Histoire de l’art-thérapie

La prise en charge des malades mentaux nécessite une approche pluridisciplinaire. Cette prise en charge peut se faire en hospitalisation ou en ambulatoire. Elle peut être de courte durée ou prendre toute la vie du malade. Dans la cure, plusieurs moyens peuvent être associés ou alternés, par exemple :
– La psychothérapie : elle inaugure en général le traitement psychiatrique. Elle est très importante dans la prise en charge des malades mentaux.
– La chimiothérapie : elle s’est beaucoup enrichie, avec les avancées de la pharmacologie. De nouveaux médicaments efficaces et présentant peu d’effets secondaires ont vu le jour.
– L’électroconvulsivothérapie : elle est de moins en moins pratiquée, mais elle garde toujours son indication dans les résistances thérapeutiques et dans certaines urgences psychiatriques.

Généralités

L’art-thérapie peut être définie comme l’exploitation du potentiel artistique dans une visée diagnostique, thérapeutique et humanitaire [19]. C’est une discipline des sciences humaines qui étend le champ de la psychothérapie en y englobant l’expression et la réflexion tant picturale que verbale. En art-thérapie, le patient peut aborder le même type de problème que dans une thérapie verbale conventionnelle. Il s’engage dans le processus thérapeutique en créant une œuvre avec le matériel d’art plastique tout en discutant avec le thérapeute. L’équation production artistique et discussion ainsi que la manière précise par laquelle ces deux modes de communication fusionnent, dépendent de l’individu et de la situation. Quoi qu’il en soit, la production d’une image est toutefois primordiale en art-thérapie [32]. Aucun talent artistique, aucune aptitude particulière, n’est requis en art-thérapie. Le processus créatif, comme l’œuvre produite, sont considérés davantage pour leur portée thérapeutique que pour leur valeur esthétique. L’art-thérapeute joue le rôle de témoin, de guide ou de catalyseur qui va permettre à la personne d’exprimer sa créativité et de traduire son langage créatif en pistes d’exploration significatives et en prise de conscience personnelle [47]. Cette thérapie consiste en une progression par l’art. L’art n’a pas de règle, c’est une manière de parler et de se représenter le monde. La personne évolue en créant et exprime ainsi ses angoisses indicibles pour réactiver ses processus de mémorisation, rétablir la communication avec les autres et retrouver un nouvel élan vital en découvrant des capacités encore inexploitées. L’art-thérapie s’adresse aux personnes qui souffrent de troubles de l’expression, de la communication ou de la relation [44]. L’atelier est un lieu thérapeutique qui permet de se lâcher sans peur. La personne, accompagnée du thérapeute, peint de façon spontanée et exprime ainsi ses sensations, éveille ses émotions et stimule son imagination. L’art-thérapie permet, non seulement l’expression, la libération des émotions enkystées, paralysantes, mais aussi d’accéder à la compréhension de ce qui est resté bloqué, caché [29]. Le processus de création permet la transformation profonde du sujet créateur. L’art-thérapie met à jour les conditions de l’acte créateur et la production créative.[19] Face aux créations spontanées de la personne (symptômes, troubles du comportement, marginalisation, rêves, souvenirs) l’art thérapie propose plusieurs formes d’approches thérapeutiques :

➤ La musicothérapie
La musicothérapie est une des composantes de l’art-thérapie qui consiste à utiliser la musique comme outil thérapeutique, pour rétablir, maintenir ou améliorer la santé mentale, physique et émotionnelle d’une personne. Benenzon considère que la musicothérapie est une psychothérapie non-verbale. Elle s’adresse le plus souvent à des sujets qui n’ont pas accès au langage [2].
➤ L’écriture
Ecrire peut être un loisir mais également une pulsion, une sorte d’obligation visà-vis de soi, une forme de libération et de canalisation de l’instinct de vie. Que ce soit autobiographique, romanesque, journalistique ou théâtrale, l’écriture accompagnée peut aider à mettre en forme la puissance créative et l’expressivité de soi [8].
➤ La théâtro-thérapie
Le théâtre est utilisé comme une modalité de restauration de l’expression corporelle, de la communication verbale, de l’affectif et de l’intellectuel. En cela, la théâtro thérapie va permettre au patient d’affirmer sa personnalité et de reproduire son rapport entre lui, son monde intérieur et le monde extérieur, dans le sens d’améliorer les troubles de la relation et de la communication verbale ou non verbale [19].
➤ La danse-thérapie
Elle s’inscrit dans un processus qui consiste à créer un cadre qui permettra l’expression du créateur tout en l’invitant à faire évoluer la forme crée avec l’évolution de son psychisme. A l’intérieur de ce cadre, artistique et thérapeutique, chaque participant symbolise ses conflits, ses émotions et ses désirs. Les mouvements et le vécu dans la danse permettent à la personne d’avoir des prises de conscience sur elle-même et sur ce qu’elle vit.

En danse-thérapie, le corps devient l’instrument à partir duquel on apprend à être bien dans sa peau, à sortir de sa tête, à retrouver l’énergie de l’enfant. Elle vise la prise de conscience de soi et la libération de tensions et de blocages inscrits dans la mémoire du corps. [49] Sur le plan physique, elle améliore la circulation, la coordination et le tonus musculaire. Sur le plan mental et émotif, elle renforce l’affirmation de soi, ravive les capacités intellectuelles et la créativité, et permet de rencontrer des émotions parfois difficiles à exprimer verbalement : colère, frustration, sentiment d’isolement, etc. [41] Elle est efficace dans le champ de l’éducation (enfants en âge scolaire et adolescents), et dans le champ clinique (psychotiques, handicapés moteurs et polyhandicapés, enfants malades, toxicomanes…) [49]. Plusieurs pratiques rituelles africaines utilisent la danse comme moyen de transition entre le monde des mortels et des divinités. Le « Ndepp » pratiqué en société Lebu peut être assimilé à cette technique. Selon G. Rouget [37], à force d’opposer action « physique » et « morale », stimulus (acoustique) et « signe » (musical), le « Ndepp » pousse à disjoindre deux ordres de phénomènes dont l’articulation constitue précisément la spécificité de la possession « musiquée » et l’énigme psychopathologique de la transe [43]. Chez les Serer, le « Lup » réalise à travers un cérémonial traditionnel la réintégration à deux niveaux : d’une part, le malade est intégré au Pangol qui veut le posséder et d’autre part, ce Pangol va être lui-même intégré, fixé, civilisé et mis au service du groupe. La danse s’utilise par le « Lulup » en respectant un certain rituel pour entrer en transe avec les Pangols [37].
➤ La conte-thérapie
Le conte ne se contente pas à nous transporter dans l’imaginaire. C’est un médiateur de la vie psychique qui permet une remise en route du plaisir de penser et d’imaginer. Compromis entre le rêve et la réalité, il aide à l’établissement d’un espace transitionnel où se rejoignent le plaisir de celui qui conte et le plaisir de celui qui écoute. Selon Winnicott [42] : « le conte dit sans dire ». En simplifiant les situations, il permet un certain accès aux processus primaires inconscients. Les images qu’il réveille ouvrent une voie non catastrophique au retour du refoulé. Le conte participe à l’abaissement du seuil défensif en abordant le symptôme par le détour du récit [34]. La conte-thérapie utilise la capacité du conte à structurer la pensée, autant que source de travail pour l’expression, la compréhension, la représentation d’un récit. La présentation orale n’est pas toujours comprise. Pourtant le fait de raconter dans un langage courant, en mimant et en jouant les scènes aide à la compréhension. [51].
➤ L’expression picturale
L’expression picturale, par des moyens simples et quasiment primitifs, permettrait un passage direct de l’émotion au regard, de la pensée au geste, de l’œil à la toile. Que l’on soit attiré par les couleurs, les formes, l’abstrait, le réalisme ou le figuratif, la peinture est un moyen sûr d’aller vers ce qui sous- tend notre être, la création. Au moment où il n’y a pas d’interlocuteur, où la pulsion est là, le couteau et le pinceau deviendraient alors des moyens puissants, authentiques, démonstratifs, d’un savoir faire qui se met en œuvre vite, et peut être donné à voir sans qu’il soit besoin d’explication [29]. Il y a beaucoup d’autres techniques d’art-thérapie telles que : le clown-thérapie, le yantra, la mandala, etc. [46] L’art-thérapie est une formation de deuxième cycle, suivant l’obtention d’un diplôme de premier cycle dans des domaines tels que les arts visuels, la psychologie, la sociologie, la psychiatrie, les soins infirmiers, le travail social, l’ergothérapie, ou l’éducation. Les cours prérequis spécifiques pour chacun des programmes varient selon l’institution, mais on attend généralement des candidats un parcours et un travail académique qui démontrent un intérêt à la fois pour les arts visuels et le service humanitaire. La plupart des programmes durent deux ans [47].

L’histoire de l’art-thérapie 

La pratique artistique a toujours été d’une importance cruciale dans les méthodes de guérison de plusieurs cultures tout au long de l’histoire de l’Humanité. Les débuts de l’art-thérapie moderne remontent au début des années 1900 lorsque les psychiatres ont commencé à s’intéresser à la une relation entre l’œuvre réalisée par le patient et sa maladie. À la même époque, les enseignants en art plastique remarquèrent que les dessins libres et spontanés des enfants constituaient en fait, une sorte d’autobiographie qui communiquait des messages significatifs au niveau émotionnel et symbolique. Ce sont ces deux domaines d’intérêt qui furent à l’origine de la création d’une discipline distincte [47].

L’art-thérapie connut un grand essor dans les années 30, suite aux travaux de Marcel Reja et Hans Prinshorn sur «l’art des fous» et l’expression de la folie.

Avant la deuxième guerre mondiale, Margaret Naumburg fonde l’art-thérapie aux Etats Unis. Au début des années 60, le courant antipsychiatrie se développe. A l’occasion des mouvements hippies, se pose la question de la relation entre drogue et créativité. Au cours de la charnière des  » seventies  » se développent la pédagogie expérimentale, le test de créativité de Wallach, la recherche expérimentale (rapport intelligence-créativité, personnalité-créative), ainsi que les techniques de créativité dans le commerce et l’industrie. Et les Nouvelles Thérapies apparaissent. Il apparait alors une controverse entre « art-thérapie » et « éducation artistique à visée thérapeutique ». Deux courants de l’art-thérapie apparaissent : d’un côté, certains militent pour une art-thérapie intégrée à un processus thérapeutique global, et d’autres sont à l’inverse partisans d’une art-thérapie spécialisée « à part entière », où l’art serait thérapeutique en soi. Dans les années 80 commence un engouement « art thérapeutique » : dans les institutions, des ateliers se développent. La psychothérapie médiatisée se développe à Toulouse (travail psychothérapique basé sur le transfert/contretransfert, au sein duquel la médiation n’est qu’un moyen au sein de la psychothérapie). En France, l’Université de Tours propose dès 1986 un Diplôme Universitaire d’art-thérapie. Puis Toulouse et Paris font de même. Les années 90 sont fécondes en expériences, avec les différentes approches de « développement personnel ». Des livres sont publiés sur l’art-thérapie… De nouveaux courants apparaissent encore, comme  » l’expression créatrice analytique « .

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Table des matières

INTRODUCTION
Première partie : L’Art-thérapie
1. Généralités
2. Histoire de l’art-thérapie
3. Les concepts théoriques de l’art-thérapie
3.1.Winnicott et l’espace transitionnel
3.2.La psychanalyse et l’art-thérapie
3.3.Carl-Gustav Jung et l’inconscient collectif
3.4.Le concept Gestaltiste
3.5.L’analyse transactionnelle
4. Les applications cliniques de l’art-thérapie
Deuxième partie : Présentation de l’étude
1. Objectifs de l’étude
1.1.L’objectif général
1.2.Les objectifs spécifiques
2. Méthodologie
2.1.Le cadre de l’étude
2.2.La période de l’étude
2.3.Le type d’étude
2.4.La population d’étude
2.5.La collecte des données
2.6.Les contraintes de l’étude
3. Résultats
3.1.Entretiens individuels
3.2.Entretien de groupe
4. Commentaires
CONCLUSIONS
BIBLIOGRAPHIE ET WEB-GRAPHIE
ICONOGRAPHIE

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