numérique en BU, la formation des personnels et l’utilisation des ressources électroniques. Mais il manque des ouvrages exclusivement consacrés aux bibliothèques universitaires. En ce qui concerne les collections électroniques ou la politique documentaire numérique des BU, les études sont rares pour la simple raison que le système imposé des big deals empêche les professionnels des bibliothèques de faire un choix parmi les ressources électroniques qu’ils convoitent. Ce système mis en place par les éditeurs leur impose un bouquet de revues (sur lequel les bibliothécaires n’ont aucun contrôle) pour un coût beaucoup moins important que la sélection d’abonnements à l’unité. L’absence de choix induit alors une non-politique documentaire. Une autre raison est que les nouvelles technologies évoluent très rapidement ; quel est alors l’intérêt d’une étude dont certains aspects seront déjà obsolètes quelque temps après sa publication ?
Malgré ces faits , on peut tout de même estimer qu’une historiographie a été faite par certains auteurs.
Plusieurs études sur le développement des collections
Alors que les bibliothécaires anglo-saxons produisent des ouvrages sur le développement des collections dans les années 1980 et la première moitié des années 1990, il manquait en France un travail sur le sujet, bien que celui-ci soit abordé dans divers articles. Les politiques d’acquisition25 de Bertrand CALENGE vient en partie combler ce manque. La lecture du sommaire suffit à dégager les grandes étapes d’une politique d’acquisition : « Mener l’analyse des collections et du public », définir les objectifs, les types de documents, la « sélection, décision d’acquisition et achat ». L’auteur distingue bibliothèques publiques et bibliothèques spécialisées (parmi lesquelles les bibliothèques universitaires) mais son propos porte surtout sur les premières, même si selon lui ses propositions valent pour toutes les bibliothèques. Il est en revanche à déplorer que les pages consacrées au « services communs de la documentation des universités au cœur d’une politique de réseau » soient en décalage avec l’action réelle des SCD, leurs capacités ainsi que leurs pratiques quotidiennes.
En 1999 paraît un ouvrage complémentaire du même auteur : Conduire une politique documentaire26. Les deux premières parties sont consacrées à l’étude de ce qu’il faut faire avant de construire une stratégie documentaire : analyser les collections (Bertrand CALENGE se concentre ici sur les bibliothèques municipales, départementales de prêt, universitaires et de grands établissements), désherber, évaluer les publics et leurs pratiques… Pour constituer ses collections, le bibliothécaire doit faire abstraction de la pression des usagers, de ses envies personnelles, des fonds déjà existants ; c’est l’objet de la seconde partie. La dernière partie présente les stratégies de développement des collections de neuf bibliothèques françaises et une bibliothèque suisse, la BU de Lausanne, ce qui permet d’aborder ces stratégies selon des tailles et des structures d’établissements différentes.
En 2001, Valérie TRAVIER publie une monographie qui est la première du genre en France27. L’ouvrage est consacré aux bibliothèques d’étude et de recherche et contient une partie théorique suivie d’une étude de cas. En effet, cette monographie porte sur un mémoire dont le cas étudié est la reconstitution de la collection de Lettres et Sciences humaines de la bibliothèque de Lyon 2/Lyon 3 après l’incendie de 1999. Tout l’intérêt de l’ouvrage réside dans le fait de faire découvrir la réflexion d’un bibliothécaire qui doit constituer et acquérir un fonds documentaire.
De rares ouvrages sur la documentation électronique
Le premier ouvrage est un livre de prime abord très technique et assurément destiné à un public de professionnels : Bibliothèques et documents numériques29 d’Alain JACQUESSON. JACQUESSON ne constate pas de bouleversement important entre 1999 et 2005 (dates des deux éditions de son ouvrage) comme le web a bouleversé le début des années 1990. L’information numérique étant abondante et accessible de partout, de nombreux acteurs ont annoncé la disparition des bibliothèques. Mais cette prévision a poussé celles-ci à se remettre en question. Ainsi, plus les visions « futuristes » des bibliothèques sont récentes, moins elles sont radicales : en 1978, Frederick Wilfrid LANCASTER, spécialiste britannique dans le domaine des sciences de l’information et des bibliothèques, annonçait la fin du support papier30 ; a contrario, les auteurs récents parlent plutôt de bibliothèques « hybrides ».
Dans ce contexte de cohabitation entre documents papiers et documents numériques, Alain JACQUESSON définit la bibliothèque comme une « collection organisée de documents »31 ou peuvent entrer les documents numériques s’ils sont en accord avec le développement des collections.Le phénomène le plus spectaculaire concernant les BU et le numérique est le développement des périodiques électroniques. Les premières revues scientifiques naissent en 1675 à Paris (le Journal des Savants) et Londres (les Philosophical Transactions of the Royal Society)32 avec pour objectif de permettre aux savants de communiquer. Depuis la fin du XVIIè siècle, le nombre de publications scientifiques croît alors de façon exponentielle, comme des études des années 1960 le démontrent. C’est a cas notamment de l’étude de Derek John DE SOLLA PRICE, spécialiste de la science de l’information, qui dans Little Science, Big Science33 analyse le volume des publications scientifiques depuis le XVIIè siècle. Ce qui fait dire à Jean-Michel MERMET, chargé de mission documentaire à l’Université de Grenoble, que le cycle de l’information papier pourrait s’effondrer pour des raisons économiques, notamment à cause du coût de stockage.
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Guide du mémoire de fin d’études avec la catégorie Les rapports d’activité de la BUA |
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Table des matières
INTRODUCTION
HISTORIOGRAPHIE ET HISTOIRE DES BIBLIOTHÈQUES UNIVERSITAIRES
1 Historiographie
1.1. Une historiographie des bibliothèques universitaires récente et épisodique
1.1.1. Des problèmes d’abord abordés dans un cadre « interne »
1.1.2. Les articles et rapports des années 1970 et 1980
1.1.3. Les premières grandes études sur les BU dans les années 1990
1.1.4. Les livres plus récents qui abordent en partie les bibliothèques universitaires
1.2. Pour la politique documentaire et la documentation électronique, une historiographie qui reste en partie à faire
1.2.1. Un manque d’ouvrages consacrés aux bibliothèques universitaires
1.2.2. Plusieurs études sur le développement des collections
1.2.3. De rares ouvrages sur la documentation électronique
2 Les bibliothèques des universités : une histoire lente caractérisée par un manque de perspectives et une pénurie récurrente de moyens
2.1. Les bibliothèques avant la création officielle des universités modernes et jusqu’à la Première Guerre mondiale
2.1.1. De l’Ancien Régime à la Troisième République : le désintérêt puis les premières mesures pour mettre fin à la misère des bibliothèques de facultés
2.1.2. La naissance des bibliothèques universitaires grâce aux réformes de la Troisième République
2.1.3. La situation à la veille de la Seconde Guerre mondiale
2.2. Après la Seconde Guerre Mondiale, des bibliothèques universitaires qui profitent du développement des universités
2.2.1. Les difficultés persistantes d’après-guerre et l’expansion des années 1960
2.2.2. La crise des BU dans les années 1970 et 1980
2.2.3. La relance des années 1990 et l’augmentation des moyens grâce à la politique contractuelle 3 Histoire générale de la bibliothèque universitaire d’Angers
3.1. Pendant la crise des années 1970 et 1980
3.2. Après la constitution du Service commun de documentation SOURCES
1 Les archives du SCD de la BU d’Angers
2 Les rapports d’activité de la BUA
3 Les entretiens
4 Les archives personnelles de Valérie Neveu
5 Les archives d’Internet BIBLIOGRAPHIE
1 Ouvrages
1.1. L’histoire des bibliothèques françaises en général
1.2. L’histoire des bibliothèques universitaires
1.3. La politique documentaire des bibliothèques en général ainsi que des bibliothèques universitaires
1.4. Les bibliothèques universitaires et les nouvelles technologies
1.5. L’open access
Huet Jordan | Le bibliothécaire face à la documentation électronique – La politique documentaire à l’épreuve du numérique en bibliothèque universitaire
1.6. L’université d’Angers
2 Articles de périodiques spécialisés
2.1. L’histoire des bibliothèques universitaires, leur mutation et leur transformation
2.1.1. L’histoire des bibliothèques universitaires
2.1.2. La politique documentaire
2.1.3. La micro-informatique et le CD-Rom
2.1.4. La bibliothèque hybride
2.2. La documentation électronique
2.2.1. Généralités 2.2.2. L’acquisition
2.2.3. Les attentes des professionnels
2.2.4. Le consortium français Couperin
2.3. L’influence de la documentation électronique sur les bibliothèques universitaires
2.3.1. L’impact général sur les BU
2.3.2. Les sites web et les services de renseignements en ligne
2.3.3. Les transformations du métier de bibliothécaire
2.4. Les politiques des éditeurs scientifiques
2.5. Le mouvement de l’open access, les archives ouvertes et les licences nationales
2.5.1. Le libre accès
2.5.2. Les archives ouvertes
2.5.3. Les licences nationales
3 Sitographie
3.1. Source en ligne
3.2. Articles en ligne
3.3. L’open access
3.4. Autres sites web importants
ETUDE DE CAS : LA CRÉATION DU CONSORTIUM UNIVERSITAIRE COUPERIN ET SON INFLUENCE SUR LA POLITIQUE DOCUMENTAIRE ÉLECTRONIQUE DE LA BIBLIOTHÈQUE UNIVERSITAIRE D’ANGERS (BUA) DE 1999 À 2013.
1 Couperin, un consortium créé pour répondre à la pression économique des éditeurs
1.1. L’organisation et le fonctionnement du consortium
1.1.1. L’organisation
1.1.2. L’action de Couperin
1.1.3. Les premiers contrats
1.2. Le big deal ou l’histoire d’un succès mondial
1.2.1. Le modèle économique
1.2.2. Un modèle économique qui « piège » les BU
1.2.3. Les ressources électroniques en Lettres et Sciences humaines et sociales
2 Les conséquences du développement de l’offre documentaire en ligne
2.1. La remise en cause de la notion de collection
2.1.1. La vision traditionnelle de constitution des collections
2.1.2. Une notion à réinventer
2.2. L’impact sur la profession
Huet Jordan | Le bibliothécaire face à la documentation électronique – La politique documentaire à l’épreuve du numérique en bibliothèque universitaire 4
2.2.1. Les services : l’exemple du site web de la BUA, d’Ubib.fr et de la formation
2.2.2. L’évolution du métier
2.2.3. Négocier les ressources
2.3. La documentation électronique à la BU d’Angers : une charge financière conséquente
2.3.1. L’entrée des publications périodiques électroniques en 1998
2.3.2. Une augmentation des coûts constante à partir de 2005
2.3.3. Un équilibre 50/50 qui bascule du côté du numérique en 2010
3 La remise en cause du système appelé « big deal » : une nouvelle tendance pour les négociations au XXIè s
3.1. Le mouvement de l’open access : quelques éléments de définition
3.1.1. Les textes fondateurs
3.1.2. Deux modèles opposés : la « voie verte » et la « voie dorée »
3.2. L’engagement de Couperin en faveur des archives ouvertes
3.2.1. Au niveau européen
3.2.2. Au niveau français
3.3. L’UA, première université française à voter la création d’une archive ouverte institutionnelle accompagnée d’un mandat de dépôt
3.3.1. La genèse du projet
3.3.2. Un double projet : un dépôt pour les étudiants et un autre pour les chercheurs
3.3.3. Le vote pour une archive ouverte institutionnelle à l’UA CONCLUSION ANNEXES LISTE DES SIGLES UTILISÉS
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